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Son âme lui a été confisquée par les analgésiques qu’ils lui injectent contre la douleur. Ce n’est plus à lui qu’on parle, il n’est plus qu’un corps. Il ne reste plus quoi que ce soit de son esprit. Il ne comprend plus rien et s’il lui reste une parcelle de lucidité, il doit horriblement souffrir. Cela me brise ce qu’il me reste de cœur à briser.
Afficher en entier"Je pose la main sur mon front afin de soulager la douleur lancinante tout en essayant à grand-peine de me redresser. Je suis sur un canapé. Chez quelqu'un. Chez lui. Dès que la mémoire me revient, je regrette de ne pas pouvoir oublier de nouveau.
- Bonjour, mon ange !
Putain de Josh Bennett. C'est comme ça que je vais le surnommer, moi. Je n'ai pas le temps d'essayer de comprendre ce que je fais ici ni ce qu'il manigance avec sa joie forcée parce qu'il continue de parler. Je me demande si le véritable Josh Bennett a été enlevé par des extraterrestres...Ou alors les elfes, après en avoir terminé avec mes cheveux, s'en sont pris à lui.
- Je suis content de te voir réveillée, ajoute-t-il. Je commençais à m’inquiéter. Tu sais, vu ta "performance vomitive" hier soir.
Je grimace. Soit de douleur soit d'embarras, je ne sais pas trop."
Extrait de "Dans notre petite bulle"
Afficher en entierC’est perturbant. Comme une illusion d’optique. Quand on la regarde sous un certain angle, on voit son image, et on croit l’avoir comprise, mais soudain elle se transforme.
Afficher en entierJ'ai vu assez de psys pour savoir que ce qui m'est arrivé n'est pas du tout de ma faute ; je n'ai rien fait pour l'attirer ni pour le mériter. Et ça, c'est encore pire. C'est vrai, je ne me sens pas responsable, mais quand on vous dit que vous avez était le jouet d'un pur hasard, cela sous-entend autre chose : vos actes ne comptent pas. Peu importe si vous vous appliquez, si votre tenue est impeccable et si vous suivez les règles. Le mal absolu vous trouvera quoi qu'il en soit. C'est ainsi.
Afficher en entierJe vis un enfer. Et je le mérite. Ça ne me dérange pas de souffrir, si c’est mon choix.
Afficher en entier“I wished my mother was here tonight, which is stupid, because it’s an impossible wish.” He shrugs and turns to me, drowning the smile that cracks me every time.
“It’s not stupid to want to see her again.”
“It wasn’t so much that I wanted to see her again,” he says, looking at me with the depth of more than seventeen years in his eyes. “I wanted her to see you.”
Afficher en entierL'espoir de ma mère est une arme braquée sur moi.
Afficher en entier-Tu peux m’en dessiner un ?
-Tu veux que je fasse un portrait de toi ?
Il semble déçu. Je n’ai pas eu la réaction qu’il attendait.
-Non, d’elle. Pour moi.
Il a l’air plus content.
-Comment ? demande-t-il.
-Comment ça comment, « comment » ? dis-je sur un ton agressif.
En fait c’est à moi-même que j’en veux. Je viens de déballer mon cœur sur la table et il n’a plus qu’à s’amuser avec.
-Comment tu la vois ? Si tu veux que je la dessine pour toi, il faut que ce soit de ton point de vue. Pas du mien.
-T’en as dessiné des centaines. Fais-en un de plus pour moi, dis-je en désignant son portfolio.
-Quand tu la regardes, qu'est-ce que tu ressens?
-T'es sérieux là? Oublie!
Il peut toujours courir pour me faire parler de mes sentiments.
-Ce n'est pas pour rien que t'en veux un.
-Je veux un dessin pour me masturber. Ça te va?
Je continue à dessiner pour ne pas avoir à voir la tête qu'il fait. Je suis en train de gâcher mon esquisse, et il faudra que je la recommence. Mais ça l'est égal.
-De la joie, de la frustration, de la peur, de l'amitié, de la colère, un besoin, du désespoir, de l'amour, de la luxure?
-Oui.
-Oui, quoi?
-Tout ça, dis-je.
Afficher en entierJ'en doute sérieusement.Josh ne s'approche jamais de moi.
- Il ne me regarde pas du coin de l’œil. Il ne me touche jamais.
- Oui c'est ça... Non, il te regarde droit dans les yeux, et il n'essaye même pas de le cacher. La seule chose que je l'ai vu admirer autant que toi possède quatre pieds en acajou. Mais je ne crois pas qu'il projette de lui demander de sortir avec lui.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)De retour chez Margot à 21 h 25, je me précipite sous la douche et je me mets à parler toute seule. Je parle plus dans cette salle de bain que je ne l’ai fait depuis des mois. À l’abri dans la maison vide, en sécurité sous l’eau ruisselante, je passe en revue à voix haute les complications qui se présenteraient si je me décidais à parler. J’essaie de proférer tous les mots qui encombrent ma tête. Je traite Ethan Hall de connard en lui flanquant une gifle qui l’envoie rouler par terre. Ou bien je lui plante une fourchette dans l’œil, ce qui est tout aussi satisfaisant. Je dis à Mlle Jennings que, contrairement à la croyance populaire, Bach n’était pas plus prolifique que Telemann. Je donne à Drew des tuyaux pour draguer les autres filles, et qu’il me fiche la paix. Je permets à papa de continuer de m’appeler Milly. C’est trop niais, mais si cela le rend heureux, bon, eh bien, ça me fait plaisir. Je remercie mes psys en leur précisant qu’ils ne pourront jamais rien pour moi. Je parle, je parle, je parle jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’eau chaude. Ma voix se casse. Assez pour que j’arrive à garder le silence. Cela fait 452 jours que je n’ai pas adressé un mot à qui que ce soit. J’écris mes trois pages et demie, je range mon cahier et je me glisse dans mon lit en me disant que j’ai failli ne pas atteindre ce 453e jour.
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