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Cette chronique n’est pas facile à écrire, car il y a tellement à dire. Je commence donc mon ressenti post-lecture : je tremble et je ne sais plus quoi faire de ma vie. Clairement, ce livre m’a choquée et secouée. Ce livre m’a tantôt émue, tantôt révoltée, et j’étais tellement plongée dans ma lecture que j’ai eu l’impression de vivre avec les personnages toutes leurs aventures, tous leurs malheurs et tous leurs bonheurs.
Babel, c’est parfois dur de par les sujets traités : le colonialisme, le racisme et la misogynie, principalement. En effet, on parle ici de jeunes enfants plus ou moins arrachés à leur pays natal pour en faire des traducteurs en Royaume-Uni, véritable empire colonial qui s’assied sur les droits des autres nations. Et donc servir ladite puissance, même quand ça revient à s’opposer à son pays natal.
Ici, on n’est pas toujours dans l’action pure et dure (on suit d’abord l’enfance puis les années d’études du protagoniste), mais le rythme s’accélère au fur et à mesure du livre.
Déformation professionnelle oblige, j’ai A-DO-RÉ les passages qui traitent de la traduction (le système de magie du livre se base justement sur la traduction), j’ai trouvé toutes les réflexions super intéressante. Certains trouveront peut-être ça long… Moi pas. D’ailleurs celui qui traduira ce lire en FR aura du boulot (prions pour qu’une certaine ME connue pour ses mauvaises trad ne s’en occupe pas…).
Pour moi, ce livre est un essentiel. Lisez-le, s’il vous plait.
Babel
RF Kuang a vraiment apporté de la consistance à son développement, on sent tout le travail, toutes les recherches qui ont été faites pour aboutir à ce résultat. Elle prend son temps pour nous parler des ravages qu’ont causés les empires coloniaux (à la fois économiques, matériels, et moraux) dénoncer la pensée qui en découle, la haine, le dédain et l’indifférence qui émane à la fois des civils et des hauts placés.
L’aspect fantastique ne prend pas beaucoup de place, mais le système de magie qui évolue à travers la traduction des mots est vraiment bien pensé et est super intéressant. Toutes les machinations qui sont créées pour préserver ce trésor national et avoir à disposition des étrangers capables d’utiliser l’Argent pour que l’Angleterre puisse s’enrichir… C’est à la fois machiavélique et terriblement bien construit.
J’ai particulièrement aimé la relation qu’entretient Robin avec ses trois autres camarades, ensemble ils forment un groupe de marginalisés qui essayent de vivre une vie à peu près normale dans une société qui leur répète sans cesse qu’ils n’ont pas leur place à l’Institut de Babel.
Ce livre est par moment très dur, parfois injuste mais pourtant si authentique et nécessaire, je pense qu’absolument tout le monde devrait le lire.
Babel
Je viens de le finir et je ne sais pas vraiment si mon classement va être définitif. Sans doute pas, j'ai besoin de le travailler encore dans ma tête et dans mes tripes.
Le premier tiers est classique, mais bien fait. L'héroïne se démarque par un caractère travaillé et crédible, dans un univers de chine médiévale plutôt cohérent. Beaucoup fait pensé au Nom du Vent, avec un héro beaucoup moins exaspérant mais sans toutes les fioritures qui en faisaient le sel. On est sur de l'intrigue d'un.e prolo qui intègre une école d'élite dans un univers fantasy, donc on aura droit à tout les clichés du genre : le rival Malefoy avec qui on se brouille le premier jour, le maître mentor un peu cryptique et allumé, etc. On est en territoire connu, c'est très agréable et confortable à lire.
C'est dans la seconde partie, quand la guerre arrive, qu'on perd nos repères en tant que lecteur, et c'est aussi désagréable que plaisant. La guerre coupe vraiment l'intrigue en cour, arrache les personnages à leur quotidien sans prévenir et ça marque vite et fort.
L'introduction de la magie, qu'on entrevoyait à peine jusque là, est brutale et ne m'a pas beaucoup plus ; je ne suis pas très fan du groupe auquel s'intègre la protagoniste et je trouve que les chamans souffrent de la rupture de ton plus que le reste de l'intrigue. Cependant, c'est à la fin de cette seconde partie qu'on trouve un des meilleurs chapitres, avec un créatures maléfiques que je vous laisse découvrir...
La troisième partie est une suite continue de souffrance, extrêmement feel-bad. Préparez-vous, moi ça m'a fait mal. Cependant le propos s'y développe mieux que partout ailleurs dans le bouquin et la conclusion est affreusement crue, j'aime.
Très bonne lecture, j'ai beaucoup aimé la tournure de certaines phrases et l'oralité du langage. Je trouve cependant qu'on y rencontre des clichés pas toujours bien utilisés... ceux de l'école de mag- pardon, d'officiers, sont bons, mais par exemple la référence à l'opium ne trouve un sens qu'à la fin et les éléments de la culture chinoise remplissent une sorte de check-list un peu bizarre (on a même droit au sempiternel "quand tu renverse quelqu'un en voiture, fais demi-tour pour le tuer, sinon tu devras le payer à vie" et c'est lourd...)
Il y a des éléments du lore-building que je ne comprends pas vraiment. L'ère technologique par exemple, pourquoi pas d'arme à feu ? ça aurait encore mieux cadré à l'inspiration invasion de la corée et de la mandchourie de la Guerre du Pavot, mais ça donnais plus de "substance" à cette supériorité militaire de Mugen qu'on évoque souvent mais qu'on montre rarement...
Bref, je ressors de cette lecture secoué mais perplexe. J'ai adhéré à la proposition, mais je ne sais pas encore si je rempilerais pour la suite qui s'annonce...
La Guerre du pavot
Quand j'ai commencé ce livre, je pensais lire un récit relatif majoritairement à la traduction, aux différences entre les différentes langues, etc. Puis l'autrice nous montre très rapidement que son oeuvre se veut beaucoup plus complète. On nous parle certes de traduction, mais également de racisme, de misogynie, de révolte, de révolution industrielle (et ses conséquences pour les plus démunis), de société secrète, etc. Chaque thème est abordé de manière très précise et forte. Il y a un véritable travail de recherche quant à la thématique de la traduction. J'ai été énormément bluffée, et cela permet de voir certaines choses liées aux langages sous un angle différent. Concernant le racisme et la misogynie, j'ai été tellement abasourdie par la manière dont c'est traité. C'est tellement criant de réalisme, surtout par rapport à la société de l'époque victorienne. J'ai tellement aimé les personnages que lorsqu'ils recevaient des injures racistes ou misogynes cela me donnait l'effet d'une claque. Cela permet de montrer ce que peuvent subir les femmes et les personnes non-blanches, que ce soit durant l'ère victorienne mais également aujourd'hui. Enfin, concernant les grèves et les révoltes liées à la révolution industrielle, ici l'autrice utilise des "lingots d'argent" et l'art de la traduction afin de fournir tout ce dont l'Angleterre a besoin. Notamment, des mécanismes permettant de gagner en performance dans les industries (meilleure productivité, moins de temps utilisé pour produire, moins de main d'oeuvre à employer). Bien sûr, cela entraîne des grèves, et je dois avouer que cela m'a énormément rappelé la révolution numérique actuelle. Les programmes informatiques et les machines ont permis progressivement de se passer des hommes dans les industries, entrainant pour bon nombre d'entre eux des licenciements. Je trouve qu'il y a un bon parallèle à faire entre les deux.
Même si le style d'écriture est parfois un peu complexe (en raison de la densité abordé et de la plume digne d'un roman historique), c'est une excellente lecture. Il y a un véritable aspect dark academia (avec les cours que suivent les personnages, les examens qu'ils doivent passer, etc. On a vraiment cette impression qu'ils sont étudiants (ce qui n'est pas le cas dans certaines dark academia où on a juste une école mais jamais une seule référence à un cours)). De même, ce livre renferme une énorme part de mystère (avec des sociétés secrètes, des complots, etc.). D'ailleurs, en un sens, il reste encore beaucoup de zones d'ombre, de mystères à découvrir dans cette histoire (je meurs d'envie que l'autrice écrive un spin-off, il y a encore tellement de possibilités, des points qui mériteraient d'être approfondis).
Je lis le livre tout en écoutant l'audiobook, et cela m'immerge totalement dans l'univers. Le narrateur a une manière d'incarner les différents personnages, il leur donne à chacun une voix spécifique et n'en déroge pas. Il a véritablement rendu ma lecture vivante. Si vous lisez ce livre en anglais, je ne peux que vous recommander de le faire tout en écoutant l'audiobook.
Concernant maintenant les personnages, je suis estomaquée. Je les ai adorés, avec leurs qualités et leurs défauts.
Ce livre était une pépite, un livre hors du commun. J'ai rarement lu un livre aussi développé, aussi complexe (alors même que c'est un one-shot). Je suis toujours bluffée par ce livre, par son écriture, par son récit, par les thématiques abordées, et par son dénouement. Ce livre fait parti de mes meilleurs lectures de cette année. Et je n'ai qu'une envie : que R.F. Kuang écrive un tome spin-off. Ce merveilleux livre mérite un spin-off.
Babel
J'ai beaucoup aimé l'écriture d'une grande richesse, la recherche étymologique poussée, la petite histoire dans la grande, qui bien que fictive, s'inspire très largement de faits réels. Ce roman est très actuel, et sa portée sur le monde d'aujourd'hui est glaçante. En revanche, la dernière partie du roman est moins réussie à mon goût. On bascule dans un chaos plus ou moins maîtrisé et dont la conclusion est plus une fin ouverte et dépitée qu'un véritable point final. Peut-être est-ce une façon de dire que les choses ne sont toujours pas résolues (c'est le cas), et que le combat continue, dans un vrai monde post colonial qui n'a pas fini de panser ses plaies, et dont la domination unilatérale n'est jamais vraiment remise en question. Mais pour la lectrice que je suis, qui aime à savoir que dans le monde des livres, au moins, "tout est bien qui finit bien", la fin de Babel a été rude !
Babel
Chronique complète sur mon blog : https://catherinephanvan.frchronique/contemporain/2023/11/25/r-f-kuang-yellowface.html
Yellowface
Babel
Les personnages sont également très détaillés et bien construits. Ils sont énormément développés, avec des qualités et des défauts qui les rendent presque vivants. Comme des personnes autour de nous. Ils sont complexes, parfois incompréhensibles. Naturellement, ça ne les rend pas particulièrement sympathiques ni agréables, mais c’est le type de personnage qui n’a pas sa place dans une trilogie comme celle-ci. Il faut une part d’obscurité pour survivre. C’est dans ces personnages que je trouve quelque chose à reprocher à ce second tome. J’ai eu beaucoup de difficultés à tolérer un des personnages et deux de ses relations (une passée et une présente). Je vais taire les noms pour ne pas spoiler, mais ce personnage et son rapport avec les deux personnages m’ont fortement agacé. Mais les quelques dernières pages m’ont laissé penser que ce personnage va changer dans le troisième tome, et j’ai hâte de découvrir ça. J’adore les histoires de vengeance.
The Poppy War, Tome 2 : The Dragon Republic
Gros coup de coeur ce premier tome classe la saga dans mon top 3, déso mais la passe miroir perd une place. Elle peut pas rivaliser avec ce livre.
En lui seul, j'ai été conquise. Il est complexe mais tellement passionnant . Par contre, il n'est pas a mettre entre les mains de n'importe qui. Sincèrement.
Tw: violence, mort, assassinat, guerre, drogue, toxicomanie, opium, viol, crime de guerre, sang
Niveau personnages aucun n'est un coup de coeur ni même une exquise de bienfaisance.
Ils sont tous complexe, une mosaïque d'émotion et d'interaction. Et je crois que j'ai plus qu'aimer ce format là.
La plume de l'autrice est plutôt complexe, j'ai mis du temps a m'y habituer. Mais une fois cette habitude prise j'ai eu du mal à reposer mon livre. Elle peint la guerre entre une poésie et une claque de violence. Sincèrement (j'utilise un peu trop ce mot) elle fait une panorama complet de la guerre.
Une guerre violente de part sa mort et la souffrance. Mais une guerre poétique de part les liens entre les différentes divisions. Le lien de Rin avec Kitay ou Nehza.
Mes prochaines lectures risque d'être fade. En tout cas j'espère voir le tome 2 être traduit car je me sens pas de le lire en anglais
La Guerre du pavot
La Guerre du pavot
Dès le début de l'histoire l'on est tout de suite captivé. Etant une grande fan de R.F. Kuang je n'est pas été déçus de se nouveau livre se démarquant des précédents.
En effet l'on suit le point de vu de June, jeune auteure déchu. L'on peut ressentir beaucoup de haine envers elle vu les circonstances et la trahison faite envers son amie Athena, mais, de mon côté j'ai aussi ressenti beaucoup de pitié et de compassion pour se personnage. En effet même si ses actes sont loin d'être les meilleurs, l'on peut comprendre sa souffrance; une amie au plus tandis qu'elle fait de son mieux pour enfin avoir la reconnaissance.
J'ai beaucoup aimé le fait de découvrir la psychologie et les actes de June.
De plus l'influence médiatique actuelle a vraiment bien été représentée avec la mise en lumière des médias et de la critique.
D'autre part j'ai toujours aimé le fait que R.F. Kuang inclus une grande partie de son histoire et de ses origines développant beaucoup sur l'Asie dans tous ses livres d'une façon ou d'une autre.
L'on en apprends beaucoup sur l'industrie actuelle de la littérature. C'est un grand coup de coeur de mon côté toute l'histoire à été travaillé minutieusement, les personnages sont détaillés, l'histoire est propre que demander de plus!!
Yellowface
Voilà l’histoire de June Hayward, une écrivaine dont la carrière est toujours au point mort. Et sa stratégie va marcher, au moins dans un premier temps.
Ce livre captivant dénonce le monde éditorial tenu par les scandales, les réseaux sociaux et dans lequel la diversité est un outil. Au travers du personnage principal dont on suit ce que j’appellerai un arc de corruption, on assiste à une critique cinglante du lien entre édition et couleur de peau. On parle de l’aspect éphémère du succès et de la course au best-seller. Et si vous voyez cette chronique, c’est que vous êtes sur les réseaux sociaux, alors croyez moi, ce livre ne vous laissera pas indifférent car ces applications y jouent une grande place et passent aussi sous la plume dénonciatrice de l’autrice. June est un réceptacle, un outil pour faire réfléchir autrement le lecteur et lui proposer un exercice de pensée. De plus, le fait de plonger dans le monde éditorial est original et accrocheur. C’est comme si, en tant que lecteur nous pouvions enfin passer de l’autre côté de la scène.
La plume est parfaitement au service de l’histoire car elle nous plonge directement dans les pensées du personnage dans un style addictif. Si j’avais pu lire ce livre d’une traite je l’aurais fait.
Bref ce livre est un coup de coeur que je vous recommande grandement
Yellowface
Babel
Bien que le début soit prometteur avec des éléments intéressants comme le personnage de Robin, l'école de Babel et la fabrication des barres d'argent, je me suis rapidement ennuyé. Les longues discussions et les passages à l'école étaient trop longs et laborieux. Seul le côté magique des barres d'argent a retenu mon attention, mais il était trop peu développé. Les thèmes d'acceptation, de différence, de sexisme et de racisme étaient intéressants, mais leur traitement était trop radical à mon goût. La dichotomie entre les méchants et les gentils m'a également dérangée.
C'est dommage, l'intrigue m'intéressait, mais dès la moitié du livre, j'ai commencé à sauter les passages sans action, et j'ai finalement abandonné avant la fin. Peut-être que je le relirai plus tard, mais pour l'instant, je ne suis pas convaincu. Ce roman va être adapté et je pense qu'un film ou une série m'intéressera davantage.
Babel
Robin est né d'une chinoise et d'un professeur d'Oxford. Ce n'est pas un enfant désiré, il est le fruit de la volonté de son père d'obtenir des enfants qui parlent d'autres langues. Car les personnes bilingues ont un don : iels peuvent actionner les barres d'argent qui font fonctionner l'Angleterre moderne. Les traducteurs sont en quelque sorte des magiciens, essentiel au monde "européen" : ils actionnent les voitures automatiques, réparent les structures de métal, font avancer plus vite les bateaux.. Robin est donc enlevé à sa Chine natale pour étudier à Oxford, et il est constamment déchiré entre l'envie de profiter des avantages de traducteur haut placé et celle de se révolter contre ce système (qui fait de la langue et de la culture chinoise une "ressource" pour les anglais).
Et avis :
Je n'ai pas apprécié la lecture. En réalité, l'idée est louable, le concept de magie appliquée à la traduction est très bien pensé, et la métaphore globale liée à la colonisation est importante à mettre en avant, mais...
C'est trop simple : les gentils sont très gentils, les méchants sont très méchants. Et tous les personnages racisés, qui sont censés vivre en 1836, ont l'air de penser comme vous et moi si on avait été posées en 1836. Ils sont différents de toutes les autres personnes autour (éduqués sur le racisme, je veux bien, vu leur condition personnelles ; mais aussi sur le sexisme, le colonialisme, etc.) C'est trop chelou : ils ont pourtant été éduqués à la manière du 19ème siècle (c'est à dire pas tout à fait anti-sexiste !)
Je me suis ennuyée de fou : la plume est neutre, les personnages sont neutres, et mon implication émotionnelle a été totalement neutre. La magie est extrêmement restreinte (si on l'enlevait, ça ne changerait rien au setting).
Durant tout le livre, les ficelles me semblaient facile à voir, et les événements très linéaires : c'est parce que c'est trop jeunesse pour moi : en fait, c'est du Young Adult, alors que la comm est plutôt celle d'un roman Adulte, complexe et exigeant : ce n'est pas le cas. C'est juste long. Le héros évolue de façon très attendue, et il faut attendre siiiii longtemps avant qu'il ne fasse vraiment des actions... ! 250 pages environs pour une première implication, puis des actes avec des répercutions aux environs de la page 450...
Le roman n'est pas du tout "optimisé" niveau nombre de page : il pourrait faire 200 pages de moins sans soucis. Il y a tellement de répétitions : des monologues du héros qui se rappelle de tous les enjeux, tous les événements, et ses états d'âme, pour nous assommer de messages qui sont déjà le thème du bouquin entier... ! A un moment, y'a 4 pages pour détailler leur plan, alors que c'est un truc simplissime ! Tous ces passages pourraient être quasiment supprimés ! Le thème du livre n'a pas besoin d'être martelé de la sorte. C'est pas du tout subtil, et ça enlève toute possibilité de comprendre des actions implicites, d'imaginer des concepts et des façon de voir les choses, de supposer que tel ou tel personnage agit pour telle ou telle raison, de voir leur humanité et leurs nuances.... Non, là on nous donne UN message dans la forme, dans le fond, dans l'histoire, dans chaque paragraphe. On nous explique pourquoi tel personnage pense comme, ça sans aucune subtilité, et il n'y a qu'UN seul message.
Une autre chose qui m'a pas mal dérangée, c'est le mélange histo / pas histo. j'ai l'impression qu'on réécrit l'histoire avec un point de vue moralisateur et partisan, et ça me dérange. Comme je ne sais jamais si les événements historiques mentionnés en note de bas de page (il y a en a énormément) sont ou non des événements qui ont eu lieu dans le monde réel, je me sens parfois flouée et je ne sais pas quoi penser de tel ou tel groupe / pays mentionné). Les romans historiques qui détaillent en appendice ce qui a vraiment eu lieu des événements inventés me semblent beaucoup plus "fair". En plus, les pays colonisés ont (véritablement) vécu des horreurs, alors pourquoi en inventer, inventer des victimes imaginaires, au lieu de parler d'événements réels, qui ont eu les même conséquences !
Il y a des bons côtés : certaines phrases engagées sont très bien tournées, certains concepts marchent bien, mais c'est englué dans beaucoup trop de points négatifs.
Selon moi, ça va plaire à des lecteurices de YA qui ne sont pas très engagés, et qui vont pourquoi apprendre des choses sur le bien fondé de l'engagement (anti raciste, anti colonialiste, et un peu de féminisme). Mais pour moi qui suis engagée, je retiendrais du livre seulement deux ou trois étymologies sympa.
En gros, c'est comme le film Barbie : l'histoire est pas ouf, mais le message important. Ca aurait pu se focaliser sur des questions plus complexes mais le choix a été fait d'aller vers les notions les plus simples et grand public.
J'ai aussi été super déçue par la fin : ça aurait pu s'arrêter à un moment très impactant, avec une fin forte, mais il y a un épilogue. Un épilogue supra long qui détaille un max des trucs dont on n’a jamais entendu parler. Complètement symptomatique du livre : au lieu de laisser de la place à l'action importante, il faut bassiner les lecteurices avec 10 ou 15 pages supplémentaires de blabla gardons espoirs regardez tout ce qui doit etre fait dans tous les pays du monde...
OUI. On sait. Tu as mis 800 pages à nous l'expliquer.
Babel