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-« On s’est fait un serment muet avec Hortense : ne tomber amoureux de personne d’autre… jusqu’à ce qu’on soit assez grands tous les deux pour s’aimer… je veux dire pour s’aimer vraiment… »
Afficher en entierLes émotions sont une perte de temps. On n'apprend rien en pleurant. Aujourd'hui tout le monde pleure à la télé pour un oui, pour un non. C'est dégoûtant. Ca produit des générations d'assistés, de chômeurs, d'aigris. Ca fait un pays comme la France où tout le monde gémit et joue les victimes. Elle avait les victimes en horreur. Avec Gary elle pouvait parler. Elle n'avait pas besoin de faire semblant d'être une succursale de la Croix-Rouge.
Afficher en entier- C'est pour ça qu'il faut se parler. Toujours. Sinon on entasse les malentendus et on devient malentendants .On ne s'écoute plus.
Afficher en entierShirley dit toujours qu’il n’y a pas d’amour mais des détails d’amour. L’amour sans les détails, ajoute-t-elle, c’est la mer sans le sel, le bulot sans la mayonnaise, le muguet sans les clochettes. Shirley lui manquait. Elle était partie vivre à Londres avec son fils, Gary.
Afficher en entierIl voulait être musicien, poète ou philosophe. Prenait des cours de piano, de philo, de théâtre, de littérature. Regardait des vieux films en mangeant des chips écologiques, écrivait ses pensées sur des cahiers quadrillés et s’entraînait à imiter la démarche saccadée des écureuils dans Hyde Park. Il lui arrivait parfois de bondir dans le grand salon, les bras en crochets et les dents en avant.
— Gary ! T’es ridicule !
— Je suis un écureuil magnifique ! Le roi des écureuils au pelage étincelant !
Il imitait l’écureuil, récitait des tirades d’Oscar Wilde ou de Chateaubriand, des dialogues de Scarface ou des Enfants du paradis.
Afficher en entier— On réussit quoi, Hortense ?
— On avance, on ne perd pas de temps, on s’affranchit, on règne, on fait ce qu’on veut en gagnant plein d’argent. Comme Mademoiselle Chanel, je te dis. Quand j’aurai réussi, je deviendrai humaine. Ça deviendra un hobby, une occupation délicieuse.
— Ce sera trop tard. Tu seras seule, sans amis.
— C’est facile pour toi de dire ça. Tu es né avec un service de petites cuillères en or dans la bouche. Moi, il me faut ramer, ramer, ramer…
— T’as pas les mains très calleuses pour une rameuse !
— Les cals, je les ai à l’âme.
— Parce que t’as une âme ? Ravi de l’apprendre.
Afficher en entierOn tombe amoureuse et, un jour, on se relève et on n’est plus amoureuse. Quand avait commencé ce désamour ? Elle se souvenait très bien : leur promenade autour du lac, la conversation des filles qui couraient, le labrador qui s’ébrouait, Luca qui ne l’écoutait pas. Leur amour s’était effrité, ce jour-là. Le baiser de Philippe contre la barre du four avait fait le reste. Sans qu’elle s’en aperçoive, elle avait glissé d’un homme à l’autre. Avait déshabillé Luca de ses beaux atours pour en habiller Philippe. L’amour s’était évaporé. Hortense avait raison : on se détourne un instant, on saisit un détail et le zazazou disparaît. Ce n’est qu’une illusion, alors ?
Afficher en entierL'espoir est un poison violent. (113)
Afficher en entierIl est plus facile d'accuser les autres que de se remettre en cause. (31)
Afficher en entierIl n'y a que deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas avoir ce que l'on désire, l'autre est de l'obtenir...
Le désir ne reste vivace que si on lui court après. Il se nourrit de distance. (170)
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