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— Tu n'es pas banale, Gwendolyn, chuchota-t-il, tout en me caressant les cheveux. Tu es très inhabituelle. Tu n'as pas besoin de la magie du corbeau pour représenter pour moi quelqu'un de tout à fait particulier.

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— Charlotte a toujours fait ce que je lui ai dit. Pas comme toi. Ce qui est usant. Mais amusant aussi en quelque sorte... et charmant.

Cette fois, ce ne fut pas seulement son regard qui me fit perdre contenance.

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Il me regarda, peut-être un peu trop en détail.

— Tu as grandi dans la nuit ?

— Non, dis-je en tirant bien ma veste sur ma poitrine. C'est mon uniforme qui a rétréci.

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Je m'arrêtai sur place. C'en était trop !

— Ca va passer ?!

J'avais envie de crier, mais je m'efforçai de parler lentement et distinctement.

— Ca va passer, aussi, que je viens de tuer un homme ? Ca va passer, que toute ma vie a été mise sens dessus dessous ? Ca va passer, qu'un arrogant de ton genre, un violoneux aux cheveux longs et au bas de soie, n'ait rien d'autre à faire que me donner des ordres alors que je viens de lui sauver sa vie de merde ? Si tu veux le savoir, je trouve que j'ai toutes les raisons de vomir ! Et si ça peut t'intéresser : je te trouve aussi à vomir !

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Rakoczy se fendit d'une grimace. S'agissait-il d'un sourire ? Si oui, il devait encore s'exercer devant le miroir.

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Gideon se tourna vers les autres.

— Elle est nulle en histoire. Elle ne sait même pas parler convenablement. Elle se ferait repérer partout comme le loup blanc. Et puis, elle n'a pas la moindre idée de ce dont il retourne. Elle est non seulement inutile, mais en plus dangereuse !

Pardon ? Je ne savais même pas parler convenablement ? Pour l'instant, en tout cas, j'avais des tas de jurons convenables dans la tête, que je lui aurais volontiers expédiés au visage.

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— Halte-là ! Arrêtez-vous !

Je jetai un regard par-dessus mon épaule. Surgi de l'armoire, un homme assez jeune, en longue chemise blanche, se lançait à mes trousses.

Je dégringolai l'escalier. Pour l'amour du ciel, où allais-je me cacher ? Le type criait : "Au voleur ! Au voleur !"

Voleur ? Comment ça ? Je devais mal entendre ! Qu'est-ce que j'aurais bien pu lui voler ? Son bonnet de nuit, peut-être ?

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— Qui sont les de Villiers ? demandai-je.

— Un tas de morveux arrogants, si tu veux le savoir. Rien que des avocats et des banquiers. Ils possèdent la banque privée de Villiers dans la City. Nous y avons nos comptes.

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Je l'ai senti pour la première fois lundi, à midi, à la cafèt' du lycée. D'un seul coup. Un truc à l'estomac, comme quand on dégringole depuis tout en haut du grand huit. Ca n'a duré que deux secondes, mais ça m'a suffi pour renverser ma purée pleine de sauce sur mon uniforme. Mes couverts sont tombés par terre et j'ai juste eu le temps de retenir l'assiette.

— De toute façon, ce truc-là, ça a déjà un goût qu'on dirait qu'on l'a ramassé par terre, dit mon amie Leslie tandis que j'essuyais cette cochonnerie de mon mieux.

Naturellement, tout le monde avait braqué les yeux sur moi.

— Si tu veux, tu peux aussi tartiner ton chemisier avec mon assiette, ajouta Leslie.

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— James, est-ce que tu as déjà embrassé une fille ?

— Pardon ?

— Est-ce que tu as déjà embrassé ?

— Ce n’est pas convenable de parler ainsi, miss Gwendolyn.

— Alors, tu n’as jamais embrassé ?

— Je suis un homme, dit James.

— Qu’est-ce que c’est que cette réponse ?

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