Fanny Chiarello

Sombre, triste mais beau à la fois, ce livre aborde la thématique de l'accident et de la mort du point de vue d'une jeune fille, qui, par de heureux hasards arrive à sortir la tête de l'eau après le décès d'une personne proche.

L'écriture est bien et juste, cependant, la "révélation" vers la fin du livre manque, à mon goût de suspens car elle est facile à deviner.

Deux femmes que la guerre n'a pas épargné, elles ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam et pourtant le destin va les réunir pour que leur vie soit à nouveau chamboulée.

Une belle histoire qui nous mène à réfléchir sur le sens de la vie.

J'ai trouvé ce livre vraiment surprenant, touchant. J'ai adoré lire à travers le regard d'une adolescente, comprendre ce qu'elle ressent pour une fille et savoir ce qu'elle peut faire par amour et pour qu'on l'écoute. Elle exprime bien ce qu'elle ressent, comme chaque adolescent qui ne se sent pas à leur place. J'ai eu un très gros coup de coeur pour ce livre et toutes ces citations, ces phrases.

Ce livre est fantastique.

En plus, il restera comme le livre qui m'a ouvert les yeux sur les problèmes de l'homophobie, et je suis dégoutée par moi même de mon aveuglement plus ou moins volontaire.

Je le conseille vivement.

Une belle découverte, en préparation de la venue de l'autrice dans notre médiathèque. La structure, originale, m'a fait un peu penser à celle de la Femme au miroir d'Eric Emmanuel Schmitt, livre dans lequel on suit trois destins de femmes, à trois époques différentes. J'ai apprécié les points communs entre chaque groupe de trois femmes, les détails que l'on retrouve, comme le lieu de résidence, les personnages qu'elles rencontrent ou qu'elles écoutent - la radio notamment - .

On commence dans une petite ville de province, et on termine dans la capitale, si bien que l'on comprend que ce n'est pas leur vie qui enferme ses femmes, mais leur milieu. Chacune tente alors à sa manière - et avec plus ou moins de résultat - d'atteindre la notion de liberté.

L'autrice s'inspire de la photographie, de la musique et de la littérature, de ses promenades à vélo, et enrichit ses textes de tout cela, si bien qu'ils sont extrêmement riches à chaque fois.

Le seul point "négatif" que je soulèverai est que ce roman m'a un peu déprimée pendant certains chapitres, car souvent ces femmes se sentent seules, y compris dans leurs familles, et elles se rebellent avec rage, se posant des questions existentielles comme la liberté, mais aussi le désir d'être mère, la sexualité, etc. L'image de cette dernière m'a d'ailleurs un peu dérangée, car l'acte est décrit comme violent, sale, et les femmes s'y jettent pour oublier leurs problèmes. Cependant, on sent bien que l'autrice n'a pas peur de nous donner sa vision du monde, assez pessimiste, et j'ai hâte de pouvoir échanger avec elle.

C'est le 2e roman de Fanny Chiarello que je lis, et, comme La Vie effaçant toutes choses, je l'ai trouvé au départ très déprimant, mais très bien écrit. En effet, j'ai été très touchée par le mutisme de Fennella, venu d'un traumatisme, et du regard des autres face à cela. Les domestiques ont des réflexions répugnantes à ce sujet et la prennent comme souffre-douleur quand cela les arrange. Face à elle, nous avons le personnage, tout aussi profond et touchant, de Jeanette, une veuve de guerre qui ne vit plus depuis la mort de son mari Andrew. Elle passe son temps à se demander ce que son mari voit, laisse toujours une portion de nourriture et un fond de verre à cet absent, qui l'empêche de savourer les infimes moments de l'existence. Elle est très amère et attend de rejoindre son mari. Ces deux femmes, qui n'ont apparemment rien en commun, vont cependant se rencontrer, grâce à une lettre adressée par Jeanette à la cantatrice Kathleen Ferrier, mais qui, par erreur, se retrouve dans les mains de la maîtresse de Fennella, Lady Kate Ferrier. En lisant le témoignage de cette femme et de sa douleur, la jeune muette pense qu'elle est son miroir, qu'elles se comprennent toutes les deux, et décide de partir en vacances pour la retrouver. Ainsi bercée par le jazz et l'opéra, nous assistons à la rencontre tumultueuse et décevante de ces deux femmes, au rejet de Jeanette, qui ne comprend pas pourquoi cette étrangère veut la détourner de sa douleur, et au miracle de Fennella, qui retrouve la parole lorsque deux scènes se superposent dans son esprit. Même si cette rencontre semble sonner comme un échec, nous avons le plaisir de retrouver les deux protagonistes dix ans après. L'autrice nous montre alors ce que chacune a pu apporter à l'autre : Fennella a rencontré l'amour et le bonheur ; Jeanette, elle, est entrée au service d'une cantatrice qui la présente à la fameuse Kathleen Ferrier. Si cette lettre n'avait pas été mal adressée, leurs vies respectives auraient-elles à ce point changé ? L'autrice nous laisse alors avec la dernière phrase du roman : « On peut trouver un formidable espace de liberté, Mrs Doolittle, dans son propre rôle ».

L'Évaporée" est l'histoire de la rupture entre Jenny et Ève, transmise par leurs points de vue alternés: celle qui est quittée sans explication et celle qui a quitté pour se libérer de ce qu'elle perçoit comme une appropriation littéraire de son existence, la renvoyant à une relation passée qu'elle doit éclaircir avant de pouvoir la dépasser avec sérénité.

Un roman à la construction parfaitement maîtrisée, qui interroge le rapport à la création, la conciliation de choix de vie différents et le statut des créatrices.

Cette histoire magnifique, subtile et profonde m'a beaucoup touchée. Le style d'écriture est très beau, l'alternance des points de vue intéressante puisqu'elle permet à l'un d'expliquer l'autre.

Pour moi, c'est avant tout un livre sur le deuil et les réactions face à la perte.

J'ai été globalement conquise même si j'ai eu énormément de mal à rentrer dans le livre en raison du peu d'expliquation sur l'intrigue centrale : la séparation. Même si la dernière partie m'a plu, je suis restée sur ma faim...

13/20🌾

Si je suis désormais un peu accoutumé à la plume de Wendy, celle de Fanny est une découverte, et des plus agréables, pour la lecture de ce roman réalisé à quatre mains, par échange de chapitre d'une autrice à l'autre, un roman qui résonne très fortement pour Fanny justement et fait écho à sa propre expérience.

L'Evaporée, c'est le surnom que donne Jenny "celle qui reste" à Eva, celle qui est partie, sans un mot ni une explication. Pourquoi ? Le récit alterne, d'un chapitre à l'autre, entre ces deux femmes qui s'aiment et qui pourtant se sont quitté. Si on est tenté d'accuser Eva au départ, la voix que lui donne le récit remet les choses sous une certaine perspective. On apprend le passif d'Eva, celui qu'elle tait, ses raisons et on se retrouve partagé entre la fuite de l'une et l'attente de l'autre, et c'est immersif.

J'ai l'habitude qu'avec Wendy, je doive m'accrocher un peu au début, je procrastine les premières pages, avant de me rendre compte que je me suis fais happé et que je ne plus lâcher son livre avant d'avoir atteint la dernière page.

J'ai adoré ce livre. Sa forme, son idée de départ, comment le style et les univers des deux autrices se répondent et se complètent, tout m'a convaincue. Du premier jusqu'au dernier mot, ça a été une superbe lecture. J'en ressors avec la confirmation que je veux tout lire de Wendy Delorme et l'énorme curiosité de découvrir les autres oeuvres de Fanny Chiarello.

Le personnage principal m'a donné mal à la tête, tant elle est imbu d'elle même. Ce personnage m'a fait détesté ce livre.