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Ian Manook

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Biographie

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Note moyenne : 7.62/10
Nombre d'évaluations : 318

0 Citations 188 Commentaires sur ses livres

Dernier livre
de Ian Manook

Sortie France/Français : 2024-04-03

Les derniers commentaires sur ses livres

Commentaire ajouté par NicolaK 2024-01-22T17:08:16+01:00
Le chant d'Haïganouch

Trois jours que j'ai terminé ce livre et l'émotion m'étreint encore.

Tout d'abord, je tiens à remercier ma Sandrinette (HundredDreams) de m'avoir accompagnée pour ce voyage dans le passé.

Celui de l'auteur, mais aussi un peu le mien.

À la fin de L'oiseau bleu d'Erzeroum, nous avions laissé Araxie, Assina (renommée Haïganouch), Agop et Haïgaz à Meudon, rue du Hêtre Pourpre.

Ils ont constitué une communauté, parmi d'autres Arméniens.

Mais voilà qu'Agop cède aux appels des sirènes, du moins de Staline, du PCF et des organisations arméniennes de France.

"Tous les Arméniens du monde sont les bienvenus en URSS. Une République d'Arménie les y attend, fière et indépendante, pour reconstuire leur pays et leur histoire."

Vous je sais pas, mais moi j'ai tiqué direct.

Mais bon, Agop décide d'y aller malgré les objections de sa famille : sa femme, son ami, ses enfants...

En 1947, il embarque à Marseille...

Le livre est constitué de plusieurs parties, et nous allons donc suivre simultanément : Agop en URSS... Haïganouch (la soeur d'Araxie. Les deux femmes ne savent pas ce qu'est devenue l'autre), et bien entendu, le reste de la famille restée en France.

Pour Agop, je ne vais pas spoiler, mais nul besoin de moi pour imaginer ce qu'il trouve en Arménie Soviétique.

Et encore, mon imagination n'aurait pas suffi pour décrire le régime de Staline et ce qu'il se passe dans cette Arménie Indépendante. Je mets une majuscule, c'est un mot-clé.

Il y fait cependant la rencontre de Zazou, orphelin qui devient son ami et qui lui rappelle le fils qu'il a laissé en France, bien qu'il soit plus âgé.

Pour Haïganouch, nous la retrouvons mariée, avec un fils. L'essentiel du reste de son histoire se passe en Sibérie.

Concernant la famille, ils continuent à vivre en attendant le retour de Agop.

Araxie est une excellente cuisinière, et m'a rappelé ma chère tante Anna, qui préparait tous ces plats, sans parler du fameux turc, qui permet de lire l'avenir dans le marc.

La chaleur et l'affection qui lie tous ces gens m'a souvent fait monter les larmes aux yeux.

J'ai connu tout ça quand j'étais gamine et puis une fois plus grande, je suis bêtement passée à autre chose.

On s'attache aux personnages, même à certains de ceux qui sont de l'autre côté de la barrière, si l'on peut dire.

La plume de Ian Manook est magnifique.

C'est un excellent récit qui m'a plus d'une fois fait monter des larmes, de joie ou de tristesse.

Cette lecture ne me laisse pas indemne, tout comme celle de L'oiseau bleu d'Erzeroum.

Un seul chapitre m'a semblé long... la politique et moi... mais il était loin d'être inintéressant.

Une ou deux coïncidences un peu improbables m'ont fait sourire, mais bon, on va dire que ça passe.

Pardonnez-moi ce retour très édulcoré. Les mots me manquent et j'ai fini par coucher ceux-ci parce que je n'aurai pas mieux.

Je conseille vivement ces deux tomes à tous mes amis, et autres lecteurs qui tomberaient sur ma modeste critique.

..

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Commentaire ajouté par lilysue14 2024-01-22T21:53:33+01:00
Ravage

Fin 1931, dans les territoires du Grand Nord Canadien, 2 agents de la Gendarmerie Royale se rendent chez un trappeur solitaire suite à une dénonciation. Des Loucheux, peuples Indiens d'Amérique du Nord, affirment qu'il s'en est pris à leurs pièges. Alors que les 2 constables le visitent et tapent à sa porte, l'homme ne se manifeste pas alors qu'il est bien chez lui. Les officiers de la gendarmerie reviendront à 4 et bien armés avec un mandat de perquisition pour obtenir son permis de trappe et par la même occasion son identité. Le contrôle dégénère, un agent est touché. C'est le début d'une traque qui va durer près de six semaines et mobiliser plus d'une quarantaine d'hommes par moins de 40 degrés.

Dès le début du roman, j'ai été plongée dans l'ambiance grâce à un prologue exceptionnel. L'un des meilleurs que j'ai lu. Le ton est donné. La nature du Grand Nord Canadien est sublimée. Son côté sauvage et dangereux est parfaitement décrit. L'urgence et la tension de la situation sont palpables. J'avais l'impression d'y être tellement c'est réaliste.

L'auteur par son style direct et imagé nous emmène dans une aventure extraordinaire et une chasse à l'homme d'une grande noirceure.

La psychologie a autant de place voire plus que l'action. Chaque personnage a ses failles. Tout n'est pas noir ou blanc. Plusieurs hommes se perdent dans leurs tourments. Les valeurs humaines sont mises à rude épreuve dans ces conditions extrêmes et par le profil particulier et hors norme du fugitif. Il y a la fois de l'aversion et de l'admiration pour cette homme qui survit à la traque alors qu'il est seul et moins bien équipé que ses poursuivants.

Les ombres de la Première Guerre mondiale et de la crise économique de 1929 planent et révèlent des comportements.

Je n'en dirai pas plus pour garder la tension narrative et l'évolution des personnages.

Le roman est tiré d'un fait réel et c'est ce qui est encore plus incroyable. Dès les premières pages du roman l'auteur l'explique. Et à la toute fin sa note nous en apprend un peu plus sur cette véritable histoire. J'ai de mon côté fait quelques recherches supplémentaires. Et je peux dire que même si l'auteur s'est inspiré d'une vraie affaire, il a su en faire un récit d'une grande profondeur et créer des personnages en relief avec des émotions complexes et sombres.

Enfin, j'y ai appris beaucoup sur cette région du globe et particulièrement sur les différents animaux qui la peuple. Je me suis notée au fur et à mesure de ma lecture la faune rencontrée et j'ai cherché sur internet à quoi pouvaient ressembler ces créatures ou oiseaux. Cela a participé à m'immerger davantage dans ces grands espaces froids.

Un roman d'une grande intensité à lire en hiver avec une boisson chaude pour se réchauffer.

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Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-01-31T15:09:08+01:00
Le chant d'Haïganouch

Il existe des destins singuliers, des récits de vie inimaginables, de ceux qui participent au mouvement de l'Histoire.

« Être l'enfant d'une diaspora, c'est devenir un nomade culturel, même si le nomadisme n'est en fait qu'une technique de survie en milieu hostile… »

Ce deuxième tome, qui retrace l'incroyable parcours de vie des grands-parents de l'auteur, est une belle histoire de survie, d'identité, de famille et de résilience.

C'est en compagnie de NicolaK (@NicolaK) que j'ai poursuivi cette fresque familiale qui court de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la déstalinisation et l'arrivée au pouvoir de Khrouchtchev. Je te remercie Nicola car il m'est difficile de dire si je l'aurais lu seule, tellement le premier tome contenait plusieurs scènes quasiment insoutenables. Je l'ai commencé avec appréhension, mais très vite, la maîtrise parfaite de la psychologie de ses personnages, leur sensibilité, leur vie emportée par le flot de l'histoire m'ont absorbée.

Quel récit instructif et émouvant ! Ce roman construit sur l'alternance de deux voix m'a plongée littéralement dans le régime stalinien autour des années 50, avec, en toile de fond, le rapatriement de la diaspora arménienne en URSS, les répressions politiques et la déportation de masse des Arméniens dans les goulags d'Iakoutsk en Sibérie.

*

Si « L'oiseau bleu d'Erzeroum » m'a entraînée dans l'enfance de Araxie et Haïganouch, deux soeurs rescapées du génocide arménien, « le chant d'Haïganouch », lui, débute en 1947 : à l'appel de Staline, du PC français et des instances arméniennes, Agop décide de quitter la banlieue parisienne pour rejoindre la République Soviétique d'Arménie et voir si un avenir est possible pour sa famille.

Il rêve de participer au grand projet de construction d'une nouvelle Arménie, de redevenir arménien dans son propre pays. C'est un dur à cuire et certainement pas une personne naïve, pourtant, il va se laisser séduire par les promesses mensongères de Staline et se laisser prendre dans les rets de la politique et du pouvoir.

Agop se sent en effet trahi par la France de Vichy : pour lui, elle n'a pas tenu ses engagements en considérant les Arméniens comme des étrangers alors qu'ils ont combattu dans l'armée française ; de même, en suspendant les naturalisations et en les plaçant sur la liste des déportations vers les camps allemands.

Alors, malgré les mises en garde de sa famille, il embarque pour l'Arménie soviétique, sur le Rossia, un ancien paquebot ayant appartenu au 3e Reich.

Très vite à son arrivée, Agop déchante : l'administration soviétique les abandonne dans un pays qui ne veut pas d'eux. Cette terre d'espoir n'était en définitive qu'une chimère, un joli songe auquel il se raccrochait éperdument.

« Les ordres du camarade Staline sont clairs : il ne doit rester en Arménie que des Arméniens communistes et nés en Arménie soviétique. »

Livré à lui-même, Agop décide de revenir en France, mais les portes de l'URSS se referment sur lui.

Alors que beaucoup d'Arméniens partis de France se résignent à vivre en URSS dans la misère et la soumission, Agop décide de s'évader.

*

La deuxième voix est celle de la plus jeune des deux soeurs, Haïganouch, séparée de son aînée lors du génocide de 1915. C'est en union soviétique que le lecteur la retrouve. Devenue poétesse et pianiste renommées, son destin croisera plusieurs fois celui d'Agop sur le chemin de l'exil. J'ai aimé leur force morale à tous les deux, les valeurs qu'ils défendent.

« Ô pays que j'aime et quitte à la fois

Dans ma tête leur haine éteint le soleil

L'exil est une mort à nulle autre pareille

Je t'aime dans le noir, et te quitte malgré moi

Des scarabées dorés sous les eucalyptus

Ne reste qu'un bâton tombé dans la poussière

Maman est morte, dans la cour, sans prière

À leur rage qu'aurions-nous pu donner de plus ?

De viols en abattoirs, à manger l'immonde

De haines en offenses, sans pitié ni remords

On nous a chassés loin, on nous a voulus morts

Sous le même ciel que le reste du monde. »

*

À travers le destin de cette famille arménienne, c'est aussi un récit lucide et triste sur notre condition humaine et le poids du déracinement.

Il se dégage beaucoup d'émotions dans ces pages où les déportations et l'enfer des camps de travail russes, les arrestations arbitraires et l'exil forcé, les purges et les massacres tentent d'anéantir toute trace d'humanité. Les atrocités commises et les exécutions sommaires, les conditions de vie et de travail dans les goulags, l'usure physique et psychologique, la peur et les lâchetés, les humiliations, révèlent en même temps ce qu'il y a de plus beau dans l'homme : la dignité et le sens de la solidarité, la force et le courage, l'amitié et l'espoir, l'amour et la tendresse.

« En 1949, Staline a fait déporter vers la Sibérie 40 000 Arméniens dont une très grande partie des rapatriés de 1947… »

*

Entre mélancolie et nostalgie, ce roman puissant et prenant, douloureux et émouvant, m'a tenu en haleine jusqu'à la toute dernière page. L'écriture sensible et profonde rend les personnages beaux et touchants. Plus romancé, certains moments du livre sont tout de même bouleversants, même s'ils n'ont pas la dureté et la puissance émotionnelle du premier tome.

Entre instants de bonheur et tragédies, les destins d'Haïganouch et Agop semblent s'entremêler, se répondre en un jeu de miroir où la destinée humaine rencontre l'universel.

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Commentaire ajouté par CharlyyGentlePhoenix 2024-03-20T14:48:20+01:00
Aysuun

Aysuun – Un Livre de Ian Manook (Français, né en 1949) Auteur de « La vengeance d’une femme » aux éditions Albin Michel – Le 2 Novembre 2023

L’auteur nous accroche avec ses premières pages en « tu » « tu veux savoir la légende » j’avoue que cette présentation débutante et déroutante est rondement menée.

Une petite fille de 6 ans garde les chèvres « tu n’es pas trop jeune ? » « Où est ta famille ? »

Le narrateur parle aussi d’une vie de 106 ans, ce qui est probablement une exagération.

Il y a eu un massacre et les gars n’ont sauvés que les chèvres. « Ces putains ne sont pas dignes d’enfanter nos bâtards » (à propos des femmes qu’ils ont massacrées)(disent-ils pour se dédouaner) la lame de la vengeance se dessine doucement.

Je n’ai pas trop aimé le rythme / le tempo, les dialogues sont bien présents, c’est déjà ça, mais ils sont mal répartis avec les description. C’est pour cela que cette histoire a un bémol même si elle partait bien.

Pour avoir chroniqué plus de 500 livres je peux vous dire une chose, s’il est facile d’écrire un bon début, il est beaucoup plus dur d’écrire une belle suite.

Phoenix

++

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Commentaire ajouté par maripim 2024-03-25T20:36:07+01:00
Yeruldelgger, Tome 1

Plus qu'un super polar à l'intrigue bien ficelée et aux personnages campés et très attachants, Yeruldegger m'a fait découvrir et hautement apprécier la Mongolie, un pays magnifiquement décrit, de ses paysages épiques à l'humanité touchante de ses habitants. Je recommande +++.

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Commentaire ajouté par wibe 2024-04-01T16:43:55+02:00
Yeruldelgger, Tome 3 : La Mort nomade

J'avais déjà lu les 2 premiers Yeruldelgger. J'avais adoré le premier et moins le second mais assez quand même pour entamer le 3ème opus. Même si j'ai aimé retrouver le personnage de Yeruldelgger. Ce troisième tome n'est clairement pas a la hauteur du premier, ni même du second livre. L'histoire est même assez différente, on s'embarque plus dans un genre d'enquête internationale plutôt que rester centré sur le personnage principal. ça part un peu dans tous les sens. Un livre confus je trouve. Je pense que ce livre sur Yeruldelgger était de trop, il n'y avait plus rien a raconter sur ce personnage.

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Inspecteur Kornelius Jakobson, Tome 3 : Krummavísur

Les pays du froid m'attirent de plus en plus. Je trouve leurs paysages emplis de magie et de poésie, de force et de grâce, ils s'accordent à mon âme rêveuse. J'aime ces magnifiques drapés de blanc à la beauté presque irréelle qui forment un contraste saisissant avec la pierre volcanique noire et rugueuse aux accents lugubres et hostiles.

Alors ces histoires qui m'emmènent dans ces immensités glacées me ravissent.

« Krummavísur », troisième opus de la trilogie islandaise de Ian Manook, fait suite à « Heimaey » et « Askja ». Je n'avais pas encore abordé ce cycle et je n'aime pas lire les séries dans le désordre mais lorsqu'on m'a proposé la lecture de ce policier dans le cadre d'une masse critique, je n'ai pas hésité bien longtemps je l'avoue, et j'ai espéré secrètement le recevoir. Je remercie très sincèrement Babelio et les éditions Flammarion pour leur envoi.

C'est donc sans rien connaître les deux premières enquêtes que je suis partie à la rencontre de l'enquêteur peu conventionnel Kornelius Jokobs. En définitive, je n'ai pas été gênée, l'auteur dit l'essentiel pour que le lecteur ne soit pas perdu et ait envie de revenir sur les deux premiers volumes.

*

Krummavísur est une chanson appartenant au folklore islandais, une complainte triste qui raconte l'histoire d'un corbeau gelé et affamé pris dans la tempête.

1995 – Un petit avion survole en pleine tempête le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Islande. En difficulté, il s'écrase sur le glacier avec à son bord, le pilote et un passager menotté à une mallette.

« le corbeau s'est endormi dans une fissure

Dans la nuit noire et sa froidure »

2002 – Deux hommes encordés sur l'Helka, le volcan le plus actif de l'île, découvrent deux corps figés dans la glace.

« le corbeau s'est endormi dans une crevasse

En attendant qu'hiver se passe… »

Aujourd'hui – La jeune inspectrice Botti enquête sur la jeune Anika retrouvée morte à l'intérieur d'un chalutier.

Aujourd'hui encore – Une secousse sismique dans l'océan atlantique engendre un tsunami qui remonte jusqu'aux côtes islandaises. Ce spectacle à ciel ouvert a attiré de nombreux curieux venus voir le mascaret glisser jusqu'au glacier. Parmi eux, se trouve l'inspecteur Kornelius Jokobs, venu filmer la vague. Une partie du glacier soumis à l'énorme pression s'effondre, libérant trois corps enchâssés dans la glace.

Le lecteur se doute bien qu'il existe un le lien entre tous ces évènements mais lequel ? Et si lien il y a, et si comme moi, vous faites le calcul, ne devrait-il pas y avoir quatre cadavres ?

En tout cas, il n'en faut pas davantage pour que la curiosité du policier soit éveillée, lui qui a été poussé à une retraite anticipée dans le tome précédent.

*

C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec cet inspecteur qui fredonne sans cesse la complainte du corbeau. Il s'avère très vite que, très bon enquêteur, il est cependant peu apprécié de ses anciens collègues de travail. En effet, ce géant amateur de femmes, opiniâtre et solitaire, est peu respectueux ni de la hiérarchie, ni des procédures.

J'ai tout de suite apprécié cet inspecteur intègre, grande gueule, frondeur et impulsif dont la vie sentimentale est plutôt décousue.

Les autres personnages qui composent l'équipe de Kornélius sont également bien campés : l'audacieuse Botty, Ida la légiste et Ari Eiriksson, un tout jeune inspecteur en charge de l'affaire des trois hommes retrouvés morts. Sa description haute en couleur a retenu mon attention, me faisant sourire à maintes reprises par sa manière étrange de penser et de parler.

*

Le récit est particulièrement prenant avec des rebondissements tout au long de l'intrigue, d'autant que la plume d'Ian Manook, nerveuse et sombre, très cinématographique, donne à voir la beauté sauvage et âpre de l'Islande. L'auteur plante parfaitement le décor où la terre de feu et de glace, le ciel gris ardoise et la mer d'un bleu glacial et translucide sont omniprésents et entrent en collision.

Cet endroit inhospitalier m'a donné des envies de voyage. Ian Manook dépeint si parfaitement la nature islandaise que l'on pourrait croire qu'il est natif de ce pays. J'avais eu cette même impression avec sa trilogie « Yeruldelgger » où il décrivait la Mongolie de manière admirable.

« C'est l'Islande. Un nuage ventru comme un édredon étouffe le soleil. Tout se fige aussitôt et l'homme se tait, surpris par le froid soudain. le paysage tout entier s'éteint en noir et blanc. »

On aurait envie de se perdre dans la contemplation de ces paysages grandioses et imposants, si on ne ressentait pas également une note de tristesse devant notre responsabilité face au réchauffement climatique particulièrement visible en Islande où la fonte des glaciers s'accélère à une vitesse inquiétante.

« Kornélius regarde ce glacier que les Islandais considèrent comme un être vivant et qui meurt doucement, comme un être qui a vécu. Quelques mois plus tôt, dans l'Ouest, au nord de Reykjavik, on a "enterré" un glacier. le premier des quatre cents du pays à avoir disparu. Fondu. »

L'auteur a également réalisé un travail de documentation important sur les relations compliquées entre le Danemark et les Etats-Unis, la corruption des hommes politiques, la violence et les vices des hommes influents.

*

Voici un roman policier bien mené, fluide et terriblement efficace. L'intrigue passionnante, addictive à souhait, est marquée par la présence continuelle de la nature. Je me suis laissée emporter par le chant lugubre du corbeau survolant ces lieux transpercés de lumière et d'ombre.

« Tant de choses peuvent le blesser

Tant de choses… »

Un très bon moment de lecture.

En lien, je vous mets Krummavísur, la très belle complainte du corbeau :

https://www.youtube.com/watch?v=TdYQu-pB3nU

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Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-04-11T19:38:43+02:00
L'Oiseau bleu d'Erzeroum

Après la série « Yeruldelgger », un très bon policier en pays mongol où se mêlent suspense, paysages sauvages et traditions, je découvre Ian Manook dans un registre bien différent. En effet, « L'oiseau bleu d'Erzeroum », premier tome d'une trilogie, est incontournable pour ceux qui veulent comprendre le génocide arménien par les Turcs en 1915 et la diaspora qui suivra.

A travers le regard de sa propre grand-mère, l'auteur raconte l'enfer de la déportation vers le grand désert de Deir-ez-Zor et l'extermination du peuple arménien autour de personnages nuancés et parfaitement dessinés.

*

Ce livre est d'une puissance évocatrice telle que même si l'auteur a enlevé les scènes les plus dures, le premier tiers du roman est difficile à lire. Malgré ces coupes, les descriptions d'une violence brute et impitoyable montrent l'ampleur de la tragédie, la violence et l'acharnement à éradiquer tout un peuple.

« La haine est un gaz lourd. Il traîne sur la plaine longtemps après la fin des combats. »

Il existe des mots pour décrire la chaleur, la faim, la soif, les agressions physiques et sexuelles, les blessures, la peur, l'épuisement et les corps qui renoncent. Il existe des mots qui brisent, abîment, exterminent, massacrent. Il existe des mots qui montent la détermination, la ferveur, le fanatisme, la haine à nuire, à détruire.

Et dans ses mots, le lecteur encaisse de plein fouet le désespoir, l'incompréhension, le courage, la peur et la souffrance des uns, la haine et l'inhumanité des autres.

Totalement chamboulée par cette lecture, je reste sans voix, trouvant difficilement les mots pour dire combien ce récit m'a touchée, émue, remuée, bouleversée. Je crois sans peine tout ce que dit l'auteur, mais j'ai du mal à réaliser comment des êtres humains peuvent faire preuve d'autant de barbarie, de sadisme et de cruauté envers d'autres êtres humains. Et pourtant, chaque jour, les images des conflits actuels nous frappent par leur monstruosité, montrant combien l'homme est capable du pire : purification ethnique, tortures, viols, exécutions, tueries, dans la plus extrême dénégation de l'humanité des autres.

« L'abattement de leurs victimes donnent aux hystériques le courage des lâches. »

*

L'histoire commence en 1915 en Arménie turque près d'Erzeroum, alors que le ministre de l'Intérieur turc Talaat Pacha déclenche un plan « Expédition » visant la purification ethnique par l'effacement des chrétiens arméniens et la confiscation de leurs biens afin de fonder une nation turque. L'histoire s'achève au moment où débute la seconde guerre mondiale.

L'auteur nous raconte comment deux soeurs, Araxie, dix ans, et Haïganouch, six ans, vont réchapper du génocide qui causera la mort de plus d'un million et demi d'Arméniens, dont la famille des deux fillettes.

« Vienne la nuit, sonne l'heure

Les jours s'en vont, je demeure… »

Guillaume Apollinaire

*

C'est un récit sans rancune ni colère, un récit plein d'humanité mais sans oubli non plus, un récit qui oscille entre douceurs et atrocités. Malgré une ambiance sombre et tendue, les petites orphelines croiseront sur le chemin de la déportation, des personnages lumineux, d'une grande bonté, tout comme des monstres.

« La morale, c'est pour les faibles. La politique, c'est justement la victoire de l'efficacité sur la morale. »

Leurs deux voix vont se mélanger à d'autres, amenant des regards croisés et complémentaires sur cette tragédie : il y a la vieille Chakée douce et généreuse ; la jeune Assina, femme-enfant mariée à un Turc d'une grande brutalité ; Agop et Haigaz, de jeunes Arméniens ; Christopher Patterson, un soldat américain, et encore d'autres qui chacun à leur manière élargissent la vision du conflit et apporte un nouvel éclairage.

*

L'écriture d'Ian Manook est belle de simplicité, terriblement émouvante, forte et âpre tout en étant lyrique, prenante mais parfois insupportable.

De ces histoires d'enfance crues et éprouvantes, beaucoup d'émotions se télescopent. Parfois, une lumière perce les ténèbres et la noirceur humaine. D'autres fois, fusent quelques lignes poétiques d'une grande beauté, jusqu'à ce que les images fassent sens et se teintent d'horreur.

« C'est un trou de verdure au creux des collines bleues, brodé de mûriers et d'aubépines. Au fond chante un ruisseau limpide. Il court dans l'herbe verte qui bruit sur ses berges du silence léger des fleurs de pavot sauvage. Leurs corolles rouges sont des papillons écarlates. Krikor est le premier à rouler dans l'herbe, sa chemise blanche mouchetée de trois taches de sang. Comme des coquelicots. »

Le texte abonde d'images, mais aussi de sons, de couleurs, d'odeurs, de sentiments, de peurs, de désirs, d'envie de survivre et de se reconstruire.

Le thème central sur le génocide arménien est lourd et violent. Néanmoins, l'oiseau bleu d'Erzeroum tatoué sur les deux fillettes survole le temps, l'histoire avec un grand H et transmet de beaux messages d'amour, d'amitié, d'identité, de résilience, de sacrifice, d'espoir et de survie.

« … chacun de leurs bourreaux a été, un jour, cet enfant innocent promis à l'amour et à la paix. »

*

Pour conclure, ce que je retiens de ce magnifique roman, c'est cet oiseau bleu si petit mais si lumineux, symbole d'espoir et de résilience de tout un peuple. M'étant attachée aux personnages, je referme ce roman en pensant à sa suite, « le chant d'Haïganouch ».

Un roman indispensable pour tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur le génocide arménien, un pan de l'histoire trop peu évoqué et mal connu.

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Commentaire ajouté par Elerinna2 2024-04-14T19:45:54+02:00
Storia, Tome 1

Ces nouvelles ne sont clairement pas tout public, sombres, gores parfois, elles laissent toujours à la fin un sentiment sombre. Néanmoins chaque auteur a repris brillement et intelligemment le conte qu'il adapte, chacun e manière différente. C'est souvent surprenant, toujours bien écrit. Ce n'est pas un recueil que je conseil aux âmes sensibles mais si vous avez le coeur bien accroché foncez !

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Inspecteur Kornelius Jakobson, Tome 3 : Krummavísur

Krummavísur est le troisième tome d’une série consacrée à l’inspecteur Kornelius Jakobsson. Si je n’ai pas lu les précédents, cela ne m’a posé aucun souci pour apprécier pleinement l’intrigue, le style et le caractère « jakobssonnien » du personnage principal… Un thriller captivant et vraiment dépaysant!

Les forces spéciales islandaises interceptent un chalutier avec à son bord deux pêcheurs qui transportent le corps d’une adolescente recherchée depuis plusieurs jours dans le pays. A peine arrêtés, les deux hommes sont agressés par le député Gunnar Bergmansson, désireux de venger la jeune fille de quinze ans avec qui il « entretenait une liaison »… Botty Sigmarsdottir, une ancienne collègue de Kornélius est chargée de l’enquête. Pendant ce temps, Kornelius Jakobsson, qui vit assez mal sa retraite anticipée, découvre par hasard les corps de trois hommes emprisonnés dans un glacier vieux de mille ans. Or ces corps n’ont pas l’âge du glacier, ils sont décédés depuis peu…

Parmi les auteurs islandais pur souche que j’ai eu l’occasion de lire, aucun d’eux n’est capable de rendre grâce à ce pays plus que Ian Manook lui-même, de son vrai nom Patrick Manoukian, auteur français né à Meudon dans les Hauts-de-Seine. Lire sa biographie vous apprendra les raisons pour lesquelles il est capable d’écrire un roman aussi immersif que Krummavisur. De longs voyages au cours de sa carrière de journaliste, éditeur et écrivain, lui ont donné l’opportunité de comprendre les us et coutumes d’Islande, de s’imprégner des légendes fondatrices d’une culture, parmi laquelle le krummavísur , lugubre complainte des corbeaux qui meurent de faim…, sans oublier l’évocation alléchante des spécialités culinaires et les sources chaudes typiques dans lesquelles on se prélasse entre connaissances nus comme des vers…

Ce qui interpelle dans ce roman, ce sont tout d’abord les pages de descriptions d’une nature sauvage et déchainée, de remparts de glaciers et d’océan démonté, un spectable grandiose sans cesse renouvelé. Vous souhaitez être dépaysé et avoir l’impression de prendre un bon bol d’air sans quitter votre canapé, ce livre est fait pour vous! Mais nous ne sommes pas dans un guide touristique, loin de là, les paysages malmenés le sont autant que les hommes dans ce pays de glace où les intérêts des uns et des autres prennent le pas sur la moralité, où la corruption s’étend jusque dans les hautes strates du gouvernement… L’intrigue des plus sombres explore plusieurs thématiques : des dérives sociales où des notables se rendent coupables de pédophilie, des considérations géopolitiques et environnementales autour d’un projet top secret de l’armée américaine avorté durant la Guerre Froide, dont les retombées actuelles impactent les Etats-Unis, le Danemark et l’Islande… Une trame fictive sur une base réaliste font de ce thriller intense et passionnant une réussite !

Je remercie les Editions Flammarion et Babelio pour ce roman obtenu dans le cadre d’une opération Masse Critique Mauvais Genre.

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Dédicaces de Ian Manook
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Editeurs

LGF - Le Livre de Poche : 7 livres

Albin Michel : 6 livres

Le Livre de Poche : 3 livres

France Loisirs : 2 livres

Paulsen : 2 livres

J'ai lu : 1 livre

Editions du Valhermeil : 1 livre

EDITIONS DRUIDE : 1 livre

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