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Liste des extraits

(Jace à Valentin):

- Je croyais que vous haïssiez les démons, et voilà que vous en avez fait vos serviteurs. Le Vorace, les Drevaks, les Raums, Agramon… ils sont à vos ordres, c'est votre garde personnelle. Vous n'auriez pas recruté un majordome et un chef cuisinier parmi eux, tant que vous y étiez?

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- Et bien, moi, je refuse d'embrasser le Terrestre, grommela Jace. Je préfère encore rester ici..

- Pour l'éternité, lâcha Simon. Ça fait long, tout de même !

Jace leva les sourcils.

- Je le savais ! Tu as envie de m'embrasser, c'est ça ?

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Les yeux rivés sur Jace, qui enlaçait Isabelle, Clary s'efforça de se composer un visage de circonstance, irradiant de gaieté et d'affection.

- Tu vas bien ? demanda Simon, inquiet. Tu louches.

- Oui, ça va, répondit Clary, qui renonça à essayer de faire bonne figure.

- Tu es sûre ? Tu as l'air bizarre.

- J'ai dû manger un truc pas frais.

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Hodge était furieux. Il attendait dans le vestibule avec Alec et Isabelle quand Clary et les garçons entrèrent en claudiquant, sales et couverts de sang. Il se lança immédiatement dans un sermon que n'aurait pas renié la mère de Clary. Il fulminait : ils avaient menti au sujet de leur destination - Jace, du moins - et, pour avoir enfreint la Loi, ils risquaient d'être bannis de l'Enclave. Sans parler de la honte qui entachait désormais le nom glorieux et séculaire des Wayland. Baissant la voix, il ajouta en jetant un regard noir à Jace :

— Tu as mis en danger la vie d'autrui avec ton entêtement. Je ne te laisserai pas t'en tirer par un haussement d'épaules !

— Je n'en avais pas l'intention. J'en serais bien incapable, mon épaule est démise.

— Si seulement la douleur physique était une leçon suffisante, répliqua Hodge d'un ton lourd de menaces. Non, tu vas passer les prochains jours à l'infirmerie, Isabelle et Alec aux petits soins pour toi !

Hodge avait vu juste : Jace et Simon finirent bel et bien à l'infirmerie. Mais seule Isabelle jouait les garde-malades quand Clary, qui était allée se laver, revint un peu plus tard. Entre-temps, Hodge avait soigné le bleu enflé sur son bras, et un passage de vingt minutes sous la douche était venu à bout de la saleté. Elle se sentait cependant courbaturée et endolorie.

Alec, assis sur le rebord de la fenêtre, l'air ombrageux, marmonna à son entrée :

— Oh, c'est toi.

— Hodge est en chemin, et il espère que vous parviendrez à rester en vie jusqu'à son arrivée, annonça-t-elle aux deux blessés.

— J'aimerais bien qu'il se dépêche, dit Jace avec mauvaise humeur.

Allongé sur un lit, la tête sur deux gros oreillers duveteux, il portait toujours ses vêtements sales.

— Pourquoi ? Tu souffres ?

— Non, j'ai une bonne résistance à la douleur. Mais je m'ennuie. Tu te souviens qu'à l'hôtel tu m'as promis que, si on s'en sortait vivants, tu enfilerais une blouse d'infirmière pour me donner un bain ?

— Tu as mal entendu. C'est Simon qui t'a promis ce bain.

Jace se tourna vers Simon, qui lui fit un large sourire :

— Dès que je serai sur pied, beau blond !

— Je préférais quand tu étais un rat, maugréa Jace.

Clary éclata de rire et s'avança vers Simon qui, cerné par les oreillers, les jambes coincées sous une pile de couvertures, semblait à deux doigts d'étouffer.

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Jace.

]... -Non, je suis juste un très vilain garçon. Je commets toutes sortes de mauvaises actions : je frappe de pauvres chatons sans défense, je fais des gestes obscènes aux religieuses.

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- Mère, l'interrompit Alec d'un ton ferme. Père. J'ai quelque chose à vous annoncer.

Il sourit de toutes ses dents.

- J'ai rencontré quelqu'un.

Robert Lightwood considéra son fils d'un oeil exaspéré.

- Alec, ce n'est guère le moment.

- Au contraire. Voilà, ce « quelqu'un », ce n'est pas n'importe qui.

Sous le regard médusé de ses parents, Alec ne s'arrêtait plus. Isabelle et Magnus l'observaient avec le même étonnement.

- En fait, c'est une Créature Obscure, un s...

Rapide comme l'éclair, Magnus agita subrepticement les doigts dans la direction d'Alec. L'ai autour de lui scintilla et le garçon tomba à la renverse en roulant des yeux.

[...]

- Qu'est-ce que j'ai dit ?

- Que tu aurais rencontré quelqu'un, lança son père. Mais tu ne nous as pas expliqué en quoi s'était si important.

- Non, non, ce n'est rien, bredouilla Alec. Je n'ai rencontré personne. Ç n'aurait rien d'extraordinaire si j'avais rencontré quelqu'un, et je n'ai rencontré personne.

Magnus le dévisagea comme s'il avait affaire au dernier des idiots.

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- Tu tombes en plein épisode des Feux de l'amour, ironisa Magnus. C'est assommant.

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— C'est drôle, cette manie que tu as de te réfugier dans ton monde, reprit-il. J'aimerais bien t'accompagner.

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MAGNUS se leva et alla à la fenêtre. Il écarta le rideau pour laisser entrer un peu de clarté, et son profil d'aigle se découpa a contre-jour.

-J'ai rêvé de sang, dit-il comme pour lui-même. Une cité écarlate avec des tours en os et des rivières de sang dans les rues.

Simon se tourna vers Jace.

-Ca lui arrive souvent, de divaguer devant la fenêtre ?

-Non, parfois il s'assied sur le canapé.

Ales les foudroya du regard.

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(Clary, Jace, Simon et Isabelle ont obtenus un entretient avec la reine des fées ils se rendent donc à la Cour des lumières)

Elle jeta un coup d’œil à Meliorn (garde de la Cour), qui venait de s'immobiliser devant un rideau de verdure.

-Nous allons pénétrer dans les appartements de la reine, annonça-t-il. Elle a quitté sa cour septentrionale pour s'occuper de cette affaire d'enfant mort. S'il doit y avoir une guerre, elle veut être celle qui la déclarera.

Clary s’aperçut que le rideau de verdure était constitué de vigne étroitement entrelacé et parsemée de gouttelettes d'ambre. Meliorn écarta les branches et les fit passer devant lui. Baissant la tête, Jace se glissa le premier dans l'ouverture, suivi de Clary. Une fois à l'intérieur, elle se redressa et jeta un regard intrigué autour d'elle.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient était dépourvue de moindre ornement. Les murs en terre étaient tendus de soie claire et des feux follets flamboyaient dans des jarres en verre. Une femme ravissante était allongée sur une espèce de sofa au ras du sol. Elle était entourée d'un groupe de courtisans hétéroclite, allant de minuscules farfadets à de jolies jeunes filles… qui cachaient derrière leur longue chevelure des yeux noirs sans pupilles.

-Votre Majesté, dit Meliorn en s'inclinant, je vous amène les Nephilim.

La reine se redressa. Elle avait de longs cheveux rouges qui flottaient autour d'elle telles des feuilles d'automnes agitées par le vent. Ses yeux étaient d'un bleu transparent, et son regard acéré comme une lame de rasoir.

-Trois d'entre eux seulement sont des Nephilim, rectifia-t-elle. Le quatrième est un Terrestre.

Meliorn parut se ratatiner, mais la reine ne lui prêta pas la moindre attention. Ses yeux étaient fixés sur les Casseurs d'Ombres. Ce regard scrutateur mettait Clary mal à l'aise. En dépit de sa beauté délicate, la reine ne trahissait aucune fragilité. Elle resplendissait comme un astre et, tel le soleil, il était impossible de la fixer trop longtemps.

-Veuillez nous excuser, Votre Majesté, dit Jace en s'avançant entre la reine et ses compagnons.

Le ton de sa voix avait changé : il parlait avec des inflexions plus douces, circonspectes.

-Ce Terrestre est sous notre responsabilité, poursuivit-il. Nous sommes tenus de le protéger, et c'est pourquoi nous le gardons avec nous.

La reine pencha la tête de côté à la manière d'un oiseaux curieux. Maintenant, c'était Jace qui accaparait toute son attention.

-Une dette d'honneur ? murmura-t-elle. Envers un Terrestre ?

-Il m'a sauvé la vie.

Clary sentit Simon se figer de surprise à côté d'elle, et pria pour qu'il n'en montre rien. Les fées ne pouvaient pas mentir, d'après Jace, et lui-même disait la vérité : Simon lui avait réellement sauvé la vie. Sauf que ce n'était pas la raison de sa présence parmi eux. Clary commençait à comprendre ce que Jace entendait par « jouer avec la vérité ».

-Nous comptions sur votre compréhension, Votre Majesté : nous avons entendu dire que votre beauté n'avait d'égale que votre bonté. Dans le cas présent, votre indulgence est mise à rude épreuve, je vous l'accorde.

La reine eut un sourire narquois et se pencha vers lui, le visage dissimulé derrière un rideau de cheveux brillants.

-Tu es aussi charmant que ton père, Jonathan Morgenstern, lança-t-elle en montrant les coussins éparpillés sur le sol. Prenez donc place à côté de moi. Manger. Buvez. Détendez-vous. On parle mieux l'estomac plein.

L'espace d'une seconde, Jace hésita, déconcerté. Meliorn se pencha pour lui glisser à l'oreille :

-Il ne serait pas sage d'ignorer les bonnes grâces de la reine.

-Ça ne va pas nous tuer, de nous asseoir, dit Isabelle en battant des cils.

Meliron les mena vers une pile de coussins soyeux amoncelés devant le sofa de la reine. Clary s'assit avec des gestes prudents, s'attendant presque à trouver sous son coussin une grosse racine pointue qui lui piquerait les fesses. C'était le genre de plaisanterie que devait affectionner la reine. Mais rien de tel ne se produisit. Les coussins étaient très confortables. Elle s'installa à son aise tandis que ses compagnons prenaient place autour d'elle.

Une pixie à la peau bleue s'avança vers eux avec quatre gobelets en argent posés sur un plateau. Chacun prit le gobelet qu'on lui tendait. Il était rempli d'un liquide ambré, à la surface duquel flottaient des pétales de roses.

Simon posa son verre devant lui.

-Tu ne bois pas ? demanda la pixie.

-La dernière boisson féerique que j'ai goûtée ne m'a pas beaucoup réussi, répondit-il.

Clary n'entendit pas ses paroles. Le breuvage avait une odeur entêtante et capiteuse, plus puissante et plus agréable encore que la fragrance des roses. Elle saisit un pétale entre son pouce et son index pour en respirer le parfum.

-N'y touche pas, souffla Jace en lui donnant un coup de coude.

-Mais…

-Fais ce que je te dis.

Clary lâcha le pétale et reposa son verre. Ses doigts étaient tachés d'une substance rose.

-Bien, dit la reine. D'après Meliorn, vous sauriez qui a assassiné notre enfant dans le parc la nuit dernière. Autant vous dire tout de suite que l'identité du meurtrier ne fait pas de doute à mes yeux. Un enfant-elfe vidé de son sang ! Vous avez sûrement le nom d'un vampire à me donner. Cela dit, ils sont tous à blâmer dans cette histoire pour avoir enfreint la Loi, et méritent d'être punis en conséquence.

-Voyons, lança Isabelle, les vampires n'y sont pour rien !

Jace la foudroya du regard.

-Elle voulait dire que nous sommes à peu près certains qu'il ne faut pas chercher l'assassin de ce côté-là. Nous pensons qu'il essaie de faire peser les soupçons sur les vampires pour agir en toute impunité.

Il s'exprimait d'un ton calme, mais Clary sentait au contact de son épaule qui frôlait la sienne qu'il était tendu à l'extrême.

-En avez-vous la preuve ?

-Hier soir, les Frères Silencieux ont été tués, et eux n'ont pas été vidé de leur sang.

-Quel est le rapport avec notre enfant ? Si le meurtre d'un Nephilim est une tragédie pour vous, il ne me touche en rien.

À cet instant, Cary ressentit une douleur fulgurante dans la main gauche. Baissant les yeux, elle vit la silhouette minuscule d'un farfadet plonger entre deux coussins. Une goutte de sang perla sur son doigt ; elle le porta à sa bouche avec une grimace. Ces farfadets étaient mignons, mais ils avaient un sacré coup de dents !

-L’Épée de Vérité a disparu le même soir, reprit Jace. Avez-vous entendu parler de Maellartach, Votre Majesté ?

-L'épée qui oblige les Chasseurs d'Ombres à dire la vérité ? Nous autres n'avons pas besoin de tels attributs.

-C'est Valentin Morgenstern qui l'a volée. Il a massacré les Frères Silencieux pour s'en emparer, et nous pensons qu'il est aussi l'assassin de l'enfant-elfe. Il avait besoin de son sang pour inverser le pouvoir de l'épée et s'en servir à ses fins.

-Et il ne s'arrêtera pas là, ajouta Isabelle. Il lui faut encore du sang.

La reine leva les sourcils.

-Du sang des nôtres ?

-Non, répondit Jace en jetant à Isabelle un regard que Clary ne parvint pas à déchiffrer. Du sang d'une Créature Obscure. Celui d'un loup-garou, d'un vampire et…

Les yeux de la reine étincelèrent.

-Cela ne nous concerne pas.

-Il a tué l'un des vôtres, lui rappela Isabelle. Vous ne réclamez pas vengeance ?

La reine la toisa avec indifférence.

-Pas dans l'immédiat. Nous sommes un peuple patient ; nous avons l'éternité devant nous. Valentin est un ennemi de longue date, mais nous en avons d'autres, bien plus anciens. Nous nous contenterons d'attendre et d'observer.

-Il invoque des démons pour qu'ils l'assistent dan sa tâche, reprit Jace. Il est en train de rassembler une armée…

-Des démons ! Répéta la reine d'un ton badin tandis que ses courtisans bavardais autour d'elle. Ces créatures relèvent de votre responsabilité, n'est-ce pas, Chasseur d'Ombres ? Si vous avez autorité sur nous tous, c'est bien parce que vous éliminez les démons, si je ne m'abuse !

-Je ne suis pas venu vous donner des ordres au nom de l'Enclave. Si nous avons accepté votre invitation, c'est parce que nous avons cru qu'en apprenant la vérité, vous décideriez de nous prêter main-forte.

-Vraiment ? Tu dois savoir, Chasseur d'Ombres, que certains d'entre nous ne supportent plus de subir la loi de l'Enclave. Nous sommes las de mener vos guerres à votre place.

-Mais cette guerre-là n'est pas seulement la nôtre ! Valentin voue aux Créatures Obscures une haine encore plus tenace qu'aux démons. S'il réussit à nous vaincre, vous serez les prochains sur sa liste.

La reine planta son regard dans le sien.

-Et quand il s'en prendra à votre peuple, poursuivit Jace, souvenez-vous que c'est un Chasseur d'Ombres qui vous a mise en garde contre lui.

Le silence s'abattit sur l'assemblée. Les courtisans, qui s'étaient, qui s'étaient tus, observaient leur reine du coin de l’œil. Celle-ci se rallongea sur ses coussins et but une gorgée dans un calice en argent.

-Ainsi, tu viens me mettre en garde contre ton propre sang, dit-elle. Je croyais que les mortels étaient au moins capables d'amour filial. Or, tu ne montres aucune loyauté envers ton père.

Jace ne répondit pas. Pour une fois, il paraissait à court d'arguments. La reine reprit d'un ton suave :

-A moins que ton hostilité à son égard ne soit qu'une façade. Chez vous, l'amour va souvent de pair avec le mensonge.

-Nous n'avons aucune affection pour notre père, intervint Clary tandis que Jace s'enfermait dans un silence inquiétant. Nous le haïssons.

-Vraiment ? fit la reine avec indifférence.

-Majesté, vous n'êtes pas sans savoir que la famille est comme le lierre, lança Jace, retrouvant soudain la voix. Elle s'accroche à nous, parfois jusqu'à nous étouffer.

-Tu trahirais ton propre père pour l'Enclave ?

-S'il le faut, oui, Votre Majesté.

La reine partit d'un rire glacial.

-Qui aurait cru que les petites expériences de Valentin se retourneraient contre lui !

Clary jeta un coup d’œil interrogateur à Jace, mais elle comprit à l'expression de son visage que lui non plus n'avait pas la moindre idée de ce que la reine des fées entendait par là. Ce fut Isabelle qui demande :

-Quelles expériences ?

La souveraine ne lui accorda même pas un regard. Ses yeux d'un bleu lumineux étaient fixés sur Jace.

- Le Petit Peuple a ses secrets. Nous savons aussi garder ceux des autres. La prochaine fois que tu verras ton père, questionne-le au sujet du sang qui coule dans tes veines, Jonathan

-Je n'avais rien prévu de tel pour nos retrouvailles, mais si tel est votre désir, Majesté, je m'y plierai.

La reine esquissa un sourire.

-Je pense que tu es un menteur. Un menteur charmant, au demeurant. Tellement charmant que je vais te faire une promesse : pose cette question à Valentin, et je te jure de faire mon possible pour t'aider si tu devais l'affronter.

Jace sourit à son tour.

-Votre générosité égale sans nul doute votre beauté, Majesté.

Clary réprima un hoquet de mépris, mais la reine parut apprécier le compliment de Jace.

-Je crois que nous en avons terminé, ajouta-t-il en se levant.

Ses compagnons l'imitèrent. Isabelle s'était déjà précipitée pour parler à Meliorn, qui attendait près du rideau de vigne, l'air pris au piège.

-Un instant, dit la reine en se levant à son tour. L'un d'entre vous doit rester.

Jace s'arrêta.

-Que voulez-vous dire.

Elle tendit la main vers Clary.

-Si un mortel goûte à notre nourriture ou à nos breuvages, il nous appartient. Tu le sais bein, Chasseur d'Ombres.

-Mais je n'ai touché à rien ! S'écria Clary en se tournant vers Jace. Elle ment.

-Les fées ne mentent jamais, lui rappela-t-il, l'air inquiet. J'ai bien peur que vous vous mépreniez, Majesté, dit-il à l'intention de la reine.

-Regarde ses doigts et ose affirmer qu'elle ne les a pas léchés.

Simon et Isabelle observaient la scène, bouche bée. Clary baissa les yeux vers sa main.

-Un farfadet m'a mordue. Mon doigt saignait…

Elle se remémora le goût douceâtre du sang mélangé au jus rose qui tachait ses doigts. Affolée, elle voulut se précipiter vers la sortie, mais des mains invisibles la clouèrent sur place. Elle regarde Jace avec effroi.

-Elle a raison.

Son visage s'était empourpré de colère.

-J'aurais dû m'attendre à un mauvais tour de ce genre ! dit-il à la reine d'un ton prouvant qu'il avait renoncé à son numéro de charme. Pourquoi vous faites ça ? Qu'est-ce que vous nous voulez ?

-Peut-être n'est-ce que de la curiosité de ma part, répondit la reine d'une voix suave. Je n'ai pas souvent l'occasion d'observer d'aussi près de jeunes Chasseurs d'Ombres. Comme nous, vous comptez un ange dans votre ascendance : cela m'intrigue.

-Mais, contrairement à vous, nous n'avons aucun lien avec l'enfer, cracha Jace.

-Vous êtes mortels : vous vieillissez, vous mourez, observa la reine avec dédain. Si ce n'est pas l'enfer, qu'est-ce donc, je te le demande ?

-Si vous voulez juste étudier de près un Chasseur d'Ombres, je ne vous servirai pas à grand-chose, intervint Clary, au bord des larmes.

Elle inspira à fond pour se calmer avant de continuer :

-Je n'y connais rien dans ce domaine. Je n'ai suivi presque aucun enseignement. Bref, vous avez misé sur le mauvais cheval.

Pour la première fois, le regard de la reine s'attarda sur Clary, qui réprima un mouvement de recul.

-Au contraire, Clarissa Morgenstern est la personne idéale.

Devant l'air déconfit de Clary, les yeux de la reine brillèrent d'une joie mauvaise.

-Grâce aux changements que ton père a initiés en toi, tu ne ressemble pas aux autres Chasseurs d'Ombres. Tes dpns diffèren des leurs.

-Mes dons ? répéta Clary, abasourdie.

-Tu possèdes le don des mots qui ne peuvent être prononcés, et ton frère celui de l'Ange en personne. Ton père s'est assuré de cela même avant ta naissance.

-Mon père ne m'a jamais rien transmis, protesta Clary. Il ne m'a même pas donné de nom !

Jace semblait aussi désorienté qu'elle.

-Si le Petit Peuple ne peut pas mentir, ce n'est pas notre cas, lança-t-il. Je crois que vous êtes victime d'un mauvais tour ou d'une plaisanterie, Majesté. Ma sœur et moi-même n'avons pas de dons particuliers.

-Tu te sous-estime ! répliqua la reine en riant. Tu dois bien savoir que tu n'es pas un garçon ordinaire, Jonathan…

Son regard se posa sur Isabelle, qui suivait la scène, bouche bée, avant de revenir sur Jace.

-Se pourrait-il que tu n'en saches rien ? Murmura-t-elle.

-Je sais seulement que je ne laisserai pas ma sœur ici. Puisque vous n'avez rien à apprendre d'elle ou de moi, peut être pourriez-vous consentir à la relâcher ?

« Maintenant que vous vous êtes bien amusée », semblaient dire ses yeux, bien qu'il s'exprimât d'un ton neutre et pole.

Un sourire diabolique étira les lèvres de la reine.

-Et si je te disais que seul un baiser peut la délivrer ?

-Vous voulez que Jace vous embrasse ? souffla Clary, éberluée.

La reine éclata de rire, et ses courtisans l'imitèrent en une cacophonie de caquètements, de mugissements et de cris perçant que évoquaient les hurlements d'animaux à l'agonie.

-C'est une idée tout à fait charmante ; cependant un tel baiser ne peut pas te délivrer.

Les quatre adolescents échangèrent des regard interdits.

-Je veux bien embrasser Meliorn, déclara Isabelle.

-Non, ceci ne concerne aucun de mes courtisans.

Meliorn s'écarta d'Isabelle, qui se tourna vers ses compagnons en levant les bras au ciel.

-Que ce soit bien clair, il est hors de question que j'embrasse l'un d'entre vous, dit-elle d'un ton sans appel. Voilà, c'est dit.

-Ce ne sera pas nécessaire, intervint Simon. S'il suffit juste d'un baiser…

Il s'avança vers Clary, figée de surprise, et la prit par le bras. Sa première pensée fut de le repousser. Elle avait déjà embrassée Simon sans aucune gêne ; mais, là, la situation était pour le moins particulière. Et pourtant, cette solution tombait sous le sens. Elle jeta un bref coup d’œil à Jace et constata qu'il était furieux.

-Non, ce n'est pas non plus ce que je veux, dit la reine d'une voix cristalline.

Isabelle leva les yeux au ciel.

-Oh pour l'amour de l'Ange ! Écoutez, s'il n'y a pas d'autre moyen de se sortir de là, j'accepte d'embrasser Simon. Cela m'est déjà arrivé, ce n'était pas si terrible.

-Merci, marmonna le garçon. Je suis très flatté.

-Hélas, fit la reine avec une grimace mauvaise, j'ai bien peur que cela ne fasse pas l'affaire non plus.

Clary se demande si elle ne réclamait pas ce baiser dans le seul but de les voir se tordre d'embarras devant elle.

-Eh bien, moi, je refuse d'embrasser le Terrestre, grommela Jace. Je préfère encore rester ici.

-Pour l'éternité ? lâcha Simon. Ça fait long, tout de même !

Jace leva les sourcils.

-Je le savais ! Tu as envie de m'embrasser, c'est ça ?

-Bien sûr que non ! protesta Simon, exaspéré.

-Alors, c'est vrai ce qu'on dit, commenta Jace. Il n'y a pas d'hétéros dans les tranchées.

-Athées, crétin ! rectifia Simon avec colère « Il n'y a pas d'athées dans les tranchées. »

La reine mit fin à leur affrontement en disant d'un ton glacial :

-Bien que tout cela soit très amusant, j'aimerais revenir à ce qui nous occupe. Le baiser qui délivrera cette jeune fille est celui qu'elle désire le plus en secret.

L'expression de son visage et le ton de sa voix trahissaient sa jubilation, et ses mots transpercèrent Clary comme un poignard. Simon la regarda, l'air blessé. Clary aurait voulu le prendre dans ses bras, mais elle restait immobile, figée d'horreur.

-Pourquoi faites-vous ça ? s'indigna Jace.

-Et moi qui pensais te faire plaisir !

Jace rougit et prit soin d'éviter le regard de Clary.

-C'est ridicule ! maugréa Simon. Ils sont frère et sœur.

La reine haussa gracieusement les épaules.

-Le désir va parfois de pair avec la répulsion, et il n'est pas toujours accordé comme une simple faveur à ceux qui le méritent entre tous. Étant donné que ma magie est enchaînée à mes mots, vous connaîtrez la vérité. Si elle ne désire pas ce baiser, elle ne sera pas délivrée.

Simon marmonna quelque chose ; Clary ne l'écoutait pas. Ses oreilles bourdonnaient comme si un essaim d'abeilles malfaisantes s'agitait à l'intérieur de son crâne. Son ami se tourna vers elle, furieux.

-Tu n'est pas obligé de faire ça, Clary, c'est un piège…

-Non, ce n'est pas un piège, dit Jace. C'est un test.

-Eh bien, je ne sais pas pour toi, Simon, lança Isabelle d'un ton nerveux, mais moi j'aimerais bien tirer Clary de ce guêpier.

-Parce que toi, tu embrasserais Alec si la reine de la Cour des Lumières l'exigeait ?

-Évidemment, si l'autre option était de rester coincé ici pour l'éternité, répliqua Isabelle avec irritation. Quelle importance ? C'est juste un baiser.

-Exactement, renchérit Jace.

Clary le vit s'avancer vers elle comme à travers un brouillard. Il posa une main sur son épaule et se pencha.

-C'est juste un baiser, répéta-t-il d'un ton cassant.

En revanche, ses mains se firent étonnamment douces. Clary leva la tête. Les yeux de Jace lui parurent très sombre, ce qui était peut-être dû aux lumières tamisées. Elle distingua son propre reflet, minuscule, dans ses pupilles dilatées.

-Tu n'as qu'à fermer les yeux et penser à autre chose, suggéra-t-il.

Clary obéit. Elle sentit le poids des mains de Jace sur ses épaules, seule sources de chaleur dans la pièce humide et froide.

D'abord, il effleura ses lèvres, que s’entrouvrirent au contact des siennes. Presque malgré elle, elle se détendit et se hissa sur la pointe des pieds pour enlacer le cou de Jace tandis qu'il glissait les mains dans ces cheveux. Brusquement, leurs lèvres se firent plus pressantes. Un murmure pareil à un soupir parcourut la cour. Clary ne percevait plus que l'afflux du sang dans ses veines et l'impression frisante de légèreté dans tout son corps.

Les mains de Jace lâchèrent ses cheveux, descendirent le long de son cou ; elle sentit la pression de ses paumes sur ses épaules. Il s'écarta doucement en détachant ses bras de sa nuque. Pendant une fraction de seconde, Clary perdit l'équilibre comme si on venait de lui arracher un organe vital, et elle fixa Jace d'un air ébahi : il n'éprouvait donc rien ? Cette idée lui était insupportable.

Il lui rendit son regard, et elle u lut la même expression que ce jour-là à Renwick, lorsque le Portail qui le séparait de sa maison d'enfance avait volé en éclats. Il la fixa un instant, puis détourna les yeux.

-Vous êtes satisfaite ? lança-t-il à la reine et à ses courtisans. Ça vous a plus ?

La reine porta la main à sa bouche pour dissimuler un sourire.

-Pas autant qu'à vous deux, on dirait.

-Simple hypothèse : j'ai l'impression que les émotions des mortels vous divertissent parce que vous n'en éprouvez pas vous-même.

Le sourire de la reine se figea.

-Doucement, Jace, chuchota Isabelle.

Puis, se tournant vers Clary, elle demanda :

-Tu peut bouger maintenant ? Tu es libre ?

Clary s'avança vers la porte et constata sans surprise que plus rien ne lui barrait le passage. Avant de regagner le tunnel, elle jeta un coup d’œil à Simon : il la regardait comme s'il la voyait pour la première fois.

-Partons avant qu'il ne soit trop tard, dit-elle.

-Il est déjà trop tard, Clary, murmura-t-il.

Meliorn les raccompagna jusqu'au parc sans prononcer un seul mot. Une fois qu'ils eurent émergé de l'étang, il fit demi-tour et, sans prendre la peine de saluer Isabelle, disparut dans le reflet mouvant de la lune.

-Je ne suis pas près de le revoir, celui-là, soupira-t-elle.

Jace étouffa un éclat de rire en remontant le col trempé de sa veste. Ils tremblaient tous de la tête au pieds. Une odeur de terre, de végétation et de béton flottait dans l'air glacé de la nuit. Autour du parc, la ville brillait de mille feux – bleu glacier, vert et rouge vifs. L'étang léchait paisiblement ses berges sales. Le reflet de la lune, qui s'était déplacé à l'autre bout de l'étendue d'eau, frissonnait comme s'il avait peur d'eux.

Isabelle resserra son manteau mouillé autour d'elle :

-On n'a pas intérêt à traîner si on ne veut pas mourir de froid.

-On va mettre une éternité pour rentrer à Brooklyn, grommela Clary. On devrait peut-être prendre un taxi.

-Ou aller directement à l'Institut, suggéra Isabelle.

En voyant l'expression de Jace, elle s'empressa d'ajouter :

-Il n'y a personne là-bas, de toute manière. Ils sont tous partis chercher des indices dans la Cité Silencieuse. Ça ne prendra qu'une seconde, le temps d'enfiler des vêtements secs. Et puis, l'Institut, c'est toujours chez toi, Jace.

-C'est d'accord, dit-il à la surprise manifeste d'Isabelle. Il faut que he récupère quelque chose dans ma chambre, de toute façon.

Clary hésita.

-Je ne sais pas… Je vais peut-être prendre un taxi avec Simon.

Elle espérait qu'en restant seule avec lui, elle parviendrait à lui expliquer ce qui s'était passé à la Cour des Lumières. Ce n'était pas du tout ce qu'il croyait !

Jace, qui inspectait sa montre pour s'assurer qu'elle fonctionnait encore, leva brusquement la tête.

-Ça risque d'être un peu compliqué, vu qu'il est déjà parti.

-Quoi ?

Clary se tourna pour scruter l'obscurité : Simon avait bel et bien disparu. Elle courut jusqu'en haut de la côte, cria son nom. Au loin, elle distingua vaguement sa silhouette qui s'éloignait d'un pas résolu sur l'allée bétonnée menant à l'avenue. Elle l'appela de nouveau, mais il ne se retourna pas.

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