Les extraits ajoutés par Ronronne
Tels furent pris qui crurent prendre : le tube accepta l'inanition comme il acceptait tout, sans l'ombre d'une désapprobation ou d'un assentiment. Manger ou ne pas manger, boire ou ne pas boire, cela lui était égal : être ou ne pas être, telle n'était pas sa question.
Afficher en entier-Votre enfant est un légume. C'est très préoccupant.
Les parents furent soulagés par ce qu'ils prirent comme une bonne nouvelle. Un légume, c'était de la vie.
-Il faut l'hospitaliser, décrétèrent les docteurs.
Les parents ignorèrent cette injonction. Ils avaient déjà deux enfants qui appartenaient à la race humaine : ils ne trouvaient pas inacceptable d'avoir, en surplus, de la progéniture végétale. Ils en étaient même presque attendris.
Ils l'appelèrent gentiment "la Plante".
Afficher en entier"Un peu de tenue, Lauren.", dit le squelette. Lauren ! Comme Lauren Bacall !
Sans bouger les lèvres, je nasille avec l'accent amerlo :
"Appelez-moi Humphrey.3
Pas de réaction. Elle me regarde comme si j'étais une grille de mots croisés. J'explique :
"Humphrey Bogart, dis-je, c'étita un acteur et sa femme, c'était Lauren Bacall. Ils faisaient du cinéma.
-Connais pas.
-C'est des images qui bougent sur un écran et, depuis une cinquantaine d'année, ça parle."
Afficher en entier-Deux, a-t-il repris comme s'il n'avait rien entendu, c'est une sortie normale. Pas de concert sur les toits de Los Angeles, pas une de ces raves ou je ne sais quoi à San Diego.
Ca m'a fait bondir de ma chaise.
-Tu crois que je vais à des raves ? ai-je protesté, incrédule. Est-ce que j'ai l'air d'une de ces ravers totalement foncedés ?
-Chérie, je n'en ai aucune idée, a répliqué mon père.
-Ca veut dire quoi, "foncedé" ? a demandé ma mère.
Whoups. Grosse erreur tactique. Ne jamais montrer à ses parents qu'on en sait plus qu'eux sur la drogue.
Afficher en entierCa devenait grave.
Entre la cinquième et la sixième heure, j'ai entendu un sifflement derrière moi et j'ai vu James près du muret qui sépare le bureau du couloir. Je sais qu'il faut toujours la jouer cool et tout, mais je me suis illuminée en le voyant. Pas pu m'en empêcher. Mais c'est pas grave, parce qu'il en a fait autant.
Les deux débiles.
Afficher en entier(Narrateur : Renée)
Quelle autre raison pourrais-je avoir d'écrire ceci, ce dérisoire journal d'une concierge vieillissante, si l'écriture ne tenait pas elle-même de l'art du fauchage ? Lorsque les lignes deviennent leurs propres démiurges, lorsque j'assiste, tel un miraculeux insu à la naissance sur le papier de phrases qui échappent à ma volonté et, s'inscrivant malgré moi sur la feuille, m'apprenant ce que je ne savais ni ne croyais vouloir, je jouis de cet accouchement sans douleur, de cette évidence non concertée, de suivre sans labeur ni certitude, avec le bonheur des étonnements sincères, une plume qui me guide et me porte."
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"-Ne te rend pas responsable de ce qui est arrivé ! Nous nous trouvons continuellement devant des choix dans la vie : elle a fait celui de braver l'inconnu pour nous suivre, et c'est ainsi ; tu as fait celui de ne pas la renvoyer et, crois-moi, ce fut pour elle la plus belle preuve d'amour car, en l'acceptant, tu lui signifiais qu'elle est ta famille . La consolation n'a pas toujours besoin de mots, elle se contente souvent d'une présence, et la tienne est un mur solide, un rempart qui la garde pour l'heure du vide absolu... Rappelle toi ceci : les anges ne sont pas au paradis mais sur la terre. Ce sont nos amis, ceux qui nous soutiennent lorsque le destin brise nos ailes et que nous ne sommes plus capables de voler."
Afficher en entierSous le porche, Tillouet revient à la charge avec une ardeur redoublée, mais, malgré sa corpulence, évite de s'exposer à des mauvais coups :
_ La police sera là d'une minute à l'autre !
En reculant prudemment, le gros balafré apostrophe les deux frangins isolés aux avant-postes :
_ Allez, on se casse !
Ces derniers ne se le font pas répéter, et fendent la foule pour le rejoindre.
Afficher en entierLa fillette était toujours là, un sourire moqueur aux lèvres. Just, lentement, se dirigea vers elle, ne la quittant pas des yeux. Le passé défilait, l'univers se recréait à coups de bras glissant sur l'onde, ce passé mourait, le feu purifiait le monde... Just sortit de l'eau en un dernier coup de reins et reedevint une promesse d'homme.
<<Bonsoir.>>
C'est elle, pensa Just, c'est la fille Lucas.
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