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Commentaires de livres faits par Zamy

Extraits de livres par Zamy

Commentaires de livres appréciés par Zamy

Extraits de livres appréciés par Zamy

Les cendres tourbillonnaient, légères comme l’âme qu’elles emportaient avec elles. Au milieu du silence, quelques toussotements dus à la fumée s’élevaient.
Victio de Corvus observait ces farandoles aériennes d’un air pensif qui se voulait affecté. Tout en essayant de tirer le coin de ses lèvres vers le bas, Victio pleurait. Non pas qu’il regrettât la défunte dont on célébrait la crémation ; c’étaient des larmes de joie.
Enfin, Bellis, son exécrable sangsue de belle-mère, avait trépassé d’un infarctus qui avait un poil tardé au goût du gendre. Finies les remontrances ! Exit les coups en douce ! Adieu les rabaissements en public ! Tout cela ne serait plus que de vieux souvenirs pénibles. Ses soucis s’envolaient au gré du vent.
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date : 20-12-2023
« — Madame ? Mademoiselle ? Vous allez bien ? Vous avez eu un accident ?
— Oui et oui.
— Votre voiture ? Elle est où ?
— Avec mon bouquet, tombée dans le fossé, à une centaine de mètres d’ici, vous l’avez dépassée.
— Et vous êtes blessée ?
— Un peu, mais rien qui ne nécessite plus que quelques pansements.
— Et vous alliez où ?
— À Luc-sur-Mer.
— C’est dans ma direction. Montez, je vous y emmène.
— Merci. »
« Entre deux mondes » , Yvan Barbedette.
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date : 20-12-2023
« Madame Park voulait saisir le ventilateur, le lancer au bas de l’immeuble et prendre sa voiture pour lui rouler dessus. Elle se plaignait de son manque d’argent qui l’empêchait d’investir dans des climatiseurs. Elle s’effondra sur le sol, priant devant sa fenêtre pour que Dieu, Bouddha ou la chamane du coin absolve ses péchés, car elle était convaincue d’avoir tué Madame Oh. Hébété, je restai là, dos à la porte, dans le petit logis de la propriétaire. Je ne comprenais pas ce qu’elle disait, j’avais l’impression de faire un mauvais rêve. »
« Les Hélices sanglantes du goshiwon », Marine Aline Monfort.
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date : 20-12-2023
« Le métro venait de s’immobiliser à quai. Déchirant le silence, une porte automatique glissa devant Kana qui pénétra dans le wagon inoccupé, se laissant happée par la bouche de métal géante. Une fois dans le wagon désert, elle pivota et, sans se laisser le temps de changer d’avis, risqua un très bref regard sur le quai. Alors que le véhicule reprenait de la vitesse, ses yeux captèrent un mouvement au niveau de l’une des crevasses sur le carrelage, la plus large de toutes.
Une main. Et derrière, une tête. »
« Teke Teke », Anthony Auzy.
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date : 20-12-2023
« Au-dessus de nous, le miroir se dressait, presque surnaturel, reflétant la salle de bains comme si c’était un autre monde. C’était pour lui que nous étions venus. Ce soir, nous allions réaliser le rituel. Nous allions appeler Bloody Mary… »
« Treize fois », Chaussette.
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date : 20-12-2023
« Mon père m’a dit une fois que dans l’Antiquité, ils avaient des fosses aux lions : de grandes arènes où ils livraient à leurs bêtes de pauvres esclaves ou des guerriers malheureux qui se faisaient dévorer sous l’acclamation du public. Et que nous, nous avions repris l’idée.
Après la Tragédie, certains avaient récupéré tous les gros reptiles des fermes à crocos et des zoos avant de les enfermer dans les égouts désaffectés – nous avions déjà du mal à trouver de l’eau potable, alors continuer à les faire tourner, n’en parlons pas.
Puis ils y avaient jeté tous les indésirables. »
« La Fosse », Malaury Pasini.
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date : 20-12-2023
« On ne pouvait rien voir. Tout était bien calfeutré. C’était bizarre pour une cave. Avait-on besoin de calfeutrer un soupirail ? À moins qu’il y eût quelque chose à cacher… On prétendait que la cave était reliée au port par un souterrain long de cent mètres au moins. C’était tout à fait possible quand on connaissait l’histoire ancienne de la ville. Il y avait des souterrains partout. Alors, faire disparaître des personnes, consentantes ou non, depuis la place Dalton, ne devait pas poser de gros problèmes à quelqu’un de déterminé. Et ils étaient déterminés, ces gens-là ! »
« La Schleue », Yves Bourny.
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date : 20-12-2023
« Je crois que, de ma vie, je n’avais jamais ressenti un tel choc ! Cette photo… C’est difficile à expliquer de but en blanc comme ça, mais c’était comme un coup de poing en pleine figure. Non pas qu’elle était horrible, mais parce qu’au contraire, elle était magnifique. C’était la plus belle œuvre qu’il m’ait jamais été donné d’apercevoir. Je sais que beaucoup de personnes penseront que j’exagère ou que mes souvenirs influent sur mes impressions, mais non ! Cette photo était une véritable merveille. »
« Le Sourire de la Mariée », Stéphane Michel.
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date : 20-12-2023
« Elle aurait juré que la fille de son âge qui se tenait là venait d’émerger de l’étroite fente entre deux armoires. L’écolière reconnut son regard si particulier : des yeux où le blanc occupait une place plus grande que la normale, et une pupille très noire, qu’on ne pouvait distinguer de l’iris. Son allure générale surprit Riko : ses cheveux décoiffés, sa jupe noire et son chemisier blanc froissés et sales (bien sûr, si elle se glissait entre les meubles) auraient dû lui valoir de sévères remontrances avant le début des cours. En tout cas, elle ne l’avait jamais vue auparavant.
— Tu veux jouer à cache-cache ? demanda l’inconnue, sans préambule. »
« Interstices », Henri Bé.
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date : 20-12-2023
« Interloqué, il zoome au maximum et se penche sur le téléphone pour mieux voir. Il plisse les yeux et fronce les sourcils pour tenter de distinguer avec précision l’étrange forme ombreuse qui se trouve juste derrière lui en fond, à hauteur de son épaule droite, bien qu’à plusieurs mètres de distance. Son cœur effectue une violente embardée lorsqu’il comprend enfin de quoi il s’agit. Ce n’est ni une tache, ni un doigt mal placé sur l’objectif, pas plus que l’ombre d’un pin. »
« Hors sentier », Myriam Tarabula.
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date : 20-12-2023
« Tous avaient pour point commun d’être morts dans des circonstances troubles. Ils figuraient donc logiquement en bonne place sur la liste des célébrités prétendument décédées, selon les allégations de la sphère complotiste. Les « preuves » de vie ne tenaient pas la route cinq minutes, la journaliste pouffait en zieutant les vidéos téléchargées sur le net. À se demander si les auteurs de telles fables n’étaient pas rémunérés pour noyer le poisson. »
« Le Cercle du Triangle », Hugues Blot.
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— C’est l’errance, lâcha le spécialiste, le mal du vagabond.
La nouvelle tomba comme le hachoir du boucher, comme l’orage sur les cimes, elle déboula dans le cœur des parents de Vitor comme l’avalanche qui emporte tout sur son passage. Joke agrippa l’épaule de sa femme.
— Est-ce que ça signifie…
Le médecin acquiesça avec une sollicitude de circonstance.
— Il n’y a donc rien à faire ?
— Que va-t-il se passer ? demanda Vitor, mais personne ne l’écoutait.
Olmer s’approcha de la fenêtre en pointant son index vers le ciel.
— La marche ! déclara-t-il. Ce petit doit marcher pour empêcher la propagation du mal. Il faut l’accompagner jusqu’au sentier de la forêt d’Ulween et le laisser parcourir les dizaines de lieues qui le séparent de la guérison.
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date : 03-06-2022
« Qui a organisé toute cette mascarade ? Et qu’est-ce que vous attendez de moi, exactement ? Rien ne m’oblige à écouter vos salades !
— Vous avez été désigné, Auguste. Sachez du moins que ce n’est pas pour vos mérites personnels.
— Désigné ? Et par qui ? Si vous espérez que je vais rentrer dans votre combine…
— Posez votre mallette. Ce soir, elle ne vous servira de rien. Ce soir, vous êtes un ange, Auguste, un ange Heurtebise, et pour celui qui est étendu sur cette voie, vous êtes le dernier, le seul ange du monde, le dernier compagnon. Il ne lui reste rien d’autre à quoi se raccrocher. C’est vous qui allez le guider, et l’emmener là où il doit aller.
— Et où voulez-vous qu’il aille ? Regardez-le, y a plus que les restes !
— Ceux qui, comme lui, ont choisi de se jeter sur les voies doivent suivre le long chemin, jusqu’à l’endroit qui les attend. C’est un chemin parfois éprouvant, qu’ils ne peuvent pas toujours accomplir seuls. C’est alors que l’ange Heurtebise devient nécessaire, c’est alors qu’il intervient pour les aider à passer… »
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— Je peux comprendre que vous ne l’aimiez pas, mais oubliez un instant votre rancœur et laissez parler votre âme de chroniqueur ! Chez les Hommes, Promise est une héroïne ! Notre Éclaireuse ! Celle qui nous a permis de sortir des ténèbres d’une période d’esclavage insoutenable… Celle grâce à qui nous vivons tous décemment aujourd’hui ! Oui, Maître Kram : Promise est une héroïne qu’on glorifie et qu’on élève au rang de Sainte ! De Déesse !

Sa voix, brûlante d’admiration, trahissait la haute estime qu’elle éprouvait pour son modèle de bravoure et de ruse, cette princesse de jadis qui, avant elle, avait eu assez de cran pour défier les Dragons sur leur propre territoire et devenir l’Antécroc.
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date : 10-02-2021
On ne dit pas un enfoiré, MAIS : une année de perdue.
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Enfin, l’homme se tourna vers moi, m’attrapa par le bras pour me pousser au milieu des esclaves amorphes, épuisés et sous-alimentés, et emprisonna mes poignets au fer fixés aux barreaux. Je ne bronchai pas tandis que le métal glacé et tranchant pénétrait mes chairs.
Le marchand d’esclaves se percha sur son siège et les chevaux avancèrent, traînant à leur suite la prison cahotante. Lorsque je levai de nouveau les yeux vers la propriété Oriano, je vis deux silhouettes immobiles entre les rideaux de la chambre d’Émilie.
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Carole, elle a un autre problème. Mais est-ce vraiment un problème ? Elle ne veut pas d’enfants. Ce n’est pas qu’elle ne les aime pas, au contraire, cependant l’idée d’être enceinte provoque chez elle une peur panique. Il lui arrive de rêver qu’elle est enceinte et c’est un vrai cauchemar, une situation inextricable, un problème insoluble. D’un côté l’idée d’avorter lui déplait profondément, non pour des raisons morales ou religieuses, mais quelque chose d’indéfinissable, ancré en elle, la féminine féministe jusqu’au bout des ongles vernis et des talons aiguilles, fait qu’elle ne saurait s’y résoudre. D’un autre côté il lui parait tout aussi inconcevable de garder l’enfant et de mener la grossesse à terme, car dans ce cas, fatalement, elle serait de plus en plus enceinte, elle serait de plus en plus difforme, elle deviendrait une grosse baleine, et surtout, il faudrait bien que la chose qui grossit à l’intérieur sorte d’elle d’une façon ou d’une autre. Non l’idée est vraiment trop terrifiante. Dieu merci, le cauchemar n’a jamais passé la frontière de la réalité et l’obligation de faire un choix impossible lui a été jusqu’à présent épargnée.
Vivien, lui au moins, il a deux avantages capitaux : il tient la route, et il ne parle pas de faire des enfants. Pourquoi faudrait-il que ce soit un passage obligé après tout ? Il y a plein de gens qui n’en ont pas et qui ne s’en portent pas plus mal. Qui s’en portent même très bien. Surtout les femmes, justement, qui peuvent mener leur vie personnelle et professionnelle comme elles l’entendent et ne se sentent pas obligées de se transformer en bonniches pour maisonnée d’êtres dépendants : des petits pleins de couches et un grand plein de poils.
Car il faut dire que Carole a eu l’occasion de constater un fait étrange dans les familles de son entourage, qui n’en finit pas de l’intriguer : quand l’enfant parait, l’homme de la maison subit souvent une transformation mystérieuse, et comme par mimétisme (ou jalousie ? ou nostalgie ?) se retrouve à grossir la troupe des affamés attendant la becquée. Bien sûr, la charge de la femme-mère s’en trouve démultipliée. Elle a beaucoup réfléchi aux tenants et aboutissants de ce phénomène, elle a beaucoup observé, et en est arrivée à la conclusion que les choses ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air. À son sens, le jeu se joue avec la complicité des deux protagonistes. D’ailleurs n’est-ce pas le propre de tous les jeux ? La femme a donc sa part de responsabilités. Peut-être induit-elle elle-même ce phénomène ? Est-ce une façon pour elle de prendre le pouvoir en régentant tout son petit monde ? Est-ce la pression sociale qui lui impose de devenir une superwoman ? Carole n’a pas la réponse, mais il faut dire que ce qu’elle constate, ne la tente pas. Mais alors pas du tout.
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Cette épopée affriolante avait pour riant cadre une cité fleurie du grand-nord parisien. Fleurie de par le nom, seulement le nom, la fameuse cité des Bleuets. Depuis la nuit des temps, Coco s’était donné un objectif : tirer son petit frère de cette lamentable sinistrose. Elle-même ne s’était jamais considérée comme faisant partie intégrante de cette sombre histoire, elle s’y était toujours sentie en terrain étranger. Petite, elle imaginait souvent qu’elle avait dû être échangée à la maternité. Adoptée n’était pas crédible : jamais aucun service social n’aurait confié un enfant à ce couple de dégénérés.
La petite fille avait poussé toute seule, son génie ayant été de sentir instinctivement quelles étaient les voies à emprunter pour son salut. Elle avait toujours été fascinée par les livres, dévorant tout ce qui passait à sa portée. Ils lui avaient tout appris, et en lui ouvrant des horizons insoupçonnés qui la faisaient voyager bien au-delà des frontières de la cité, ils lui avaient sauvé la vie. Car, en premier lieu, ils lui avaient appris qu’il existait d’autres mondes, d’autres vies, d’autres manières de penser, d’autres familles. Et puis il y avait eu l’école, eh oui. Déjà pragmatique, elle avait su l’utiliser pour ce qu’elle était : un endroit pour apprendre les bases, les fondamentaux. Pas un moyen pour apprendre à penser par soi-même – sauf prof exceptionnel – non, un moyen de pouvoir accéder plus tard à ce qui lui plairait vraiment. Un prof exceptionnel, elle en avait eu un tardivement, en première. Une prof de français. Coco avait suivi la filière littéraire, bien sûr. Cette femme, passionnée par son métier, lui avait permis d’ordonner (un peu) ses idées, de mettre des mots sur ce qu’elle avait jusque-là pratiqué sans y réfléchir : un éclectisme, une liberté de penser et, n’ayons pas peur des mots, une philosophie ; de prendre vraiment la mesure de l’importance de la littérature, et plus généralement de la culture ; de développer son esprit critique et de l’appliquer, aussi, aux livres, domaine jusqu’ici quasiment idéalisé et par le fait préservé de son esprit acéré qui sévissait partout ailleurs.
Alex, son petit frère, elle le serrait de près, mine de rien. Se substituant à sa mère dans une mesure proportionnelle à la léthargie de celle-ci, elle surveillait ses devoirs et ses fréquentations, et elle avait fini, par souci de simplification, à imiter systématiquement sa signature, donnant les autorisations pour les sorties, remplissant les formulaires d’inscription aux sports et tout autre document administratif inhérent à la vie ordinaire d’un écolier. Cet enfant doux au charme si particulier, elle l’avait pris sous son aile et il n’était pas question qu’on le lui abîme.
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En cette fin septembre il fait chaud, un reste d’été qui joue les prolongations, qui veut faire croire qu’il n’abdiquera pas. Les araignées, elles, ne s’y sont pas trompées, qui savent que nous sommes déjà en automne. Les salopes ! L’invasion a commencé. Tout à l’heure, Marie était sur le point d’entrer dans sa chambre quand elle sursauta puis se figea sur place, tétanisée : une énorme araignée trônait au milieu du couloir. Que faire ? En une demi-seconde, toute sa détresse lui remonta à la gorge. Elle ne pouvait plus appeler Michel à la rescousse comme elle le faisait toujours en pareil cas. Les jumeaux eux, ne lui étaient d’aucuns secours : Claire éprouvait la même répulsion que sa mère pour ces horribles bestioles et Adrien en avait encore plus peur qu’elles deux réunies. Elle se sentit abominablement seule et démunie. Elle eut beau chercher, elle ne trouva aucune solution. L’écraser ? C’était inenvisageable : d’abord, elle ne pourrait jamais l’approcher d’assez près pour le faire, ensuite, elle n’avait jamais été capable de toute sa vie, d’écraser la moindre bestiole. L’aspirer : l’idée qu’elle puisse en ressortir et vaquer à son aise toute la nuit dans l’appartement et pourquoi pas, monter à l’assaut de son lit lui donna des sueurs froides. Il lui parut tout aussi impossible de la faire glisser dans la petite pelle de ménage avec le balai pour la jeter par la fenêtre, déjà le manche de la pelle est beaucoup trop court et il faudrait s’approcher beaucoup trop près, ensuite, l’araignée ne serait qu’à quelques enjambées de sa main qu’elle aurait largement le temps d’atteindre avant le grand saut. Elle ne quitta pas l’immonde bestiole des yeux, tout en se disant qu’elle n’allait quand même pas rester scotchée comme ça dans le couloir toute la nuit. Elle eut envie d’appeler ses enfants pour se sentir moins seule dans le pétrin mais se dit que ce n’était pas très charitable. Au moins, eux, n’ayant rien vu, dormiraient en paix. Elle en était là de ses réflexions quand elle entendit un petit cri derrière elle puis la voix de Claire, surexcitée :
— Ah, mais c’est dégueulasse ! Adrien ! Viens voir !
Ils se retrouvèrent tous les trois dans le couloir, hypnotisés par le monstre. C’est alors qu’Adrien, se sentant probablement investi d’une mission en tant que seul mâle de la maison, eut l’Idée : il alla dans la cuisine chercher un aérosol d’insecticide et gaza copieusement l’intruse qui se recroquevilla dans un coin. Personne n’étant capable d’y toucher, même à travers un mouchoir en papier, on la laissa agoniser tranquillement.
Le lendemain, Marie pourrait passer l’aspirateur.
Si Marie était du genre hystérique, elle aurait piqué une crise de nerfs. Là, elle se contente de se jeter sur son lit en pleurant après s’être ébouillanté le gosier avec le Cognac de Michel. Pour une araignée, elle n’est pas loin de se croire la plus malheureuse de la terre. Pour une bestiole qui pèse un demi-gramme, peut-être, mais qu’il y a-t-il de pire, finalement ? Une bestiole qui vous tétanise et qui vous tient en respect. Qui la renvoie à sa solitude, à son désespoir, à sa vulnérabilité de femme qui n’est plus protégée par son homme. Voilà, on va vers les jours gris, ternes et froids, les araignées sont déjà là et l’ère glaciaire ne saurait tarder. C’est encore pire d’être seule en hiver ? Plus menaçant ? Plus inquiétant ? Et si le chauffage tombe en panne ? Il est collectif, bon, mais on ne sait jamais. Les radiateurs peuvent fuir…
De toute façon, tout ne peut aller qu’en empirant jusqu’à la fin des temps puisque Michel ne sera plus jamais là.
Elle se blottit sous la couette en grelottant et serre contre elle le deuxième oreiller, celui de Michel, histoire d’avoir quelque chose à coller contre son corps, une illusion à étreindre, un souvenir de chaleur humaine rassurante.
« Heureusement, je mourrai moi aussi un jour et le supplice prendra fin », se dit-elle en séchant ses larmes.
Depuis un mois, cette pensée est la seule capable de lui apporter un semblant de réconfort et elle s’y adonne sans retenue. C’est la pensée qui lui semble la plus adaptée à la situation, la plus raisonnable en somme, et la plus optimiste aussi. C’est la lumière au bout du tunnel. Alors tout s’apaise et elle parvient à s’endormir.
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Elle ne remercierait jamais assez Marie de lui avoir conseillé ce stage ! Pour une riche idée, c’était une riche idée. Cette semaine a été pour Carole extrêmement fructueuse, elle a l’impression d’avoir fait un énorme bond dans sa tête. Non seulement l’objectif a été atteint : se dégager d’une emprise étouffante, prendre du recul, mais il a été largement dépassé et elle sent que ce qu’elle vient de vivre va lui donner un nouvel élan dans la conduite de son existence.
Elle a compris à quel point sa relation avec Alain était un esclavage, une aliénation. Elle était maltraitée, et tout en essayant maladroitement de se défendre, elle se laissait maltraiter. Elle n’était pas respectée, et en restant dans cette situation, elle ne se respectait pas. Elle était engluée dans un fonctionnement complètement malsain. Maintenant elle sait ce dont elle ne veut plus, c’est très clair dans sa tête : elle n’a plus envie de le voir, tous les sentiments qu’elle éprouvait pour lui se sont envolés, bref, elle ne l’aime plus.
Le temps de cette respiration qu’elle s’est octroyée, s’est combiné avec une partie du contenu du stage, qui l’a fait travailler fort à propos sur la dépendance et l’autonomie.
Cette contribution non négligeable à l’éclairage de sa lanterne lui a permis de mettre le mot sur ce qu’il faut bien appeler, une pathologie. Elle en est arrivée à cette conclusion, tout le comportement d’Alain l’illustre à merveille : ce qu’il éprouve pour elle n’a rien à voir avec de l’amour. Il s’agit de dépendance, de besoin de possession, d’avidité, de tout ce qu’on veut, mais il ne s’agit pas d’amour.
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« Je veux aller plus loin que la simple peine de mort. Je veux que la punition infligée au criminel soit exemplaire. Je ne veux pas d’une peine de mort low-cost, je ne veux pas d’une peine de mort qui se déroulerait dans la douceur d’une injection létale, dans la rapidité clinique d’une pendaison, dans le confort d’une chaise électrique. Je veux une peine de mort à la hauteur du crime commis. Je veux que le criminel soit supplicié au regard de son acte. Que le violeur soit violé. Que l’empoisonneur soit empoisonné. Que le tortionnaire soit torturé. Que le dépeceur soit dépecé. Que la justice reprenne sa fonction. Punir, et dissuader. La société a besoin de vengeance, Amélie réclame vengeance. À partir de maintenant, tout jugement lié à une affaire de meurtre ou de viol sera examiné par une commission spéciale que je m’engage à présider personnellement. Je m’assurerai en personne que les jugements répondent aux attentes de notre société. »

« La Loi du Talion », de Gilles Madic
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date : 29-04-2020
La colombe s’avança pour rejoindre l’estrade. Le corbeau la devança. Titubant à nouveau, il s’interposa, l’empêchant de monter. Elle sautilla vers lui pour le repousser à coups d’ailes, ce qui surprit tout le monde : on n’imaginait pas que celle qui était le symbole de la paix pouvait se montrer si belliqueuse.
Les invités furent encore plus ébahis lorsque la mouette intervint et demanda à ce qu’on écoute ce que l’autre avait à dire.
Certains de ceux qui étaient proches de la scène se rendirent compte que ce qu’ils avaient pris pour de l’ivresse dans la démarche du corbeau était en fait de la souffrance. Ils insistèrent à leur tour pour que tout le monde se taise et le silence se fit.
Le corbeau monta sur l’estrade.
— Je suis venu pour dénoncer un meurtre, le mien. Oui, j’ai été assassiné. Avant que je ne meure, laissez-moi vous dire qui est le responsable de ce crime, même s’il n’en est pas l’auteur. »

« Mort à l’arrivée d’un corbeau voyageur », de David Fenryck
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« — Il est beau, n’est-ce pas ? »
Ari sursauta. Le vieillard venait de réapparaître comme par enchantement. Il continua :
« Je suis sûr que tu en vois un pour la première fois. »
Le garçon hocha positivement de la tête. Le vieil homme le fixa tandis qu’Ari s’approchait de l’arbre.
« C’est un jinmenju.
— Un quoi ?
— Un arbre magique.
— Alors ça c’est drôle ! »
Ari toucha un des fruits, du bout des doigts. Il les retira en criant.
« Il m’a mordu ! »
Le vieillard se mit à rire.
« Je t’avais prévenu que le jinmenju n’est pas un arbre comme les autres. »

« Les Fruits du jinmenju », de Pierre Brulhet
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C’est alors que je remarque un petit enclos dans un coin. Je m’approche pour regarder à l’intérieur et j’aperçois un lion de mer. Seul. Des algues recouvrent le filet qui le sépare du bassin des dauphins, ce qui explique pourquoi je ne l’ai pas vu avant. L’animal nage en faisant des allers et retours comme un tigre en cage, sa tête tournée de sorte que, quelle que soit la direction dans laquelle il avance, il fasse face à l’étendue d’eau la plus grande possible.
– Adam, viens voir le lion de mer.
Adam délaisse la fontaine pour venir à côté de moi et accrocher ses doigts au grillage. Comme il a le visage tourné, je ne peux pas voir son regard suivre les allées et venues de l’animal, mais, au bout de quelques minutes, il se met à dodeliner de la tête. Je regarde tour à tour mon frère puis le lion de mer et je sens la colère poindre en moi, mais avant même que je ne parvienne à en déterminer l’origine, Adam lâche le grillage et se met à agiter les mains comme il en a l’habitude de le faire quand je ne comprends pas ce qu’il veut. Peut-être ressent-il la détresse de l’animal ? S’il est effectivement capable de compassion bien sûr… Un sentiment que les enfants autistes ne sont plus censés ressentir.
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Forte récompense pour qui arrêtera « la bête » des Burrows.
(Ajouté en bas de l’affiche :) La milys rekrut à l’oberj de la payrsh-brauchet.
GREENTOP : Bien… Tout le monde a un ticket, on va pouvoir commencer… Qui a le numéro un ?
CANDIDAT NUMÉRO 1 : Ben, c’est moi.
GREENTOP : Alors… Nom, profession ?
CANDIDAT NUMÉRO 1 : Tanneur, tanneur. C’est mon nom et mon métier. J’en avais marre de la tannerie, alors j’ai sauté sur l’occase. On part quand ?
GREENTOP : ‘ttendez… Vous êtes un civil ? Vous n’êtes pas un aventurier ?
CANDIDAT NUMÉRO 1 : Ben, pas vraiment, mais c’est dans la famille ! Mon papi était ranger et j’ai retrouvé son matos au grenier… C’est la classe, hein ?
GREENTOP : On vous rappellera. SUIVANT !
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– Alors c’est ma première leçon de magie ?
– Oui, plus ou moins. J’ai en fait prévu que nous goûtions ensemble l’élixir de longue vie !
– Tu en as maintes fois évoqué l’existence et les vertus. Tu sais le faire ?
– J’ai ce grimoire où il est écrit comment le faire et j’ai en tout cas de quoi en préparer pour nous deux. Mais pas plus. Un des ingrédients, qui est à base de mandragore, est rarissime. J’en ai dans la feuille de papier repliée qui est là.
– Pourquoi avoir attendu ?
– On ne peut en boire qu’une fois, il est préférable d’être adulte lorsque cela arrive. Tu comprendras plus tard pourquoi. Si on en boit à nouveau, il ne se passe rien de plus, tout simplement.
– On dit qu’il prolonge la vie.
– On dit bien des choses à son sujet. Aussi qu’il guérit des blessures et rend insensible aux maladies, et…
Sélène est interrompue par une clameur qui provient du village.
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