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Mariée sur contrat



Description ajoutée par Underworld 2019-09-26T06:01:57+02:00

Résumé

Corinne est bouleversée d'apprendre que Lindsay, son amie d'enfance, a émis avant de mourir le souhait de la voir épouser son mari, Raffaello Orsini... Dans une lettre que ce dernier vient de lui remettre, Lindsay explique en effet qu'il s'agit à ses yeux du meilleur moyen de donner à leurs enfants respectifs le foyer qu'ils ont perdu. Bien que touchée par les arguments de celle qu'elle aimait comme une soeur, et soucieuse de respecter ses dernières volontés, Corinne se demande pourtant comment elle pourrait accepter de se marier avec un homme qu'elle ne connaît que depuis quelques heures...

* * *

Description en VO :

Corinne Mallory knows little of Raffaello Orsini, other than that he's super-rich and darkly handsome. When Raffaello offers marriage for the sake of his children, Corinne rejects his outrageous proposal…until a financial crisis drives her to the altar with the fiery Sicilian.

Once in Sicily, Raffaello makes it quite clear he doesn't expect a marriage in name only. He wants her body and soul, and when she comes to his bed she must be hot, willing and ready for his love….

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-09-26T06:21:14+02:00

** Extrait offert par Catherine Spencer **

1.

La lettre, aussi brève qu’énigmatique, semblait la narguer depuis la coiffeuse où elle reposait, calée sous une vulgaire bombe de laque. Ce n’était sans doute pas une façon de traiter une enveloppe en velum de si belle facture, frappée d’un blason doré… Mais son ton impérieux avait eu le don de hérisser Corinne. C’était un miracle qu’elle ne l’eût pas jetée directement à la poubelle.

Le nom inscrit au bas de la lettre d’un trait vif et impatient, cependant, l’avait fait réfléchir à deux fois. Raffaello Orsini avait été marié à Lindsay, sa meilleure amie, et celle-ci avait été profondément amoureuse de lui jusqu’à sa mort. Cela avait suffi à convaincre Corinne de ravaler sa fierté et d’accepter son invitation, même si cette dernière avait toutes les apparences d’une injonction. Oui, quelle que fût la raison de la venue de Raffaello au Canada, elle devait au moins à Lindsay de le rencontrer.

Mais à présent que l’heure fatidique approchait, elle n’était plus très sûre d’avoir pris la bonne décision. Qu’était-elle censée porter pour ce qui évoquait davantage une convocation qu’un rendez-vous amical ?

D’un œil critique, elle étudia le maigre choix que lui offrait sa garde-robe, avant de se décider pour une simple robe noire. Elle y ajouterait un collier de perles. Un dîner au Pan Pacific, l’hôtel le plus prestigieux de Vancouver, exigeait en effet une certaine élégance. Raffaello Orsini n’avait pas besoin de savoir que les perles en question étaient fausses et que sa robe n’était pas faite de vraie soie…

Ses escarpins, en revanche, venaient de la boutique d’un couturier connu, triste rappel d’une époque dorée où ce genre de frivolité lui était permis.

Ils lui rappelaient également Lindsay, une jeune femme débordante d’énergie et de rêves…

— Nous allons acheter un vieil immeuble miteux et le transformer en un ravissant petit hôtel, Corinne. Je m’occuperai de l’entretien et de la décoration intérieure, toi de la cuisine.

— Mais il faudrait une bonne fée pour que nous réussissions ! avait-elle protesté.

— Pas besoin de fée. La chance, ça se conquiert. Si nous voulons vraiment quelque chose, nous l’aurons. Rien ne nous arrêtera.

— Que se passera-t-il si nous tombons amoureuses et que nous nous marions ?

— Alors c’est que nos maris partageront notre vision ! Ça aiderait s’ils étaient très, très riches ! avait ajouté Lindsay avec un sourire.

— Et s’ils sont pauvres ?

— Ça n’aura pas d’importance, parce que nous allons réussir dans la vie ! Rien n’est impossible, Corinne. Nous l’appellerons le Bowman-Raines Hotel, il y aura un grand blason BR juste au-dessus de l’entrée, et brodé sur les serviettes. Nous deviendrons célèbres pour notre hospitalité. Les gens se battront pour loger chez nous.

Mais tout cela, c’était avant que Lindsay n’aille en Sicile en vacances. Avant qu’elle ne rencontre Raffaello Orsini et n’en tombe amoureuse… Un homme qui était de fait très, très riche mais qui n’avait pas partagé ses rêves hôteliers. Au lieu de cela, il l’avait convertie aux siens et l’avait convaincue de déménager pour la Sicile, où ils avaient fondé une famille.

Là, la chance en laquelle Lindsay avait tant cru s’était retournée contre elle. Une leucémie l’avait frappée à vingt-quatre ans, et avait laissé sa petite fille de trois ans orpheline de mère.

Absorbée dans ses souvenirs, Corinne cligna soudain des yeux pour dissiper les larmes qui lui troublaient la vision. Puis elle se pencha vers son miroir pour appliquer du mascara sur ses cils. Quand avait-elle mis du maquillage pour la dernière fois ? se demanda-t-elle.

Il y avait bien longtemps, à en juger par le résultat ! Décidément, elle manquait d’entraînement. Mais cela n’avait pas d’importance. Elle n’essayait pas de plaire à Raffaello Orsini, après tout. Et lui n’était sûrement pas venu d’aussi loin pour juger de son habileté en matière de maquillage.

En contrebas, elle entendit Mme Lehman, sa voisine et sa baby-sitter pour la soirée, appeler Matthew pour dîner. Son fils n’avait pas caché son mécontentement lorsqu’elle avait annoncé son intention de sortir, et elle pouvait le comprendre : elle travaillait souvent tard le soir et manquait fréquemment l’heure de son coucher. Mais elle n’avait pas le choix. Il fallait bien payer le loyer et rapporter de quoi manger…

— Je ne rentrerai pas tard, avait-elle promis au petit garçon. Et je te ferai des crêpes aux myrtilles pour ton petit déjeuner. Sois gentil avec Mme Lehman et va te coucher quand elle te le dira, d’accord ?

— On verra, avait-il répondu avec humeur.

Bien qu’âgé de quatre ans à peine, Matthew avait récemment développé un inquiétant talent pour le chantage affectif. Il devenait également capricieux et difficile. Corinne espérait malgré tout qu’elle ne trouverait pas Mme Lehman épuisée lorsqu’elle rentrerait ce soir…

« Je devrais rester là », songea-t-elle avec un regain de culpabilité, comme sa robe noire glissait le long de son corps. Mais cette lettre l’intriguait trop. Machinalement, elle la prit et la parcourut de nouveau, même si elle l’avait lue et relue à tellement de reprises qu’elle aurait pu la réciter par cœur.

Villa di Cascata

Sicile

6 Janvier 2008

Signora Mallory,

Je compte me rendre très prochainement à Vancouver afin de discuter avec vous d’une affaire urgente.

Je séjournerai au Pan Pacific Hotel et j’apprécierais que vous m’y retrouviez pour dîner le vendredi 28 janvier. Sans contre-ordre de votre part, j’enverrai une voiture vous prendre à 19 h 30.

Sincères salutations,

Raffaello Orsini.

Mais comme à la première lecture, elle ne trouva rien, pas le moindre indice quant aux intentions de Raffaello Orsini. Il était impossible de savoir à quoi s’attendre.

Et pour couronner le tout, à en juger par le capharnaüm qui montait de la cuisine, Matthew s’apprêtait à faire passer une soirée difficile à Mme Lehman…

— J’espère qu’il y a une bonne explication derrière tout cela, M. Orsini, murmura Corinne en reposant la lettre.

Elle vérifia une nouvelle fois son apparence dans le miroir, puis descendit persuader Matthew qu’il devait manger sa soupe et aller ensuite bien sagement se coucher…

* * *

La vue, songeait Raffaello, était impressionnante. Au nord, des montagnes à la tête blanche de neige se découpaient avec une impressionnante clarté contre le ciel nocturne. Plus proche de lui, les lumières d’un pont qui traversait le port brillaient comme autant d’étoiles. Et juste en dessous de sa suite, vingt-trois étages plus bas, un yacht de vingt-cinq mètres se balançait doucement au gré des flots.

Ce n’était pas la Sicile mais le spectacle était néanmoins magnifique. C’était là que Lindsay avait grandi, dans ce cadre à la fois sauvage et sophistiqué, un peu à son image…

Deux ans plus tôt, un an même, il n’aurait pas pu entreprendre ce voyage. La douleur avait été trop intense, le travail de deuil encore entravé par la colère. Mais le temps avait le don de soigner les blessures les plus profondes, et d’adoucir les souvenirs de sa femme. Souvenirs qui, au lieu de l’attrister, le réconfortaient désormais.

— C’est pour toi que je fais ça, amore mio, dit-il en levant les yeux au ciel.

Quelque part dans la ville qui s’étendait à ses pieds, une cloche sonna huit fois. Son invitée, Corinne Mallory, était en retard.

Impatient d’en terminer avec la raison de sa visite, Raffaello décrocha le téléphone pour rappeler au réceptionniste qu’il attendait une jeune femme et que cette dernière devait être conduite à sa suite immédiatement. L’affaire dont ils devaient discuter ne pouvait être abordée en public.

Dix minutes de plus s’écoulèrent, qu’il passa à arpenter le salon comme un lion en cage. Enfin, trois coups impérieux furent frappés à la porte. Réprimant une bouffée d’irritation, Raffaello tira sur ses manches, lissa les pans de sa veste et puis alla ouvrir.

« Rappelle-toi que c’était la meilleure amie de Lindsay. Ça ne veut pas dire qu’elle doit être la tienne, mais il serait préférable pour tout le monde d’établir une relation cordiale. »

Il avait vu des photos d’elle, bien sûr, et pensait savoir à quoi s’attendre lorsqu’il ouvrit enfin. Mais Corinne Mallory le surprit. Pour commencer, elle semblait plus délicate et fragile qu’il ne l’avait imaginée. Sa peau était d’une pâleur d’albâtre. Son visage semblait presque trop petit pour ses immenses yeux bleus. Elle était d’une beauté à couper le souffle mais donnait l’impression de ne pas manger assez. Encore l’une de ces femmes qui sacrifiaient au culte de la maigreur ? se demanda-t-il avec un soupçon d’agacement.

Prenant garde de ne rien laisser paraître de ses sentiments, il s’effaça pour la laisser passer.

— Signora Mallory… Merci d’avoir répondu à mon invitation. Entrez, je vous prie.

Elle sembla hésiter une seconde avant d’obéir. Une fois à l’intérieur, elle se retourna vers lui et fit valoir d’un ton peu amène :

— Il me semble que vous ne m’avez pas donné le choix, M. Orsini.

Son accent était si semblable à celui de Lindsay qu’il en fut un instant dérouté. La jeune femme en profita pour reprendre :

— Vous ne m’avez pas dit non plus que la rencontre aurait lieu dans votre chambre. Je dois dire que ça ne me met pas très à l’aise.

Que s’imaginait-elle ? Qu’il avait traversé la moitié du globe dans l’espoir de coucher avec elle ?

— Mes intentions sont parfaitement honorables.

Il se retint d’ajouter que s’il avait voulu d’une femme facile, il l’aurait trouvée bien plus près de chez lui. Avec un sourire aimable, il l’aida à se débarrasser de son manteau. Elle pivota ensuite vers lui, révélant un coup gracile mis en valeur par un double rang de perles. Fausses, nota-t-il d’un œil expert.

— Puis-je vous offrir un apéritif ? proposa-t-il en se dirigeant vers le bar.

De nouveau, elle hésita avant d’acquiescer.

— Un verre de vin blanc, s’il vous plaît.

En silence, il lui servit un peu de Pinot Grigio et se prépara un whisky sec.

— Alors, parlez-moi un peu de vous, signora. Je sais simplement que ma femme et vous étiez de très bonnes amies, que vous êtes veuve et que vous avez un fils.

— C’est déjà bien plus que je n’en sais sur vous, M. Orsini, répondit-elle avec une franchise désarmante. Et puisque je n’ai aucune idée des raisons de ma présence ici, peut-être que nous pourrions en venir directement au fait ? Je suis sûre que l’histoire de ma vie ne vous intéresse pas vraiment.

Raffaello traversa la pièce, lui tendit son verre de vin et leva son whisky en un toast silencieux. Il en but une gorgée avant de reprendre :

— C’est là que vous vous trompez. Je vous prie de croire que j’ai des raisons valables de m’intéresser à votre histoire personnelle.

— Très bien. Mais je n’ai pas l’intention de vous donner satisfaction avant de connaître ces raisons. Je ne sais pas comment ça se passe en Sicile, mais dans ce pays, aucune femme un tant soit peu raisonnable n’accepterait de retrouver un inconnu dans sa chambre d’hôtel. Si j’avais su que c’était ce que vous aviez en tête, je ne serais pas venue.

Reposant son verre, elle regarda la montre argentée qui entourait son poignet et reprit :

— Vous avez exactement cinq minutes pour m’expliquer ce que vous voulez, M. Orsini.

Réprimant un sourire, Raffaello but une nouvelle gorgée de whisky, étudiant sa visiteuse d’un œil appréciateur.

— Je comprends pourquoi ma femme et vous étiez amies. Elle aussi aimait aller droit au but. C’était l’une des nombreuses qualités que j’admirais chez elle.

— Quatre minutes et demie, M. Orsini. Je perds déjà patience.

— Très bien.

Avec un soupir, Raffaello prit sa serviette de cuir et en tira la lettre.

— C’est pour vous, annonça-t-il. Je crois que vous en trouverez le contenu explicite.

Corinne jeta un coup d’œil rapide à la feuille de papier et pâlit.

— C’est l’écriture de Lindsay.

— Si.

— Comment savez-vous ce qu’elle contient ?

— Je l’ai lue.

La jeune femme s’empourpra aussitôt sous le coup de la colère.

— Qui vous en a donné le droit ?

— Je me le suis accordé.

— Rappelez-moi de ne jamais laisser traîner de correspondance privée quand vous êtes dans les parages !

— Lisez votre lettre, signora, après quoi vous pourrez lire celle que Lindsay m’a adressée. Je vous assure que les raisons de votre présence ici vous apparaîtront soudain plus claires.

Corinne lui jeta un regard soupçonneux avant de reporter son attention sur la missive. Sa main était ferme mais, à mesure qu’elle lisait, la lettre se mit à trembler comme si elle était prise dans une brise invisible.

— Alors, signora ?

Corinne leva vers Raffaello un regard stupéfait.

— C’est… c’est ridicule. Elle n’avait pas toute sa tête quand elle a écrit ça.

— Ma femme était parfaitement lucide, jusque dans ses derniers instants.

Lui tendant sa propre lettre, il ajouta :

— Voilà ce qu’elle m’a écrit. Vous noterez que les deux lettres datent du même jour. La mienne est une copie de l’original. Si vous voulez, vous pouvez la garder pour la relire plus tard à tête reposée.

Corinne Mallory la prit avec une réticence visible, la parcourut en hâte, puis la lui rendit en secouant la tête.

— J’ai peine à croire qu’elle avait toute sa raison pour demander une chose pareille.

— Pourtant, vu sous un certain angle, c’est assez logique.

— Pas pour moi. Et ça m’étonnerait que ça le soit pour vous, ou vous m’en auriez parlé bien plus tôt. Ces lettres datent de trois ans ! Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

— Parce que je les ai découvertes accidentellement, il y a quelques semaines à peine. Lindsay les avait placées dans un album photo. Et je dois avouer qu’à la première lecture, ma réaction a été la même que la vôtre.

— Ne me dites pas que vous êtes maintenant d’accord avec elle ?

— Je crois que son idée mérite réflexion.

Levant les yeux au ciel, Corinne Mallory reprit son verre de vin.

— Je vais avoir besoin de quelque chose de plus fort que ça.

— Je comprends que la suggestion de Lindsay puisse paraître choquante, signora Mallory, mais ne la rejetez pas en bloc. D’un point de vue purement pratique, ce qu’elle suggère présente certains avantages.

— Sans vouloir vous offenser, M. Orsini, si vraiment c’est ce que vous croyez, vous méritez d’être interné.

— Bien au contraire, j’ai toute ma raison. Et j’espère vous en convaincre durant le dîner.

— Après avoir lu ces lettres, je ne suis plus très sûre que ce dîner soit une bonne idée.

— Pourquoi ? Vous redoutez que je réussisse à vous faire changer d’avis ?

— Certainement pas, répondit la jeune femme avec un éclat de rire narquois.

— Dans ce cas, je ne vois pas où est le problème. Si, à la fin du dîner, vous pensez toujours que c’est une idée stupide, je n’essaierai pas de vous retenir ou de vous persuader du contraire. Après tout, vous n’êtes pas la seule à avoir des doutes. A ce stade, je suis tout autant que vous dérouté par la suggestion de ma femme. Mais par respect pour sa mémoire, je me dois d’y réfléchir. Et si je puis me permettre, vous aussi.

Corinne Mallory le dévisagea avec une moue perplexe, puis acquiesça.

— C’est bon, j’accepte de dîner avec vous. Mais n’allez pas vous imaginer que vous me ferez changer d’avis. J’ai dit tout ce que j’avais à dire sur le sujet. Je ne reste que pour Lindsay.

— Pour Lindsay, répéta Raffaello, levant solennellement son verre.

Quelques coups furent frappés à la porte au même instant.

— Ah, ça doit être notre dîner. J’ai demandé qu’il soit servi ici. A présent que vous êtes au fait de la délicate nature de notre affaire, je pense que vous comprendrez pourquoi…

Elle acquiesça en silence, balayant la pièce du regard.

— Y a-t-il un endroit où je peux me repoudrer le nez ?

— Bien sûr.

D’un geste, il lui indiqua la salle de bains située au bout du couloir.

— Prenez votre temps, signora. Il va falloir quelques minutes au serveur pour tout installer.

* * *

Tout son temps ? Elle allait avoir besoin de davantage que quelques minutes pour se ressaisir ! Refermant la porte derrière elle, Corinne fixa son reflet dans l’immense miroir qui couvrait un pan entier du mur. Ses joues étaient rouges, ses yeux brillants, mais cela n’avait rien d’étonnant après ce qu’elle venait de lire. Elle était en proie à un véritable chaos émotionnel, qui avait commencé dès l’instant où la porte de la chambre s’était ouverte sur l’homme le plus séduisant qu’elle avait jamais vu.

Lindsay lui avait bien envoyé des photos, à l’époque de leur mariage, mais elles dataient de plusieurs années. Et même si elles avaient été prises la veille, aucun appareil n’aurait pu capturer le magnétisme animal de Raffaello Orsini.

Il ne ressemblait pas à ce qu’elle s’était imaginé de lui. Certes, il avait la peau mate et les cheveux de jais d’un Sicilien. Mais contrairement à ses compatriotes, il était très grand, bâti comme un athlète. Il n’aurait pas détoné au beau milieu d’un stade olympique ou d’une équipe de rugby.

Quant à son visage, elle avait à peine osé le regarder. Elle avait redouté d’être captivée par ses lèvres sensuelles ou de se perdre dans les profondeurs de ses yeux. Il lui avait coupé le souffle et pour la première fois, elle avait compris pourquoi Lindsay avait tout abandonné pour lui.

Sa suite, au vingt-troisième étage de l’hôtel, était tout aussi spectaculaire. Plus spacieuse qu’un appartement moyen, elle contenait un piano demi-queue installé dans le salon, une table pour six, et un immense canapé. Les murs étaient ornés de superbes œuvres d’art, mais même ces dernières pâlissaient en comparaison de la vue sur Stanley Park, Lions Gate Bridge, Coal Harbour et les montagnes au nord.

Et si tout cela n’avait pas suffi à la désorienter, il y avait la raison de sa présence en ces lieux… Si elle n’avait pas reconnu l’écriture de Lindsay, elle n’aurait jamais cru à l’authenticité des lettres. Même maintenant, elle avait du mal à comprendre comment son amie avait pu lui demander une chose pareille…

Comme pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé, elle tira la missive de son sac à main et la déplia sur le rebord du lavabo. Puis elle entreprit de la relire plus calmement, sans le troublant regard de Raffaello Orsini guettant la moindre de ses réactions.

12 juin 2005

Chère Corinne,

J’espérais te revoir une dernière fois et te parler à cœur ouvert, comme nous l’avons toujours fait. J’espérais également pouvoir fêter le troisième anniversaire d’Elisabetta. Je sais dorénavant que je n’aurai pas ce luxe et qu’il ne me reste que peu de temps pour mettre mes affaires en ordre. Je suis donc forcée de t’écrire, chose pour laquelle je n’ai jamais été très douée.

Corinne, cela fait maintenant un an que tu es veuve. Je sais mieux que quiconque à quel point cela a été difficile pour toi. Et le fait d’avoir des soucis d’argent en sus de ton deuil doit être absolument terrible. C’est au moins une chose qui m’est épargnée. Mais l’argent ne peut acheter la santé, ou remplacer un parent disparu, ce que nos deux enfants vont devoir affronter. Et cela m’amène au sujet de cette lettre.

Un enfant mérite deux parents. Une mère pour les consoler, soigner leurs petits bobos, apprendre à sa fille à devenir une femme, et à son fils la tendresse. Ils méritent également un père pour les protéger d’un monde qui ne fera rien pour les épargner et n’attendra pas qu’ils soient armés pour se défendre eux-mêmes.

J’ai été très heureuse avec Raffaello. C’est un homme merveilleux, un exemple formidable pour un garçon. Il serait un père parfait pour Matthew. Et si je ne peux pas être là pour Elisabetta, personne ne pourra me remplacer mieux que toi.

Corinne, je t’aime comme une sœur depuis notre rencontre. Je te demande donc de considérer mon dernier vœu très sérieusement : je souhaite que Raffaello et toi unissiez vos forces — et oui, je parle bien de mariage — et que vous remplissiez tous deux les places laissées vacantes dans la vie de nos enfants.

Raffaello et toi avez tout à gagner d’un tel arrangement. Mais j’ai une autre raison de te le demander, plus égoïste. Elisabetta est trop jeune pour se rappeler bien longtemps de moi et cette idée me terrifie. Raffaello fera de son mieux pour entretenir ma mémoire dans son cœur, mais nul au monde ne me connaît mieux que toi. Toi seule pourras lui dire quelle enfant et quelle adolescente j’étais, toi seule pourras lui parler de mon premier amour, de ma première déception sentimentale, de mon premier baiser, de mes films et de mes livres préférés, et de tant d’autres choses encore.

Toi et moi partageons une longue histoire et n’avons jamais eu de secrets l’une pour l’autre. Je partirai soulagée de savoir qu’Elisabetta peut se tourner vers toi.

Je donnerais ma vie pour toi, Corinne, mais malheureusement ma vie ne vaut plus grand-chose à l’heure où je t’écris. Je te confie donc celle de ma fille. J’aimerais vivre, j’ai peur de mourir, mais je crois que j’aurais moins peur si je savais que Raffaello et toi…

La lettre s’arrêtait là. L’écriture était mal assurée, comme si Lindsay avait été à bout de forces. Ou alors, elle avait été aveuglée par les larmes, comme pouvaient le laisser penser les taches qui gondolaient le papier.

Les larmes de Corinne se joignirent à celles de sa meilleure amie, tombant avec un bruit mat sur la lettre. Soucieuse de ne rien trahir de son chagrin, elle ouvrit le robinet pour couvrir le bruit de ses sanglots, puis se rinça le visage et le tamponna avec une serviette.

Elle n’avait pas besoin de regarder dans le miroir pour savoir que son maquillage était définitivement ruiné. Son mascara lui piquait les yeux et elle devait offrir un bien piteux spectacle.

— Oh, Lindsay…, murmura-t-elle. Tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi. N’importe quoi. Mais pas ça !

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Dates de sortie

Mariée sur contrat

  • France : 2009-09-01 - Poche (Français)
  • USA : 2008-12-09 - Poche (English)

Activité récente

Titres alternatifs

  • The Italian's Bride, Tome 2 : Mariée sur contrat - Français
  • Sicilian Millionaire, Bought Bride - Anglais
  • Sicilian Millionaire, Bought Bride (The Italian's Bride #2) - Anglais

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