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« Elle mourut (…). Je ne vous décrirai point les sentiments de ceux dont les liens les plus chers sont brisés par ce malheur irréparable ; le vide ressenti par l’âme, et le désespoir qui se peint sur le visage. L’esprit est si lent à admettre la disparition définitive de celle que nous voyions chaque jour et dont l’existence semblait faire partie de la nôtre, à se rendre compte que s’est éteint à jamais l’éclat d’un regard aimé, que le son d’une voix si familière, si chère à notre oreille, puisse s’évanouir et ne jamais plus s’entendre ! Telles sont les réflexions des premiers jours ; mais c’est quand l’écoulement du temps nous prouve la réalité du mal, que commence l’amertume véritable de la douleur. Pourtant, qui donc la main rude de la mort n’a-t-elle pas privé d’une présence chère ? (…) L’heure arrive, enfin, où le chagrin est plutôt une faiblesse qu’une nécessité ; où le sourire qui erre sur les lèvres, bien qu’on le considère comme un sacrilège, n’est plus banni. Ma mère était morte (…).
Afficher en entierComme je pouvais les étreindre, quand ils me visitaient en rêve ! Même éveillé, je me disais qu'ils vivaient toujours, mais dans un autre monde.
Afficher en entierJ'éprouvais cette sensation que l'on a si souvent dans les cauchemars, lorsque l'on veut fuir la menace d'un terrible danger et que l'on en est empêché, parce que les pieds demeurent rivés au sol par une force irrésistible.
Afficher en entierLe frisson d'un plaisir depuis longtemps oublié me parcourut maintes fois, pendant cette ravissante journée. Une certaine courbe du chemin, quelque site soudain découvert et aussitôt reconnu, me rappelaient les jours enfuis, la gaieté insouciante de mon enfance.
Afficher en entierPour viser à la perfection, un être humain devrait toujours garder un esprit calme et serein, et ne jamais permettre à une passion ou à un désir passager de troubler sa tranquillité. Je ne pense pas que la recherche du savoir constitue une exception à cette règle.
Afficher en entierIl est inutile que je décrive les sentiments qu'éprouvent ceux dont les liens les plus chers sont ainsi rompus par le plus irrémédiable de tous les maux, le vide qui s'empare de l'âme et le désespoir que trahit le visage. Bien long, en vérité, est le temps qui lentement s'écoule avant que l'on puisse se résigner à l'idée que plus jamais l'on ne reverra l'être cher que l'on avait chaque jour auprès de soi et dont la vie même était comme une partie de la vôtre. Que l'éclat des yeux aimés se soit terni à jamais et que la voix, si familière et si douce à entendre, se soit tue pour toujours. Telles sont les pensées qui vous obsèdent durant les premiers jours de votre deuil. Mais c'est seulement lorsque la fuite du temps vient préciser la réalité implacable de cette perte, que le chagrin s'installe avec toute son emprise.
Afficher en entier[...]lorsque je cherche à m'expliquer la naissance de cette passion qui allait dominer mon destin, je la vois surgir, pareille à un ruisseau de montagne, de sources monstrueuses et presque oubliées, puis se gonfler jusqu'à devenir ce torrent qui allait emporter et réduire à néant tous mes espoirs et toutes mes joies.
Afficher en entierRien n'est plus douloureux pour l'esprit humain, alors que les sentiments ont été excités par une rapide succession d'événements, que le calme plat de l'inaction qui exclut aussi bien l'espérance que la crainte. Justine était morte; elle reposait; et j'était vivant. Le sang coulait librement dans mes veines, mais le désespoir et le remords oppressaient mon cœur et rien ne pouvait me faire oublier. le sommeil fuyait mes yeux; j'errais comme un esprit du mal, car j'avais commis des actes de méchanceté dont l'horreur était indescriptible, et d'autres beaucoup d'autres ( j'en était persuadé) allaient encore survenir.
Afficher en entierLe savant peut disséquer, analyser et donner des noms; mais sans même parler d'une cause finale, les causes secondaires et tertiaires lui sont totalement inconnues.
Afficher en entierJe ne connais personne près de moi qui soit affectueux et courageux, qui ait quelque culture, des goûts semblables aux miens, qui aime ce que j’aime, qui puisse approuver ou amender mes plans. Comment trouver un ami capable de réparer les fautes de votre pauvre frère ! Je suis trop ardent dans l’exécution de mes travaux et trop impatient devant les difficultés. Mais le plus grave, c’est que je me suis éduqué moi-même : durant les quatorze premières années de mon existence, je n’ai rien fait que de banal et je n’ai lu que les livres de voyage de l’oncle Thomas.
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