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J'ai voulu fuir la RDA



Description ajoutée par Lilinie 2011-09-25T22:32:45+02:00

Résumé

En 1977, Eva-Maria Neumann, une jeune violoniste de la RDA, tente de passer à l'Ouest dans le coffre d'une voiture, avec son mari et leur fille de trois ans. Mais quelqu'un les a trahis, ils sont arrêtés à la frontière. Après plusieurs mois de préventive à Leipzig, dans le " dépôt " de la Stasi, Eva-Maria et Rudolf sont condamnés respectivement à trois ans et trois ans et demi de prison. Eva-Maria est incarcérée dans la prison pour femmes la plus dure de la RDA. Les conditions de détention y sont dégradantes et la séparation d'avec sa famille d'autant plus douloureuse. Le couple sera finalement " racheté " par la RFA et s'installera à l'Ouest, où leur fille les rejoindra. Mais les événements passés ont laissé des traces profondes. Ce n'est que trente ans après sa libération que Eva-Maria a pu écrire ce livre, le témoignage bouleversant d'une évasion ratée et de ses conséquences. Un chapitre sombre de l'histoire interallemande.

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Classement en biblio - 4 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Lilinie 2011-09-25T22:33:20+02:00

Arrestation à la frontière

IL EST 20 HEURES. Une voiture roule lentement vers nous dans l'obscurité, tous phares allumés : la Mercedes bleue ! Immatriculation : B-ML 363. Une heure de retard… Mon cœur bat la chamade. Moi qui croyais que c'était encore une fois tombé à l'eau ! La décision aurait-elle enfin été prise, aujourd'hui, le 19 février 1977 ?

Je ne reverrai donc plus notre appartement de la Landsberger Strasse, je n'entendrai plus les grincements du tramway, qui m'ont si souvent dérangée et dont je suis déjà nostalgique.

Cela fait déjà un certain temps que nous attendons ici, à Wiederitzsch, au nord de Leipzig, bien avant l'heure convenue.

Dans mes bras, Constanze, notre fille de presque quatre ans, pèse de plus en plus lourd au fil des minutes. Il fait nuit, pour elle c'est l'heure de dormir. Tout à l'heure je suis retournée avec elle dans le magasin de papiers peints, de l'autre côté de la rue ; nous y avons cherché des modèles pour une chambre d'enfant, une chambre à coucher et un salon. Quand elle en a eu assez, Rudolf et moi avons joué avec elle aux devinettes et lui avons raconté des histoires pour l'endormir. Maintenant, fatiguée, elle s'appuie contre mon épaule en suçotant son doudou.

Les portes de la Mercedes s'ouvrent d'un coup. Au volant, un homme, dans les vingt-cinq ans, en jean et courte veste claire ; à côté de lui, une jolie femme aux cheveux noirs, vêtue d'un long manteau noir cintré, qui peut avoir deux ou trois ans de moins que lui. Elle nous explique nerveusement sa présence par le fait qu'un jeune couple d'amoureux attire probablement moins l'attention.

— Allez, montez, nous ne sommes pas en avance. Je me suis trompé de route, dit l'homme d'une voix qui s'éraille.

Nous hésitons… nous attendons le mot de passe. Le passeur doit dire : « Je suis Otto », et nous devons répondre : « Hassan me l'a dit. » Mais le type ne semble pas vouloir en dire plus. Énervé, Rudolf marmonne :

— Hassan m'a dit que tu es Otto.

— Pas de temps à perdre, allez montez !

Constanze grimpe en premier dans la Mercedes. Sans crainte, presque heureuse de cette aventure, elle s'installe sur la banquette arrière et balance ses pieds en nous attendant. Avant de monter, nous casons vite les quelques affaires que nous pouvions emporter : un sac avec nos diplômes et nos documents, ainsi que mon violon. Puis nous démarrons.

Avant que nous ayons le temps de dire quoi que ce soit, l'homme, dont j'apprendrai plus tard qu'il s'appelle Manfred Kowalski, dépasse à toute vitesse la bretelle d'autoroute que nous devions prendre. Quand nous lui faisons remarquer son erreur, il pousse des jurons. Il faut faire demi-tour. Il attrape enfin le bon embranchement, mais s'arrête avant de rejoindre l'autoroute.

— Allez, descendez ! nous dit-il.

Je le regarde, effrayée. En plein milieu de la voie d'accès à l'autoroute ? Et ça se prétend professionnel ? ! J'ai du mal à comprendre.

— Plus vite, magnez-vous un peu !

Nous faisons de notre mieux, mais ce n'est pas facile de se dépêcher avec un enfant à moitié endormi. Dans la nuit noire, j'aperçois une voiture qui s'arrête derrière nous. J'ai une montée d'adrénaline. La Stasi1 ! Ça y est ! Ils vont nous arrêter !

— Cette voiture est avec nous, nous rassure Kowalski. Pas de souci. Pressez-vous, chaque minute compte !

Une autre voiture ? Pourquoi ça ? À deux voitures, nous allons nous faire encore plus remarquer. Ce procédé me semble étrange. Plus tard, lors des interrogatoires, j'apprendrai que ce véhicule devait servir de diversion.

Rudolf grimpe en premier dans le coffre. Il se colle contre la paroi du fond, la tête du côté conducteur, les jambes repliées, les pieds coincés derrière la roue de secours. Il remet prudemment ses lunettes en place. Avant de prendre Constanze, il étend une partie de son manteau bleu foncé sur le plancher du coffre. Il serre la petite fort contre lui. Elle est confiante, elle s'allonge dans le coffre puant l'huile de moteur comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Jusqu'à présent, elle n'a jamais rien connu de mauvais dans sa vie.

Kowalski m'aide. J'ai tellement peur de faire mal à Constanze que je me montre maladroite. Les mains du passeur sont moites et il tremble de tout son corps. A-t-il peur lui aussi ? Lui, l'expert en ce domaine.

Il ne reste pratiquement plus un seul centimètre qui ne soit occupé par nous trois ou la roue de secours. Je dois me plier littéralement en deux. Mon violon n'entre plus dans le coffre, il faut le laisser sur la banquette arrière. La jeune femme y a posé notre sac et un sachet de pommes par-dessus. Que se passera-t-il si les gardes-frontière remarquent tout de même le violon ? Nous aurions dû en parler avec le passeur, mais tout est allé si vite.

— Aurons-nous assez d'air pour respirer ? s'inquiète Rudolf.

— Il y a un tuyau et des petits trous dans le coffre, vous n'étoufferez pas, dit l'homme dont dépend notre avenir avant de refermer la porte dans un claquement sonore.

Constanze sursaute légèrement, se colle contre moi et s'endort peu après. Je sens sa respiration tranquille dans mon cou. Avant de monter en voiture, nous lui avons donné un léger somnifère que nous a procuré une pédiatre. Il produit son effet. Rudolf et moi nous n'arrêtons pas de lui tâter le pouls : il bat normalement.

La panique me gagne. J'ai du mal à supporter l'exiguïté et l'obscurité. Mon cœur s'affole, j'ai soudain l'impression de manquer d'air, mais il faut que je me maîtrise. Notre voyage va encore durer des heures, pas question de le compromettre.

Qu'avait dit Kowalski ? Je tente de me calmer avec des idées pratiques. Il compte d'abord rouler en direction de la Thuringe, vers l'échangeur d'Hermsdorf. À partir de là, le trajet de transit passe par le poste-frontière de Hirschberg pour mener ensuite à Hof… en République fédérale allemande, notre but. Je dois chasser les sombres pressentiments qui troublent ma confiance. En tant que bagage vivant dans un coffre, ce n'est pas facile…

Je ne peux m'empêcher de penser que quelque chose cloche. Le passeur conduit comme s'il venait de faire la tournée des bistrots, je crains plus d'une fois que la voiture ne se renverse. Que se passe-t-il ? S'est-il encore trompé de route, fait-il demi-tour sur l'autoroute ? Et la voiture qui nous suit, a-t-elle aussi fait demi-tour ? Ça doit bien se remarquer, deux voitures de l'Ouest en train de cabrioler comme ça ! Serions-nous déjà pris en chasse ?

Mes pensées se bousculent, je tremble de peur et de froid. Rudolf prend ma main, je me calme ; Kowalski a repris maintenant une conduite moins chaotique. J'entends de la musique et de temps à autre des mots que je ne comprends pas, malgré tous mes efforts. C'est insupportable de se trouver ainsi livrée à de parfaits inconnus. J'essaie de me concentrer. Qu'avions-nous convenu ? Une fois à la frontière, la radio s'éteindra. Nous saurons ainsi que nous ne devons plus du tout bouger. J'écoute toujours la respiration de Constanze : elle est profonde et régulière, tout comme son pouls. Pourvu qu'elle ne se réveille pas pendant le contrôle des papiers et qu'elle ne se mette pas à tousser ou pleurer ! Aucun son ne doit sortir du coffre quand les gardes-frontière s'intéresseront à nos passeurs.

Nous roulons toujours. Ce voyage semble durer une éternité. Cela doit faire deux ou trois heures maintenant que nous sommes sur la route. Rudolf porte une montre à cadran lumineux, mais je n'ose pas lui demander l'heure par peur de réveiller la petite.

Je n'arrête pas de penser à ma tante que nous sommes allés voir hier. Ses derniers mots ont été : « Revenez bientôt ! Vous reviendrez bientôt, n'est-ce pas ? » Elle a dit ça d'une façon si anxieuse que j'en ai eu froid dans le dos.

Nous n'avions confié à personne que nous n'avions qu'un but en tête depuis longtemps : une « fuite de la République », selon le terme consacré dans notre pays socialiste, la République démocratique allemande. Les complices d'une évasion courent un grand danger, étant donné que le seul fait d'être au courant de la préparation d'une telle « attitude criminelle » est punissable. À moins de dénoncer ceux qui…

Soudain c'est le calme, je n'entends plus de musique, la voiture ralentit. La frontière ! Après un court arrêt, la Mercedes repart, puis stoppe de nouveau. Ces minutes interminables me coupent presque le souffle. Rudolf et moi nous nous tenons toujours les mains, je suis si tendue que je sens à peine les miennes.

Que se passe-t-il ? Pourquoi une aussi longue attente ? Enfant, j'ai souvent désiré que le temps passe à toute vitesse quand j'attendais mon anniversaire ou Noël. Mais les désirs des enfants sont parfois aussi vains que ceux des adultes.

Ou alors ? La Mercedes redémarre. Quel soulagement ! Ça y est, nous avons réussi ! Mais pourquoi ne nous sort-on pas du coffre ? Je suis de nouveau en proie à de sombres pressentiments. J'ai l'impression que le passeur s'exerce au slalom. Tout d'un coup, il pile net. On pousse quelque chose sous la voiture, des portes claquent, des pas s'éloignent. Puis c'est de nouveau le calme, un silence plutôt inquiétant. J'essaie de m'encourager : « Tu vas bientôt pouvoir sortir de ce coffre. Tu vas embrasser ton mari et ta fille, poser le pied sur le sol de la République fédérale… et Constanze grandira dans un monde où elle pourra elle-même décider de son chemin. » Mais tout au fond de moi, je sens que c'est terminé, que tout est fini.

La petite se réveille. Pourvu qu'elle ne se mette pas à babiller comme elle aime le faire quand elle sort de son sommeil. Rudolf lui glisse à l'oreille que nous partons à l'Ouest chez mamie, qu'il faut seulement ne pas faire de bruit.

— Mais, papa, nous ne sommes pas encore assez vieux, répond Constanze à moitié endormie.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Magante 2013-05-24T22:33:03+02:00
Argent

Un claustrophobe ne pourrait pas lire ce genre de livre ... pourtant il le mériterai !

Vraiment bien écrit, peut-être un poil long mais il faut garder à l'esprit que c'est une histoire vraie, on peut pas avoir du suspense et tout les éléments d'un fantasy !

non .... faut le lire ! il est très prenant mine de rien !

On se doit de savoir ce qui ce passait entre propre être humain !

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Commentaire ajouté par Murielle0468 2012-07-09T23:54:07+02:00
En train de lire

Un livre important à lire pour comprendre les mensonges que nous a fait croire la RDA pendant tant d'années!

Pauvre Eva Maria, Pauvre Constanze, Pauvre Rudolf!

Sehr wichtig ist dieses Buch zu lesen, damit die Lüge von der ex-DDR zu verstehen!

Arme Eva Maria, Arme Constanze, Armer Rudolf !

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Date de sortie

J'ai voulu fuir la RDA

  • France : 2010-10-07 - Poche (Français)

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