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Conspiration à Venise



Description ajoutée par stefy 2013-02-17T16:06:46+01:00

Résumé

Venise au XVIIIe siècle. Surpris dans la chambre de sa bien-aimée, Lorenzo s’enfuit en catastrophe et emporte en souvenir un petit portrait de la jeune fille. Mais derrière le tableau a été dissimulée une lettre compromettante pour le père de celle-ci. Poursuivi par les archers du Doge, Lorenzo se retrouve pris au piège d’une terrible machination...

Un roman historique tourbillonnant au cœur du carnaval de Venise !

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par alexlovenico 2013-03-22T16:18:22+01:00

Le quartier de San Polo était calme ce soir. Les saltimbanques, qui ce matin encore animaient le campo1 San Cassiano, s'étaient déplacés vers un autre sestiere2. Le carnaval battait son plein et les groupes de musiciens, de jongleurs et autres montreurs d'animaux se déplaçaient sans cesse, pour revenir inexorablement vers le cœur de Venise, la piazza San Marco3.

Pour l'heure, de rares passants empruntaient les calli4 tortueuses, plongées dans la pénombre. Une légère brume s'installait insidieusement et ne tarderait pas à recouvrir la ville de son épais manteau humide.

Des pas résonnèrent sur le campo, une silhouette fantomatique apparut.

Vêtu d'un grand manteau noir, et portant la larva, masque blanc typiquement vénitien, l'homme marchait en longeant les murs, cherchant à se fondre dans l'obscurité.

Il s'approcha du bord du canal et jeta furtivement un regard à droite et à gauche. Puis, il monta sur une burchiella5 amarrée le long du quai.

Sans précipitation, il largua les amarres de leurs paline, piliers de bois entre lesquels accostent les bateaux, et se déhala de pieu en pieu, concentré et attentif à progresser le plus silencieusement possible. Il longea sur une dizaine de mètres les façades arrière des maisons bordant le canal.

L'homme immobilisa sa burchiella sous le balcon d'un ravissant palais de style gothique et s'amarra à couple d'une gondole arrimée aux anneaux du mur.

S'assurant que personne ne l'avait vu et qu'aucun bateau n'empruntait ce canal peu fréquenté à cette heure-ci, il passa avec habileté d'une embarcation à l'autre. Puis, avec une détermination inébranlable, il entreprit d'escalader la façade de la demeure…

Agrippant les barreaux de la fenêtre du pianoterreno, rez-de-chaussée des palais servant d'entrepôt à marchandises, il s'éleva et posa ses pieds sur le rebord de pierre blanche. Il se redressa sur ses jambes, se trouvant, à présent, à deux mètres au-dessus de l'eau. Avec adresse, il se servit des croisillons formés par les barres de fer de la fenêtre pour se hausser encore un peu et, d'une main, chercha une prise solide sous le balcon. Dès qu'il l'eut trouvée, il se hissa sur un bras, s'aidant des pieds qu'il coinçait entre les barreaux. D'un geste rapide, sa seconde main saisit fermement une des volutes de la corniche, pendant que ses pieds raclaient désespérément le mur de briques rouges pour y trouver un appui.

La sueur coulait sous son masque, et son grand manteau le gênait dans ses mouvements acrobatiques. Des fragments de briques et d'enduit tombaient dans l'eau, risquant de dévoiler la présence de cet individu que l'on aurait pu prendre pour un cambrioleur.

Au loin, un bruit caractéristique s'amplifiait sur le canal : le clapotis d'une gondole qui approchait.

Dans un ultime effort, l'homme attrapa les piliers de la rambarde et, durant quelques secondes, son corps se balança dans le vide à quatre mètres au-dessus de l'eau. Par de violents coups de rein, il réussit, avec l'agilité d'un singe, à propulser ses pieds au niveau de ses mains. Alors, centimètre par centimètre, ses doigts progressèrent le long des balustres et il se retrouva bientôt agrippé au garde-corps. Juste en dessous de lui, la gondole passait paisiblement sans que personne à bord n'ait rien remarqué. Le jeune homme soupira et se redressa complètement pour soulager la forte tension imposée à ses muscles. Dans un dernier effort, insignifiant au regard de ce qu'il venait d'accomplir, il enjamba la corniche et se retrouva sur le balcon.

Étonnamment, après une telle détermination, l'homme restait figé, n'osant s'avancer dans le rai de lumière qui provenait de la pièce. Il semblait hésiter à faire un pas de plus et restait là, immobile, paralysé…

Son embarras ne dura que quelques secondes car une douce voix féminine lui parvint de l'intérieur :

— Lorenzo… viens ! Entre !

Le jeune homme s'avança lentement, jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur puis se décida à entrer dans la pièce.

Il remonta la larva blanche sur sa tête, dévoilant les charmants traits de son visage, inondé de sueur. Ce grand brun aux cheveux longs faisait, involontairement, chavirer le cœur des vénitiennes dès qu'elles croisaient l'intensité troublante de ses grands yeux marron vert.

À peine eut-il ôté son masque que la jeune fille se jeta à son cou et l'embrassa avec fougue.

Les yeux pétillant de bonheur et d'émotion, elle déclara à son jeune amant :

— Je n'arrive pas à y croire… Toi, ici, dans ma chambre, en pleine nuit ! Si tu savais le nombre de fois où j'ai rêvé de ce merveilleux moment !

Lorenzo la serra tendrement dans ses bras et lui murmura à l'oreille :

— Je te l'avais promis, et je tiens toujours mes promesses !

— C'est vrai ! Mais quel courage pour arriver jusqu'ici !

— Oh ! Un peu d'agilité et… une bonne dose d'inconscience, oui ! reconnut-il en ayant, tout à coup, une appréhension en pensant au parcours inverse.

Avec un petit air espiègle, la jeune fille lui répondit :

— Tu as bien mérité une récompense…

Ils s'embrassèrent avec passion et leurs deux corps enlacés ne firent plus qu'un.

De longues et délicieuses minutes passèrent avant que Lorenzo n'interroge son adorable fiancée :

— Chiara, es-tu sûre que nous sommes seuls ? Si ton père arrivait, ce serait un véritable drame…

— Tu sais bien qu'il n'est jamais là le mercredi soir, il passe la nuit au Ridotto6, à jouer au pharaon7 et ne rentre qu'à l'aube. Il n'y a que les domestiques… crois-moi… je n'ai pas plus envie que toi qu'il nous surprenne ici…

Rassuré par ce ton affirmatif, il l'étreignit sensuellement en l'embrassant avec sa flamme habituelle.

Dans les bras cajoleurs de ce gaillard longiligne, Chiara, du haut de son un mètre soixante-cinq, paraissait petite et frêle. Ses longs cheveux noirs bouclés, qui encadraient son délicat visage d'où émanait une douce élégance, lui donnaient un teint toujours pâle, même si, en ce moment même, il était empourpré par l'intense émotion qui la submergeait.

Ses yeux noirs en amande, qui brillaient en permanence d'une vivacité juvénile, et ses larges sourcils qui ondulaient gracieusement pour se terminer en fine pointe, semblaient avoir été dessinés par Bellini8.

Chiara s'était longuement préparée pour ce rendez-vous clandestin en se parant de ses plus beaux atours, comme pour aller à l'un de ces bals fastueux dans un palais du Grand Canal, alors que sa ferme intention était de ne pas sortir de sa chambre…

Celle-ci était exiguë mais décorée avec goût. Le lit à baldaquin aux rideaux jaune pastel occupait une bonne partie de la pièce. Le sol était recouvert du typique terrazzo alla veneziana, constitué de petits morceaux de marbre de différentes teintes. Quelques braises se consumant dans la petite cheminée de marbre rose, surmontée d'un miroir vénitien de bois doré, et renforçaient la sensation de petit nid douillet. Une chaise de bois peinte, sur laquelle était posé un coussin brodé avec finesse, semblait servir uniquement à l'élégante poupée de porcelaine qui y trônait. Dans les moindres recoins, on pouvait percevoir le raffinement et la sensibilité de Chiara, ainsi que son amour pour les belles choses.

Le palais était bien entretenu et laissait entrevoir la prospérité de son propriétaire, le nobilomo9 Da Riva, père de la jeune fille. La mère de Chiara était morte quelques années auparavant et la gouvernante, Maria, lui avait prodigué toute sa tendresse et son affection. Maria était devenue la confidente de Chiara et connaissait tous ses secrets. Elle n'avait pu empêcher la rencontre de ce soir malgré ses nombreuses mises en garde, et avait dû se résigner devant la fougue de cet amour passionné. Elle n'en était pas moins inquiète et elle guettait, dans une pièce voisine, le moindre bruit suspect venant de la chambre. Elle connaissait bien Lorenzo, c'était un garçon aimable, poli et de bonne famille, mais ce genre de tête-à-tête n'était pas du tout convenable. Cependant, elle n'osait l'avouer à Chiara, cette situation illicite avait un merveilleux goût romanesque qui n'était pas pour lui déplaire…

Plongée dans ses galantes pensées, elle n'entendit pas la porte du palais s'ouvrir. Des pas résonnant dans l'escalier la tirèrent de sa rêverie…

Son sang se glaça et, se levant d'un bond, elle tambourina contre la cloison séparant les deux pièces pour avertir sa jeune maîtresse.

Les deux amants, tendrement enlacés sur le lit, n'avaient, eux non plus, rien entendu. Chiara poussa un petit cri d'effroi en se relevant sous l'impulsion d'une violente montée d'adrénaline. Les yeux affolés, le teint livide, elle regarda son jeune amant qui, lui aussi, avait blêmi.

On frappa à la porte…

Ces petits coups discrets, presque feutrés, qui, en temps normal, auraient été suivi d'un aimable « entrez ! », déclenchèrent un vent de panique dans la chambrette.

« Fuir immédiatement pour ne pas compromettre Chiara ! », fut la seule pensée de Lorenzo. Dans sa hâte, il renversa une chaise qui s'abattit dans un bruit sec.

De l'autre côté de la porte, le père de Chiara s'inquiéta de ce tumulte et appela sa fille :

— Chiara ? Est-ce que tout va bien ? Que se passe-t-il ?

Elle resta pétrifiée et sans voix. Lorenzo enfila à la hâte son long manteau, qu'il avait négligemment posé à terre près de la fenêtre, et se précipita vers le balcon. Il s'apprêta à l'enjamber lorsqu'elle le supplia de patienter encore quelques instants…

En un rien de temps, elle se dirigea vers la cheminée et saisit à la volée un petit tableau, pas plus grand qu'un livre. Elle en profita pour lancer d'une voix qui se voulait rassurante :

— Tout va bien, père ! Un instant ! Je vais t'ouvrir…

Ser Da Riva comprit intuitivement qu'il se passait quelque chose d'anormal derrière cette porte et se mit à donner de violents coups d'épaule pour faire sauter le verrou. Celui-ci ne tarda pas à céder, laissant entrer le père de Chiara, essoufflé et inquiet.

Voyant que la chambre était vide, il s'élança vers la terrasse, juste à temps pour apercevoir la scène : un homme accroché à la balustrade, le corps à l'extérieur, glissant sous sa chemise le petit tableau que Chiara lui tendait…

Sans plus attendre, il bondit pour l'intercepter, effrayant Chiara qui hurla de terreur et se voila la face de ses mains jointes, évitant ainsi le regard furibond de son père.

Tétanisée, elle se figea sur place, entravant, sans le vouloir, son père dans sa tentative d'arrêter cet homme, qu'il venait de reconnaître malgré la pénombre.

Il parvint tout de même à le saisir par les cheveux, sans pour autant stopper sa fuite désespérée.

La soudaineté de la situation ne permit pas à Lorenzo de retrouver calmement ses appuis, laborieusement acquis lors de l'ascension. Ses mains hésitèrent, ses pieds glissèrent, un sentiment de vertige le submergea un instant… il lâcha prise et tomba dans le vide…

Dans un grand fracas, il atterrit brutalement dans la gondole à laquelle il s'était amarré quelques instants plus tôt, réduisant en miettes le felze.

Cette sorte de capote en bois, qui recouvrait les gondoles en hiver servait à se protéger du froid et de l'humidité, mais aussi permettait de se déplacer incognito, mettant les passagers à l'abri des regards indiscrets.

À présent il ne restait que des débris sur lesquels gisait Lorenzo, inanimé, le corps désarticulé tel un pantin…

Ser Da Riva resta frappé d'horreur quelques secondes en regardant le corps inerte du soupirant de sa fille, dont il gardait une poignée de cheveux dans la main. Épouvantée par cette image cauchemardesque, Chiara ouvrit une bouche démesurée au souffle coupé. Ses yeux exorbités, rivés sur cette vision effroyable, ne virent bientôt plus qu'un voile noir et elle perdit connaissance…

Da Riva agrippa sa fille dans l'espoir de la relever mais elle s'affaissa mollement. L'abandonnant sur la terrasse, il quitta aussitôt la chambre pour descendre au pianoterreno. Dévalant les escaliers, il hurla à ses domestiques réveillés par le remue-ménage :

— Ouvrez-moi la porte, vite !

Voyant un de ses hommes ouvrir la porte d'entrée donnant sur la rue, il tonna :

— Pas celle-ci, imbécile, la porta dall'acqua10 !

— Mais… mais, messire, quelqu'un a frappé… bégaya le pauvre bougre.

— Quoi ?… Je n'ai pas le temps pour une visite ! riposta-t-il en finissant de dégringoler les marches.

Arrivant au rez-de-chaussée, il s'apprêta à tourner en direction du rio11, quand il vit l'importun qui venait le déranger à cette heure-ci de la nuit, et en un moment pareil.

Ce n'était autre que Messer Grande, le chef de la police, accompagné de plusieurs archers.

Da Riva s'immobilisa, surpris et interloqué par une telle visite, ce qui ne présageait rien de bon…

Messer Grande le salua respectueusement et, sans un mot, s'écarta de l'encadrement de la porte pour laisser passer un personnage encore plus inquiétant : le Grand Inquisiteur d'État en personne…

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par stefy 2013-02-17T16:09:49+01:00

j'adore Venise et l'évocation de l'auteur me renvoie dans cette ville riche d’histoire c'est superbe pour un premier roman.

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Date de sortie

Conspiration à Venise

  • France : 2013-09-12 - Poche (Français)

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