Anthologie de l'humain

Après ma lecture De la rêverie que j'ai moyennement appréciée, j'avais un peu peur de me lancer dans cet autre volet de Moto Hagio. Néanmoins, les titres des nouvelles me parlaient un peu plus. J'étais quand même curieuse de me plonger dans ce manga.

Au final, l'expérience a été agréablement et incroyablement surprenante. De l'humain est un recueil de nouvelles qui s'apparente au genre Fantastique/Dramatique. J'ai très vite adhéré à l'ambiance du livre qui est très douce et poétique. Cela m'a fait un effet doudou. Je me suis sentie comme dans un cocon car nous avons un style enfantin qui crée une touche d'insouciance. Forcément, j'ai succombé à cette atmosphère qui est totalement mon délire en littérature. J'ai donc savouré ces petites histoires.

J'avais l'impression que l'autrice nous racontait des contes à tavers ses jeunes protagonistes. En même temps, les intrigues sont ancrées dans la réalité ce qui rend l'immersion facile.J'ai adoré que ce soit des histoires de familles qui nous sont contées. Cela renforce cet effet doudou. En même temps, le texte interroge le lecteur sur le rapport mère/fille, soeurs siamoises, frères jumeaux, mère/fils. Les messages véhiculés sont abordés délicatement. L'autrice a une plume très subtile pour rendre ses trames légères car les thématiques évoquées sont assez rudes.

Je n'ai pas été indifférente au sort des personnages. Sur certains points, je me suis reconnue en Rika dans la princesse iguane. Je dirais même qu'il s'agit de ma nouvelle préférée même si les autres sont toutes aussi meilleures. Mon côté ange m'a évidemment fait penser à Inséparables de Sarah Crossan mais le fait d'avoir les images, je me rends encore plus compte de la difficulté de vivre avec une soeur/un frère siamois. Le pensionnat de novembre a une patte rustique qui le détache des autres et pour cela, j'ai été plus qu'intriguée par la ressemblance entre nos deux jeunes protagonistes. Pauvre maman m'a fait une sensation de déjà-vu. L'histoire ne m'était étrangement pas innconue et j'avais vu venir la chute de l'histoire mais ce huit clôt m'a aussi bien charmé. Quant à la dernière histoire, le coquetier, j'ai été transcendée par les émotions fortes des personnages qui se situent sous l'occupation allemande en France. La trame étant plus longue que les autres nouvelles, j'ai vraiment pris le temps de m'attacher aux personnages et de ne pas voir la chute venir. J'ai été choquée par cette fin qui m'a laissée sans voix.

En bref, vous l'avez compris. Si De la rêverie ne m'a pas convaincue, De l'humain m'a, inversement, totalement séduite. J'ai été tellement subjugée par les histoires et l'objet-livre que le manga, est, pour moi, un joyau caché à découvrir absolument. Ce qui a manqué le coup de coeur, est la durée courte des histoires. Pour certaines, j'aurai aimé qu'elles se prolongent car il me manquait de détails. Cependant, le plaisir de la lecture était bien présent.

Un fondant au chocolat que je recommande.