De longues nuits d'été

C'est étrange, car je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non ce roman.

J'ai aimé l'écriture, les redondances, le caractère poétique, la relation qui s'installe entre les deux personnages, le vieux vagabonds Sergeï et son "apprenti" le jeune Janek.

Mais j'ai été un peu sceptique quant à la place de Dieu dans l'idéologie des personnages. En effet, Dieu est cité à tout bout de champ, il préside à toutes les actions des personnages, qui sont toujours en train de le prier ou de se revendiquer de lui...

ça m'a un peu gêné. Pas que je veuille remettre en cause les croyances de chacun. Mais j'avais parfois l'impression de lire un roman de propagande religieuse...

A part ça, le style est superbe !

L'histoire est celle d'un enfant juif, Michaël, 11 ans, renommé Janek pour échapper aux soupçons. Ses parents, avant de se faire déporter, l'ont confié à Sergeï, un vieil ami de la famille. Ancien commandant désormais aveugle, Sergeï emmène Janek avec lui sur les routes. De villages en villages, ils se postent devant les Eglises pour recevoir l'aumône, vivent au rythme de la nature et de Dieu, achètent des provisions à ceux qui veulent bien leur en fournir.

Sergeï apprend à Janek à se battre pour défendre les autres vagabonds contre les voyous qui s'en prennent à eux, pour combattre ceux qui ne respectent pas les commandements de Dieu.

Sergeï va aussi apprendre à son jeune élève le sens de la vie. Parfois, il racontera quelques bribes de son passé. Janek l'écoute avec intérêt, se demandant sans cesse quand Est-ce qu'il pourra retourner chez lui, retrouver ses parents.

Spoiler(cliquez pour révéler)Finalement, alors que la guerre s'achève et que l'armée rouge fait reculer les Allemands, Sergeï meurt touché par une balle perdue. Le garçon le ramène dans son village natale pour qu'il s'y fasse enterrer. Puis il entreprend de retourner chez lui où, comme il l'apprend en route, plus personne ne l'attend... Ses parents, comme les autres Juifs, s'étant fait tuer dans les camps.

Le roman est construit comme une litanie, sur des motifs répétitifs : le silence, l'entraînement de Janek, l'achat de provision, la quête du dimanche, la préparation des repas, le thé et la pipe que fume Sergeï...

certains événements viennent troubler cette marche répétitive, apportant de nouvelles informations sur les personnages ou leur situation, sans que la beauté du récit n'en soit altéré.