Neal Stephenson

Incroyable œuvre d'anticipation qui a su capter et imaginer tant de choses (Neal Stephenson est l'inventeur du mot Métavers).

A lire et relire.

On est projeté dans un avenir proche où le dérèglement climatique s’est accentué. Ce n’est pas l’apocalypse, le monde ressemble encore beaucoup au nôtre, c’est toute la force de ce livre. Pour beaucoup la vie sur terre est plus difficile, mais ils s’y adaptent. Pour d’autres la situation est critique. C’est très bien fait, crédible, … et effrayant. L’intrigue est, je trouve, le point faible de ce roman. C’est décousu, il y a des digressions longuettes.

Mais c’est à lire, indiscutablement.

Suite directe du tome précédent (puisque le roman a été écrit d’un seul tenant), le lecteur y retrouve tous les protagonistes et voyage avec eux : la frontière entre l’Inde et la Chine, les Pays-Bas, Indonésie, le Texas… et les arcs narratifs vont se rejoindre. C’est avec plaisir que j’ai repris cette lecture pour connaître les destins des personnages.

S’il faut parler de l’histoire sans trop divulgâcher pour ceux qui n’ont pas lu la première partie, la méthode de géo-ingénierie adoptée par T.R. Smith provoque des remous : l’impact sur le climat est réel (c’est le but) mais toutes les régions ne sortent pas gagnantes. Et un grand pays va être très mécontent !

En effet, l’impulsion née pour sauver des pays menacés par la montée des eaux inquiète des puissances qui en subissent le contrecoup : selon les lieux où les techniques sont appliquées, les effets sur le climat varient de région en région et nécessiteraient des ajustements. Le climat est complexe à manipuler (on s’en doutait), et en parallèle un choc terminal serait délétère (i.e. un arrêt brutal de la géo-ingénierie).

On retrouve un grand plaisir de lecteur en suivant les aventures des personnages à travers le monde, et l’auteur n’hésite pas à prendre son temps. Pourtant, je n’ai jamais ressenti de longueurs, l’immersion est réussie, et parfois un peu d’ironie ajoute du sel à l’ensemble. Quelques scènes d’actions mettent du piment au récit qui tutoie le technothriller.

Avec le recul, on peut juger que certaines péripéties du roman (les deux tomes confondus) ont peu d’impacts sur l’intrigue : les amoureux de l’utilitarisme des scénarios seront contrariés, mais ceux qui aiment suivre des personnages seront ravis, grâce à une plume entraînante.

Inutile de comparer Choc Terminal avec le « grand » roman de Neal Stephenson, Anatèm : quand un auteur a écrit un quasi-chef-d’œuvre, il serait injuste de comparer ses autres textes à l’aulne de celui-ci ; d’autre part , Choc Terminal est très différent, aussi bien par le ton que par les thématiques, et il devrait être jugé par lui-même. C’est un roman d’aventures avec des individus au service d’un projet fou : réparer le climat sans attendre les instances politiques, mais avec l’aide des technologies (ici, on ne croise pas de militants « écologiques » ignorant tout de la science).

J’ai un petit regret sur la fin, qui est logique et qui montre que l’auteur maîtrise son histoire, mais peut-être qu’un peu plus de surprise aurait été bienvenue pour marquer. Je mets à part le destin poignant d’un des personnages, victime manipulée et sacrifiée.

Pour conclure, j’ajoute que ce roman présente une grande qualité dans le catastrophisme ambiant : il souligne que le réchauffement climatique peut se combattre efficacement, car des scientifiques et des ingénieurs travaillent sur des techniques et des scénarios réalistes, tous plus convaincants que des jets de soupe sur des tableaux de maître.

Je reste sur ma fin quant à ce premier tome, c'est interessant mais pas passionnant ? Heureusement lque les personnages nous emballent un peu plus. J'ai commencé le deuxième tome et j'espère bien que nous n'avons eu que la mise en bouche avec ce tome !

Un roman de cyber-SF de bonne facture. Les personnages sont assez caricaturaux (le mafieux pas si méchant que ça, la sale gamine rebelle, le hackeur-samourai), et l’intrigue se perd parfois un peu. Mais il y a beaucoup d’humour et du rythme. On est quand même bien loin de la qualité de production d’un William Gibson (Neuromacien, Comte Zéro).

Ce tome est déjà plus vivant que le précédent, c'es pas plus mal. Je ne me rappelle pas avoir lu un livre abordant la thématique géo-ingénierie et l'auteur ne me semble pas loin de la vérité quand il évoque le fait que tout le monde ne sera pas d'accord avec cette technologie, qu'à force de ne rien faire on va dans le mur, qu'on est vraiment dans la mouise !

Quel grand roman de Science-Fiction nous avons là, et j’insiste sur les majuscules tant nous faisons face à du grand art ! Neal Stephenson, connu pour son Samouraï Virtuel, nous entraîne sur le monde d’Arbre en compagnie de Fraa Erasmas (comprenez Frère) dans sa congrégation de Saunt-Edhard. Entre Hard SF et planet opera, l’auteur nous propose un monde complexe où la logique et la théorique ont pris une place prédominante.

Nous suivons nos personnages dans ce qui pourrait s’apparenter à un monastère (les mynstères), mais nos moines habituels ont été remplacés par des mathématiciens et des philosophes. Et une fois tous les 10 ans, les congrégations s’ouvrent au monde extérieur le temps de quelques jours. Et c’est là que les choses se compliquent : un phénomène inexpliqué se déroule alors au-dessus de leur tête et du jour au lendemain, l’observatoire de Saunt-Edhard se retrouve condamné par l’Inquisition. Commence alors le voyage de notre protagoniste, qui part à la découverte d’un monde qu’il ne connaît pas.

J’ai rarement passé un aussi bon moment de lecture cette année. La force du roman réside en le monde que l’auteur a créé et surtout son vocabulaire propre (on ne peut que saluer le fantastique travail de traduction). Les 250 premières pages demandent une certaine gymnastique intellectuelle le temps de plonger dans l’histoire, d’en comprendre les codes et le langage (un jargon incompréhensible au début), mais une fois le contexte posé, l’histoire se déploie d’une force incroyable. Ce qui est également appréciable c’est l’ensemble des réflexions posées par les personnages. Souvent ardues aux premiers abords, l’auteur n’hésite pas à détailler les expériences de pensées émises par ses personnages en des termes plus simplistes quelques lignes plus bas.

J’ai aimé découvrir ce monde complexe, riche de 3700 ans d’histoire, où la science et la philosophie ont remplacé les religions que l’on connaît, chaque courant de pensée possédant ses propres nuances, menant leurs propres batailles intellectuelles. Stephenson nous offre un roman puissant, mémorable, qui vaut largement le temps passé à déchiffrer les nombreux néologismes.

J'attendais beaucoup plus de ce 1er tome, j'ai malgré tout réussi à le terminer mais je suis rester sur ma faim. A la lecture du résumé, j'en attendais beaucoup. J'ose espérer que le 2ème tome développera tout ce que l'auteur a mis en place même si je ne suis vraiment pas sure de le lire.

Premier livre traitant du Metavers.

Un livre visionnaire (même si le Metavers d'aujourd'hui n'a rien à voir avec ce qu'avait imaginé l'auteur en 1992), dans un monde dystopique riche et très original.

Alors il n'est qu'en bronze chez moi parce qu'il m'a manqué un petit truc pour que vraiment je sois plongé dedans. Je dirais qu'il manque un premier chapitre qui présente le monde tel qu'il a changé, pour qu'on soit prêt à ce qui va suivre.

Mais sinon, je pense vraiment qu'il est un incontournable de la SF.

Un premier tome que j'ai trouvé lourdingue et indigeste. L'intrigue est pratiquement inexistante alors qu'elle est intéressante, pour nous noyer complètement dans les explications scientifiques et historiques.

Le contenu peut se résumé ainsi en gros, sur 432 pages, il n'y a que 100 pages d'intrigues. Le reste se sont des explications scientifiques et historiques qui remontent sur plusieurs générations.