Commentaires sur ses livres

Dans la droite ligne des opus précédents, on poursuit les combats. Bien que la richesse de l'histoire soit limitée par la prédominance des scènes d'action (la psychologie des antagonistes, même ceux qui durent un certain temps, reste minime), la variété des pouvoirs magiques reste intéressante.

La relancée vigoureuse des deux derniers tomes continue. La réincarnation est un bon moment, et sa brutalité est, par rapport au monde, correcte, en plus de former une bonne fin de volume, même si cela pouvait être encore un peu mieux. Curieuse de voir comment les choses vont évoluer. Je me demande quand même comment les réincarnés ont oublié si vite leur vie humaine ? Est-ce un moment de désorientation ? Vont-ils changer d'avis plus tard ? La réincarnation est-elle un processus incomplet qui tape sur la sanité des cibles, alors que, dans beaucoup de cas, elle est déjà incertaine ?

La fin du tournoi est bien meilleure que le début, et on repart sur l'intrigue principale. Cependant, malgré la plus grande qualité des chapitres, ce tome montre que le découpage en volumes est mal maîtrisé. Oui, la publication Jump est périodique, mais certains auteurs arrivent à concilier la forme périodique et la publication en volumes sans accrocs... néanmoins, ce n'est pas un réel problème, juste une voie d'amélioration.

Quoique le plan général n'ait pas une grande originalité, les personnages mis en avant commencent à s'étoffer et à devenir plus nombreux. C'est assez intéressant, en fait, même si l'intrigue générale se perd de vue au profit du court terme.

Un temps de repos avant la suite... pas de grand suspense à la fin, mais on avance doucement. De toute manière, à la base, c'est une publication par chapitre dans un périodique, non ? Je suppose que ce n'est pas une faute grave, alors, et que ça va vite redémarrer.

Il y a de l'idée. Le dessin n'est pas mal du tout. Après un tome un peu scabreux, l'histoire redevient plus solide, mais un nouvel écueil scénaristique apparaît : ce mignon petit chat rouge ne risque-t-il pas de complètement déstabiliser les pouvoirs ? Il ne faudrait pas fournir un joker absolu aux héros, quand même...

J'ai été désarçonnée par les trois personnages bonus sortis d'on ne sait trop quel autre opus... c'était inattendu et, malgré les efforts de l'auteur, j'ai eu du mal à les situer et à m'y acclimater. Ce n'est pas qu'on n'ait pas de cours de rattrapage sur les événements, mais c'est moins approfondi que sur des persos comme Vanessa, qu'on connaît déjà.

Un tome de fin d'arc qui annonce une nouvelle quête. Yuno et Asta continuent à se dire bonjour d'une manière personnelle, Vengeance fait sa petite révélation à un vieux camarade, et Finral fait une telle démonstration que son frangin devrait baver d'envie, s'il avait deux sous de jugeote.

L'action avance presque sans pause, juste assez pour rire un peu avec Grey et Charmy. Les dialogues sont pas mal, surtout le speech de Yami, mais lorsque Finral et Vanessa participent au grand tour de paroles d'amitié et de confiance, j'ai trouvé que les répliques de cette dernière manquait un poil de contextualisation, ce qui pourrait en gêner certains, par rupture de rythme.

L'auteur continue à avancer avec ce qui ressemble par moments à de la précipitation. Néanmoins, des pages d'entracte ne sont pas négligées et les personnages en profitent pour être développés. Même si ce tome est un peu moins intense, les choses sont abordées sous un angle un peu plus chaotique caractéristique des Taureaux Noirs qui apporte un comique appréciable.

Ooh, alors c'est pour ça que Yami a un nom japonais. J'aime quand les noms ne sont pas tout à fait aléatoires et servent à donner un peu de cohérence au monde. Hélas, l'histoire n'a pas l'air de faire partie de ses passions, alors il faudra attendre un peu avant de réussir à déchiffrer tous les secrets des vilains, mais on n'a pas besoin de lui pour tout, on dispose d'indices nous-mêmes.

L'attaque sur la capitale secoue la population, mais les Chevaliers font de leurs mieux et, face à cette menace probablement inédite (si la ville souffrait autant tous les jours, les gens seraient plus blasés... encore qu'ils étaient relativement calmes), ils montrent que leur blabla "oh les autres divisions sont nulles et d'abord les paysans sont inférieurs aux nobles" est en grande partie une façade : ils sont capables de coopérer.

Le capitaine Fuegoleon continue à avoir la tête sur les épaules et à s'affirmer comme l'un des meilleurs combattants jusqu'ici. Hélas, cela ne suffit pas. Mais après tout, si l'histoire se résolvait si tôt dans la série, nous serions déçus, n'est-ce pas ? Bon cliffhanger.

Un bon tome, sans plus. Les combats s'enchaînent et les personnages ont peu de temps pour se poser : la situation reste le moteur, ils suivent. Mais ils suivent avec des réflexes rapides, et un caractère bien à eux (au point de vue de leur histoire. Dans les faits, il y a des ressemblances avec d'autres mangas). Ces demoiselles se montrent un peu émotives par rapport au héros, mais quand on a 15 ans, qu'on n'est pas casée et qu'on vient de se faire sauver la vie, c'est compréhensible. Je ne trouve pas la gent femelle si stéréotypée : les Roses deviennent des personnages actifs dans ce tome et ne sont pas exactement des fillettes ou des sex-things. Toutefois, elles n'ont pas encore eu le temps de faire grand-chose, cette appréciation peut changer.

Les antagonistes sont Mars et un inconnu : Mars n'est pas exactement un personnage qu'il a fallu beaucoup d'imagination pour inventer, ni sa chère Fana, mais ils sont représentés avec cœur. Pas de raccourcis au prétexte que c'est un topos, le graphisme se prend avec le mélange de sérieux et de dérision qu'il faut. La victoire finale n'est pas totalement un deus ex machina : il y a trouvaille bienvenue d'artefacts, mais c'est la troisième fois que ça arrive (1, la remise des grimoires ; 2, la barrière de protection Dragon's Lair ; 3, la salle au trésor), ce n'est donc pas exactement un cheveu sur la soupe : on sait déjà que les deux récipiendaires sont exceptionnels, d'une part, et que le pouvoir magique progresse à coups de dons, de reconnaissances, et de potentiel. Ce sont des épiphanies et les deux personnages bénéficiaires se sont préparés justement pour pouvoir s'harmoniser à de telles trouvailles ('attune', en anglais, est le terme consacré, sans doute plus courant que l'équivalent français, surtout pour ceux qui ont fait du jeu de rôle ou jeu vidéo).

Comme pour le tome précédent, donc, il y a du topos, quasi cliché, mais rien de choquant cette fois-ci (alors que la scène du Konohamaru utilisait pratiquement les mêmes mots... c'est vrai que ça gêne). Le manga a de la personnalité, un bon trait, et des personnages charismatiques même si leurs personnalités sont parfois un peu excessives. J'ai été particulièrement marquée par cette image où Luck perd son sourire : je me suis dit "mon gars, si personne d'autre ne te descend avant, tu vas te faire griller, douloureusement". C'était discret, mais c'était là, et plutôt expressif.

Le rythme s'accélère. Une petite plongée dans le cœur de Luck laisse une très bonne impression : un peu taré, mais attachant. L'intrigue générale progresse également avec l'opposition au royaume voisin : même dans le cas où ce ne deviendrait pas un nœud d'intrigue, la situation géopolitique s'avère tendue et crée ainsi une certaine attente. Et puis, Asta et Yuno sont complices, camarades et protecteurs, j'aime ça. Mais bon, le parallèle perpétuel avec d'autres œuvres similaires, comme Naruto (et un chapitre à la Konohamaru, un), empêche pour moi "Black Clover" de monter dans les sommets du classement.

Le dessin, le cadre, l'histoire et les personnages sont tous des classiques, mais, pour autant, comme ils sont travaillés avec une certaine âme, on ne bascule pas dans un ennui mortel. Yuno est autant supporter que rival, sinon plus, ce qui change un peu des Ishida ou des Sasuke qui ont quelques difficultés avec le concept.