Le pas de l'ourse

Résumé

Imaginez une demoiselle du XVIe siècle qui se transforme en Robinson Crusoë, un Don Quichotte femelle accompagné d’un Sancho Pança inuit, et vous n’aurez qu’une faible idée de ce que ce le plus récent roman de Douglas Glover vous réserve.

Le Pas de l’ourse raconte les tribulations d’une jeune Française abandonnée sur un île déserte du golfe Saint-Laurent, pendant le troisième – et malheureux – voyage de Jacques Cartier au Canada. Bien sûr, cette intrigue n’est que le prétexte. Le fondement en est historique : le sieur de Roberval a bel et bien abandonné sa nièce rebelle, en compagnie de son amant et de sa vieille nourrice, dans l’Isle aux Démons. Ses compagnons et son enfant nouveau-né sont morts, mais la belle s’en est tirée et, grâce à des pêcheurs basques, elle a pu rentrer en France. À partir de ce canevas, l’imagination rabelaisienne de Douglas Glover échafaude un roman picaresque et truculent, peuplé d’ours véritables, d’ours imaginaires et d’ours mythologiques, d’Indiens mystérieux ou mystifiés, et dont la volubile héroïne, dans un monde où la vie est un combat, réussit non seulement à survivre mais à inscrire son nom dans l’histoire, pour l’éternité.

L’action se déroule au moment où la France s’arrache au Moyen Âge pour plonger dans une modernité marquée par la violence et le chaos. Dans une manière qui n’est pas sans rappeler Gabriel Garcia Marquez ou Michel Tournier, Douglas Glover nous fait imaginer ce que les côtes de l’Amérique signifiaient pour les premiers colons européens, ce que ces gens représentaient aux yeux des autochtones, et l’échec tragique des deux parties à reconnaître l’humanité de l’autre. Ce tourbillon où se mêlent mythe et réalité, mort et désir, télescope violemment le passé et le présent pour réécrire l’histoire de la rencontre de deux continents.