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Bien que le début soit prometteur avec des éléments intéressants comme le personnage de Robin, l'école de Babel et la fabrication des barres d'argent, je me suis rapidement ennuyé. Les longues discussions et les passages à l'école étaient trop longs et laborieux. Seul le côté magique des barres d'argent a retenu mon attention, mais il était trop peu développé. Les thèmes d'acceptation, de différence, de sexisme et de racisme étaient intéressants, mais leur traitement était trop radical à mon goût. La dichotomie entre les méchants et les gentils m'a également dérangée.
C'est dommage, l'intrigue m'intéressait, mais dès la moitié du livre, j'ai commencé à sauter les passages sans action, et j'ai finalement abandonné avant la fin. Peut-être que je le relirai plus tard, mais pour l'instant, je ne suis pas convaincu. Ce roman va être adapté et je pense qu'un film ou une série m'intéressera davantage.
Babel
Robin est né d'une chinoise et d'un professeur d'Oxford. Ce n'est pas un enfant désiré, il est le fruit de la volonté de son père d'obtenir des enfants qui parlent d'autres langues. Car les personnes bilingues ont un don : iels peuvent actionner les barres d'argent qui font fonctionner l'Angleterre moderne. Les traducteurs sont en quelque sorte des magiciens, essentiel au monde "européen" : ils actionnent les voitures automatiques, réparent les structures de métal, font avancer plus vite les bateaux.. Robin est donc enlevé à sa Chine natale pour étudier à Oxford, et il est constamment déchiré entre l'envie de profiter des avantages de traducteur haut placé et celle de se révolter contre ce système (qui fait de la langue et de la culture chinoise une "ressource" pour les anglais).
Et avis :
Je n'ai pas apprécié la lecture. En réalité, l'idée est louable, le concept de magie appliquée à la traduction est très bien pensé, et la métaphore globale liée à la colonisation est importante à mettre en avant, mais...
C'est trop simple : les gentils sont très gentils, les méchants sont très méchants. Et tous les personnages racisés, qui sont censés vivre en 1836, ont l'air de penser comme vous et moi si on avait été posées en 1836. Ils sont différents de toutes les autres personnes autour (éduqués sur le racisme, je veux bien, vu leur condition personnelles ; mais aussi sur le sexisme, le colonialisme, etc.) C'est trop chelou : ils ont pourtant été éduqués à la manière du 19ème siècle (c'est à dire pas tout à fait anti-sexiste !)
Je me suis ennuyée de fou : la plume est neutre, les personnages sont neutres, et mon implication émotionnelle a été totalement neutre. La magie est extrêmement restreinte (si on l'enlevait, ça ne changerait rien au setting).
Durant tout le livre, les ficelles me semblaient facile à voir, et les événements très linéaires : c'est parce que c'est trop jeunesse pour moi : en fait, c'est du Young Adult, alors que la comm est plutôt celle d'un roman Adulte, complexe et exigeant : ce n'est pas le cas. C'est juste long. Le héros évolue de façon très attendue, et il faut attendre siiiii longtemps avant qu'il ne fasse vraiment des actions... ! 250 pages environs pour une première implication, puis des actes avec des répercutions aux environs de la page 450...
Le roman n'est pas du tout "optimisé" niveau nombre de page : il pourrait faire 200 pages de moins sans soucis. Il y a tellement de répétitions : des monologues du héros qui se rappelle de tous les enjeux, tous les événements, et ses états d'âme, pour nous assommer de messages qui sont déjà le thème du bouquin entier... ! A un moment, y'a 4 pages pour détailler leur plan, alors que c'est un truc simplissime ! Tous ces passages pourraient être quasiment supprimés ! Le thème du livre n'a pas besoin d'être martelé de la sorte. C'est pas du tout subtil, et ça enlève toute possibilité de comprendre des actions implicites, d'imaginer des concepts et des façon de voir les choses, de supposer que tel ou tel personnage agit pour telle ou telle raison, de voir leur humanité et leurs nuances.... Non, là on nous donne UN message dans la forme, dans le fond, dans l'histoire, dans chaque paragraphe. On nous explique pourquoi tel personnage pense comme, ça sans aucune subtilité, et il n'y a qu'UN seul message.
Une autre chose qui m'a pas mal dérangée, c'est le mélange histo / pas histo. j'ai l'impression qu'on réécrit l'histoire avec un point de vue moralisateur et partisan, et ça me dérange. Comme je ne sais jamais si les événements historiques mentionnés en note de bas de page (il y a en a énormément) sont ou non des événements qui ont eu lieu dans le monde réel, je me sens parfois flouée et je ne sais pas quoi penser de tel ou tel groupe / pays mentionné). Les romans historiques qui détaillent en appendice ce qui a vraiment eu lieu des événements inventés me semblent beaucoup plus "fair". En plus, les pays colonisés ont (véritablement) vécu des horreurs, alors pourquoi en inventer, inventer des victimes imaginaires, au lieu de parler d'événements réels, qui ont eu les même conséquences !
Il y a des bons côtés : certaines phrases engagées sont très bien tournées, certains concepts marchent bien, mais c'est englué dans beaucoup trop de points négatifs.
Selon moi, ça va plaire à des lecteurices de YA qui ne sont pas très engagés, et qui vont pourquoi apprendre des choses sur le bien fondé de l'engagement (anti raciste, anti colonialiste, et un peu de féminisme). Mais pour moi qui suis engagée, je retiendrais du livre seulement deux ou trois étymologies sympa.
En gros, c'est comme le film Barbie : l'histoire est pas ouf, mais le message important. Ca aurait pu se focaliser sur des questions plus complexes mais le choix a été fait d'aller vers les notions les plus simples et grand public.
J'ai aussi été super déçue par la fin : ça aurait pu s'arrêter à un moment très impactant, avec une fin forte, mais il y a un épilogue. Un épilogue supra long qui détaille un max des trucs dont on n’a jamais entendu parler. Complètement symptomatique du livre : au lieu de laisser de la place à l'action importante, il faut bassiner les lecteurices avec 10 ou 15 pages supplémentaires de blabla gardons espoirs regardez tout ce qui doit etre fait dans tous les pays du monde...
OUI. On sait. Tu as mis 800 pages à nous l'expliquer.
Babel
June, la narratrice, est tellement abjecte qu'elle peut faire office de trigger warning à elle toute seule. Car June est une autrice qui multiplie les mensonges, plagiats et comportements racistes avec un machiavélisme qui repose sur de véritables insécurités sans cesse alimentées par la dure réalité de l'industrie du livre. 🤢
R. F. KUANG dénonce et dépeint avant tout son attitude inexcusable, de même que son culot monstre à s'approprier une place qui ne lui revient pas, mais analyse aussi les mécaniques qui l'ont aidée et même encouragée à gravir les échelons de la chaîne littéraire... quitte à écraser tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. 😈
Ces paradoxes font de YELLOWFACE une œuvre aux multiples facettes, à la fois satire et démonstration intransigeante des problématiques que les auteurs racisés rencontrent au quotidien.
Grâce à son style décapant et implacable, R. F. KUANG ne manque jamais d'y révéler le vrai visage de sa narratrice... quitte à refléter les propres craintes de son lecteur. 👀
Yellowface
Yellowface
Dans un contexte historique marquant, la colonisation et la fin de l’esclavage, quatre étudiants, deux jeunes femmes et deux jeunes hommes, aux origines diverses deviennent des étudiants à Babel. La fameuse tour d’Oxford à la réputation éternelle, synonyme de pouvoir, de richesse et de sagesse devient ainsi le théâtre de convoitise, de manipulation et d’insurrection. Des choix idéaux, idéologiques, des choix qui mènent vers un final glorieux, héroïque. Chaque personnage a une histoire distincte. Une histoire douloureuse, de déracinement, de perte, d’appropriation identitaire. Un passé qui définira l’adulte en devenir avec ses convictions et qui le poussera à des réflexions sur le sens du devoir, de la justice.
Si vous rêviez d’un roman aux rebondissements incessants et autre actions hallucinantes, passez votre tour (seules les 200 dernières pages vous conviendriez). R.F. Kuang explore l’univers de la linguistique avec assiduité et précision. Elle pose les bases d’un univers mystérieux avec de nombreuses références historiques dont j’ai pris le temps de découvrir. Ce roman est d’une richesse incroyable. Ma curiosité est repue. C’est ce point ci que j’ai le plus apprécié. Et en seconde position l’aspect historique (Guerre de l’opium 1839). J’ai eu l’audace d’aller lire les avis négatifs. Certain.es vous parleront de manichéisme, de binarité, de racisme et autres joyeusetés. Alors dans un sens oui. Mais faut-il s’offusquer ? Le colonialisme, l’esclavage sont bien le produit de la classe politique « européenne » blanche et des commerçants blancs qui ne voyaient que le profit avant l’Homme. C’est la triste réalité de notre monde dont R.F. Kuang délivre dans ce récit col,ossal le plus beau et le plus laid. Les combats n’ont jamais cessé et comme la plupart d’entre eux, et à notre époque moderne, démarrent de l’idéologie estudiantine.
Un long roman mais si c’est beau.
Babel
Dans un deuxième temps, l'ambiance Londres des années 1800 est tout bonnement décrite à la perfection. En parallèle à ça, nous allons également voyager (a travers la Chine ; la France …). le voyage étant mon autre passion, j'ai kiffé !
Il est vraiment facile de se plonger dans les premières pages du livre. L'apprentissage excessif que subit Robin a vraiment pour principe de lui permettre d'exceller et d'arriver à ses fins. Mais n'y a t'il pas entourloupe à ce stade ?
Son éducation reflète parfaitement l'image que je me fais de « la vieille école » : exigeante à souhait et surtout aucun écart n'y sera toléré. Très caractérielle donc.
Heureusement, nous allons avoir le droit a de l'amitié inter-code qui n'était pas autorisé à cette époque. Un autre sujet important va donc voir le jour : le racisme et la discrimination.
L'auteur va réellement nous faire ressentir les différences que vont subir ses personnages. C'est très touchant. Mais cette amitié ajoute une touche de fraîcheur qui fait tout de même du bien !
Nous allons avoir le droit aussi à un conflit géo-politique qui donne une tournure inattendue au livre. Pour le coup je ne m'attendais pas du tout à plonger dans ce type d'univers. Rajoutez à ça un soupçon de magie et ça devient démesurément intéressant.
J'ai eu clairement une grosse affection pour Griffin et Victoria. Deux personnages très courageux. Mais qui ne possède pas la même force de courage. Et c'était réellement intéressant de voir ces deux angles.
Je ne vais pas vous mentir, je ne m'attendais pas à cette fin. Vous allez être confronté à quelque chose de fou !
Globalement, cette lecture manquait tout de même pour moi de dynamisme. Quand on se retrouve avec un bby de 1000 pages dans les mains, il est souvent dur de trouver la motivation. Surtout quand le rythme est lent et que l'action arrive avec parcimonie.
Je n'ai pas réellement accroché avec le personnage de Robin également. Je l'ai trouvé d'abord très niais et influençable. Puis totalement incontrôlable. Et enfin très fataliste.
De fait ça reste pour moi une lecture assez mitigé même si j'ai adoré l'intrigue et son développement.
Instagram : @la_parenthese_litteraire
Babel
En savoir plus sur l'étymologie de mots étaient très plaisant et intéressant, idéal pour les amoureux des mots et des langues.
J'ai énormément aimé que l'autrice entrepose son histoire sur une base historique qui sert vraiment le récit et met sur la table de gros sujets inévitables pour l'époque et qui sont, pour certains, toujours d'actualité.
Les personnages sont travaillés et tout en complexités ce qui fait qu'on est pas toujours d'accord avec leur choix ou leur manière de penser mais qui font d'eux des êtres plus humains et proches de nous.
En tout cas, ce livre est vraiment à découvrir ! Sans parler de l'objet livre, pour ma part la version reliée, qui est juste sublime. Un travail éditorial de qualité !
Babel
Il m'a mis des claques émotionnelles monstrueuses, il m'a fait apprendre tellement de choses, sur les autres, sur moi, et sur ma façon de comprendre les autres.
Ce livre devrait être lu par tous !
Il est émouvant, le style est très bon. Je l'ai lu en anglais et en français, et j'ai beaucoup apprécié la traduction (même si moins que l'original).
Babel
Babel
Babel
Ce récit est très authentique, ce qui rend la lecture encore plus poignante et frustrante. Je peux citer quelques passages qui, à mon sens, résume l'âme du livre le message qu'on doit garder et qui sont malheureusement encore très actuels dans nos sociétés :
"C'est exactement ce qu'est la traduction je crois. tout ce qu'est la parole. Ecouter l'autre et tenter de dépasser ses propres préjugés pour entrevoir ce qu'il cherche à dire. Se montre au monde et espérer que quelqu'un comprendra." (P.754)
"La victoire dont elle porte le nom n'est pas assurée. Elle est peut-être possible, mais elle doit être obtenue par la violence, par la souffrance, par les martyrs, par le sang. La victoire nait de l'ingéniosité, de la persistance et du sacrifice. La victoire est un jeu de progressions minuscules, d'évènements historiques qui se terminent bien parce qu'on les a poussé dans la bonne direction." (P.763)
Ce que j'ai adoré aussi, c'est le fait qu'il y ait beaucoup de recherches et de documentation à propos de ce qu'elle parle. Et encore plus la partie sur l'étymologie des mots et leur sens originel : j'en ai appris beaucoup sur les mots que j'utilise et leur justesse.
Seul bémol, je trouve que parfois en tant que lecteur, nous pouvions sentir quelques longueur surtout dans ce que Kuang a appelé "livre deux".
Petit clap pour la traduction de Desaxus que je trouve pas mal du tout ! J'avais essayé de le lire en V.O mais j'avoue que je le trouvais trop compliqué. Mais de ce que j'ai pu lire entre la VO et le français y'a vraiment eu un gros travail de fait donc mille bravos et merci à l'équipe de Desaxus.
J'ai pu lire d'autres commentaires qui disaient que le lecteurs ne s'attachaient peu voire pas aux personnages amenés par Kuang. Je suis assez d'accord avec cette déclaration. Néanmoins, je trouve que le but du livre n'est pas tant les personnages en eux-mêmes mais la symbolique qu'ils qu'ils portent et les messages que RF Kuang veut nous faire passer à travers eux.
Pour moi, c'est un indispensable pour bien se rendre compte des enjeux existants dans nos sociétés et les enjeux de pouvoirs qu'il existent entre les différentes puissances. Même si l'histoire se passe en 1800, nous pouvons très bien la comparer à ce qu'il se passe dans le monde actuel et les mécanismes mis à l'œuvre.
Je recommande très très vivement cette lecture, même si vous n'êtes pas d'accord avec les points de vues de l'auteur, juste pour la portée philosophique et réflexive, lisez le. Je pense sincèrement que c'est une nécessité dans un monde de plus en plus malade.
Babel
Honnêtement je ne sais pas si je saurais trouver les bons mots pour parler du chef d’œuvre que constitue Babel. Ce livre ne traite pas uniquement de magie, traduction et d’amitiés. Il aborde brutalement le racisme, la colonisation, le sexisme, et beaucoup d’autres sujets qui méritent qu’on prenne le temps de le lire.
Ce roman m'a profondément marqué, dans le bon sens du terme. L'autrice a réalisé un travail de recherche exceptionnel qui se reflète dans la construction remarquable de l'histoire ainsi que dans les actes et émotions des personnages.
L’addiction que procure ce livre est folle malgré le fait qu’il ne soit pas rythmé par l’action. Il apprend, nous éduque. Je ressors différente de cette lecture
Babel aborde avec finesse des thèmes complexes et dénonce des réalités poignantes. Cette lecture est parfois très dur, mais les injustices dépeintes dans le livre ne sont pas seulement des éléments de fiction, mais plutôt le reflet de la société, rappelant que même si les époques changent, certaines luttes et formes d'injustice persistent au fil du temps.
Les personnages sont tellement bien construits, tous autant qu’ils sont. Je n’ai cessé d’être impressionnée par la profondeur de chacun, leur humanité, leur singularité. Ils avaient tous leur défauts, et je me suis attachée à eux comme si je les connaissais, à tél point que je suis passée par toutes les émotions face à leur progression. J’ai été déçue, triste, révoltée, amusée. La relation entre chacun d’eux est touchante, imparfaite ce qui l’a rendu terriblement réelle. J’ai adoré les suivre et les voir évoluer malgré le fait qu’ils soient dans un environnement social ou on leur rappelle constamment qu’ils ne sont pas légitimes.
J’ai encore tellement de choses à dire, mais j’ai du mal à trouver les bons mots. Vous pouvez être sûrs d’une chose, ce livre vous mettra une grosse claque, ne passez pas à côté.
Babel
Une histoire incroyable, d’une grande intelligence, portée par l’intégrité que l’autrice place dans son récit. Elle est implacable avec ses personnages, intransigeante avec le cours de son histoire et maintient son cap quitte à faire tomber des têtes.
Elle nous parle d’émancipation, de filiation, d’identité.
Elle aborde le poids de la reproduction sur le destin d’une femme.
Elle nous parle de l’utopie de la méritocratie ; du déterminisme et du contrat social.
Elle nous démontre sans rougir la reproduction des élites.
Au détour d’une manifestation de comportement, elle nous parle des injustices du classisme et du racisme systémique et étatique.
Elle nous parle aussi de génocide, de responsabilité, de lâcheté, de vengeance, de pardon et de colère.
Elle nous parle de la manipulation de l’historiographie par les vainqueurs.
Elle aborde le tout avec une justesse sans commune mesure, dans un récit initiatique raconté à la manière d’une aventure ordinaire. Le point de vue de l’héroïne néophyte ne donne pas l’omniscience aux lecteurs, ainsi, on avance à petits pas dans l’histoire sans perspective. Ce qui redoutable en termes d’additivité de lecture : on avance pour savoir, pour comprendre. J’ai adoré les méthodes d’apprentissages qui vont contraindre l’héroïne à beaucoup de réflexion personnelle et des prises de décisions qui entraineront des conséquences pour le meilleur et pour le pire. Il y a beaucoup de philosophies et de sagesse dans ce titre. Chaque détail compte.
Ce livre illustre avec soin que non, les moyens ne justifient jamais la fin.
J’ai passé un excellent moment de lecture, et je regrette amèrement que la suite ne sorte pas en français. Je suis persuadée que le whitewashing de la couverture proposée par Actes Sud est en partie responsable de la décision de l’autrice (que je respecte) de ne pas laisser traduire la suite par la maison d’édition.
La Guerre du pavot
Commençons par l'écriture. R.F Kuang a une très belle plume c'est certain. On ressent fortement son passé académique, et la façon dont elle écrit est emplie d'une belle forme de poésie. Cependant, la structure du livre n'était pas agréable. On est plongé dans un univers de traduction, et ce n'est pas inintéressant, loin de là, j'ai été fascinée par l'abondance de détail. Au début. Car quand on a des chapitres complets sur des étymologies, ou des recherches, on a simplement l'impression de lire la thèse académique de R.F Kuang. De plus, il y a un nombre incalculable de notes de pied de page, toutes plus longues que les autres, qui apportent un contexte historique. Cependant, cela oriente complètement notre point de vue sur l'histoire et je trouve ça malhonnête.
Niveau originalité, on a vu mieux. Le côté magique avait un potentiel énorme et je trouve qu'il n'a pas assez été exploité, ce qui a grandement fait pécher l'intrigue principale. On se trouve dans les années 1700/1800, à Londres, et les évènements historiques sont les mêmes que les vrais, alors que l'aspect magique aurait dû chambouler tant de choses!
Niveau pédagogie, on a vu mieux. Les personnages sont fades, ils sont menés par l'autrice sans avoir leur propre personnalité. Ils ne portent pas de message fort, c'est l'autrice qui le fait à travers eux. Certes, les messages en eux-mêmes sont très importants (racisme, colonialisme, sexisme et autres) mais ils sont très binaires dans leur façon d'être exploités.
Ce n'est que lors de la dernière centaine de pages, que j'ai commencé à apprécier l'intrigue et là encore, j'ai été déçue par l'épilogue...
Babel
J'ai trouvé les thématiques très intéressantes et très bien traitées (la colonisation, le racisme, l'impérialisme, le capitalisme, mais aussi la traduction, la langue). J'ai adoré les "cours" de traduction et d'étymologie. J'ai bien aimé les enjeux, la construction, le style, l'émotion... J'ai trouvé quelques passages parfois un peu rapides, mais dans l'ensemble c'était top !
Babel