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« - Une rêveuse, ricane sa mère.
- Une rêveuse, déplore son père.
- Une rêveuse, prévient Estelle.
Ce mot ne lui semble pas si terrible. Jusqu'au jour où Adeline se réveille. »
─ Page 46
Afficher en entierLa lecture, comme elle l'a découvert , permet de vivre un millier de vie -ou de trouver la force d'en vivre une seule, incroyablement longue.
Afficher en entierL'ivresse de la nuit ne vaut pas la douleur du lendemain.
Afficher en entierBois un coup chaque fois que tu entends un mensonge.
Tu cuisine super bien.
(Disent-ils alors que tu a laissé brûler les tartines.)
Tu est à mourir de rire.
(Alors que tu n’as jamais raconté de blagues.)
Tu est tellement...
Beau.
Ambitieux.
Brillant.
Fort.
(Ça y est, tu as commencé à boire ?)
Tu est tellement...
Charmant.
Intelligent.
Séduisant.
(Bois.)
Sûr de toi.
Timide.
Mystérieux
Facile à déchiffré.
Tu est une anomalie, un paradoxe, un assemblage hétéroclite.
Tu est tout pour chacun d’entre eux, pour tout le monde.
L’enfant qu’ils n’ont jamais eu.
L’ami qu’ils ont toujours voulu avoir.
Un inconnu plein de générosité.
Un fils plein de succès.
Un parfait gentleman.
Un parfait amoureux.
Un parfait...
Parfait...
(Bois.)
Ils vénèrent ton corps.
T’es abdos.
Ton rire.
Ton parfum.
Le son de ta voix.
Ils te désirent.
(Pas toi.)
Ils ont besoin de toi.
(Pas de toi.)
Ils t’aiment.
(Pas toi.)
Tu est celui qu’ils veulent que tu sois.
Tu est à la hauteur, tu leur suffi amplement, car tu n’es pas réel.
Tu es parfait, parce que tu n’existes pas.
(Pas toi.)
(Jamais toi.)
Quand ils te regardent, ils voient ce qu’ils veulent...
Car ce n’est jamais toi qu’ils voient.
Afficher en entierQuand on vit assez longtemps, on apprend à lire une personne. A l'ouvrir comme un livre pour découvrir les passages soulignés et les sous-entendus.
Afficher en entier— Tu sais, lui a avoué la peintre, on dit que les gens sont tous uniques, comme des flocons de neige. Pour moi, ils ressemblent plutôt à des ciels : certains nuageux, d'autres orageux, d'autres encore dégagés, mais il n'y en jamais deux pareils.
Afficher en entierEtre oublié, c'est un peu comme devenir fou, se dit-elle. On en vient à se demander ce qui est réel et si on est soi-même réel.
Afficher en entier— Un petit conseil : la prochaine fois que tu essaies de rendre un livre, ne t’adresse pas à celui à qui tu l’as volé.
Le sang se met à cogner aux tempes d’Addie.
— Quoi ?
— Tu es venue hier, insiste-t-il.
— Je ne…
— Je me souviens de toi.
Cinq mots assez puissants pour faire basculer le monde.
« Je me souviens de toi. »
Sous le choc, Addie chancelle. Elle tente de retrouver son équilibre.
— Impossible… affirme-t-elle.
— Bien sûr que si, rétorque-t-il, le regard mauvais. Tu es venue hier, en pull à rayures et legging noir. Tu as volé cet exemplaire de L’Odyssée, que je t’ai rendu, parce que personne n’en voudrait, de toute façon. Et tu as le culot de revenir l’échanger contre un autre livre ? Alors que tu n’as même pas acheté le premier !
Prise de vertige, Addie ferme les yeux. Elle n’y comprend rien. Comment est-ce possi…
— Je crois que tu ferais mieux de partir, conclut-il. Elle rouvre les yeux. Il lui montre la porte du doigt, mais les pieds d’Addie refusent de bouger. Ils refusent de l’éloigner de ces cinq mots. « Je me souviens de toi. »
Trois cents ans… Trois cents ans que personne n’avait prononcé cette phrase. Jamais personne ne s’est souvenu d’elle. Pas une seule fois. Elle voudrait attraper le libraire par la manche, le secouer, savoir pourquoi, comment, ce qu’il a de si spécial… Mais le client au livre d’histoire militaire attend pour payer, son fils accroché à la jambe, et Henry la fusille du regard.
Afficher en entierCinq mots assez puissants pour faire basculer le monde.
« Je me souviens de toi. »
Sous le choc, Addie chancelle.
Afficher en entierArnaud avait de jolis yeux, mais pas de menton. Jacques était grand, mais fade comme une endive. George, lui, était fort, mais de tempérament aussi. Pire, il avait les mains rugueuses.
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