Genèse du monde connu, Tome 1 : Épisode 1 : Jauselme

Un univers bien campé…

Dans ce premier épisode, nous rencontrons bien des personnages, mais surtout, nous faisons la connaissance du monde dans lequel nous allons évoluer. L’auteur met alors doucement en place l’intrigue principale, nous propulsant entre passé et présent, mais également entre le monde des humains et celui des dieux. Le roman commence donc comme une légende, et j’ai vraiment apprécié cet aspect. On nous décrit les problèmes, les événements, et on rencontre ensuite un écrivain dont on ne sait presque rien. Commence après, enfin l’histoire. Et on s’immerge au Moyen-Âge, aux côtés de paysans au langage campagnard, d’un Roi abjecte, de mages puissants et d’une potentielle guerre démoniaque…

Mais une construction un peu hasardeuse…

Si j’ai adoré l’histoire en elle-même, la manière dont elle est menée m’a bien moins plu. J’ai trouvé la construction maladroite. Au début, on nous donne un explicatif très clair, puis on a un écrivain qui apparaît. Bon, et ensuite, on passe à l’histoire. Si déjà, j’ai peu apprécié cette succession de points de vue et d’époques différentes sans trop nous en dire, j’ai encore moins adhéré aux flashbacks récurrents au sein de l’intrigue même. Ils ne sont pas indiqués, les points de vue changent régulièrement, si bien que je me suis perdue, oubliant qui je suivais et pire, à quelle époque.

Quelques longueurs…

Ce paragraphe, s’il a un titre à connotation négative, n’en reste pas moins positif. En effet, j’ai tendance à ne pas apprécier les descriptions qui s’éternisent, or, ici, elles sont récurrentes. Mais portées par une si magnifique plume, que cela en devient presque poétique. Guillaume Trouvé manie les figures de style à la perfection alternant métaphore, comparaison et autres images aussi belles qu’hypnotiques. Je sais que les descriptions plaisent à beaucoup de lecteurs, mais dans mon cas, de trop longs arrêts dans l’histoire, n’a qu’un effet d’ennuie et je me lasse ainsi assez rapidement. Tout dépend donc du lecteur. En tout cas, je peux vous affirmer que le style de l’auteur est magique.

Pour l'univers:

L’auteur nous parle de l’ancien temps, qui ne ressemble pas du tout au nôtre, où les dieux et les humains passaient leur temps à se taper dessus pour accéder au pouvoir. 

Cependant, à force de mettre le monde à feu et à sang, les deux peuples se sont mis d’accord pour signer un traité de paix. Celui-ci engage la Scission, qui permettra aux deux mondes de ne plus jamais se côtoyer. Mais évidemment, comme dans toute intrigue qui se respecte, cela ne va pas se passer comme prévu...

Un dieu, par sa haine des humains, décide de pimenter un peu la chose, puisque les humains doivent être sous la coupe des dieux, ça lui parait normal! Le monde est donc divisé en deux, et le monde des Dieux est extrêmement bien décrit. Cela permet bien de s’imaginer les couleurs et l’aspect des mondes. Celui des dieux n’est d’ailleurs pas le plus enviable, puis qu’à part le petit paradis réservé aux bonnes âmes, le reste est plutôt gris et les dieux n’ont pas l’air d’être très heureux.

On garde le principe de l’enfer et du paradis, mais l’enfer est quand même en bas de chez eux, et l’état des damnés est assez glauque pour ne pas avoir envie de les voir pendant son petit déjeuner !

C’est le monde des humains qui est présenté comme le plus féerique. On le nomme le Monde Connu.

En effet, durant les temps anciens, les elfes et d’autres peuples vivaient avec les humains. Mais ceux-ci ont préféré se cacher pour que les humains ne fassent pas ce qu’ils font le mieux : détruire les autres à cause de leur peur.

Du coup, même lorsque l’histoire se déroule, on peut tout de même sentir la magie à chaque coin de rue. On fait la rencontre de plusieurs mages, dont Myrddin aka Merlin l’enchanteur.

La découpe des chapitres est très bizarre et fouillis. On ne sait plus vraiment où on en est puisque de nombreuses périodes historiques se croisent sans cesse. Le seul indicateur temporel que l’on a, c’est le 19ème siècle, lorsque le narrateur voyage et raconte ce qu’il aurait découvert à force de recherches. 

En vérité, ce livre est très troublant et déconcertant, puisque les recherches du narrateur paraissent extrêmement réelles, qu’il y a mention d’archives et de lieux.

Pour les personnages:

Nous rencontrons Jauselme, un jeune homme qui n’a pas eu une vie facile et qui a soif d’aventure !

Il découvre au fur et à mesure qu’il est celui qui pourra sauver le Monde Connu et qu’il a donc des pouvoirs magiques.

Si au début, il ne les maîtrise pas très bien, il a ensuite tendance à se penser le plus fort et à faire n’importe quoi. Typique. Lorsqu’il arrive dans le petit village de Saint-Marzin, lieu mystique mais chaleureux, il va rencontrer Aenor, une belle jeune fille, à moitié courtisée par tout le village.

Celle-ci est également orpheline, ce qui va les rapprocher. Ils sont unis par un lien magique et s’entendent vite. Ce sont les deux personnages principaux, mais il y en a une multitude autour d’eux que l’on apprend à connaitre, comme la mère adoptive d’Aenor et le mage du village. En sortant du village, on rencontre un autre type de personnages, de bonne société.

Le roi Nortimer est l’imbécile du roman, que l’on a tendance à ne pas prendre au sérieux. Il est décrit comme passant son temps à manger et à dormir, il tient mal son royaume et est cruel gratuitement. Puis nous avons le seigneur Ambellac qui est son exact opposé; plutôt intelligent et stratège, c’est un personnage très humain, qui personnifie presque le calme dans ce roman.

La fin du roman est assez sombre, le Monde Connu est en très mauvaise posture et cela donne aux lecteurs de connaitre la suite.