Art Spiegelman

Il y avait longtemps que je voulais le lire et me le suis offert. L'investissement en vaut le coup. C'est un classique à avoir dans une collection de romans graphiques. C'est bien sûr un autre témoignant, un autre angle de la Shoah qui nous est raconté, mais c'est surtout une démarche intense et colossale de la part du créateur de cette œuvre colossale. Je salue son courage et sa ténacité à rendre l'ouvrage à terme.

Une bande-dessinée dont j'avais entendu parler pour la première fois il y a bien plus de dix ans, à l'école. Je n'avais jamais vraiment osé m'y intéresser en raison du caractère très douloureux que le thème abordé représente pour moi mais j'ai finalement franchi le pas après avoir appris son interdiction progressive dans les bibliothèques scolaires américaines. Ce qui est vraiment une honte lorsque l'on connaît le contenu de l'œuvre. C'est une bande-dessinée sincère et touchante qui devrait, au contraire, être davantage recommandée aux jeunes auxquels on enseigne les événements survenus en 39-45.

Une histoire qui m'a touchée de manière très profonde à l'occasion de ma première lecture il y a de cela quelques années.

Une écriture très fine notamment sur les liens entre passé et présent sur le personnage du père. Agrémenté de cette histoire que l'on sait réel et raconté du point de vu unilatéral du père, ce qui rajoute un côté psychologique bien agréable au récit. Une imagerie et un sens de l'iconographie qui force le respect.

Je me permet notamment un shout-out pour cette scène particulièrement bien écrite d'Spoiler(cliquez pour révéler)Art illustrant lui même Maus volume 2. Racontant sa vie à ce moment, plusieurs années après la mort de son père. Gérant le succès de son œuvre. Gérant le terrible deuil qu'il porte, à la fois de son père et de la tragédie qu'il raconte. Redevenant l'espace d'un instant un enfant et enlevant pour la seule fois du livre son masque de souris. Beaucoup d’œuvres font dans la narration sur l'écriture de l'histoire elle même. Souvent cela n'a pas d'intérêt. Maus, ici, est le cas d'école d'une excellent utilisation de ce ressort. De connaître celui qui écrit l'histoire change tellement la manière dont on perçoit l'histoire. Et avoir lu cette scène a profondément changé ma deuxième lecture.

La poignance et la profonde originalité de cette oeuvre lui donne une place toute particulière à la fois dans ma bibliothèque mais aussi dans ce qu'elle a apporté à ma manière d'appréhender l'humanité.

Profondément humain.

Une des meilleures bandes dessinées que je n'ai jamais lues ! L'histoire est incroyable et fend le cœur à plusieurs reprises. Le dessin, évidemment, est très expressif.

Un premier tome très sombre, tant au niveau du style graphique que de l'histoire qui retrace sans fard l'enfer de l'Holocauste. On navigue entre passé et présent de manière fluide ; le fait que ce soit le père d'Art qui lui raconte son histoire donne d'ailleurs une certaine profondeur à son récit, en lui conférant une portée universelle.

Un second tome encore plus dur que le premier, l'action se déroulant majoritairement à Auschwitz, mais aussi plus intimiste, puisque la relation compliquée qui lie Art à son père est tout autant mise sur le devant de la scène.

Une façon très touchante de raconter l'histoire d'un survivant juif de la seconde guerre mondiale : en nous la présentant au fil des discussions d'un fils qui a besoin de savoir (pour comprendre son histoire, celle de ses parents, ses traumatismes qui ont des répercussions à des vies de distance) et celle d'un vieil homme difficile qui a du mal à se livrer. Les tranches de vie et les échanges entre ces deux hommes sont tout aussi importants et touchants que le témoignage qui nous est livré ici sur la seconde guerre mondiale. Une BD à lire si l'on s'intéresse à cette période de l'Histoire et aux répercussions qui restent encore très actuelles.

Un second tome encore plus intime que le premier : si cette fois le focus sur la période "présent" n'est plus sur la relation de l'auteur avec sa mère trop vite disparue, on recentre sur les difficultés de communiquer avec son père. Entre colère, agacement, culpabilité, ... Survivre auprès d'un survivant n'est pas facile et la guerre a laissé son lot de cicatrices qui ne guérissent jamais vraiment. J'ai trouvé un grand soucis de vérité, que ce soit pour raconter l'histoire de son père (et tout le questionnement sur sa légitimité à le faire ainsi que sur les réactions que cela a suscité) en mettant en avant sa chance mais aussi son ingéniosité ou pour faire part de toutes les difficultés qu'il a eu à grandir auprès de cet homme. Maus est une histoire touchante dans ce qu'elle a de plus personnel au milieu d'une des plus grandes atrocités historiques.

Je lis peu de titres graphiques, auxquels je préfère les romans, aussi je ne m'attendais pas à être autant touchée par ce témoignage que je n'ai pas pu m'empêcher de lire d'une traite. L'auteur a fait le choix de rapporter l'histoire de son père tout en décrivant l'homme qu'il est devenu et en partageant les doutes sur la pertinence de cette histoire, ce qui offre plus de profondeur à son récit.

Incroyable, très belle découverte de cette BD. Dans celle-ci, l’auteur raconte l’histoire de son père juif polonais, rescapé de la Shoah.

L’auteur remonte chronologiquement dans le passé de son père, ce qui m’a permis de bien suivre et comprendre les différentes étapes de sa vie. Parallèlement, bien que le sujet ne soit pas facile à lire, il y a des touches d’humours qu’on trouve dans la relation père-fils, relation que j’ai particulièrement appréciée, même s’ils n’étaient pas très proches.

La personnification utilisée par l’auteur, en assimilant les souris en Juifs et les chats en Allemands, accentue la différence qu’il y avait à l’époque, et j’ai beaucoup aimé cette originalité.

C’est un très beau roman graphique, mais attention certains passages sont vraiment durs par les images mais aussi par les mots…