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p391-392

Lettre de Caine à Monsieur Chance et madame Brattle

"Cher monsieur Chance, chère madame Brattle, désolé pour le bazar. J'adore votre lit.D’ailleurs, j'aime toute votre maison. J'ai essayé de tuer vos gamins quand je les ai trouvés ici. C'est marrant, hein? Peut-être pas si marrant que ça, ah ah ah."
Astrid entendit des rires nerveux fuser parmi les journalistes, à moins que ce soit le personnel de l'hôtel qui trainait dans les parages pour apercevoir les deux stars hollywoodiennes.
"Mais j'ai raté mon coup et ils ont réussi à s'enfuir. Je ne sais pas ce qui arrivera à Sanjit, à ce gros coincé de Choo et aux autres, mais ce n'est pas mon problème. En revanche..."
Astrid marqua une pause théâtrale.
"En revanche, le reste, c'est ma faute. Vous allez sûrement entendre des tas d'histoires complètement folles de la bouche des enfants de la Zone. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que c'est moi qui suis derrière tout ça. Je détient un pouvoir dont je n'ai jamais parlé à personne. Je peux forcer des gens à mal agir, à commettre des crimes et ainsi de suite. Diana, par exemple: si elle a fait du mal, c'est malgré elle. Pareil pour les autres. Ils étaient tous sous mon emprise. C'est ma responsabilité. Vous pouvez m'emmener, messieurs les officiers."
Astrid sentit soudain sa gorge se serrer, bien qu'elle connût la lettre par cœur. Pourri jusqu’à l'os... et pourtant. La rédemption, ce n'était pas un mauvais concept.
C'est signé "Caine Soren, roi de la Zone".

Allie percuta le double battant de plein fouet et poussa sur la barre qui devait la sauver.
La porte ne bougea pas d'un millimètre.
Atterrée, elle s'arc-bouta et réessaya de toutes ses forces. C'était verrouillé.
"Une issue de secours bloquée...C'est la meilleure! pensa-t-elle.Si je n'avais pas tagué les bureaux, j'alerterais tout de suite les journalistes."

Au début, il y a le feu.
Le feu dans mes jambes et mes poumons; le feu qui déchire le moindre muscle, la moindre parcelle de mon corps. Voilà comment je reviens au monde, dans la douleur: j'émerge de l'obscurité suffocante; je me fraye un chemin dans le lieu noir et humide, un lieu aux bruits et aux odeurs étranges.