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Un grand livre commence longtemps avant le livre .Un livre est grand par la grandeur du désespoir dont il procède par toute cette nuit qui pèse sur lui et le retient longtemps de naitre.
Afficher en entierRegarde moi ! Regarde moi . Vous vous dites :les chevaux aussi demandent ça , et les arbres , et les fous et les pauvres ,et tout ce qui passe dans le temps -pour un temps. Partout l'appel ,partout l'impatience de la gloire ,d'etre aimé ,reconnu ,partout cette langueur de l'exil et cette faim d'une vraie demeure -les yeux d'un autre .Regarde moi! regarde moi .
Afficher en entierPour bien voir une chose ,il vaut faut toucher à son contraire . Vous n'avez jamais su voir autrement :par l'ombre et vous allez à la lumière .Par l'indifférence vous atteignez à l'amour .
Afficher en entierVous allez de livre en livre ,de campement en campement .La lecture c'est sans fin .C'est comme l'amour ,c'est comme l'espoir ,c'est sans espoir.
Afficher en entierLes livres sont des chapelets d'encre noir ,chaque grain roulant entre les doigts ,mot après mot .Et c'est quoi ,au juste ,prier .C'est faire silence .C'est s'éloigner de soi dans le silence .
Afficher en entierElle écrit. Des carnets de toutes les couleurs. Des encres de tous les sangs. Elle écrit le soir, ce ne serait pas possible autrement. Après les courses, le bain donné à l'enfant, les leçons à faire réciter. Elle écrit sur la table desservie. Loin dans le soir. Tard dans la langue.
Afficher en entierOn fait quelques pas hors de l´enfance, puis très vite on s´arrête. On est comme un poisson sur le sable.
On est comme celui qui piètine dans sa mort, un adulte.
On attend.
On attend jusqu´à ce que l´attente se delivre d´elle même, jusqu´à
l´equivalence d´attedre, de dormir ou mourir.
L´amour commence là- dans les fonds du désert. Il est invisible dans ses débuts, indiscernable dans son visage. D´abord on ne voit rien. On voit qu´il avance, c´est tout. Il avance vers lui-même, vers son propre couronnement.
Afficher en entierIls liront jusqu'au soir de leur vie en s'en tenant toujours là, au bord de la première découverte, celle de la solitude, solitude des langues, solitude des âmes. Avec ravissement ils quittent le monde pour aller vers cette solitude. Et plus ils avancent, et plus elle se creuse.
Afficher en entierCelui qui est sans argent manque de tout. Celui qui est sans lecture manque de manque.
Afficher en entierUne vie sans lecture est une vie que l'on ne quitte jamais, une vie entassée, étouffée de tout ce qu'elle retient.
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