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Des femmes comme toi, il n'y en a pas. Tu te jettes dans la vie avec une force extraordinaire, et si nous avions tous une force comme ça, le monde aurait changé depuis longtemps !
(page 126)
Afficher en entier— Il faut que tu laisses plus de temps à ta femme.
— Elle a toute la journée à sa disposition.
— Je parle sérieusement. Si tu ne le fais pas, tu te rends coupable non seulement d'un point de vue humain, mais aussi politique.
— Coupable de quel délit ?
— Le gâchis d'intelligence. Une société qui trouve naturel d'étouffer toute l'énergie intellectuelle des femmes sous le poids de la maison et des enfants est sa propre ennemie et ne s'en aperçoit pas.
J'attendis en silence la réplique de Pietro. Mon mari réagit avec ironie :
— Elena peut cultiver son intelligence quand et comme elle veut, le tout c'est qu'elle ne m'ôte pas mon temps à moi.
— Et si elle ne te l'ôte pas à toi, à qui elle l'ôte, alors ?
Afficher en entier- Tu vois ? Dans les contes on fait comme on veut, dans la réalité on fait comme on peut.
Afficher en entier— Je n’avais pas les capacités.
— Comment le savez-vous ?
— Greco avait les capacités, pas moi. »
Mme Galiani secoua la tête en signe de désaccord et dit :
« Si vous aviez étudié, vous auriez aussi bien réussi que Greco.
— Qu’est-ce que vous en savez ?
— C’est mon métier.
— Vous les profs, vous insistez sur les études parce que c’est votre gagne-pain. Mais étudier ne sert à rien, et ça ne permet même pas de devenir meilleur : au contraire, ça rend encore plus mauvais.
— Elena est devenue plus mauvaise ?
— Non, pas elle.
— Et pourquoi ? »
Lila enfonça le bonnet de laine sur la tête de son fils :
« On a fait un pacte, quand nous étions petites : la méchante, c’est moi. »
Afficher en entierQuel enchevêtrement de fils aux extrémités introuvables découvris-je en moi, pendant cette année là ! Des fils vieux et fanés, d'autres tout neufs, parfois très colorés, parfois sans couleur, très fins et presque invisibles. (page 269)
Afficher en entierChacun raconte sa vie comme ça l'arrange. (page 269)
Afficher en entierC'était une femme qui aimait se mettre en quatre pour mener un projet. Si elle avait besoin de quelque chose, elle saisissait son téléphone, et maillon après maillon, fabriquait la chaîne conduisant à son but. Elle savait demander quelque chose de telle manière qu'il était impossible de lui dire non. (p 203)
Afficher en entierJe sortis un carnet que j'avais acheté récemment, car je voulais commencer à faire comme les vrais écrivains : fixer des idées, des observations et des informations utiles. (p 53)
Afficher en entierP 53 :
Ecrire, écrire, mais pas par hasard, et écrire mieux que je ne l'avais encore fait? Etudier des récits du passé et du présent pour comprendre comment ils fonctionnaient et puis apprendre, apprendre tout du monde, avec pour seul objectif d'inventer des coeurs incroyablement vivants, que personne n'aurait su créer mieux que moi, pas même Lila si elle en avait eu la possibilité?
Afficher en entierBref, année après année, la situation me semblait empirer. Lors de cette période pluvieuse, la ville s’était fissurée et un immeuble entier s’était affaissé sur le côté – comme si quelqu’un s’était appuyé sur le bras vermoulu d’un vieux fauteuil et que ce bras avait cédé. Des morts, des blessés. Et puis des cris, des coups et de petites bombes artisanales. On aurait dit que la ville couvait en son sein une furie qui n’arrivait pas à sortir et qui du coup la rongeait, sauf lorsqu’elle surgissait comme une éruption de pustules gonflées de venin qui s’en prenaient à tout le monde : enfants, adultes, vieillards, gens des autres villes, Américains de l’OTAN, touristes de toutes nationalités et Napolitains eux-mêmes. Comment résister, dans ces lieux de désordre et de danger, dans les périphéries, dans le centre, sur les collines ou au pied du Vésuve ?
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