Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
724 898
Membres
1 052 603

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par Giles

Extraits de livres par Giles

Commentaires de livres appréciés par Giles

Extraits de livres appréciés par Giles

date : 04-06-2015
"Les corsaires du vide" est le cinquième titre de la mythique collection du "Rayon Fantastique".
Venu des premiers âges de la science-fiction, il est paru, en 1931, sous le titre original de "Vandals of the void".
Ce livre est de la pure SF de "grand-papa".
C'est un bon roman de space-opéra.
C'est un récit raconté à la 1ère personne.
A défaut d'être passionnant, il se révèle pourtant comme très prenant.
Il est très bien écrit mais assez lent.
C'est en 2001, à l'issue de la désastreuse "guerre des planètes" que le premier service régulier interplanétaire a été mis en place.
Le croiseur interstellaire "Cosmos", premier d'une série de nouveaux croiseurs géants destinés à effectuer la liaison avec les planètes les plus éloignées, est en route vers Mars.
Jack Sanders y est embarqué comme passager.
Jack Sanders est capitaine de l'espace dans la garde interplanétaire, l'organisation responsable de la bonne marche du trafic, du maintien de la loi et de l'ordre dans le vide interplanétaire.
Or deux appareils sont rentrés avec leur système de communication paralysé et certains de leurs passagers et membres d'équipage à demi morts de froid.
Plusieurs bâtiments sont en retard sur leurs horaires et ne répondent pas aux appels.
Le phénomène est peut-être provoqué par une cause naturelle.
Mais, plus sûrement, ne serait-il pas raisonnable de penser ou de se demander s'il n'existe pas, quelque part dans l'univers, d'autres êtres doués d'intelligence, semblables à nous par la forme, mais très supérieurs par leurs facultés intellectuelles, et susceptibles d'entrer en contact avec le monde connu ... ou d'entamer une action hostile concertée ?
La menace - mais est-ce bien une menace ? - semble venir de Mercure.
En témoigne la haute silhouette, aux yeux pourpres, à l'étrange crête de corne sur la tête, de Nomo Kell ...
Mais Jack Sanders, le courageux capitaine de la garde interplanétaire, aidé de la belle et envoûtante martienne Jansca Dirka, veille sur la confédération planétaire de Mars, de Vénus et de la Terre ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 04-06-2015
Son oeuvre, essentiellement tournée vers le rivage, est foisonnante. Pourtant c'est avec ce livre, peut-être, que Jean Merrien est sûrement devenu "l'écrivain de la plaisance".
Il y a, selon lui, quatre marines : trois de labeur et une de joie.
Le plaisir de la mer est récent. Il a été conquis, que ce soit par la plongée sous-marine ou la plaisance, durant ce vingtième siècle qui vient de s'achever.
L'image d'un voilier est évocatrice de vacances, d'été, de soleil et liberté.
Alors pourquoi ne naviguez-vous pas ?
Comme presque tout le monde vous désirez un bateau.
Alors pourquoi ne pas en avoir un ?
Parce que cela coûte cher.
Parce que vous habitez trop loin de la côte.
Parce que vous ne sauriez pas vous en servir.
Parce que vous avez peur.
Parce que vous êtes vieux.
Parce que vous n'avez pas le temps.
Parce que vous préférez la montagne ou la campagne.
Parce que vous n'êtes pas sportif ...
Peu importe, le plaisir de la mer c'est avant tout le silence.
Et l'on ne peut, effectivement, se lancer comme ça, ni même naviguer tout de suite.
Il faut apprendre.
Pour cela, il y a deux manières : commencer par le commencement et posséder d'abord un petit bateau ou embarquer avec un marin expérimenté ...
Qui donc, autre que Jean Merrien, pourrait transformer un manuel d'apprentissage en un passionnant roman de la plaisance et vous offrir les clés d'un monde aujourd'hui inaccessible.
Ce livre est l'ouvrage idéal pour des vacances réussies, en mer, sur les plages bretonnes, d'Aquitaine ou même normandes ...
Écrit avec la même arrière-pensée que "l'homme de la mer" et "les mémoires d'un yacht", il est plus qu'un cours appliqué, qu'une méthode, il est le sel de la relation d'un homme de lettres avec sa vrai passion, la mer.
Prendre la mer avec Jean Merrien, c'est prendre, comme selon le dicton, le temps comme il vient, le vent d'où il souffle et le vin au goulot quand on n'a pas de verre.
Il est de ces auteurs qui flirtent, dans sa navigation littéraire, avec le danger des roches et des mots.
Le style d'écriture est souvent agréable, parfois rude mais toujours élégant.
Il est parsemé d'expressions et de tournures étonnantes, de petites pointes fines d'humour et de vagabondages au vent salé de l'aventure.
Pour moi, le plaisir est double car l'exemplaire, un peu abîmé il est vrai, que j'ai déniché dans une vieille caisse de brocanteur, est, "en attendant que petit bateau devienne grand", dédicacé à un certain Hervé Brousseus par Jean Merrien lui-même ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 04-06-2015
Plus que tout autre, ce livre est le roman des phares.
Publié en 1954, à la veille de l'automatisation des feux, il est un précieux témoignage humain, un irremplaçable document d'ethnologie maritime et un passionnant document technique.
Louis Le Cunff, en poussant la porte de la maison des Kerfriden, au Conquet, tout près de la pointe Sainte-Barbe, pénètre dans l'histoire d'une famille qui totalise plus de trois cent ans au service des phares.
Loin de la légende du vieux gardien à moustaches, des films, du Grand-Guignol* et des romans à sensation, l'auteur veille à faire apercevoir, derrière chacune de ces sentinelles, l'homme de mer et le technicien.
Car le règlement des "phares et balises" est la règle sacrée.
Mais embusquée derrière la rigueur et le romantisme du métier, derrière la routine et l'ennui, derrière la maladie, le courage et la peur, la tragédie n'est jamais bien loin ...
"Armen", "la jument d'Ouessant" et une demi-douzaine d'autres feux sont rangés dans la catégorie des "Enfers".
Les "Purgatoires" offrent un séjour moins pénible mais qui n'est cependant pas de tout repos.
Quant aux "Paradis", ils désignent les phares à terre où un gardien termine en famille une carrière après quinze ou vingt ans d'Enfer ou de Purgatoire.
On comptait, dans les années cinquante, pas moins de 37 phares isolés au large des côtes de France.
Le littoral breton en totalise, à lui seul, plus de la moitié dont quelques-uns se sont taillés, dans les annales maritimes, une solide réputation de terreur.
L'ouvrage, "Feux de mer", est passionnant.
Il fourmille d'anecdotes tour à tour, tragiques, plaisantes ou curieuses.
Mais toutes s'effacent devant la préoccupation, l'idée d'allumer le feu qui sera l'élément indispensable aux navigateurs pour déterminer, de jour comme de nuit, leur position exacte, les dangers à éviter et la route à suivre pour gagner sans difficulté le port.
Le feu doit-être allumé depuis le "demi-crépuscule" du soir jusqu'au "demi-crépuscule" du matin.
Lorsque la brume apparaît, un mugissement rythmé retentit de ce que l'on appelle chez moi, à Barfieu, la "corne de brume" ...

* "Gardiens de phare" pièce en un acte du répertoire du "Grand-Guignol, le théâtre des peurs de la belle époque
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Quand on est bien élevé, on ne dit pas : "je veux une Harley" mais "j'aimerai avoir une Harley" !
Ceci dit, bienvenue au club !
Car, les "tafioles", je vous rappelle que Marc Carré et Alain Calzone viennent de fonder les "Asphalt Troopers".
Il va leur falloir remplir le formulaire pour la préfecture, créer une association loi 1901, indiquer le nom du club, son objet, son siège social, les membres du bureau, le nom de la banque ... la rebelle attitude, quoi !
Marc est le président, Alain le trésorier, Gégé le secrétaire et Charles le webmaster.
Mais Alain, après trente de mariage, se tire avec Kathie, une jeune poulette et, trahissant ses plus vieux potes, rejoint les "Nasty Crows".
Le fourbe !
Frank Margerin et Marc Cuadrado remontent en selle pour "Bienvenue au club !", le deuxième tome de "Je veux une Harley".
C'est sympa, drôle et bien fait.
Mais c'est moins percutant, moins mordant que le premier opus.
Il manque comme un peu d'acidité dans le propos et de détail dans le dessin.
Pourtant on suit toujours avec intérêt les péripéties des deux "beaufs" motorisés.
On fait connaissance avec Mylène, la femme d'Alain et avec Kathie, une grosse "poufiasse" qui allume les hommes mariés !
C'est terrible, la crise de la cinquantaine ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
date : 04-06-2015
Plus qu'un récit fantastique, "la ronde des fantômes", parue en 1930, est une curieuse parabole à la fois philosophique, métaphysique et religieuse.
Malgré quelques longueurs, c'est un roman moderne, original et passionnant.
Il s'ouvre sur un cri de Mariette, la vieille et fidèle servante :
"pauvre monsieur, il a passé !"
Car après une lutte de plusieurs jours contre les fourriers de la mort, Jean Martin a franchi le seuil de la mort et la sourde porte de bronze s'est refermée derrière lui.
Jean Martin avait 70 ans. Il était un brave homme.
Chef de bureau au ministère du Tournerond, il avait toujours vécu dans la compagnie des livres et des œuvres d'art.
Il était ce que l'on pourrait appeler un idéaliste, un épicurien.
Il ne croyait pas en l'au-delà que précisent les religions.
A l'instant de sa mort, il perdit pied dans de lourdes ténèbres douloureuses avant qu'une sensation de lumière lui rende une partie de sa lucidité.
Il avait cessé de vivre et, délivré de la pesanteur, il flottait au dessus de son propre lit.
Témoin de sa propre mort, il assistait à sa veillée funèbre ...
"La ronde des fantômes" raconte l'aventure "post-mortem" de Jean Martin.
L'au-delà est vraiment un étrange pays !
Jean Martin, errant comme une âme en peine, cherchant un chemin vers l'absolu, vers la connaissance, va rencontrer Quoy, un personnage, intransigeant et violent, qui sur terre, au nom de Dieu anathémisait les hommes.
Il va rencontrer Dorval, le prince des humoriste, prisonnier de ses passions humaines.
De leurs discussions et de leur errance commune, de leur compréhension de ce monde étrange va naître, dans leurs esprits devenus immatériels, la théorie des peines et des récompenses :
"Il y a dans l'au-delà des peines, non pas comme l'entendent les religions, mais d'autre manière.
L'Enfer, le Purgatoire et le Paradis n'y sont simplement que les résultantes automatiques des vices, des passions et des qualités de l'homme".
L'auteur, Jean Faber, dont le vrai nom est peut-être Eugène Lefebvre, aurait été commissaire de police à Paris et dans la région parisienne.
Le personnage de Quoy est certainement inspiré par la silhouette de l'écrivain Léon Bloy dont la violence et l'intransigeance religieuse firent un paria des lettres.
"La ronde des fantômes" est un livre intrigant et intelligent.
Il est écrit dans un style élégant.
Il ne peut laisser indifférent. Son propos est de provoquer une profonde réflexion.
Il est articulé autour de trois parties :
- la porte d'ombre
- au dessus des maisons sans toits
- la randonnée vertigineuse
Ce vénérable et vieux livre, paru aux éditions de "la nouvelle revue critique", se révèle, aujourd'hui, comme un roman étonnant de modernité.
Seul son rythme un peu lent accuse son âge ...

Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Qu'est-ce que c'est que cette histoire de mine de diamants au Platopabo ?
Le Platopabo, c'est l'enfer verdâtre des féroces kilikilibambas aux flèches qui rendent sots !
S'aventurer chez les coupeurs de têtes, lorsqu'on a le profil d'Achille Talon, c'est de la provocation !
Mais l'homme a sa dignité, à lui de protéger sa belle.
Suicide ou pas, partout où Virgule veut s'aventurer, Achille va ...
Une lettre s'est échappée d'un volume poussiéreux relégué, depuis cinq ans, dans le grenier.
La tante Epydaimie avait laissé un message posthume et retentissant à sa nièce Virgule.
Et il contenait une fortune ! Peut-être ...
La décision est prise. Le départ est décidé.
Il ne faut bien sûr rien oublier :
- des étoffes et de la verroterie pour les pygmées,
- un fusil à éléphants,
- de l'essence de citron pour écarter les moustiques,
- une jupe de tweed pour Virgule,
- une boussole,
- une bouteille vide au cas où il faudrait envoyer un message par le fleuve,
- du fil et des aiguilles,
- de la dynamite,
- des chaussures de marche,
- deux tentes avec lits,
- de la petite lingerie
- des biscuits,
- des épingles de sûreté,
- un sac pour les diamants ... voyez-vous autre chose ?
"Le trésor de Virgule" est une aventure complète parue, en 1976, sous forme d'histoire à suivre dans le "Nouveau Tintin".
L'aventure est au rendez-vous.
Rien ne manque à cette forêt tropicale sud-américaine.
Rien ne manque à cette jungle hostile, ni les cannibales, ni les fièvres, ni les guérilléros, ni les bêtes féroces, ni l'agent gouvernemental de la police secrète, ni les moustiques ... seul peut-être la mine de diamants ?
Greg avec ce 16ème album de la série signe une grande réussite.
Sottise et billevesées. Son imagination galope.
Ça doit être le foie ... ou plutôt le talent !
Hop !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 26-05-2015
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.
Celui-ci est composé d'un peu moins d'une quinzaine d'escales dont le point commun est de toutes se rattacher à un XIXème siècle que l'on aurait réimaginé, trituré et transformé sans aucune vergogne.
Le propos est imaginatif.
Il s'ouvre sur un face à face entre deux hommes.
L'un, Nanos l'errant, vient d'Aïthalia ; l'autre, Dédale, sculpteur et architecte, vient de Camicos.
Il n'y a que le détroit de Charybde et Scylla qui sépare les deux cités.
Un jeune naufragé, Télégonos, vient se glisser entre les deux hommes ...
Fabien Clavel, "parrain de l'anthologie", nous embarque, à bord d'un drôle de vaisseau, dans une sorte d'odyssée qui, entrecroisant les légendes, mélange habilement les mythes.
Le ton est donné.
Le recueil est composé de quatorze nouvelles dont certaines sont assez courtes, souvent même trop courtes.
Il est imaginatif et d'une lecture agréable.
Dans "Manifestation de la quintessence" d'Anthony Boulanger, le fil d'une enquête mène un homme jusqu'à une explosion.
L'arrière petit fils d'Eugène-François Vidocq, en pleine préparation de l'exposition universelle, poursuit un terroriste à Paris ...
Rien ne change vraiment sous le soleil.
Quoique !
Tiphaine Levillain , dans "L'avaleur de nuages" nous présente le lutin Panaille qui s'est juré d'atteindre le royaume du ciel grâce à son vaisseau révolutionnaire "le Conquéreur".
Lord Enton, riche et fourbe comme seuls savent l'être les elfes, convoite les plans de l'aéronef ...
Même s'il n'est pas précisément situé dans le texte, j'ai cru reconnaître dans "L'île aux machines" ce lieu magique et original où, au cœur de leur ville, les nantais aiment aller, dès qu'un rayon de soleil perce le ciel, rencontrer de drôles d'automates.
L'endroit devient, le temps d'une lecture, le bel et inquiétant continent des enfants perdus ...
"Ex Machina" multiplie les voyages, certains imaginaires, d'autres plus concrets.
Elle favorise les rencontres, connues ou surprenantes.
Le livre est un bon recueil de genre.
Pourtant le style de l'écriture paraît uniforme, trop uniforme.
Il ne laisse place à aucune envolée.
J'ai vainement attendu au cours de la lecture un grain de folie, une accélération.
Quelques épilogues m'ont laissé dubitatifs, certains même m'ont paru quelque peu bâclés.
J'aurai aimé souvent des textes plus longs, un pas d'écriture plus petit.
Mais l'ensemble se révèle être un excellent moment d'une lecture originale.
Il y a, dans ce recueil, des reflets de fantastique, de science-fiction et d'humour.
Je remercie les éditions "Elenya" pour ce voyage inhabituel et agréable.
Le plaisir du dépaysement était au rendez-vous ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? +2
Le nom de Frédérick Lemaître, traversant les générations, n'en finit pas de résonner, d'une scène à l'autre, comme le symbole vivant du véritable comédien de théâtre.
Serge Basset, une fois de plus, s'est emparé du personnage.
"Une aventure de Frédérick-Lemaître" est une tragi-comédie en deux actes.
Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, sous les auspices de l'Oeuvre, sur la scène du théâtre Grévin, le 7 juin 1907.
Le mince petit opuscule qui reprend le texte de la pièce, édité la même année par les éditions parisiennes d'Eugène Fasquelle, semble n'avoir traversé vaillamment le siècle qu'afin de venir me chuchoter à l'oreille quelques répliques des plus fameuses ...
Monsieur Graillotet, l'organisateur de tournées, a perdu son petit Marcel.
Ç’a été un coup terrible pour lui.
Pour sa femme, ç’a été bien pire.
Toute la journée, elle est assise dans son fauteuil, les yeux fixes, comme à ruminer quelque chose que l'on ne sait pas.
On a beau lui parler. Elle ne répond pas.
Le médecin a parlé d'ébranlement nerveux.
Ajoutant que si on pouvait la faire rire, ne fût-ce qu'une minute, ou la distraire de quelque façon, elle serait sauvée.
La seule chose à tenter est que, comme pour un engagement, Frédérick Lemaître consente à dire, devant elle, une scène de "l'auberge des Adrets", de "Don César" ou de "Cartouche".
Il est impossible de lui résister quand il veut faire rire !
Seulement Clarisse, sa maîtresse, jetait tout à l'heure, à la figure du grand comédien, ses cinquante-quatre ans et déclarait que, vieillard usé, il n'était plus capable de faire rire un enfant ou une femme.
Seulement , ce matin même, la critique, dans un journal, prétendait que les moyens de l'acteur étaient usés, qu'ils ne portaient plus sur le public ...
Pourtant, sous la plume de Serge Basset, Frédérick Lemaître va donner à nouveau le meilleur de son talent et trouver, non pas dans la comédie, mais dans la tragédie un nouveau souffle pour faire ... pleurer ...
Cette pièce, très courte, est magnifique.
L'émotion y est palpable, portée par un vrai drame, celui de perdre un enfant.
La comédie amorce un virage.
Clarisse, la maîtresse inconstante, n'est plus rien.
Le lecteur n'a plus aucune envie de rire.
Il s'accroche aux mots de l'homme de scène et à la douleur de la mère éplorée.
A travers ce morceau de scène, l'émotion a traversé plus d'un siècle pour venir nous serrer le coeur ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 26-05-2015
C'est une histoire sans paroles. Une histoire bretonne. Une histoire d'amour.
C'est un grand récit d'aventure maritime.
Une odyssée pleine de coups de mer, d'embruns et de vents contraires.
lui est un petit bonhomme un peu ridicule.
Il aime les crêpes mais pas les sardines à l'huile.
Elle est une bretonne en coiffe aux contours généreux.
Elle est aux petits soins mais n'aime pas que l'on jette son pyjama par terre.
Ils s'aiment.
Il est patron de pêche sur le "Maria".
son quotidien, articulé autour d'un filet, est fait de travail, d'attente et de café.
Un monstre de la mer, le "Goldfish" vient y mettre fin.
l'aventure et le danger sont au coin de la vague ...
Cet OVNI de la bande-dessinée est né de la rencontre d'un jeune auteur nantais avec un dessinateur italien plein de talent.
C'est un récit burlesque de la plus belle des façons.
C'est tellement parlant que l'on a l'impression que des dialogues seraient venus détendre le ressort de ce drôle de journal de bord.
Tout y est, suggéré, peint, raconté.
L'extraordinaire sort tout droit, sans que l'on ne s'en étonne, du quotidien de ce petit bonhomme maigrelet à lunettes épaisses.
Les personnages, qui sont de ceux dont on pourrait se moquer, deviennent, au fil de la narration, les héros touchants et courageux d'une odyssée extraordinaire.
Le graphisme, empreint d'émotion, porte le récit.
Le découpage, la colorisation et même le "floutage" sont les rouages essentiels de l'ensemble.
C'est une belle histoire. C'est "un océan d'amour" ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Cinquante ans : l'âge des bilans, des remises en question et des grandes décisions !
Marc Carré est inquiet.
Et si sa coloscopie lui annonçait un polype !
Marc Carré est indécis.
Est-ce que sa vie lui convient ? Est-il satisfait du chemin parcouru ?
"La vie est trop courte". Le temps lui file entre les doigts.
Il a pris une grande décision. Il va acheter une Harley !
Reste à persuader Stéphanie, sa femme, reste à se rendre à la concession, reste à initier "Tanie chérie" à ce nouveau mode de vie ...
Frank Margerin, une fois n'est pas coutume, s'est adjoint pour le scénario, le talent de Marc Cuadrado, le père de "Parker et Badger".
Le duo fonctionne à merveille. La satyre est savoureuse.
Mes potes le savent : comme on a tous un peu été, au début des années 80, Lucien ou Kebra, on a tous, aujourd'hui, quelque chose de Marc Carré.
Tanie le sait qu'avec le prix de la bécane elle aurait pu se payer un lifting et se faire remonter les fesses et les seins.
Pourtant, moi, je ne suis pas très "Harley".
Je préfère les italiennes pour leur élégance et leur maniabilité.
Et ma Tanie à moi n'a besoin d'aucune "révision". Elle est très belle.
Cet album est une belle balade à moto.
C'est un album de souvenirs à déguster, de préférence, sur une bonne rengaine de Renaud.
C'est une fameuse tranche de rigolade.
"I'm on the way to the promised land. I'm on the highway to hell" !
Je suis cinquantenaire.
Je suis motard.
Je suis fan de Margerin. Et j'ai bien rigolé !
Mais pour la coloscopie, on verra quand j'aurai lu les albums suivants ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
C'est au temps du Roi Soleil que les courtisans, parfois las de vivre dans son éblouissement, vinrent créer une académie de cour dans la petite ville de Valognes.
Ainsi se créa "le Petit Versailles".
Transformant ce "Petit Versailles" en un "Petit Paris", des hôtels s'édifièrent, selon les plans des architectes les plus fameux, et vinrent en tracer les rues.
Trois mois de Valognes suffisaient alors pour devenir parfait courtisan ...
Guillaume Lecadet ouvre cet ouvrage sur une page d'Histoire.
Cette réédition de 2004 est le fac-similé du livre paru, en 1945, sous le titre du "Versailles normand aux heures tragiques".
C'est un témoignage poignant sur le destin d'une commune emportée dans la tourmente de la seconde guerre mondiale.
C'est au travers de son regard émerveillé d'enfant que Guillaume Lecadet nous présente Valognes.
Ainsi qu'en témoignent les vestiges de ses thermes et de de son théâtre, Valognes est née des ruines d' Alleaume, la cité romaine d'Alauna.
Elle est située au coeur de la presqu'île du Cotentin sur l'axe menant de Paris à Cherbourg.
La ville abrita l'enfance et la jeunesse de Guillaume le conquérant dans un château dont les assises furent, dit-on, posées par les romains.
En 1364, Bertrand Duguesclin lança de furieux assauts contre cette même forteresse alors tenue par les anglais.
En octobre 1688, d'Artagnan, commandant un régiment de mousquetaires, y fut envoyé pour défendre la place forte et stopper l'invasion possible des anglais et des hollandais.
En 1689, Vauban, sur ordre du roi, enverra 300 hommes mettre à bas ce "géant des siècles d'Histoire".
En 1771, les fossés comblés, la grande place du château s'offre déjà aux regards.
Quittant l'ancien régime, d'aristocrate qu'elle était, la petite ville est devenue contemplative.
Barbey d'Aurevilly l’appellera "la ville de ses spectres" ...
Mais l'ouvrage de Guillaume Lecadet, qui s'articule autour de trois parties - "une page d'Histoire", "à l'heure allemande" et " les heures tragiques" - est plus un témoignage qu'une leçon d'Histoire.
Son propos principal est de raconter la vie des valognais durant l'occupation et le drame qui les atteint au coeur, à la libération, lors des bombardements alliés de 1944.
J'ai lu ce livre doucement, avec attention.
Ce témoignage m'est cher.
Je suis né à Valognes. J'y ai vécu mon enfance.
Mon grand-père Auguste, patron boulanger rue des Religieuses, fut inquiété dans "l'affaire des farines" dont parle le sixième chapitre de la deuxième partie - en trois mois, 2500 sacs de farine rentrèrent dans l'économie française et vinrent nourrir les habitants de la ville. Les protagonistes de cette "récupération" furent dénoncés, condamnés à des peines diverses et partirent, après un court séjour à la prison de Saint-Lô, vers Dijon ou Rennes.
Mon grand-père fut tiré d'affaires par le maire Henri Cornat.
Le soir du 18 juin 1940, le premier guerrier "germain" faisait son entrée dans la ville.
Vint "l'heure allemande" !
Valognes avait l'insigne honneur d'héberger le général commandant la région.
Cette présence valait à la ville de posséder de nombreux services dont celui de la gestapo et d'un imposant contingent de feldgendarmes au colliers ornés d'une plaque de cuivre.
Guillaume Lecadet, multipliant les anecdotes, raconte ... l'armée du silence, l'agent de la gestapo qui, à la libération, se pendit dans sa cellule à Cherbourg, l'affaire des farines ...
Le 6 juin 1944, le jour qui imposait sa lumière, amenait des nouvelles exaltantes, des événements prodigieux :
- Sainte-Mère Église était aux mains des américains.
Ils avançaient, disait-on, en direction de Montebourg.
C'est alors qu'apparurent dans Valognes les premiers prisonniers parachutistes alliés , aux visages barbouillés de suie, les mains levés au-dessus de leurs grands casques recouverts d'étranges filets, un sourire de défi brillant dans le regard.
C'est alors que le Versailles normand se préparait à son martyr et à sa destruction.
Un ordre d'évacuation avait été lancé dans la nuit par les avions alliés
Les papillons étaient tombés dans la campagne à Tamerville et à Montaigu.
Peu d'habitants partirent ...
Cet ouvrage fait partie d'une riche collection de monographies des villes et villages de France.
Il est bien écrit.
Il est le témoignage d'un homme, sa vision de l'Histoire qui emporte sa cité.
Je suis sorti de ma lecture, un peu frustré de ne pas en savoir plus, de pas avoir encore quelques pages à dévorer, de ne pas avoir autrefois posé plus de questions à mon grand-père, de ne pas avoir plus remarqué dans ce Valognes reconstruit les marques de son Histoire.
Mais j'en suis sorti heureux et plus satisfait encore d'avoir découvert que la collection recelait un deuxième titre consacré à ma ville natale - "Valognes, le pays qui m'a donné le jour" de Pierre Mouchel-Vivet - ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Il faut s'être plongé d'abord dans le puissant récit d'Anatole Le Braz pour pouvoir apprécier à sa juste valeur cette adaptation réalisée pour la bande-dessinée.
En deux tomes, "Goulven" et "Adèle" scellent leur destin maudit.
Les deux albums sont superbes.
Le scénario est réalisé par François Debois.
Les dessins sont signés Sandro et la couleur est imaginée par Joël Mouclier.
Le phare de la vieille, appelé aussi le feu de Gorlebella, se dresse, dans le raz de Sein, au large de la pointe du Raz.
Une tragédie, dont on pourrait penser qu'il s'agit d'un mauvais rêve,se joue là.
Goulven Dénès, gardien du feu, se souvient :
Ayant quitté à douze ans le petit séminaire de Saint-Pol, les travaux de moisson terminés, il s'engagea dans la flotte.
Il y appréciait la discipline du bord et la solitude des quarts nocturnes le plongeait dans de doux rêves.
Il s'y représentait une jeune femme, pure comme le jour, qui attendait son retour des Indes.
Adèle Lazurec était cette jeune femme qui devint son épouse.
Ayant quitté le service embarqué, il fut tour à tour gardien des feux de Bodic, de Port-Béni et de Lantouar, tous phares terriens.
Sa nomination au poste de gardien-chef du phare de Gorlébella lui causa plus de déplaisir que de joie....
Le dessin, parfois âpre et sombre, parfois coloré et sensuel, illustre de manière juste ce drame de l'amour et de la jalousie.
Le découpage des cases est souvent, à l'image des paysages, abrupt et irrégulier.
La narration, nerveuse et tendue, en devient presque cinématographique.
La peinture des personnages y rend tout ce qu'elle avait emprunté au grand roman d'Anatole le Braz et leur confère toute l'épaisseur nécessaire au drame.
Cette adaptation est une véritable réussite dont le seul défaut est de peut-être se noyer au milieu d'une production 'bretonne" de la maison "soleil" trop prolifique et de style trop uniforme.
Elle y perd forcément un peu de son originalité, de son authenticité et de sa valeur.
Mais le plaisir est pourtant bien présent dans cette relecture d'un classique un peu oublié....
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Paru en 1973, ce petit opuscule, dans sa forme et dans son propos, rappelle curieusement cette école primaire que l'on appelait, autrefois, l'école des filles ou des garçons.
Sa petite soixantaine de pages fleure bon la ronéo.
Ce petit ouvrage survole, très anecdotiquement et légèrement, à l'intention de quelques écoliers, l'histoire de la ville de Cherbourg.
Et d'abord, savez-vous "mes enfants" d'où vient ce nom de Cherbourg ?
Le nom de "la ville de César" lui aurait peut-être été donné par les romains mais plus sûrement pense-t-on que ce sont de lointains ancêtres venus de Norvège qui lui auraient offert ce nom de "la ville des écueils" ("skiaer" ou "skeer" : rocher dans l'eau).
Cherbourg ne fut d'abord, avant d'être un grand port militaire, qu'un amas de huttes de pêcheurs à l'embouchure ensablée de la Divette et du Trottebec.
La ville était sur la route des expéditions normandes.
Il est fait mention, en 1027, pour la première fois dans l'Histoire du château de Cherbourg.
Ainsi que l'a écrit Alexis de Tocqueville :
"Cherbourg, c'est la lutte navale avec l'Angleterre"....
Mais c'est, la paix revenue, jusqu'au début du vingtième siècle que ce petit livre nous emmène.
Voilà en raccourci l'histoire de Cherbourg.
Il est suivi d'un résumé, de plusieurs annexes - les célébrités de Cherbourg et des environs, la liste des maires de la ville de 1792 à 1939, une liste commentée des rues suivant les agrandissements successifs de l'enceinte et une bibliographie des plus intéressantes.
Ce petit opuscule est très léger et se lit très rapidement.
De fait, il ne contient pas une mine impressionnante d'informations mais il est original et donne envie de flâner dans les rues piétonnes de la ville, de s'y arrêter chez un marchand de vieux livres et d'y trouver un ancien ouvrage qui approfondira, pour notre plus grand plaisir, le propos entamé ....
Sinon, l'auteur, Raymond Lefèvre, rappelle aux élèves attentifs que la bibliothèque municipale est ouverte à leur curiosité pour approfondir cette petite étude !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Ce petit opuscule, publié en 1976, par les éditions OCEP, est le deuxième volume d'une série de six ou de neuf dont je ne trouve la trace sur Internet que des trois* premiers.
Il ressemble à un "Que sais-je ?".
Il est intitulé "les conquérants".
C'est au début du neuvième siècle que les vikings parurent pour la première fois en Manche.
La ville de Rouen est ravagée, en mai 841, sans aucune miséricorde.
Que se passa-t-il dans la presqu'île du Cotentin durant ce siècle tragique ?
Le "livre noir" de la cathédrale de Coutances nous apprend qu'il y eut deux périodes dans les invasions : la première dura plus de trente ans à partir de 836, la seconde commença en 875 pour se prolonger près de 75 ans.
En 911, Charles III le Simple traitait avec Rollon à Saint-Clair sur Epte.
Cet accord fut purement verbal.
En 919, les normands ravagent, foulent et détruisent toute la Bretagne.
Les peuples de la Normandie, que leur séparation du royaume de France avait d'abord effrayés, vont petit à petit s'attacher à leurs nouveaux chefs, dont l'indépendance valeureuse entraîna bientôt celle du Duché.
La sagesse des trois premiers successeurs de Rollon, la paix qu'ils surent imposer au moment où la France était plongée dans les désordres d'une guerre civile et anarchique, leur conquit très vite l'amour du peuple de Neustrie.
L'importance politique, que leur bravoure et la législation imprimée au Duché stimula, fit naître un orgueil normand nouveau ....
Ce petit livre d'Histoire régionale qui s'ouvre sur les invasions scandinaves au moment où Charlemagne entrevoit la dislocation de son Empire, fait le récit de l'épopée des Tancrède de Hauteville, fondateurs du royaume normand des deux Siciles et chante la "saga" du règne de Guillaume le Conquérant.
André Dupont fait ici véritablement oeuvre d'historien.
"Les conquérants" est un livre érudit, documenté et rigoureux.
Pourtant il est écrit de manière agréable et vivante.
Il est enrichi de nombreuses photos dont une de ce grand médaillon de bronze, réalisé par Josette Hébert-Coëffin, qui a été scellé sur un rocher à l'entrée du port de Barfleur où a été, très probablement, construit le navire ducal "la Mora" ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 12-05-2015
Je suis sorti de la lecture de ce livre, un peu soulagé d'en avoir fini, comme d'un repas de fête, trop long, trop riche et finalement un peu ennuyeux.
Le titre, " la Normandie raconte ...", annonçait un voyage agréable.
Finalement, le plaisir reste mitigé, l'enthousiasme est un peu refroidi par une certaine langueur, un ennui qui se distille peu à peu au fil de certaines des pages de ce recueil.
Plusieurs textes, s'étirant interminablement, m'ont paru sans intérêt aucun.
Pourtant quelques-unes des seize nouvelles contenues dans l'ouvrage réussissent à relancer l'intérêt et permettent au lecteur de parvenir jusqu'à la dernière page.
Les éditions "le Cercle d'Or" se proposent de donner la parole, tour à tour, à chacune de nos provinces.
La première région qu'ils ont choisie, pour composer cette vaste symphonie, est la Normandie.
Qui mieux que Jean de la Varende, avec "le dernier laisser courre", peut ouvrir le bal ?
Le vieux Louis de la Fromentière, pour ne pas retarder la chasse, ne mourut qu'à deux heures de l'après-midi.
Ce n'est pas aux dernières minutes d'une vie si remplie par l'amour de la chasse et par les grandes traditions courtoises que le vieil homme deviendrait un trouble fête.
Pour la curée chaude, déposant sur le lourd cercueil son couteau, sa cape et l'embouchure de sa trompe de chasse, ses fils lui rendirent un dernier hommage ...
Michel de Saint-Pierre, avec "le château", marche sur les traces de la Varende.
Le marquis de Beauveron, rendu inquiet par la vieille âme de son château qui craque, sent ses dernières heures arriver.
Il a vendu, année après année, le patrimoine terrien pour entretenir "la baraque" bâtie sur une fière colline du pays d'Auge.
Le marquis a tout sacrifié au château et il cherche, non à le revendre, mais à le donner ...
C'est à Coutances, même si la ville n'est pas nommée, que se déroule le troisième récit.
Il est signé Louis Costel.
Au petit collège "Saint-Floscel", Mr Migaud est maître d'internat.
Il a écrit "Desdémone", une tragédie en cinq actes ...
Marcelle Darthenay réussit à maintenir l'intérêt avec "la demi-soeur" et "rencontre d'automne",deux textes, très courts et charmants.
Puis, passant quatre textes, il m'a fallu attendre "Bombardement" et "rue de Ouistreham" d'Yves Jacob pour retrouver plaisir à ma lecture ...
Au final, ce recueil, même s'il n'est pas inoubliable, reste un bon moment passé, en 1975, avec quelques auteurs normands contemporains.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 12-05-2015
"Le manteau du roi" est une pièce, en quatre actes, écrite en vers par Jean Aicard.
Elle a été représentée, pour la première fois, le 22 octobre 1907, sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin.
La musique de scène fut composée par Jules Massenet.
Chaque acte y porte un titre : "le lit de justice", "le fleuve de sang", "l'exil dans la patrie" et "le roi fait homme".
Le rideau se lève une première fois, à une époque imprécise, aux confins de l'Asie et de l'Europe, sur la salle du conseil dans le palais du roi d’Ouranie.
Il n'y a pas un mois que le vieux roi est mort et le jeune prince, qui était enfant le bonheur du royaume, est déjà devenu, criminel sans remord, le cauchemar de son peuple.
Il bannit Joseph, le vieux conseiller fidèle.
Il livre au tyran voisin, le roi Nouvarh, les habitants d'une ville déchirée qui le bravent encore.
Il rétablit la torture que son père avait abolie.
Il rétablit le fouet mis en oubli.
Il trompe, sous le déguisement d'un écolier, l'amour de Marie ...
Mais une voix surnaturelle retentit par dessus les têtes du peuple qui murmure.
Un mystérieux pauvre homme, lui ressemblant étrangement, surgit du néant afin de lui arracher son manteau.
Or, de quoi est fait un roi si ce n'est d'un manteau bleu avec de l'or dessous et de l'hermine dessus.
Le sceptre fait le roi et, privé de ce dernier, le monarque craint et respecté, devenu spectre, accompagné de son bouffon fantôme, n'est plus que l'ombre de lui-même ...
Cette puissante tragédie résonne d' un véritable accent "shakespearien".
Elle est est la dernière pièce du grand écrivain présent au coin de la table d' Henri Fantin-Latour.
La plume de Jean Aicard est empreinte de la plus belle et poignante des poésies.
La pièce est teintée de romantisme et de fantastique.
Théâtre ou Littérature ? Littérature ou Théâtre ?
Jamais la réponse à cette question ne fut aussi indécise que pour ce somptueux morceau de scène.
La clé de ce beau et grand classique du Théâtre français réside dans ce conseil du bouffon qui, peut-être, détient la véritable sagesse :
"On t'aimait tant ! ... Pourquoi préférer qu'on te craigne ? Retrouve-toi : sois bon ; commence un nouveau règne" ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
On a beaucoup discouru sur l'opportunité d'accompagner pour un nouveau voyage historique ce jeune "acteur" qui ne semblait, pour certains esprits un peu chagrins, pas taillé pour un tel périple.
Je me souviens, il y a quelques années, avoir pris le métro, durant un peu moins de 370 pages, en compagnie de ce jeune auteur souriant.
Et l'envie me tenait de lire "Hexagone".
Mais jusque-là, une énorme pile de livres à lire se dressait entre mon envie et moi ...
"C'est par le mouvement que des peuples se sont rassemblés autour d'une idée qui sera la France".
Lorànt Deutsch aborde son sujet par une astucieuse introduction.
"Hexagone" a le même profil que "Métronome".
Il a juste élargi son horizon.
La forme est plaisante. Le ton est agréable.
Le propos semble léger mais, s'appuyant sur une solide érudition historique et archéologique, il se révèle finalement être assez puissamment charpenté.
L'auteur se paie le luxe, au passage, de détruire parfois quelques petites images d’Épinal comme, par exemple, cette croyance que les romains, envahissant la Gaule, avaient apporté avec eux le secret de la construction des routes.
On sait maintenant que cinq cent ans avant, les celtes possédaient leurs propres voies, belles et résistantes.
L'auteur s'amuse à distiller de l'Histoire par l'anecdote.
L'ouvrage est original et bien écrit.
La plume est souvent élégante, toujours efficace et claire.
"Rien ne laisse supposer que nous marchons sur les ruines évanescentes d'un monde oublié.
Et pourtant cette rocaille secrète recèle notre passé.
Les sentez-vous vivre sous vos pieds, ces pierres qui créent un lien avec l'Histoire ?" ...
La réflexion est judicieuse.
Ce livre est érudit et intelligent.
Son auteur est-il historien, conteur, vulgarisateur, comédien ?
Il m'importe peu.
Je le remercie pour ce nouveau voyage, aussi agréable et instructif que le premier.
Grâce à "Hexagone", je me suis plongé avec plaisir, une fois de plus, le temps d'une petite promenade, dans cette palpitante Histoire de France.
Et puis, qui fait oeuvre d'Histoire - ne serait-ce que pour quelques instants - n'est-il pas un peu historien ? ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, c'est à une deuxième leçon que je vous convie.
Elle portera sur la technique du dessin dans l'art de la bande-dessinée.
Malheureusement le premier tome de cette magistrale et attirante démonstration n'est pas en ma possession.
Il s'intitule "l'art de la BD".
Constitué de 192 pages et de près de 400 illustrations, il se veut tout contenir sur la création d'une bande dessinée, du choix du sujet au scénario, du découpage au lettrage en passant par toutes les étapes techniques du choix matériel à la réalisation de la couleur.
Le deuxième tome dont je vais vous parler s'intitule "du dessin à la couleur".
Progressivement, en passant par l'a.b.c du dessin, à l'intention des débutants, il passe méthodiquement en revue tout ce qu'il est bon de savoir pour réaliser une bonne bande dessinée.
Cela dit, posez vos crayons, car nous allons, d'abord, commencer par une belle ballade qui, avant d'être apprentissage, se veut, pour le néophyte que je suis et veux rester, un véritable enchantement.
Le professeur est "Duc", de son vrai nom Bernard Ducourant.
Il a enseigné l'art de la BD à l'académie Charpentier de Paris.
Il est le créateur des "mystères du cosmos" et des "baladins", deux séries humoristiques parues respectivement, à la fin des années 60, dans "Spirou", "Pif" et "Vaillant".
La leçon est passionnante, intelligente, vivante, ludique et sérieuse.
Elle est basée sur l'exemple.
On y croise "les naufragés du temps", "les passagers du vent", "Astérix", "Tarzan", "Flash Gordon", "les pionniers de l'espérance", "Tintin", "Blueberry"...
Quoi de plus agréable que d'apprendre les proportions du corps humain en compagnie de Natacha, la jolie hôtesse de l'air de Walthéry ?
Articulé en trois grandes parties : "L'art du dessin", "la création artistique" et "la technique du dessin au trait", l'ouvrage, s'il est un véritable outil pour le débutant, est surtout un bel hommage rendu à la BD.
Il fait toucher du doigt le travail énorme de création qui peut-être accouchera d'un chef-d’œuvre.
La ballade au travers des grands noms du genre est somptueuse.
Cela dit, aiguisez vos crayons, car peut-être allez-vous avoir envie de sérieusement commencer à dessiner....
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après avoir, au cours d'une première aventure, retrouvé, grâce au toucan, le trésor du comte de Mariposa, P'tit Pat était parti pour prendre des vacances bien méritées.
Pourtant le tour d'Italie, initialement prévu, s'est prématurément stoppé à Milan lorsque la voiture de papa a rencontré un peuplier.
Alors, voilà P'tit Pat à Paris en plein mois d'août.
Pour l'heure, il se promène avec l'ancêtre le long des quais de la Seine.
Mais qui sait les aventures que lui réserve cet été parisien ?
L'ancêtre, en voulant repêcher une mystérieuse valise, prend un bain forcé.
Puis il disparaît !
Est-ce une nouvelle aventure qui commence pour P'tit Pat ?
Le gamin de Paris fait aussi la connaissance de Zézette, la fille du père van Debou qui habite sur la péniche "l'Étoile du Nord" et du capitaine Albatros, commandant "la Grenouille".
Ce maudit flibustier d'opérette est persuadé que l'ancêtre est le chef d'une bande de gangsters !
Finalement, la valise ne contient qu'un seul billet de banque qui, d'ailleurs, s'avère être un faux et sur lequel est écrit :
"la curiosité est un vilain défaut...méfiance...sinon la grenouille" sera coulée corps et biens !"
Une fois de plus, P'tit Pat va jouer les détectives, résoudre une énigme et se lancer sur la piste d'une bande de malfaiteurs.
Guidé par Zézette, il va rencontrer Mr Loiseau, le drôle de banquier des musiciens des rues, effectuer, tapi au fond d'un camion, un petit voyage clandestin et découvrir l'imprimerie où sont fabriqués les faux billets.....
En septembre 1960, P'tit Pat est de retour dans les pages du 48ème numéro de "Pilote", le grand magazine illustré des jeunes, pour une deuxième aventure sans titre.
Plus de sept ans avant l'O.R.T.F, les aventures de P'tit Pat passent à la couleur.
René et Alexandre-le-gros sont en vacances.
Zézette, la fille du père van Debou fait son apparition.
Remo Forlani et Dagues reforment leur duo et nous offrent un nouveau moment d'humour et de tendresse.
L'alchimie fonctionne à nouveau et le plaisir est intact.
C'est une agréable surprise que de redécouvrir ce beau morceau de 9ème art, un peu injustement oublié, et Paris, en plein mois d'août, tout au long des quais...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Récemment remis à l'honneur par l'intermédiaire du petit écran, le personnage de Ragnarr Lodbrog est la figure même du viking conquérant, sans pitié et courageux.
"Il sillonne les mers, prépare ses incursions et aborde les côtes de l'Angleterre où l'attend son tragique destin".
Ce petit ouvrage de 144 pages est la traduction littérale du "norrois" de trois textes composés au XIIème et XIIIème siècle : la "saga de Ragnarr aux braies velues", le "dit des fils de Ragnarr" et le "chant de Krakar".
Il été publié avec l'aide du ministère de la culture Islandais.
Il retranscrit une des plus célèbres sagas légendaires des temps anciens : les "fornaldarsögur".
Le "dit des fils de Ragnarr" fait suite au premier récit.
Il raconte le destin de ses trois fils : Hubbo, Ingvar et Afden.
Le "chant de Kraka", est un poème "scaldique", un chant funèbre qui conte les exploits guerriers de ces explorateurs d'un autre temps.
L'ouvrage, postfacé par Jean Renaud, n'est pas une réécriture.
C'est une traduction.
Le document perd en modernité ce qu'il gagne en fidélité à son modèle.
Mais sa lecture, par moments un peu abrupte, est tout de même captivante.
Ragnarr Lodbrog est le fils d'un norvégien et de la fille du roi de l'une des îles danoises. "La fortune sur terre lui étant contraire", il partit sur les mers se tailler un royaume à la mesure de son ambition.
Ses premières courses eurent lieu dans la Baltique, sur les côtes de Frise et de la Saxe.
Très vite, il se dirigea vers l'ouest et fit de nombreuses incursions en "Bretagne" et en Gaule où il acquit de grandes richesses et un grand renom....
Un superbe et ancien livre d'Augustin Thierry, "Histoire de la conquête de l'Angleterre par les normands", évoque, lui-aussi, le personnage de Ragnarr Lodbrog, lorsqu'il raconte la présence normande en Angleterre, antérieure à sa conquête par Guillaume le conquérant.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 29-04-2015
"Filles de scène" est un hommage aux premières comédiennes anglaises.
Cette pièce de théâtre d'une auteure britannique est présentée ici dans une version bilingue. L'on découvre d'abord, page de gauche "Playhouse creatures" qui laisse ensuite la place, page de droite, à sa traduction française "filles de scène".
Le Théâtre n'est pas exclusivement une affaire d'hommes.
April de Angelis, dans cette pièce qui lui a été commandée, en 1993, par la compagnie féministe du "Women's National Touring Theatre", en fait brillamment la démonstration.
Mêlant écriture contemporaine et citations, elle met en scène cinq femmes :
Doll Common, une femme laide et de forte corpulence, est spécialisée dans les rôles de servantes, de femmes âgées, de matrones et de ribaudes.
Nell Gwyn est réputée pour sa beauté et son esprit.
Elle deviendra la maîtresse du roi avant de quitter la scène.
Mrs Farley jouait les seconds rôles dans la troupe de roi.
Mrs Betterton est l'une des toutes premières actrices anglaises.
Elle est alors appréciée pour son talent et la beauté de sa voix qui lui permet de briller dans les opéras.
Elle est l'épouse de l'homme qui assure sur scène les grands rôles shakespeariens, l'écriture, en coulisse, des adaptations et la direction de la troupe.
Tout juste évoqué, il sera le grand absent de la pièce.
Et enfin, Rebecca Marshall qui, réputée pour sa beauté et son fort caractère, osa porter plainte, à plusieurs reprises contre des hommes qui la harcelaient sur scène.
L'époque est celle de la "Restauration anglaise".
Charles II, quelques mois après son retour en Angleterre en mai 1660, réinstallait le Théâtre à Londres où il était banni, par une circulaire du parlement, depuis 1642....
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette pièce dans ce très beau livre.
J'en remercie sincèrement les éditions des"Presses Universitaires du Mirail", ainsi, bien sûr, que toute l'équipe de la "masse critique".
Ce morceau de Théâtre "historique" est fait de sensibilité et d'humanité.
Son écriture est d'une finesse toute féminine pourtant elle ne manque ni de force, ni de portée.
L'époque est très justement rendue.
Ces femmes sont magnifiques jusqu'à dans leurs outrances.
Seul un petit manque de corps de la pièce rend sa lecture un peu difficile.
Les scènes, trop disparates, auraient mérité un lien plus fort entre elles, assurant ainsi pour le lecteur un meilleur passage entre chacune d'elle.
Mais cela ne mérite pas de se priver de cette lecture magnifique et de manquer ce rendez-vous avec cinq des plus beaux premiers personnages féminins de la scène anglaise.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
De nouvelles scènes de la vie de banlieue chère (?) à Caza avec, si cela est possible, un graphisme encore plus somptueux, des couleurs plus violentes et des histoires plus délirantes.
Il y a toujours la même population de base dans ses "hachélèmes" de banlieue, et cette fois un très monstrueux homo-détritus qui n'a rien à envier à la créature des marais de Len Wein et Bernie Wrightson, quelques voyages en d'autres temps et en d'autres espaces, intérieurs pour la plupart, et surtout des balais, beaucoup de balais, pour cogner au plafond, quand il y en a un.
(extrait de l'année 1978-1979 de la science-fiction et du fantastique)
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 29-04-2015
En manière de préface à l'ouvrage, l'auteur de "la dernière déesse", capitaine de corvette sous son vrai nom, écrivain sous celui de Claude Farrère, écrit au maréchal de France, commandant en chef, en 1919, de toutes les armées de "l'Entente".
L'officier de marine, devenu écrivain, remercie le maréchal Foch.
Le propos est solennel, grave.
Il est répétitif et martelé.
Il paraît un peu pompeux, voire un tantinet obséquieux.
Mais il est difficile aujourd’hui de se replacer dans l'émotivité de ce mois d'avril 1919.
La promesse est faite, en tout cas, d'un ouvrage fort.
Elle ne sera pas tenue.
Je me suis lancé, plein d'espoir et d'enthousiasme, dans ma lecture.
Au fil des chapitres, mon intérêt s'est distendu, s'est accroché pourtant, et a fini par se perdre dans ces lignes, ces phrases où je n'arrivais plus à retrouver ce que j'aime dans la littérature de Claude Farrère.
Jean Folgoët a mené, quarante et quelques années durant, la vie qu'il lui a plu de mener.
Il a été successivement marin, chimiste puis musicien.
En ce mois de juillet 1914, alors que l'Autriche déclare la guerre à la Serbie, Jean Folgoët soigne, sur ordre de la Faculté, une neurasthénie qui ne peut se traiter que loin de Paris.
La France n'est pas exactement prête à cette tuile qu'elle refuse de croire près de choir.
La guerre est impossible.
Mais lorsqu'elle éclate, il est ordonné au lieutenant de vaisseau de Folgoët de rallier d'urgence le port de Cherbourg où il prendra le commandement du torpilleur en réserve "624" pour essais de réarmement.
La veille de la mobilisation, il avait décidé, pour des amours de femme, de tuer, à coups de révolver, un dénommé Harel qu'il ne savait pas être son nouvel officier en second.
Hamelin, un planton cycliste qui s'embêtait au ministère, deviendra, à bord, quartier-maître de cannonage et chef de barre ...
... Avant qu'un obus autrichien, moins maladroit que les autres, ne prenne le torpilleur en enfilade et, entrant par l'étrave, sortant par l'étambot, ne jette Hamelin, Harel et de Folgoêt à terre.
Presque agonisant, Hamelin parle et confesse ...
Lorsqu'il écrit ce livre, Claude Farrère vient de quitter la marine pour se consacrer exclusivement au métier d'écrivain.
Il est déjà célèbre et reconnu.
Un de ses romans, "les civilisés", a obtenu en 1905 le prix Goncourt.
La plume de Claude Farrère est bien sûr toujours très élégante mais le ton presque badin du livre est en complet décalage avec le propos.
Les péripéties vécues par Jean Folgoët et par Guiscard Hamelin m'ont paru peu crédibles, guère captivantes et insuffisamment entretenues par le style.
Une fois n'est pas coutume, lassé, j'ai abandonné ma lecture ...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Encore des fumées d'opium ? Des histoires de petites alliées toulonnaises ?
C'est par une préface en forme d'un souriant clin d'oeil à Claude Farrère que Louis Guichard entame ce récit "Bleu Marine" des souvenirs de quelques officiers du torpilleur "la Cordelière".
En quelques pages, en quatre lettres et en autant de saisons, les présentations sont faites.
L'enseigne de vaisseau Legac, le lieutenant de vaisseau Dormeuil, le capitaine de corvette Mesquer et, commandant le bâtiment, le capitaine de vaisseau de Saint-Molfe seront, durant ces douze chapitres, nos plus proches confidents.
Ce sont, au lendemain de la grande guerre, des hommes tels que ceux que l'on a pu voir se battre dans les livres de Paul Chack.
Ils ont cessé d'être épiques.
Mais qu'ils viennent de Bretagne, de Beauce, du Ponant ou du Levant, un seul point commun les rassemble : le désir d'échapper au rythme obsédant de la vie quotidienne.
C'est par les marins seuls qu'existe ce bleu marine et Louis Guichard se propose d'étudier les reflets de cette couleur dans l'existence de ces quelques officiers.
Au point de vue littéraire, le marin est un garçon bien fait, sorte d'intermédiaire entre un berger contemplatif et un astronome penché sur ses calculs, qui sait se conduire sur l'eau mais qui, à terre, est généralement en passe de se perdre...
Son prestige est en baisse.
Car son monde se rétrécit en même temps que s'accélère la vitesse de ses croisières.
Le "pacha" toujours maître à bord après Dieu, ne l'est plus aussi qu'après ce commandant en chef à qui la T.S.F. permet d'envoyer des ordres à l'autre bout du monde.
Au lendemain de la première guerre mondiale, notre société est en pleine mutation et la "Marine", dont les ponts ne sont plus en bois, dont les crédits ne sont plus aussi généreux, semble en plein marasme....
Paru en 1927, rehaussé de quarante images dessinées par Pierre Le Conte, cet ouvrage est d'une haute tenue littéraire.
Louis Guichard est aussi l'auteur du formidable "Au large", paru en 1919.
Peut-être n'aimez-vous pas la mer ?
Dans ce cas, vous pourrez débarquer au premier soupir d'ennui, fermer ce livre et le laisser aux marins, à ceux qui s'apprêtent à le devenir ou à ceux qui regrettent de ne pas l'avoir été.
Sinon, lisez-le plus avant car la plume de son auteur est fine et élégante.
Elle n'est pas, non plus, dénuée d'humour.
Les officiers de marine n'ont plus grand avenir dans la littérature et Louis Guichard nous prévient que, chassés des romans, ils préparent leur revanche et se mettent tous à en écrire !
Puissent-ils, comme lui, raconter aussi bien la pluie et le beau temps, le quart et la vie à la mer...

Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 28-04-2015
Paru en 1924, ce grand roman maritime, signé Maurice Larrouy, n'est pas une histoire de guerre. C'est d'abord un récit prenant, un drame humain et touchant.
C'est ensuite une belle galerie de portraits :
- Brezennec le géant breton chargé des tubes-lance-torpilles, Yorritz le jeune "pacha", Marie-Luce la belle effrontée, le vice-amiral préfet maritime Saint-Mesmin, Courguin le maître d'équipage, l'ambitieux "frégaton" Durbois surnommé "le choléra" et, bien sûr Pimaï le révolté...
Au lendemain de la première guerre mondiale, une flottille de seize torpilleurs forme, sous les ordres d'un aviso commandé par le capitaine de frégate Durbois, la défense mobile du port de Dunkerque.
Ce matin-là, du "512" au "528", tous les équipages sont prêts à appareiller vers Cherbourg pour y participer à la coupe des tirs d'honneur.
Un largage de jour, un largage de nuit, chaque torpille marque un nombre de points sanctionnant la précision de son tir et sa manière de frapper.
La cible, évoluant dans la grande rade de Cherbourg, est le "Foudroyant", un vieux garde-côte déclassé.
A bord du "523", le matelot tribordais -17-, manquant, vient d'être remplacé.
Le nouveau, Marius Blanqui Gracchus Pimaï, est un "moko" du Vaucluse.
Il totalise déjà 315 jours de prison pour 192 jours de service.
Sur sa poitrine blême, une inscription tatouée, "A bas la patrie", ne laisse aucun doute sur son état d'esprit.
Sur les autres navires, il a refusé de se plier aux exercices fratricides.
En moins de 24 heures, l’irruption du révolté sur le pont du torpilleur "523", commandé par le jeune lieutenant de vaisseau Yorritz dit "le trapu", va détraquer la mécanique huilée du service à bord ....
Maurice Larrouy nous offre un roman moderne et captivant dont on ne sort que difficilement avant d'en avoir refermé la dernière page.
C'est un récit de genre, criant de vérité, écrit dans un vocabulaire authentique dont chaque mot résonne juste à l'oreille du marin.
Mais c'est surtout une belle histoire pour tous, qui vous fera doubler la pointe de Barfleur et vous mènera à l'abri de la grande rade de Cherbourg ...
Le style de l'écriture est efficace mais agréable.
L'action est tendue. Elle ne laisse aucun répit au lecteur.
"Le révolté" est un roman bien écrit.
Ne semblant que très peu avoir vieilli, il se lit, encore aujourd'hui, avec beaucoup de plaisir ...


Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Jo Gaillard, increvable bourlingueur dont les colères sont aussi "ravageantes" qu'un ouragan tropical, entraîne cargo et équipage dans des aventures au goût de sel et d'embruns.
Jo Gaillard est capitaine au long-cours.
Après la mort de son père, il a hérité du cargo "Andromaque" qu'il s'est refusé à vendre lors de la dissolution de "Transports Inter-Continentaux", la petite compagnie qu'avait dirigé le vieil Anselme Gaillard.
Jo est alors devenu son propre armateur.
Le cargo "Andromaque" est un "motor ship"de 1150 tonnes destiné au tramping*.
D'une longueur de 58 mètres, il peut transporter environ 1000 tonnes de marchandises et prendre la mer durant quelques 25 jours sans être ravitaillé.
Il peut filer jusqu' à une vitesse maximum de 14 noeuds mais sa vitesse de croisière ne dépasse pas habituellement 10 ou 12 noeuds.
Son port d'attache est Rouen.
Jo Gaillard est le commandant de l'équipage qui comprend 13 hommes dont le capitaine en second Esteban Moralès, l'officier mécanicien Fernand Drumond et Tchai Tsen, le cuisinier.
"Cargaison truquée" est le premier volume d'une série de neuf, parus à la fin des années 60, dans la collection "Pocket-Marabout".
Une série télé particulièrement réussie, s'inspirant librement des aventures du héros de Jean-Paul Vivier, vient redonner, au milieu des années 70, un deuxième souffle à celui-ci.
Son visage sera désormais indissociable de celui de Bernard Fresson.
Parti de Hambourg, l'Andromaque, faisant route vers le Nicaragua, avait fui le mauvais temps depuis le golf de Gascogne.
Une des caisses de la cargaison s'est désarrimée dans la cale arrière, laissant apparaître des armes !
Il ne peut-être question de soupçonner le fabricant d'insecticide, industriel allemand connu dans le monde entier.
Qui a agi ? Le transporteur ? Le manutentionnaire ? L'agent en douane ?
Et pour le compte de qui ?
Un cigarillo tordu et puant fume entre ses doigts.
Ses yeux bleus lancent des éclairs.
Jo Gaillard referme lentement les énormes battoirs qui lui servent de mains....
Les aventures de Jo Gaillard sont écrites d'une manière efficace.
Le style de Jean-Paul Vivier est agréable et fluide.
Les récits sont bien construits, inventifs et prenants.
Les personnages sont attachants et crédibles.
Mais ce qui donne son cachet à cette série de véritables romans d'aventures maritimes, ce sont les descriptions dont certaines sont époustouflantes de vérité.
1.- Cargo truqué
2.- le chalutier des Lofoten
3.- la mort de l'Admiral
4.- les Roses-thé de Bornéo
5.- toutes griffes dehors
6.- la grande peur des Lofoten
7.- les messagers de l'enfer
8.- les forbans des îles australes
9.- pour sauver l'Edmonton
Dans une autre collection, directement inspirés par la série télé, deux volumes supplémentaires nous ont été offerts par Jean-Paul Duvivier, en 1974 et 1975, "nous n'irons plus à Macara" et "l'île aux souvenirs".
Le seul défaut des petits opuscules de chez Marabout est de perdre leurs pages.
Espérons qu'un éditeur inspiré entame une réédition de l'ensemble des aventures de Jo Gaillard avant que ma collection ne ressemble aux platanes de ma rue lorsque l'automne arrive ...

* le tramping, dans le cas d'un navire, veut dire que celui-ci n'exploite pas une ligne régulière.
Il va de port en port, à l'aventure, à la recherche de fret.


Avez vous apprécié ce commentaire ? 0