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Les extraits ajoutés par Coriandrysse

La bombe à eau magique le percuta en pleine poitrine. Le liquide éclaboussa le sol, et il tomba à la renverse sur le bar, en envoyant valser quelques tabourets, encore plus mouillé qu’avant.

— Oh, je t’en prie ! se plaignit-il en s’essuyant le visage. Je t’ai dit que j’étais désolé !

— Tu ne connais pas la signification de ce mot, gronda-t-elle en levant les mains à nouveau. La brume forma une nouvelle sphère aqueuse.

Bon, j’en avais assez vu ! Je carrai les épaules en arrière, levai le menton et beuglai :

— Qu’est-ce que c’est que ce bordel dans mon bar ? Tous les yeux se tournèrent vers moi. Laetitia hésita. La sphère d’eau tourbillonnait entre ses mains. Aaron grimaça.

— Oh, heu…, Tori. Il est déjà quatre heures ? Je traversai la pièce en sentant ma queue de cheval bondir sur mes épaules à chaque pas.

— C’est quoi, ça ? Si vous voulez faire une bataille d’eau, faites-la dehors ! Je m’arrêtai devant Laetitia et Aaron, croisai les bras et les fusillai du regard.

— Vous vous attendez à ce que je nettoie vos conneries en plus de préparer mon poste de travail pour la soirée ? Laetitia abaissa les mains, et le liquide se dissipa en un nuage brumeux.

— Je vais enlever l’eau.

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Je soupire à mon tour, en voyant s’éloigner mes rêves torrides. Soudain, j’envie Meg. Elle a trouvé Julia juste au bon moment. J’ai beau savoir que leur situation est loin d’être facile, car elles ont toutes deux un passif assez lourd, il n’empêche que je contiens à grand-peine une bouffée de jalousie. Qui finira par mettre des paillettes dans ma vie, hein ? Est-ce qu’on peut éternellement se contenter de chaussons licornes et de robes qui tournent ? Je n’en suis pas certaine, mais il me faudra tout de même faire avec.

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— Tu es une femme puissante, Grier. Ça doit seulement fonctionner si c’est ce que tu veux. Tu n’as pas besoin de moi.

— Si c’est ce que tu crois, dis-je, on devrait peut-être en rester là et partir avant qu’on aille trop loin.

— Plus loin encore et je me noierais. Il inspira, comme s’il se préparait pour ce sort-là, mais ne bougea pas, pas même d’un poil. — L’amour est-il censé te donner l’impression que ton cœur se trouve hors de ton corps ? Une immobilité surnaturelle balaya ses membres, toutefois il écoutait.

— C’est ce que je ressens quand je suis avec toi, comme si mon cœur se tenait à côté de moi plutôt qu’à l’intérieur. Chaque coup, chaque entaille, chaque bleu me blesse aussi, comme si ça m’arrivait à moi, plutôt qu’à une personne totalement distincte. Je deviens folle à tourner en rond et à penser à Atlanta. Je dois te taper sur les nerfs, mais une partie de moi est morte avec Maud, cette nuit-là, et le reste de moi ne savait pas vraiment comment recommencer à vivre après Atramentous. Je déglutis difficilement. — Je suis sous assistance respiratoire depuis que tu es arrivé. Maintenant, on me dit qu’on va l’arrêter, mais pas quand, et je ne peux pas m’empêcher d’être obnubilée par ça.

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— As-tu rencontré mon épouse, Ella ? réplique Deimos en me désignant.

La muse ne m’accorde qu’une grimace impatiente. Je me suis peut-être loupée en aidant Melpomène tout à l’heure, mais je ne vais pas réitérer ! Je me dirige vers la porte, un large sourire aux lèvres.

— Contente de vous connaître, Euterpe. À ce soir, Époux de la Sorcière sans dons !

J’ai tout de même le temps de constater l’air désemparé de Deimos et d’entendre le problème insurmontable de la muse alors que je referme la porte.

— Le air guitar, la Terreur ! C’est une plaie dont on doit se débarrasser au plus vite ! Oh, il va adorer ce qui va suivre !

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— Ôtez-nous d’un doute, Zeus, fulmine Circé la Grande. Nous vous proposons la main de Méroé, sorcière de talents, sœur de Circé et donc mère en devenir de la future Médée, et vous… — Vous ne serez pas en reste, coupe Zeus en croisant les jambes avec sérénité. Je vous offre la main de mon petit-fils et de celui d’Héra au Trône d’or, fils d’Arès, Fléau des hommes, et d’Aphrodite, la Céleste. J’ai nommé Deimos, la Terreur. Je frissonne à nouveau. La Terreur. La Terreur ! L’incarnation de la Terreur !

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— C’est bon, l’équipe est au complet, on peut y aller ? — Ben, je sais pas, je me demandais si j’allais pas aller chercher Bloody Hell, tant qu’on y est. — Alex… — Non, ça va. C’était de l’ironie. De toute façon, mauvaise comme elle est, cette chatte serait capable de conclure une alliance avec Némésis au lieu de nous aider. Pas faux. Les chats sont sournois, tout le monde le sait.

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— Comment ça s’appelle, ton truc, là ? — Du. Yo. Ga. — Ouais, ça, j’ai compris. Mais ta pose, là ? — Ma posture. Chien tête en bas. Chien tête en bas, asana inversé, souvent réalisé lors d’une séquence, notamment durant la salutation au Soleil. Il s’agit de l’une des postures les plus connues et les plus pratiquées… Bla bla bla. Avec Moisi, on se regarde. Lui est un vrai chien, et il ne fait jamais ce genre de choses. Comme pour nous narguer, Bloody Hell saute sur le dossier du canapé et s’étire de tout son long. Non, ça va aller, merci, on préfère rester tout raides, en mauvaise santé et le poil terne, nous. D’ailleurs, je suis affalée dans un fauteuil près de la fenêtre, une tasse de café à la main. Il est onze heures du matin, je suis rentrée à l’aube et, depuis, je tourne en rond dans cette maudite maison.

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— Et le reste ? Vous avez dit que vous aviez déjà votre idée… — Je n’en révélerai pas plus pour aujourd’hui ! répondit Holmes avec un sourire en coin. Après tout, un magicien est bien moins impressionnant lorsqu’il dévoile ses secrets… Si je vous avoue tout, vous allez penser que je suis très ordinaire. Ce qui, pour une obscure raison, le déprimait affreusement.

— Oh, ça n’arrivera jamais ! répondit spontanément le médecin. Vous êtes absolument stupéfiant, vous savez !

Sherlock Holmes, pris de court, réalisa qu’il était en train de rougir. Amusé, Watson nota dans un coin de sa mémoire que son colocataire était définitivement sensible aux compliments.

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Watson tapotait sa canne, excité comme un gamin à Noël, tandis que Holmes faisait son possible pour paraître lointain et mystérieux. La matinée était sombre, le ciel chargé de nuages. Un voile de brume brune enveloppait les toits, comme un reflet de la boue qui stagnait dans les rues. Un temps parfait pour un meurtre, songea le détective en appréciant l’effet dramatique du décor. Quelques minutes passèrent en silence alors que les deux colocataires s’épiaient du coin de l’œil. Rendu étrangement nerveux par ce petit jeu, Holmes se lança sans raison dans une longue comparaison entre les Stradivarius et les Amati.

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Je vous cherchais, monsieur, dit ensuite Edan à mon démon, mon maître vous demande de le rejoindre dans l’appartement d’Amy. Sytry soupira de mécontentement.

— C’est pour quoi ?

— Une urgence. Un humain sous protection qui a disparu. — J’arrive. Monte, Val, je te rejoins après.

— Je veux venir, protestai-je. Il secoua la tête et s’apprêta à répondre, mais je ne lui en laissai pas le temps.

— Vous avez dit « comme tu voudras » !

— J’ai aussi utilisé les mots « séquestré », « contre ta volonté », « sans vêtements » et « m’offrir ton corps » au cours de cette même conversation, me rappela-t-il en souriant.

Edan détourna vivement la tête pour dissimuler son hilarité. Mais ce n’était pas très efficace à cause du léger tremblement de ses épaules.

— Je ne voudrais pas vous décevoir, mais je ne pense pas que participer à une simple réunion m’affaiblira. Vous me séquestrerez une autre fois. Il me lança un regard consternant qui semblait signifier « avec plaisir ! » et nous montâmes jusqu’à l’appartement d’Amy dans lequel je n’étais encore jamais entré.

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