Mariage par correspondance : Une fiancée en or

Une lecture sympathique, sans prise de tête.

"Mariage par correspondance : Une fiancée en or" comporte en fait trois courtes nouvelles :

– "Une fiancée en or"

Résumé :

Spoiler(cliquez pour révéler)Antoinette Hughes, une jeune fille de 25 ans, a perdu tout espoir de rencontrer l’amour. La plupart des jeunes femmes de son âge sont mariées depuis des années. Elle préfère tenter sa chance et se mettre en quête d’un mari plutôt que de finir vieille fille. C’est ainsi qu’elle se décide à passer une annonce pour se marier par correspondance. Un certain Tyler Miller a choisi son annonce et souhaite qu’elle le rejoigne à Colorado City dans le Colorado.

Spoiler(cliquez pour révéler)Tyler pleure encore la mort de sa fiancée un an plus tôt pour s’intéresser à une autre jeune fille. Et quand Antoinette débarque dans l’hôtel familial pour l’épouser, il tombe des nues. La force tranquille d’Antoinette et son attitude bienveillante parviendront-elles à gagner son cœur et à adoucir sa peine ?

– "La fille de l’Ouest"

Résumé :

Spoiler(cliquez pour révéler)Tillie Montero ne veut pas rester célibataire toute sa vie. En fait, elle a déjà fait un mariage d'amour... du moins le croyait-elle. Mais après quatre années de mariage, son mari a divorcé car elle n'arrivait pas à lui donner d'enfant. Tillie est revenue vivre chez ses parents. Elle s’est résignée à avoir une existence sans joie. Rares sont les hommes qui s’intéressent à une femme divorcée, qui plus est à une femme stérile. Elle reprend espoir lorsqu’une annonce de mariage par correspondance attire son attention lui faisant espérer trouver la vie de famille dont elle a toujours rêvé.

Spoiler(cliquez pour révéler)Daniel Howell est devenu père d'une façon peu orthodoxe, et s'il se débrouille plutôt bien pour élever seul sa petite fille timide dans le Nevada, il sait qu'elle a besoin de l'amour d'une mère. Lorsqu'il passe une annonce matrimoniale dans le journal, il sait qu'il faudra que sa fille accepte sa fiancée avant qu'il puisse l'épouser. Et dès qu'il pose les yeux sur Tillie, il espère qu'elle saura conquérir sa petite fille Rosette car il sent déjà qu’il tombe amoureux de cette femme…

– "Espoir au Far West"

Résumé :

Spoiler(cliquez pour révéler)Clémentine (Clem) Levella est âgée de dix-huit ans. Elle est la fille aînée d'une famille qui n'arrive plus à nourrir ses enfants. Contrainte de se sacrifier pour aider sa famille, elle accepte d'épouser un homme vivant à des milliers de kilomètres de chez elle, dans un immense ranch au Colorado. C'est l'un de ces cow-boys qui commandent une fiancée par correspondance par le biais de l'église.

Spoiler(cliquez pour révéler)George Carahill a la trentaine. Il n'avait pas vraiment l'intention de se marier, surtout avec une fille jeune et inexpérimentée issue d'une famille pauvre et éloignée. Son grand-père ne lui a pas laissé le choix : accepter le mariage ou renoncer à son héritage. George n'est pas vraiment partant, mais quand il rencontre la jeune fille, il se dit que ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée.

Spoiler(cliquez pour révéler)Deux inconnus peuvent-ils faire un mariage heureux, même lorsqu’ils n'ont pas choisi leur partenaire ?

* *

Je dois dire que j’ai été vraiment prise au dépourvu… Je m’attendais à une histoire et non à trois ! Le titre sur la couverture est trompeur. Il se rapporte à la première nouvelle "Mariage par correspondance : Une fiancée en or" et dans le résumé, il n’est nulle part fait mention des deux autres nouvelles.

Ces histoires ont pour trame commune les mariages par correspondance… Les "épouses par correspondance" étaient de jeunes femmes non mariées qui acceptaient de correspondre avec des hommes célibataires vivant dans le Far West. Si tout allait bien, cette correspondance se terminait par un mariage.

Dans ces trois histoires, ces jeunes filles/femmes laisseront tout derrière elles pour se rendre à l’autre bout du pays, dans le Far West, afin d’y retrouver leur futur époux. On y célèbrera leur mariage et la jeune épouse s’établira dans cette contrée sauvage avec son mari. L’auteur n’a pas donné de contexte historique mais vu les événements décrits, cela doit se passer dans le courant du XIXème siècle, lors de la Conquête de l’Ouest, à l’époque des pionniers.

À peine a-t-on le temps de "s’acclimater" que l’histoire se termine et que l’on passe à la suivante… Ces trois histoires auraient gagné à être plus longues. L’auteur aurait ainsi pu étoffer les personnages (sentiments, caractère, ressentis, aspirations, vécu…), donner des détails quant à leur voyage et leur vie dans l’Ouest, leur environnement, décrire le contexte historique, etc. Avec ce type de format (144 pages au total pour trois histoires), il est impossible d’approfondir les récits et de permettre aux lecteurs de s’immerger en plein cœur du Far West.

Je trouve que c’est dommage que le thème des "épouses par correspondance" n’ait pas été approfondi. Je reste sur ma faim…

J'ai découvert l'implication de l'Église dans ces "mariages par correspondance" au temps de la Conquête de l'Ouest : une jeune femme et un jeune homme étaient mis en contact par l'entremise de leur curé respectif. Ces hommes d'église endossaient en quelque sorte le rôle d' "entremetteurs" ;-) Ce sujet aurait mérité d'être creusé...

Je frémis à l'idée que ces femmes venues dans le Far West pour se marier pouvaient se retrouver sous la coupe d’un mari violent, abusif... À cette époque, les femmes mariées se retrouvaient sous la tutelle exclusive de leur époux. Dépendantes financièrement de leur mari, elles étaient soumises à leur volonté et à leurs caprices. Et si leur choix (si choix il y avait !) se portait sur la mauvaise personne, les conséquences pouvaient se révéler catastrophiques et irréversibles ! Et s’il ne lui plaisait pas ou inversement ? Et si, Dieu nous en préserve, ces femmes ne pouvaient pas avoir d’enfants ? À l’époque, le rôle de la femme était de procréer et de s’occuper des tâches domestiques.

À certains égards, l’affaire du "mariage par correspondance" n’était pas si différente de la mise en relation, formelle et informelle, de femmes et d’hommes célibataires ou veufs, ce qui était la norme depuis des générations.

Mais une "mariée par correspondance" quittait non seulement sa famille mais également sa communauté. Elle traversait un continent pour se retrouver dans un endroit qu’elle ne connaissait pas, sans parler de la façon de voyager (en diligence, en train…) et des dangers encourus : voleurs de grands chemins, attaques d’Indiens, proies faciles pour des hommes en quête de jeunes femmes innocentes (viol, enlèvement, prostitution, etc.)... Et si celui qu'elle devait épouser ne se présentait pas à l'arrêt de la diligence ou à la gare et que c'est une jolie femme seule et sans le sou ?... Ça fait froid dans le dos !

Pas de retour en arrière possible ! L’existence sur une terre hostile était rude (climat, environnement…). Psychologiquement, cela devait également être très difficile de se retrouver à des milliers de kilomètres de sa famille. Comment ne pas avoir le mal du pays ! Elle n’avait pas d’argent. Revenir en arrière n’était tout simplement pas possible.

Le sujet des "épouses par correspondance" reste d’ailleurs toujours d’actualité avec l’ "industrie des mariées par correspondance" (les sociétés internationales de courtage matrimonial en ligne (IMB)), où l’on "achète" une femme asiatique… par correspondance sur internet ! A ce sujet, j'ai trouvé un article fort édifiant sur internet. Jetez-y un oeil à l'occasion.

Lien :

https://ichi.pro/fr/vous-pouvez-toujours-acheter-une-epouse-asiatique-par-correspondance-sur-internet-154309109530592