Georges Bess

Je n'ai, peut-être malheureusement, pas lu l'œuvre originale de Victor Hugo et je ne pense pas d'ailleurs me lancer dans ce long roman de si tôt. Cependant cela n'est pas forcément nécessaire pour apprécier la magnifique adaptation de Georges Bess, qui, au vu des deux précédentes dont j'ai lu les supports originaux, doit être bien fidèle. On retrouve le style à la fois complexe et épuré qui rend grâce à ce classique de la littérature française.

Au départ je voulais lire le roman, mais le côté épistolaire (narré comme une correspondance) ne me tentais pas du tout.

Alors je me suis tournée vers le roman graphique, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a été un excellent choix.

Les dessins en noir et blanc sont sublimes. C'est beau, poétique, détaillé. C'est un vrai plaisir pour les yeux. Chaque page est d'une beauté irréelle et rend le récit absolument addictif.

Le côté épistolaire est lissé et on suit une véritable aventure, passionnante et prenante.

Les personnages sont très intéressants et c'est un vrai plaisir de suivre leurs aventures. J'aime particulièrement le personnage de Dracula, effrayant, mystérieux et malgré tout charismatique.

Comme vous l'avez deviné, c'est un énorme coup de cœur pour ce superbe livre. D'ailleurs je vais continuer cette collection de classiques dans les prochains mois

Comme pour Dracula, j'ai jamais eu le courage de lire le roman original, donc je ne peux pas comparer le côté adaptation.

L'histoire est prenante, passionnante, avec un côté dramatique et dénonciateur très prononcé. Les personnages ont leurs propres démons et convictions, mais les plus déviants ne sont pas forcément ceux qui sortent le plus du lot.

On se retrouve donc à plaindre la pauvre Esmeralda, seule (enfin, accompagnée de Djali quand même) face à un monde qui veut sa perte, car considérée à la fois comme étrangère, tentatrice et diablesse, alors qu'elle ne fait que vivre sa vie.

C'est un drame à la fois dur et très humain.

Visuellement c'est superbe, encore une fois et la beauté des pages rend la lecture agréable et facile.

La Cathédrale est particulièrement mise en valeur.

J'ai préféré Dracula dans la même collection, parce que c'est une histoire qui me parle plus, mais j'ai tout de même adoré cette lecture .

Une belle interprétation graphique d'un classique que j'adore. Les images sont ici au service du côté sombre et triste de l'histoire originale. L'univers en noir et blanc est tellement parfait pour cette histoire !

Je referme ce livre avec des frissons. J'ai rarement vu une aussi belle adaptation. Dans le respect total de l'oeuvre originale, les planches traduisent sa tragédie, sa cruauté et sa beauté qui traverse les époques, encore et encore.

Un récit particulièrement inspiré de Jodorowski qui laisse percer se nombreuses interrogations religieuses et philosophique. La série du Lama blanc a dû en inspirer d'autres, on pense notamment à Pema Ling et au jeu du Lotus pourpre. La grande époque du scénariste, et par là même, des Humanoïdes Associés.

L'on progresse dans ce récit d'apprentissage avec un personnage central un peu larmoyant, mais une intrigue qui se construit et des éléments nouveaux tel qu'un yéti qui font leur apparition. Le tout au milieu de paysages enneigés somptueusement dessinés par Bess.

Le calvaire de Gabriel n'est pas terminé, mais il franchit les obstacles par son obstination, sa droiture et son astuce. Dit de cette manière, cela peut sembler un peu gros et simpliste, mais l'histoire est pleine de finesse et de poésie, et les personnages sont attachants. Les dessins sont un peu plus denses et confus que dans les deux premiers tomes, mais c'est aussi dû à la tournure que prend l'intrigue.

Et c'est là que malheureusement Jodorowsky, coutumier du fait sur les longues séries, part en sucette, entraînant son scénario dans une simplification hâtive et un manichéisme de bas étage. On a une ellipse de dix ans dans la vie de Gabriel qui entraîne un changement incompréhensible du personnage et l'on retrouve ses proches dont la situation déjà catastrophique se dégrade encore sans qu'on comprenne pourquoi cela se produit à ce moment-là. C'est sans queue ni tête et c'est bien dommage parce que Gabriel est un personnage très intriguant et que Bess se bat becs et ongles pour garder à la série son niveau graphique exceptionnel.

En immergeant complètement Gabriel dans une quête intérieure et un univers ésotérique, Jodorowsky retrouve une cohérence qu'il avait complètement perdu dans le tome précédent. L'intrigue est extrêmement contemplative mais le dessin s'y accorde parfaitement et on se retrouve dans la droite ligne des premiers épisodes.