L'épouse d'Alexeï Kolovsky

Lorsque son téléphone sonna sur la table de chevet, Alexeï se tourna pour l’éteindre, mais en voyant le numéro sur l’écran, il retint son geste.

Kate… C’était entre autres à cause d’elle qu’il passait sa convalescence aux Antilles. Parce qu’il avait pris conscience qu’il s’était trop habitué à la voir à son chevet, qu’il attendait ses visites avec trop d’impatience, commençant à trop se reposer sur elle.

Or, il avait décidé depuis longtemps de ne compter sur personne.

— Qu’y a-t-il ? répondit-il d’une voix un peu trop brusque.

— Vous m’aviez dit de vous prévenir si…

Elle s’interrompit, visiblement très nerveuse. Ce qu’Alexeï comprenait : si Nina apprenait qu’elle l’appelait régulièrement, elle serait hors d’elle !

Cependant, il avait demandé lui-même à Kate de le tenir au courant. Il s’imagina son ravissant et doux visage : elle avait rougi, il en était certain. Kate rougissait beaucoup, et souvent.

— Souvenez-vous, reprit-il. Peu importe ce que dit ma mère, vous êtes mon assistante.

Cela faisait maintenant plus d’un an qu’il l’avait embauchée, après qu’il eut licencié une assistante ayant confondu, comme toutes celles qui l’avaient précédée, sexe et sentiments. Sachant qu’il ne prendrait jamais aucun risque avec Kate, il l’avait contactée. En effet, non seulement elle était la mère d’une petite fille de presque cinq ans, mais en plus elle n’était pas du tout son type de femme.