Jean Van Hamme

Ayant récemment replongé dans la série Thorgal, j'ai retrouvé avec plaisir les dessins et les histoires qui m'ont passioné et fait frissoner dans mon enfance.

Avec l'Île des Mers gelées et sa terrible conclusion, on ressent presque le froid glacial et l'atmosphère lourdes qui imprègnent toutes les phases de ce récit.

Une aventure riche en couleurs et en rebondissements. Des années après ma première lecture du tome 3, j'y retrouve tout le rythme et toute la vie qui caractérisent l'écriture et le dessin de Rosinski et Van Hamme.

Enfant, j'avais été happé et choqué par le scénario de la Chute de Brek-Zarith. La noirceur de Shardar et le caractère crépusculaire de sa Cour m'avaient terrifié.

En relisant le tome 6 aujourd'hui, j'y retrouve les mêmes sensations qu'à mes neuf ans. Un tome aussi dérangeant que palpitant, le point final à l'arc des pérégrinations originelles de Thorgal et d'Aaricia.

Le point final à l'épopée de Thorgal et des siens dans l'infernal Pays Qâ. Une histoire terrible, tragique et sanglante, aux images magnfiques et aux couleurs aussi vives que belles.

Un tome charnière, qui marque la première grande rupture dans le destin de Thorgal: Spoiler(cliquez pour révéler)celle qui va le décider à abandonner les siens pour se faire oublier des dieux et du monde.

Une aventure indépendante de Thorgal, qui se retrouve confronté à un vieux vestige de ses origines.

Seule dans le Nordland depuis le départ de Thorgal, Aaricia élève seule Jolan et Louve. Quand l'expédition viking se revèle avoir été décimée par le terrible Shaïgan-sans-Merci, alias notre héros, les esprits s'échauffent.

Il s'agit d'une histoire sordide, qui marque le début des souffrances d'Aaricia et de ses enfants; souffrances que notre princesse viking va endurer tout au long d'un tome semé d'humiliations et de renoncements.

La Marque des Bannis souligne le courage de notre princesse viking - lequel n'est bien sûr plus à démontrer - ainsi que la transformation de Jolan de petit garçon jovial à un jeune adolescent conscient de ses responsabilités et de son pouvoir.

Avec cette aventure aux confins du désert, l'errance de Thorgal et des siens semble toucher à son terme quand ils rencontrent des gens du peuple des Etoiles - les mêmes que les protagonistes des deux premiers tomes, ou que les parents de Thorgal.

Au coeur des ruines d'une ancienne civilisation, une course contre-la-montre s'engage pour stopper les envahisseurs venus du ciel d'accomplir le sinistre dessein qui avait aussi été celui de Varth.

Le retour de la terrible Kriss de Valnor, à un moment où Aaricia reprend le flambeau de la protection de sa famille alors que Thorgal est réputé mort. Un tome sombre.

La Couronne d'Ogotaï réussit un tour de force scénaristique en abordant, simplement mais clairement, le voyage dans le temps; celui de Jolan pour concilier l'avenir des siens: celui de son père, devenu le pirate amnésique Shaïgan-sans-Merci; celui de sa mère et de sa soeur, devenues esclaves de Kriss de Valnor; et son propre avenir, celui qu'il aurait dû avoir en l'absence de sa famille.

J'ai pris grand plaisir à relire ce tome, situé à la charnière entre le très sombre La Marque des Bannis et le palpitant Géants.