J'aurais dû épouser Marcel
Auteur
- Françoise Xénakis (Écrivain)
Classement en biblio - 6 lecteurs
extrait
Revenons à ma vie. Je me perds un peu, je vous l'accorde. Mais si vous trouvez quelqu'un pour la réécrire, il arrangera tout ça ; sauf que j'aimerais pas que celui qui va y mettre ses mains la rabote de trop, ma vie ! Des fois, c'est bien plat, ce qu'ils disent.
Depuis quelque temps, je prends des livres à la camionnette qui vient une fois par mois et j'en ai lu des bien ennuyeux qui me tombent des mains. En revanche, j'ai adoré un livre que je n'oublierai jamais : L'Etranger. Là, à l'instant, j'ai avalé le nom de celui qui l'a écrit. C'était terrible, si fort et si simple, ce qu'il racontait, qu'on s'y serait cru. Dommage, il a fallu que je le rende et je ne me suis jamais permis de me l'acheter pour moi.
Aujourd'hui, on est en 1988 et je n'ai pas encore osé entrer seule dans une librairie. Y en a bien une, à Romorantin, mais je n'aurais jamais le courage de pousser la porte et de demander un livre. Lequel ? Un dont vous avez parlé, j'en ai noté quelques-uns, mais j'ai jamais pu, non, c'est pas pour moi. Si j'avais eu un enfant à moi... j'aurais fait en sorte qu'il ose, lui.
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Une écriture très fraîche et pleine d'humour et de vérité sur ces femmes nommées "les veuves blanches" en Sologne pendant et après la deuxième guerre mondiale.
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Date de sortie
J'aurais dû épouser Marcel
- France : 2009-11-11 - Poche (Français)
Activité récente
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Editeurs
Résumé
Françoise Xenakis est née en 1930 en Sologne, la sombre Sologne des étangs, des brouillards et des jeteuses de sorts. Le temps venu, elle est allée fouiller dans ses éclats de souvenirs et raconte ces étranges femmes que l'on appelait dans son village les "veuves blanches ". C'étaient, pour la plupart, d'anciennes gamines de l'Assistance publique, débarquées un beau jour d'un car bringuebalant et placées dans les fermes. Les gars, eux, devenaient charretiers, les filles vachères, et, aussi perdus les uns que les autres, ils se mettaient le plus souvent à la colle". En 1914, les garçons furent mobilisés et il n'en revint pratiquement pas. On ne les déclara même pas morts au champ d'honneur, mais disparus. Que faire de ces jeunes femmes seules au village? On les logea dans un minuscule lotissement bâti pour l'occasion et la République leur octroya une modeste pension. En échange de quoi, une loi non dite exigeait d'elles une chasteté absolue, l'entretien de l'église et des tombes à l'abandon. Ces vieilles filles ne cessèrent de fantasmer sur le retour de leur homme. On retrouve dans ces histoires la truculence, la drôlerie, le culot de Françoise Xenakis, et son immense tendresse pour les perdants.
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