Amandine domptée, Tome 1 : La Bagnarde

À Los Diabolos, les bagnardes travaillent de huit heures du matin à six heures du soir. Elles ont droit à une pause vers midi et n’ont bien entendu aucun jour de repos. À part le collier de métal qu’elles portent en permanence, elles n’ont aucun vêtement et marchent pieds nus. Toutefois, le matin, avant le départ pour la mine, on leur fait chausser des sandales, non par humanité mais plus pragmatiquement pour éviter qu’elles ne perdent en efficacité en se blessant sur les cailloux pointus. À huit heures, les femmes sont rassemblées dans la cour de la forteresse transformée en prison. Les gardiens glissent une longue corde dans les anneaux de leurs colliers pour les attacher entre elles pendant la marche vers la mine. Leurs mains et leurs pieds sont entravés par des chaînes comme les galériens de l’Antiquité. Ces précautions ont été mises en place dernièrement après l’évasion de deux détenues sur le chemin de la mine. Certes, le désert étant le meilleur rempart du pénitencier, elles ne sont pas allées bien loin. On a retrouvé les cadavres trois jours plus tard à quelques kilomètres seulement de la forteresse. Les fugitives étaient mortes de soif, mais la mine avait perdu deux forçats. Depuis que les femmes sont enchaînées sur le trajet, aucune nouvelle évasion n’a été recensée.