Jeffrey Eugenides

J ai lu ce livre dans le cadre de mes études. J ai bien aimé mais sans plus. Les détails sont trop nombreux, les personnages pas assez décrits. Mais sinon c est un bon livre pour comprendre les différences de genre.

Ce livre m'a confirmé une chose, j'étais sûre que l'enfer devait avoir des airs de banlieue bien rangée, c'est le cas ici.

L'atmosphère qui se dégage de cette histoire est absolument unique et hypnotisante comme jamais je ne l'aurais imaginé. Chaque personne sans être décrit dans les moindres détails est pourtant l'archétype précis de facettes que nous avons tous en nous, l'incompréhension en même temps que l'empathie que procure chacun des événements nous accroche d'autant plus à chaque page à ce mystère qui pourrait se résumer à la tragédie, j'entends au sens premier, la tragédie comme vision de la vie et aussi comme conséquence d'elle.

Je suis une très grande fan du film de Sofia Coppola. C'est un long-métrage qui a vraiment marqué mon adolescence. J'avais presque oublié qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman jusqu'à ce que je tombe sur ce dernier dans un rayon à Leclerc. Je n'aime pas trop acheter au super-marché mais il était hors de question que je reparte sans pour le coup.

Dès le début j'ai été envoutée. Il se dégage de ce livre une atmosphère, une ambiance particulière que je ne saurais décrire avec précision. C'est à la fois mystérieux, malaisant et en même temps captivant. La superbe plume de l'auteur est pour beaucoup dans cette impression. Elle est poétique, romantique, un peu pompeuse mais elle nous entraine vraiment. L'écrivain aborde en outre un sujet grave mais parvint à distiller des petites notes d'humour noir aux moments opportuns.

J'ai beaucoup aimé l'utilisation du "nous" par le narrateur. On ne sait pas vraiment qui parle, on ne sait pas vraiment qui sont ces garçons. Les personnages principaux sont et doivent demeurer les soeurs Lisbon. Mais curieusement, on ne sait pas grand chose sur elles non plus. Ça rend cet ouvrage d'autant plus déstabilisant. Au final on se prend d'affection pour des personnages qu'on ne connaît pas. C'est le mystère autour d'eux qui nous transportent.

Dès le début, l'auteur annonce la couleur ; les filles Lisbon vont se suicider. Il n'y a pas de suspense, le lecteur est déjà au courant de la fin. Il lit parce qu'il veut comprendre ce qui va mener à cette conclusion. Et même cette explication, Jeffrey Eugenides ne lui accorde pas. Il ne nous dit pas "elles se sont suicidées parce que ça et ça". Il ne fait que nous donner des pistes, nous distiller des indices que l'on interprétera après comme bon nous semble. Je n'ai pas été frustrée de ne pas savoir. Ça fait parti du mystère, ça rend l'aura autour de ces adolescentes encore plus brillante. Jusqu'au bout, elles nous demeurent inaccessibles.

Je me permets de faire une petite comparaison livre/film. L'adaptation de Coppola est vraiment excellente, d'une fidélité exemplaire. Il n'y a que quelques petits points qui changent ou qui disparaissent mais rien d'important. Spoiler(cliquez pour révéler)Excepté peut-être le fait que Mary ne meurt pas en même temps que ses soeurs. Cet élément m'a surprise. L'essence du roman est vraiment respectée.

Un excellent livre donc, que je recommande chaudement. De même que le long-métrage. Les deux sont des chef-d'oeuvres.

Perturbée et dubitative. Voilà l'état dans lequel m'a laissé la lecture de ce journal de tragédie(s). J'ai beaucoup aimé faire, en deux-cents pages, la connaissance de cette... sororie ? si blonde et passionnée. Mais le fait d'être dans la peau tour à tour d'adolescents voyeurs et obsédés et de quadragénaires bedonnants et nostalgiques m'a, à dessein je suppose, beaucoup dérangée, et a troublé la poésie funèbre de ma lecture.

J'avais vu le film et j'ai voulu lire le livre.

Malheureusement je n'ai pu m'empêcher de faire des comparaisons entre le film et le livre.

Après ça reste un bon livre, bien écrit, même si certains passages auraient pu être plus détaillés.

Ayant vu le film plus jeune, je ne m’attendais pas à cette atmosphère si pesante du livre. Là où Sofia Coppola distille de la lumière partout comme pour contrebalancer la gravité de son sujet, le livre se fait de plus en plus sombre, poisseux et nauséabond (à l’image de la décrépitude de la maison Lisbon) à mesure que le temps passe.

Malaise adolescent, fascination malsaine d’adultes perdus dans leurs souvenirs, obsession adolescente... Sans nous donner aucune réponse, Virgin Suicides nous témoigne avec justesse les affres de l’adolescence et le poids sur les épaules de jeunes filles qu’on ressent totalement perdues... Très bouleversant et perturbant comme lecture, mais beau travail d’écriture !

Le suicide des 5 sœurs Lisbon n'est que le point culminant de ce récit. A mes yeux, il est plutôt le symbole d'un profond mal-être existentiel, que ces jeunes filles ne cessent de subir seules et incomprises par leur entourage scolaire et leurs parents.

Avec Middlesex et Cal(liope) Stephanides, plongez dans une fresque familiale gréco-américaine sur trois générations…

Cal Stephanides, assignée fille à sa naissance en 1959, est un hermaphrodite ! Pour tenter de comprendre son passage de l’un à l’autre, pour tenter de figurer cette métamorphose, le narrateur remonte le temps jusque la Grèce dans années 20. Là, sa grand-mère Desdemona et son grand-père Lefty fuit la guerre et migre aux Etats-Unis. S’en suit 50 années de mensonges, d’omissions et d’Histoire : car la famille Stephanides, comme toute famille, devra composer avec des hauts et des bas et avec un monde en mutation… à travers la quête d’identité de Cal, nous traversons nous-mêmes les mers, les guerres, les crises économiques et sociales, les émeutes, les ruptures entre les générations, etc.

Entre récit à la première et à la troisième personne, laissez emporter par cette chronique familiale mêlant faits historiques et fiction, mêlant crimes et humour, lourdeur et légèreté.

Je n'ai jamais vu le film éponyme, j'ai donc vraiment commencé ce livre sans ne rien savoir au préalable.

Honnêtement, je voulais vraiment adoré ce livre. Je connais depuis longtemps son statut de classique et beaucoup de gens que je suis sur Instagram(et avec qui je partage les mêmes goûts) en ont fait l'éloge. Alors je suis un peu décontenancé par le fait que je n'ai pas aimé ce livre. Je ne l'ai pas détesté non plus car il est en bronze mais j'ai l'impression d'être passer à côté de quelque chose...

[lu en vo]

J’ai eu d’abord beaucoup de mal à me mettre dans ma lecture, jusqu’aux dernières pages je ne m’accrochais à rien ! Mais j’ai été complètement aspiré dans le dernier chapitre, tout ce démêlait et j’ai trouvé la fin saisissante! Je sais que ça n’a pas plus à certain des lecteurs mais j’ai beaucoup aimé le système de narration impersonnel, cela nous donnait une meilleure vue d’ensemble et de la place pour notre propre point de vue!

je conseille fortement ce livre