Extraits

Matthias étudia les posters.

-Cent mille kruge !

Il jeta un regard perplexe en direction de Kaz.

-Tu les vaux carrément pas.

-C'est le marché qui décide, répliqua Kaz, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

-Tu parles, lâcha Jesper, dépité. Ils en offrent que trente mille pour moi.

-Vos vies sont mises à prix, s'offusqua Wylan. Comment pouvez vous vous comporter comme s'il s'agissait d'un concours ?

-On est coincés dans une tombe, mercurien. On trouve un peu d'action où on peut.

"The really bad monsters never look like monsters."

"- C'est quoi le nom de ce gros nounours ? demanda Kaz en posant une main sur l'encolure de la bête.

- Maestro Spots.

- Vraiment ?

- C'est un gentil chien. Tu veux que je te dise le nom de tous mes toutous ?

- C'est Maestro Spots ton préféré ?

Elle réfléchit un instant avant de secouer la tête.

- Non, c'est Duke Adam von Silverhaunch, et après Fuzzmuzzle, et après Maestro Spots.

- Je suis content de l'apprendre, Hanna.

- Comment tu sais mon nom ? demanda-t-elle, stupéfaite.

- Je connais le nom de tous les enfants.

- Vraiment ?

- Oh oui. Albert qui habite en face et Gertrude sur Ammberstraat. Je vis sous leurs lits et au fond de leurs armoires.

- Je le savais ! s'exclama la fillette, un mélange de peur et de triomphe dans la voix. Maman m'a dit que j'imaginais, mais je le savais.

Elle pencha la tête sur le côté.

- T'as pas l'air d'un monstre.

- Je vais te dire un secret, Hanna. Les monstres les plus méchants ne ressemblent pas à des monstres.

Les lèvres de la petite fille se mirent à trembler.

- T'es venu pour me manger ? Papa dit que les monstres dévorent les enfants qui ne vont pas se coucher.

- C'est vrai. Mais pas moi. Pas ce soir. Si tu fais deux choses pour moi.

Il parlait d'une voix calme, presque hypnotique. Elle avait le crissement d'un archet trop patiné de colophane.

- Tout d'abord, je veux que tu retournes dans ton lit. Et ensuite tu ne diras à personne, et surtout pas à ton père, que tu m'as vu ici.

Il se pencha et tira malicieusement sur la tresse d'Hanna.

- Parce que si tu le fais, je vais trancher la gorge de ta mère et celle de ton père, et ensuite j'arracherai le cœur de tous ces adorables toutous. Et je garderai Duke Silverhaunch pour la fin, comme ça tu comprendras bien que tout est de ta faute.

Le visage de la petite fille se fit plus blanc que le col de sa chemise de nuit, ses yeux s'ouvrirent grand et brillèrent telles deux lunes dans l'obscurité.

- Allons, allons, pas de larmes. Quand les monstres voient des enfants pleurer, ça réveille leur appétit. File au lit et rêve de ton bon vieux Maestro Spots qui ne sert à rien.

Elle recule sur le palier et grimpa l'escalier à toute allure. A mi-chemin, elle lança un regard terrifié vers Kaz. Il posa son doigt ganté sur ses lèvres.

Quand elle fut partie, Wylan sortit du bureau et suivit Kaz dans l'escalier.

- Comment t'as pu lui dire une chose pareille ? Ce n'est qu'une enfant !

- On a tous été des enfants.

- Mais ...

- C'était soit ça, soit lui casser le cou et faire comme si elle était tombée dans l'escalier, Wylan. Je trouve que j'ai fais preuve d'une retenue remarquable. Avance."

Jesper à Wylan

- Pourquoi t'as besoin de dire des choses pareilles ? Pourquoi tu peux pas rester simple ?

- Parce que la vie ne l'est pas, répondit Wylan le plus naturellement du monde.

Personne dans le Barrel ne parlait comme lui.

- T'arrête pas de dire que tout va bien, continua Wylan. Tu avances de bagarre en bagarre, de fête en fête. T'as peur qu'il arrive quoi si tu t'arrêtes ?

Jesper haussa de nouveau les épaules. Il ajusta les boutons de sa chemise, caressa ses revolvers du bout des pouces. Quand il éprouvait cette agitation, cette profonde nervosité, ses mains semblaient se mouvoir sans qu'il les contrôle. Tout son corps le démangeait. Il fallait qu'il sorte de cette pièce.

- Arrête, lâcha Wylan en posant une main sur l'épaule de Jesper.

Jesper hésitait entre le repousser et l'attirer contre lui.

- Arrête, répéta Wylan. Respire

Le regard de Wylan ne tremblait pas. Jesper ne pouvait pas détourner les yeux de cet océan magnifique. Il se força à se calmer, à inspirer, expirer.

- Encore, demanda Wylan.

Et quand Jesper ouvrit la bouche pour prendre une nouvelle inspiration, Wylan s'avança et l'embrassa.

L'esprit de Jesper se vida. Il ne réfléchit plus à ce qui venait de se passer, à ce qui se passerait après. Il ne restait en lui que la réalité de la bouche de Wylan, ses lèvres qui se pressaient contre les siennes et les os fins de son cou, le contact soyeux de ses boucles quand Jesper lui entoura la nuque d'une main pour l'attirer plus près encore. C'était le baiser qu'il avait tant attendu. Un coup de feu, un incendie, un tour de roulette russe. Jesper sentit les battements de son coeur, ou était-ce celui de Wylan ? Un tonnerre dans sa poitrine. Et la seule pensée qui se formait dans sa tête était un immense oh.

Lentement, inévitablement, ils s'écartèrent.

- Wylan, murmura Jesper, en noyant son regard dans le bleu infini de celui de son ami. J'espère vraiment qu'on ne va pas mourir.

Il s’était souvent demandé comment les gens survivaient dans cette ville, mais il commençait à se dire que c’était Ketterdam qui ne survivrait pas à Kaz Brekker. 

– T’es idiot pour beaucoup de choses, Wylan, mais t’es pas un idiot. Et si je t’entends encore une fois te traiter de débile dégénéré, je vais dire à Matthias que t’as essayé d’embrasser Nina. Avec la langue.

– Il te croira jamais, dit Wylan en s’essuyant le nez avec sa manche.

– Alors je dirai à Nina que t’as essayé d’embrasser Matthias. Avec la langue.

Ma mère, c'est Ketterdam. Elle m'a enfanté dans le port. Mon père, c'est le profit. Je l'honore tous les jours. Rentrez à la tombée de la nuit ou ne revenez jamais.

"Where do you think the money went?" he repeated.

"Guns?" asked Jesper.

"Ships?" queried Inej.

"Bombs?" suggested Wylan.

"Political bribes?" offered Nina. They all looked at Matthias. "This is were you tell us how awful we are," she whispered.

He shrugged. "They all seem like practical choices."

"- Allons-y

- Moi ?

- Non, le crétin derrière toi, ironisa Kaz"

"-S'il te plait, parle-moi encore des jeunes filles fjerdans.

-Elles parlent doucement. Elles ne flirtent pas impunément avec tous les hommes qu'elles croisent.

-Je flirte avec les femmes aussi.

-J'imagine que tu flirterais avec un palmier si tu pensais qu'il pourrait s'intéresser à toi.

-Si je flirtais avec une plante, tu peux être sûr qu'elle le remarquerait. T'es jaloux?

-Tout le temps."