Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
723 121
Membres
1 047 961

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Les commentaires de Telesia

Commentaire ajouté par Telesia 2020-05-03T14:52:48+02:00
Lu aussi

​Sanji Divas se lance dans l’écriture par nécessité. Troublée par une vie privée éprouvante, elle écrit My way comme une thérapie « face aux traumatismes de l’enfance et aux failles du présent ». Reflet de ses propres tourments, le roman de Sanji Divas entre dans les codes de la littérature contemporaine. Récit de voyage, mais aussi récit de vie quoique sur une période condensée, My way est de ces écrits qui, contre toute attente, décrivent leur auteur avec une transparence limpide. Aussi et sans grande surprise y trouve-t-on autant de réflexions personnelles que d’opinions partiales. Lucie, 40 ans, lancée dans un tour du monde sans retour, serait-elle donc la projection de sa créatrice sur le papier d’un texte aux promesses appuyées ?

​ C’est une histoire pleine de vie, à l’inverse de l’état d’esprit de Lucie, sans emploi ni famille. En plein dans « la remise en question de la quarantaine », la quadragénaire a cette « sensation de ne jamais être à sa place ». Aux prises d’un mal-être presque maladif, aux portes d’un gouffre sans fond creusé suite à une amnésie traumatique, Lucie exprime doucement sa narration au fil de pensées négatives. Ses descriptions sonnent alors comme un coup de massue. Une façon d’introduire une introspection profonde et engagée, tandis que certains propos se veulent propices au développement personnel. Forte de ses champs lexicaux péjoratifs, l’auteure laisse espérer en vain une évolution psychologique progressive par le biais d’une vision de plus en plus optimiste de son environnement par son protagoniste central. Au lieu de quoi s’établit brutalement un changement de registre total, alors que Lucie s’émerveille presque par enchantement dès ses premiers pas de voyageuse.

Article complet : https://gourmandiseslitteraires.weebly.com/chroniques-litteacuteraires/my-way

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Telesia 2019-12-09T17:15:30+01:00
Bronze

​Auto-édité en 2018, Desireless est l’œuvre de Frédérique Chamayou, auteure de La Forêt d’encre ou encore des Haïkus des couleurs. Son dernier roman, de l’ordre de la science-fiction, souligne de nombreuses curiosités sociétales. A l’annonce de sa propre extinction, l’Homme révèle la nature fondamentale de son instinct de survie. Entre la joie de vivre et le fatalisme, chacun mène un combat acharné dans l’espoir de conserver l’illusion d’un avenir glorieux. Le récit de la Nuit Zéro est de ceux dont les tenants et aboutissants sont au-delà de la simple intrigue, au-delà de son originalité première. Fort de sa maîtrise des registres, c’est d’une plume simple et efficace que Frédérique Chamayou révèle aux lecteurs un ouvrage saisissant.

​Toulouse, 2033. La Nuit Zéro survient telle une bombe à retardement. « L’homme peut vivre sans vie sexuelle, mais ne peut pas s’en passer ». Un par un, les êtres humains voient leur désir charnel mourir au creux d’eux-mêmes, laissant un vide béant souligner l’horrible vérité : l’Homme est devenu stérile. L’humanité entière cherche désormais les raisons de ce retournement de situation, tandis que les conséquences se multiplient.

L’unification des pays à l’international est instantanée. La recherche scientifique tente de palier à ce qu’ils pensent être un virus inconnu, à la recherche désespérée d’un vaccin. La seule accroche d’une espèce sans lendemain dont l’espoir s’éteint petit à petit, jusqu’à se laisser mourir.

Bien plus qu’une catastrophe mondiale, la Nuit Zéro soulève de nombreuses questions sociétales alors que l’humanité se retrouve aussi piégée que des rats de laboratoires. Tandis que les suicides augmentent de manière exponentielle, « les cas d’enlèvement d’enfants se multiplient ». Aussi l’avancée scientifique, bien qu’elle se veuille rassurante, ne suffit-elle pas à canaliser les populations. Les classes sociales les moins renseignées se voient plus enclins à interpréter les événements à un niveau restreint rejetant la faute sur de nombreux innocents pourtant aussi atteints qu’eux. Une façon de dédommager leur conscience et de transformer leur tristesse et désespoir en colère.

C’est une « libération des instincts » que l’on observe. Le fameux « tout est permis » puis tout est perdu.

Desireless, c’est une maîtrise des registres en toute simplicité. Frédérique Chamayou fait preuve d’une concision parfaite, poussée par une vulgarisation scientifique concrète, sans erreurs de rigueur, compréhensible par tous.

Divisé en trois axes de narration, le lecteur suit les péripéties de trois astronautes épargnés par la Nuit Zéro, mises en parallèle avec les coulisses d’un acte criminel sans précédent et les communiqués d’IPS TV, diffuseurs d’une actualité étalée sur près de 20 ans.

Une intrigue originale qui n’a de cesse de sous-entendre de nombreuses hypothèses et fausses pistes. Le récit de Frédérique Chamayou est complet, accessible à tous, agréable et plein de vérité. Un ouvrage à recommander.

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Telesia 2019-12-02T15:30:10+01:00
Lu aussi

Auteure de romances sans conteste très émouvantes, Ninon Amey laisse à nouveau courir sa douce plume sur le papier et publie en 2019 Tout me ramène à toi. Différent de ses œuvres précédentes, son dernier roman est fidèle au genre et narre l’amour de jeunesse de deux êtres séparés par leurs craintes respectives. Marqués à jamais par les regrets d’un soir dont les événements tragiques auront bouleversé leur existence, Elsa et Lucas sont loin de se douter que la meilleure thérapie consiste à affronter leur passé commun, aussi douloureux soit-il.

Depuis des années, l’un et l’autre, tourmentés par un passé trop douloureux, tentent d’oublier un drame d’enfance qu’ils gèrent de manières totalement opposées.

D’un côté Elsa, 33 ans, mère de deux adorable jeunes filles. Employée dans une société de montres de luxe Suisse, la frontalière se montre comme imperturbable, froide et distante. Une carapace d’un solide à braver de nombreuses tempêtes que ses collègues ont du mal à percer. Pourtant, c’est bien l’empathie de cette femme endurcie que Natasha découvre à travers son propre malheur, mettant peu à peu à nu les sentiments d’une mère de famille sensible à la fragilité inavouée.

De l’autre Lucas, pompier volontaire devenu professionnel par manque de passion pour quoique ce soit d’autre. Naturellement sensible, sa crainte de la solitude et de l’abandon l’ont poussé à rester constamment occupé.

Si la belle Elsa a su refaire sa vie en se construisant un avenir loin de tout souvenir douloureux, Lucas tente d’oublier en noyant son passé dans l’adrénaline sans pouvoir se résoudre à faire une croix sur ses agissements antérieurs. L’une occulte une période de sa vie qu’elle n’aurait jamais souhaité expérimenter, l’autre s’y confronte chaque jour sans supporter qu’il ne s’agisse que du passé.

Lucas, âme en peine, fait de sa thérapie espérée la prison de son esprit tourmenté. Ce qu’il avait alors cru inébranlable se présente chaque jour comme un nouveau coup de fouet. Incapable de laisser les souvenirs s’atténuer au gré du temps, il s’évertue à faire vivre à nouveau un passé pourtant révolu.

L’amour de jeunesse des deux protagonistes sonne alors comme une histoire sans fin, sans conclusion… laissé en suspend dans l’univers comme un arrière-goût de regret. Puisque qu’oublier sans accepter n’est pas tirer un trait, aussi loin puissent-ils se situer l’un de l’autre, tout semble vouloir les réunir à nouveau.

Très représentative des tempêtes sentimentales que chacun se voit vivre au moment venu, l’histoire de Lucas et Elsa se veut être comme un exemple sincère. Attirés malgré leurs efforts acharnés, leur quête se résume à confronter leur passé commun ensemble, afin d’apposer le point final à un drame dont ils ne sont nullement responsables.

Un ensemble tristement réaliste dont les tenants sont accentués par l’honnêteté des sentiments narrés par Ninon Amey, de la paranoïa amoureuse aux nombreuses barrières que l’on se fixe soi-même. Sans oublier les démons partagés d’une époque pourtant révolus. De nombreuses émotions refont surface tandis que l’aînée d’Elsa, la « voix de la sagesse », illustre la spontanéité naïve de sa mère, ainsi que la projection de ses sentiments, occultés et bloqués dans ses souvenirs comme la ligne directrice d’une existence conditionnée.

Une romance classique, légère, contemporaine. Sans spécificité particulière puisque, contrairement à La liberté de nous aimer ou L’empreinte du passé, Tout me ramène à toi fait dans la simplicité. Légère, calme et agréable, l’œuvre de Ninon Amey ne recèle d’aucune lourdeur. Elle souligne une psychologie simple mais suffisante, intégrée à un récit touchant. Loin des courbettes et des trop-en-faire usuels, l’œuvre de la romancière est à nouveau une réussite. Un succès dont la suite réside certainement dans Deux frères, novella d’une centaine de pages qu’il nous tarde de découvrir.

Afficher en entier
Pas apprécié

​Publié en Août 2019, Je veux m’envoler est un thriller psychologique surprenant. Fort d’avis positifs, la critique de son contenu – au sens large – reste pourtant très nuancée. Sur la base d’une intrigue policière rangée dans les codes du genre, Malik Grillon-Mixtur extrapole et oriente son lecteur vers un univers noir dont l’horreur dépeint une beauté macabre. Décomposée en plusieurs axes, l’œuvre met à nu des protagonistes rongés par un vécu toujours plus sombre.

​Loin d’un passé militaire aux secrets enfouis, Marcus Notre-Dame est en charge de l’affaire Beyond The Beauty. Jument prestigieuse au parcours d’excellence, sa disparition annonce l’aube d’un litige hautement politique. Tandis que les forces de l’ordre placent tous leurs espoirs en leur inspecteur, ce dernier, dont les méthodes restent très formelles, se voit néanmoins rapidement distancé par les événements.

Rattrapé par une vie antérieure peu glorieuse que son personnage est loin d’illustrer, Marcus subit lorsque son présent entrer en collision avec une période révolue… mais pas moins lourde de conséquences. Alors que ces dernières ne cessent de faire pleuvoir les répercussions sur ses relations privées, l’inspecteur perd peu à peu pied tandis que sa vie professionnelle en pâtit toujours un peu plus.

Je veux m’envoler, c’est le tourbillon noir de cette affaire trop classique, loin d’annoncer l’ampleur de ce qui va suivre. Le dossier concret de la jument évolue finalement en celui d’un fou furieux adepte de mythologie nordique ; un cadre abyssal au sein duquel les concernés finissent par se noyer. Les crimes sont minutieux et orchestrés selon des schémas sacrificiels oubliés. Sous forme d’énigmes, il joue avec les forces de l’ordre et ne commet aucune erreur involontaire.

Si l’intrigue est prometteuse, la forme et le contenu contrebalance la donne. Le récit dégage sans conteste une harmonie rédactionnelle au potentiel certain. La musicalité fluidifiante de certains extraits mènent à une lecture « en glisse », agréable, reposante. En dépit de maladresses de concordance, la diversité lexicale et la syntaxe s’accordent avec les codes du thriller : la ponctuation raide et stricte mène à un ensemble haché, représentatif de la perte d’haleine recherchée.

Pourtant, l’ensemble dégage une allure grossière, aux finitions comme perturbées. La cadence rythmée de l’œuvre de Malik Grillon-Mixtur, dont la prose pourrait transporter très loin, se voit rapidement et régulièrement brisée par de trop nombreux termes décalés. La vulgarité du récit est loin de se rattacher à un vocabulaire cru, recherché et calculé. Une harmonie générale bouleversée, comme parasitée.

SI l’auteur est unique, les plumes semblent différer au gré des axes de narration. De la retranscription formelle de l’enquête d’origine au langage déplacé des scènes non pas érotiques mais pornographiques de bas étage, en passant par les descriptions chantante des scènes de crime, Je veux m’envoler sonne trop souvent faux.

Une remarque accentuée par la dissonance des axes du roman. La psychologie du thriller, pourtant bien orchestrée, se voit minimisée face à de trop nombreuses scènes charnelles impertinentes. Aussi l’intrigue principale est-elle rapidement noyée par une dimension pourtant à l’origine secondaire. Je veux m’envoler, un roman au potentiel non exploité, dont l’influence et les conclusions auront probablement été perturbées par une confusion des priorités.

Lien de l'article : https://gourmandiseslitteraires.weebly.com/chroniques-litteacuteraires/je-veux-menvoler

Afficher en entier
Lu aussi

Initialement paru en juin 2016, Le Fantôme de Waterlow est le premier volet de Sorceraid, une websérie de Léna Lucilly. Les dix épisodes de la saga se sont vus récompensés par le Prix des Auteurs Inconnus, dans la catégorie Imaginaire. A l’origine de plusieurs sagas d’ordre fantastique et fantaisiste, Léna Lucilly introduit ici Nora Fawkes, jeune femme coquette à la chevelure de flamme. Fraîchement diplômée, la blogueuse cherche à faire ses preuves. Pourtant, Sorceraid n’est pas une entreprise comme les autres.

Le quartier de Jack l’Eventreur ? Une Aranée ? Une société anonyme ?

​Dynamique, ambitieuse et souriante, Nora Fawkes ne se laisse en rien impressionner par l’annonce déconcertante qui la concerne. Et voilà qu’elle obtient le poste de commercial chez Sorceraid, entreprise de « solutions pour sorciers en perdition ». Une « collaboratrice d’enfer », des fumées assourdissantes et des bureaux verrouillés à double tour… Nora est rapidement submergée par un environnement inconnu dont elle ne sait rien, sans aucune accroche où faire sa place.

Adopter le point de vue du client est la clé.

​Au-delà de la fiction, Léna Lucilly exploite son univers et soulève de réelles problématiques. A commencer par les difficultés à intégrer le monde professionnel et de qualifier son premier emploi de réussite ; en passant par la recherche de poste et l’assimilation des valeurs du secteur. Aussi la nouvelle recrue de Sorceraid est-elle contrainte d’exercer un métier dont elle ne connaît que la théorie. C’est sans parler de ce monde où la magie forme en réalité un marché tangible et florissant.

Pas de sens moral dans les affaires.

​Une intégration difficile pour Nora tandis qu’elle se heurte à une culture d’entreprise particulièrement rigide. Loin au-dessus des mœurs du commun des mortels, Sorceraid lui impose un travail régulier et acharné, sans quoi se fondre dans le décor relève de l’impossible. Un objectif toutefois bien vite oublié considérant les événements auxquels Nora est confrontée, puisque sa curiosité débordante la mêle inexorablement à une enquête des plus insolites. La sensibilité exacerbée de la jeune femme et sa perspicacité seront-elles suffisantes pour qu’elle s’en sorte indemne ? Mais surtout, quelle est donc cette magie dont tous parlent derrière son dos ?

Loin de chercher compliqué, Le Fantôme de Waterlow offre une lecture simple et intrigante, teintée d’un humour rafraîchissant. Un récit unique dont les tenants sauront plaire à tous les âges !

Afficher en entier
Lu aussi

Lucille Cottin, Messine d’origine, est de ces auteurs à la plume légère et diversifiée. Sans pour autant s’éparpiller sur de trop nombreux genres littéraires, elle couvre un large panel de styles de par ses nouvelles et novellas, qu’elle signe d’une narration tout à fait particulière. En 2015, Lucille marquait les esprits avec Freddy Stratton et Le Sourire. D’abord publiée chez L’Arlésienne, ce sont les Editions Aquilon qui prennent en charge son tout dernier récit : Les Carnets de Bord du Capitaine Hugo Lebracq. Disponible en vente depuis le 2 Octobre, l’œuvre s’immisce dans les pensées rocambolesques d’un voyageur tanné par l’existence. Un ouvrage poétique dont les tenants rivalisent avec la prose classique. Une philosophie contemporaine comme on n’en fait plus, où le temps et l’espaces deviennent des notions futiles.

Hugo Lebracq, Capitaine d’un navire qui n’est plus. Un homme forgé par un vécu plus ou moins éprouvant. L’esprit léger et l’imagination forte, le Capitaine parcourt le monde jusqu’à s’en oublier pour totalement s’ouvrir à son environnement. Il écrit et rédige ses expériences, si bien qu’au travers de ses carnets de voyages se transmet le sentiment qu’il n’est plus que le reflet de son existence, le réceptacle d’un nombre incalculable de souvenirs et de connaissances.

« Les miroirs me renvoient mon reflet en plein visage. Je me baisse et parviens à l’éviter. »

L’image qu’il renvoie ne compte plus ; elle est loin de représenter sa personne. Tout est à l’intérieur, tout est à l’extérieur. Hugo Lebracq sait ce qu’il vaut. Il se décrit comme un auteur libre de pensée un peu extravagant, couchant telles quelles sur le papier ses innombrables observations. A sa façon de plonger au cœur des êtres qu’il rencontre s’ajoute son ambition de marquer les esprits de sa philosophie. Il fait de ses écrits une autre perception du monde qui les entoure tous.

« Mine de rien, la réalité, quelle chianterie ! »

Hugo Lebracq est un solitaire. Le « vilain petit canard » hors conventions sociales. Il remet en question les mœurs à l’issue d’une prise de recul volontaire. Il pense par lui-même, et crée malgré lui de nouvelles valeurs pour la société. Une façon de poser son empreinte quelque part, au sein de l’univers.

« Nous sommes maîtres de nos destinées toutes tracées, parce que chaque jour décide de la boucle répétitivement morne du lendemain »

Lucille Cottin aborde la question de l’existence de manière très explicite. Au-delà de la réflexion divergente de son protagoniste principal, elle instaure un scénario singulier pour lequel le temps et l’espace n’ont plus aucune influence sur la réalité de son univers. Aussi les lignes de la vie ne figent-elles rien. Ce qui est accompli de notre vivant mène à des répercussions post-mortem sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. La réussite ou l’oubli ; les scandales ou les révolutions.

L’expression poétique du récit lui donne un aspect onirique. L’incohérence des premières lignes souligne l’importance des messages cachés tout au long de l’œuvre. Comme le laisse entendre la première de couverture, Les Carnets de Bord du Capitaine Hugo Lebracq instaure un rythme de balade, et une atmosphère paisible, sereine. Une sorte de rêve éveillé, une prise de recul sur l’existence si bien qu’il ne s’agit plus de subir, mais de ressentir.

C’est au gré de nombreuses comparaisons et métaphores que Lucille Cottin crée une douce mélodie littéraire, une « alchimie verbale » soulignée de jeux de mots légers er rythmés. Un roman intéressant qui a tout l’air d’un récit de pensées, dont la cadence n’est pas sans rappeler l’œuvre de William Faulkner : Le bruit et la fureur. Tout est très flou, mais c’est au fil des pages que l’ensemble s’éclaircit. Une réussite pour l’auteur, qui n’a de cesse de surprendre ses lecteurs. De quoi remettre en question les croyances fondamentales sur la vie et la mort, sur l’avant et l’après.

"Tu crèves d’être libre mais tu ne l’es pas. Toujours, il te faut t’enfermer dans une espèce de confort bourgeois bien propret. C’est pour cela que tu stagnes, là-bas : tu t’enfermes dans des cages et refuses d’en sortir s’il n’y en a pas une autre au bout de ton chemin."

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Telesia 2019-08-10T00:17:25+02:00
Lu aussi

Auteur de romances historiques, N.R. Davoust n’a de cesse de partager ses récits dans l’espoir répandu de pouvoir, un jour, être éditée. De son écriture jeune est né un scénario simple, des plus classiques. Un roman témoignant d’un véritable travail d’écriture cela dit, au vocabulaire soigné, soucieux de toucher des lecteurs avides d’émotions.

​D’un côté, Cassie, terre à terre et caractérielle. De l’autre, un mystérieux inconnu aux innombrables blessures. Saccagé, affaibli, Cassie semble pourtant se méfier de ce qu’il pourrait cacher. D’une curiosité féminine bien aiguisée, elle se préserve des informations douteuses capables de compromettre sa paisible existence au ranch.

1858, Colorado. C’est là que Cassie met en exergue ses principes et se raccroche à l’unique pensée susceptible de l’aider à tenir tête : des souvenirs limés par le temps. « Reposez-vous, vous en avez besoin. » Au sein d’une propriété dont la valeur sentimentale en étend le potentiel, la jeune femme et l’inconnu évoluent communément dans un univers local et authentique, aux allures de western. Deux caractères ardents et indépendants à la source d’une tension survenue brutalement, instinctivement. Désireuse de protéger au plus profond d’elle-même la petite fille qui n’a jamais eu le temps de grandir, Cassie lutte contre cette pulsion incompréhensible et pourtant instantanée que lui évoque son nouveau protégé.

Une romance acerbe, survenue de nulle part et dont l’aspect historique l’éloigne plus ou moins des clichés du genre. Une aventure où deux êtres cherchent à fuir un passé douloureux, auxquels ils n’ont de cesse de se confronter au prix de sacrifices lourds de responsabilités.

L'oeuvre de N.R. Davoust se lit sans accroc, simplement. Fluide et sans dimension complexe, il s'agit d'un récit étonnamment léger, à découvrir à tout âge par tout amateur de lecture romantique.

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Telesia 2019-07-21T15:43:27+02:00
Lu aussi

ROMANCE CONTEMPORAINE : LE ROMAN EPISTOLAIRE DE NINON AMEY

Auteure de L’empreinte du passé et Dis-moi pourquoi, Ninon Amey poursuit inlassablement son parcours sur la voie de l’autoédition avec un nouvel ouvrage : La liberté de nous aimer. Poussée par sa plume légère et son imagination rêveuse, l’auteure joue à nouveau l’originalité et livre un récit épistolaire moderne. Loin des très célèbres Lettres persanes de Montesquieu, certaines idées reviennent néanmoins, une sorte de renaissance d’un genre désormais très discret. L’histoire, Ninon Amey la veut atypique. Hors du commun. Touchante. C’est ainsi que David, incarcéré, reçoit le 11 Janvier 2017 sa première lettre provenant d’Abigaïl, dont il n’a au préalable jamais entendu parler. Une œuvre remarquable, où l’acceptation de soi est la clé d’une liberté tant attendue.

​Ce sont deux protagonistes très différents l’un de l’autre que met en scène l’auteure romantique. Deux personnalités adultes, dont l’immaturité relationnelle se ressent dès les premières lettres. Une communication d’abord maladroite s’installe petit à petit entre les correspondants, tandis que surviennent quelques accrocs involontaires.

La liberté de nous aimer se divise en quatre parties distinctes, dont les dénominations se font si explicites qu’elles retracent intégralement le cheminement émotionnel de David et Abigaïl. Alors que chacun lutte pour échapper au joug transi d’une dépendance affective néfaste, une complicité naît entre les correspondants, et de nombreuses amitiés se nouent au fil des pages et des courriers. Le lecteur assiste à cet échange d’enveloppes particulièrement touchant, tandis que les protagonistes grandissent et prennent de l’assurance avec entrain.

​Apprendre à faire confiance et surmonter les peurs du passé, voilà l’enjeu véritable de cette correspondance contemporaine. La confession à l’inconnu inaccessible, bien qu’il s’agisse d’une opportunité anonyme et sur l’instant libératrice, ne peut que mener à une relation de confiance bien plus profonde qu’à l’origine. L’idée de s’accrocher à une image floue sans influence sur votre existence a pour avantage la mise en place d’une distance imaginaire, d’un faux semblant. Mais Abigaïl et Daniel en ont énormément sur le cœur, et plus les mois passent, plus l’un connaît l’autre, plus le lien s’épaissit.

Cela dit, chacun traîne derrière lui des démons tenaces. « Apparemment, il n’y a que moi qui ai du mal à me pardonner. » D’un côté le manque de confiance en soi de David, sa volonté profonde de purger en prison un mal dont il n’est pas tant responsable qu’il ne le pense. De l’autre, Abi, bientôt trentenaire, déplore son célibat et son incapacité à s’accepter ; sa peur de l’inconnu et de l’autre, sa solitude. Les deux amis s’enferment chacun de leur côté dans une bulle de négativité incroyablement imperméable, jusqu’à, parfois, en blesser leurs proches inconsciemment.

Ninon Amey dépeint la naissance d’une relation tumultueuse, dont les débuts douloureux aboutiront peut-être sur une fin libératrice. De l’asservissement à la liberté. De la prison au monde extérieur. Du passé au présent. Apprendre à se connaître pour savoir apprécier et comprendre l’autre. C’est tout autant de démarches et d’états d’esprit que l’auteure associe au bonheur, et à la juste appréciation de l’instant présent. Une lecture épistolaire simple, légère et baignée d’une sincérité attendrissante. Loin des clichés de la romance contemporaine et bien plus proche de l’histoire atypique, chacun est libre de s’associer à l’un des protagonistes de l’auteure. A déguster sous un doux soleil d’été.

Afficher en entier
Commentaire ajouté par Telesia 2019-07-19T09:58:23+02:00
Lu aussi

Eric Costa séduisait sans conteste ses lecteurs fin 2018, tandis qu’il publiait le premier tome de ce qui s’annonce être une trilogie : The Prison Experiment. LOeuvre, blackproject initié par la CIA, se dresse en plein cœur du désert du Nevada. Abandonné, inconnu de tous, l’édifice ne cesse d’évoluer de son propre chef, à l’insu de la société. Au summum d’une tension accumulée au fil des événements, la fin du premier volume présageait un second opus aux dimensions politiques bien plus insistantes que précédemment. « Un allié d’aujourd’hui peut être un traître de demain. » Une notion largement explorée par les premiers chapitres, tandis que la réciproque fait désormais son bout de chemin dans l’esprit des aventuriers. A l’aube d’une révolte méditée avec patience, de braves valeurs prennent sens et se dressent face à de prétendus bénéfices financiers, tandis que chacun médite sur la nature de la vraie liberté.

Le récit d’Eric Costa se décentralise et s’élargit pour ne plus seulement couvrir l’Oeuvre, mais englober également une société dirigée par une ignorance contrôlée. C’est Agellos Epstein, rescapé de l’œuvre depuis peu, qui fait le lien entre cette dernière et l’extérieur. Réfugié chez son cousin James, ils collaborent avec Robert Delauney, surveillant de l’Oeuvre. « Drôle d’endroit pour préparer un coup d’état. » Leur but ? Révéler à leurs compatriotes les monstruosités qu’entretiennent le gouvernement de leur patrie.

​Une idée que Jackson Redback, ancien agent de la CIA, défend avec ferveur. Selon lui, préserver son peuple contre un gouvernement corrompu fait partie des devoirs du citoyen. Lui qui autrefois obéissait à ses employeurs sans jamais contester les ordres, l’ancien militaire aspire aujourd’hui à un avenir où les crimes se laissent dénoncer. A l’origine de ces idéaux, les nombreuses années au sein de l’Oeuvre. L’Explorateur aura eu le temps d’approfondir ses valeurs, jusqu’alors limitées par des idéaux politiques biaisés. Un principe qu’Elena assimile difficilement de par sa dépendance au système, lui-même régi par l’argent. Lequel est-il synonyme de liberté ou d’asservissement ? Un débat sans cesse remis au goût du jour par la jeune informaticienne et l’ancien militaire.

« Sans argent, on est rien en prison. » De quoi donner raison à Elena. Josh T. Arthar, au travers de son journal, dévoile les conditions de vie médiocres des détenus de Whitechapel. Un environnement dont les prisonniers de l’œuvre n’ont rien à envier. Arthar dénonce un système économique insoupçonné hissant l’argent au rang d’indispensable. Une richesse nécessaire à la survie et à l’insertion sociale carcérale. Finalement, la prison et l’extérieur ne sont pas si opposés. Aussi Agellos, à peine sorti de prison, pèse-t-il le pour et le contre tandis qu’il rêve de hurler la vérité à ses compatriotes. Les conditions cela dit sont dures à accepter, tandis que la CIA monnaie son silence au moyen de chiffres exorbitants. D’un côté, les justiciers lanceurs d’alerte à la Snowden ; de l’autre, ceux appâtés par un argent en théorie synonyme de sécurité et de stabilité. En somme, l’on en vient à remettre en question les bénéfices de la vie à l’extérieur. L’Oeuvre et la pseudo liberté du citoyen moyen se trouvent de plus en plus de points communs, et la survie au dehors est aussi tumultueuse que celle d’un détenu.

Elena quant à elle se sépare de ce qui lui reste de naïveté et de son innocence alors qu’elle fait face à des choix qui n’en sont pas vraiment. Des choix de survie, des choix draconiens. Un moyen certain pour Eric Costa de jouer avec les émotions d’un lecteur subjugué. La jeune femme ne jouit d’aucun répit, continuellement traquée par les résidents du Dôme. Livrée à elle-même, Elena prend peu à peu de l’assurance. Ses décisions, quoique parfois encore maladroites, deviennent réfléchies et matures.

Alors que la recherche de Dédale s’éternise, les relations changent…

De nombreux liens se créent entre le passé, véhiculé par Arthar, et le présent, vécu par Elena. Deux époques se rejoignent par le biais des différents points de vue exposés, si bien alimentés qu’aucune longueur n’en ressort. Un second opus politique certes, mais également plein de rebondissements tandis que les survivants du commando de mercenaires survivent au sein de la prison expérimentale. Elena et ses alliés parviendront-ils à retrouver Dédale ? Affaire à suivre…

Afficher en entier
Lu aussi

Jon Kabat-Zinn est docteur en biologie moléculaire et professeur de médecine. Lorsqu’il crée le MSBR, son programme de réduction du stress, il connaît un succès mondial. En 1990, il publie Au cœur de la tourmente, la pleine conscience (EU : Full catasrtoph living : Using the wisdom of your body and mind to face stress, pain), destiné à un public réceptif et ouvert à la thérapie, ses clients convaincus, entre autres. Ce n’est qu’en 1994 qu’il édite un second ouvrage du même acabit. Simple, accessible et fluide, Où tu vas, tu es instaure instantanément une philosophie dont la pédagogie sait se faire valoir. Adressé aux esprits libres dont la curiosité n’en fait pas toujours des convaincus, il s’agit d’initier, de proposer un certain nombre de notions et de pratiques habituellement proposées par Jon Kabat-Zinn à ses clients. La base de son essai repose sur la pleine conscience, et la façon dont la poursuite du plaisir de l’homme vise en réalité à s’oublier, pour finalement ne plus penser à soi-même. Un phénomène sur lequel l’auteur appuie sans relâche : la conscience de soi a un impact sur le stress, et s’applique à chaque action du quotidien.

Article complet : https://gourmandiseslitteraires.weebly.com/chroniques-litteacuteraires/ou-tu-vas-tu-es

Afficher en entier

26 résultats