L'Antiquité dans la Révolution française
Auteur
- Claude Mossé (Écrivain)
Acheter d'occasion
Classement en biblio - 1 lecteurs
extrait
la menace grandissante aux frontières à quoi s'ajoutaient les intrigues réelles ou supposées des émigrés, les évocations de l'Antiquité se font de plus en plus nombreuses dans la rhétorique révolutionnaire. La France est tour à tour comparée à la Grèce face au danger perse ou au danger macédonien, à Rome face à Carthage.
Afficher en entierCommentaires récents
Sparte à Paris,
Un ouvrage très intéressant qui porte sur l'imprégnation de l'Antiquité dans la Révolution française.
Ce livre est rédigé par une spécialiste de l'histoire grecque, Claude Mossé.
Introduction : Pourquoi l'Antiquité ?
Cette période historique offrait aux Révolution l'image d'une république idéales, purgée du despotisme, où tous les citoyens jouissent de la liberté et sont protégés de l'arbitraire.
Les hommes de la Révolution du XVIIIe siècle y puisent les concepts clés : ceux de liberté, d'égalité et de fraternité ; des concepts élaborés dans la Grèce classique du Ve et IVe siècle, inséparables du régime démocratique.
Dans une première partie, Claude Mossé nous explique comment naît une idéologie ; elle cerne les deux concepts de liberté et d'égalité, nous explique en quoi ils sont investis d'une charge révolutionnaire, et différencie les Anciens des hommes du XVIIIe siècle ; elle précise en quoi les Grecs ont inventé la politique et ont réfléchi sur les Institutions en rapport avec la société.
La deuxième partie est consacrée à la comparaison entre l'Antiquité et les Lumières ; en rappelant la Querelle des Anciens et des Modernes au 17e siècle, querelle littéraire qui ont des résonnances politiques ; ce fut toujours la recherche de modèles à mettre en valeur à partir desquels se développe une réflexion politique.
Dans la troisième partie est abordée la personnalité des hommes de la Révolution, formés dans l'admiration des grands hommes de l'Antiquité et confrontés très tôt à l'élaboration pour la première fois d'une Constitution.
Le rêve d'une régénération du peuple est étudié dans la quatrième partie avec les notions de démocratie, suffrage universel, l'identification aux grands hommes de l'Antiquité dans leur rhétorique ; l'étude de nombreux discours des révolutionnaires est vraiment brillante et éclairante. La notion d'Instruction publique et de fêtes concourent aussi à cette régénération.
Dans la cinquième partie, l'impact des références de l'Antiquité est aussi visible dans les arts, la mode, le théâtre.
Enfin dans une sixième partie, l'auteur étudie la référence à l'Antiquité, dans la période post-Thermidor, avec les libéraux tels Volney, Benjamin Constant...
En conclusion, Claude Mossé avance que la philosophie des Lumières a joué une part non négligeable dans l'élaboration de modèles constitutionnels inspirés des trois principales cités antiques : Athènes, Sparte et Rome. L'Antiquité qu'évoquaient les hommes de la Révolution est un modèle de comportements, plus que comme une référence politique. Cette référence se faisait implicite dans l'utilisation des termes égalité-liberté, inventés par les Anciens.
Les hommes de la Révolution se sont appuyés sur les Anciens, car ces derniers ont inventé la politique, c'est-à-dire le débat public, la controverse et le discours. Ils voyaient dans les Anciens des hommes qui avaient vécu une aventure comparable à la leur.
Un ouvrage riche, brillant et très compréhensible.
Afficher en entier
Livres ayant des thèmes similaires
Résumé
« Il y a peu d'années, je cherchais partout des âmes républicaines ; je me désespérais de n'être pas né Grec ou Romain », écrivait Camille Desmoulins. C'est en effet vers les Anciens que se tournent avidement les révolutionnaires quand ils veulent fonder la Liberté et l'Égalité pour devenir des citoyens fraternels et non plus des sujets du roi. Le modèle de la cité antique, qui était au cœur de la réflexion des Lumières, surgit de toutes parts. Les exemples fleurissent pour justifier ou dénoncer les événements contemporains. Le vote censitaire ? Rome l'a connu. Un système éducatif ? Sparte l'a appliqué. La France assiégée par ses ennemis ? Ce sont les Grecs face aux Barbares : c'est Rome face à Carthage. Lecteurs de Plutarque et de Cicéron sur les bancs du collège, les orateurs s'identifient spontanément aux figures de l'histoire ancienne. Après la chute de la royauté, Brutus, héros républicain, inspire plus que tout autre. Présente dans l'art, fleuron de l'allégorie, cette «anticomanie » gagne les classes populaires. On baptise ses enfants Cornélie, César ou Gracchus. La fête révolutionnaire mime la fête antique, jusque dans ses manifestations villageoises. En redécouvrant la controverse, les révolutionnaires ont renoué avec l'essence même de la politique inventée par les Anciens.
Qui mieux que Claude Mossé, spécialiste d'histoire grecque pouvait décrire les multiples sentiers par lesquels l'imaginaire antique a sillonné la Révolution française ? Agrégée d'histoire, docteur ès lettres, Claude Mossé est professeur d'histoire grecque à l'université de Paris-VIII. Elle a publié de nombreux ouvrages dont La Femme dans la Grèce antique aux éditions Albin Michel.
Afficher en entier