Jean Echenoz

Une intrigue basée autout de la quête d'un trésor d'art contemporain original avec une écriture si particulière qui ne discrimine pas suffisamment la narration de l'écrivain des phrases prétées aux personnages du roman. Ce qui oblige à une forte ttention sur la lecture de ce roman.

Pour la présentation du sujet on retiendra, bien que cela importe peu au fond, l'indication du quatrième de couverture : "fiction sans scrupules biographiques, ce roman utilise cependant la destinée de l'ingénieur Nikola Tesla". En effet, la simple lecture de l'article d'encyclopédie révèle instantanément l'aspect très romanesque de la vie de cet homme de science, cet inventeur prolifique. La légende de la naissance sous le signe d'un orage de bon et mauvais augure est reprise avec humour dès les premières lignes. Belle transition pour la suite : "naissance hors du temps, donc, et hors de la lumière compte car on ne s'éclaire qu'ainsi à cette époque, à la cire et à l'huile, on ne connaît pas encore le courant électrique". Une vie presque comme les autres, presque trop romanesque pour ne pas être celle d'un grand homme. Lu presque d'une traite, car l'humour y est presque noir.

Un style magnifique et très inventif. Après une première partie flamboyante et bourrée d'humour, le roman se perd dans sa deuxième partie en s'intéressant à des personnages moins forts que Gérard Fulmard.

"Un an" est un livre court, à peine 91 pages. Il raconte l'histoire de Victoire, une jeune femme qui, suite au décès de son "compagnon" Félix, va se lancer dans une fuite absurde. On suit Victoire dans son errance qui va durer un an. On la suit au fil de son voyage, au fil de ses rencontres, au fil de sa descente aux enfers.

L'histoire s'inscrit dans un style assez absurde. L'écriture est soutenue, ce qui ne rend pas la lecture évidente et fluide. J'ai trouvé la fin un peu décevante. On reste avec beaucoup de questions qui ne trouveront jamais de réponses. Ce n'est pas un mauvais roman, mais il n'est pas exceptionnel non plus.

Moi qui suis pianiste je suis très déçue car je pensais vraiment rentrer dans l'histoire d'un pianiste !!! Histoire originale mais finalement assez banale. Roman très bien écrit !

Max, un pianiste de renom, alcoolique, cherche désespérément à retrouver son amour, à qui il n'a jamais avoué ses sentiments. Mais sa carrière l'empêche de vivre, il ne peut pas s'écarter de sa pratique instrumentale. Sa vie s'apparente à une mauvaise représentation des enfers. Mais, malgré le fait qu'il soit submergé par ses émotions, et par la dépression, Max rêve de changer les choses.

Au Piano, écrit par Jean Echenoz, nous emporte à travers différents lieux, et moments de la vie. de Paris, à l'Amérique du Sud, en passant par l'Institut, Max va voyager tout au long de son histoire.

Cet ouvrage contient une véritable morale, et illustre le « changement » des personnages d'une façon incroyablement originale. L'humour décalé, et détaché, de l'auteur, dans un thème plutôt dramatique, donne à l'histoire, une véritable légèreté.

Durant la lecture, on passe du paradis, à l'enfer. Accrochez-vous bien, vous ne vous douterez de rien ! Vous ressortirez avec une véritable leçon de vie.

Samedi 7 août 1914. Mobilisation générale. Bien sûr, on s’y attendait un peu mais pour Anthime, qui la veille roulait encore à vélo dans la campagne vendéenne, ce fut quand même soudain de se retrouver avec ses 4 camarades dans un train qui montait vers le nord. Et même si au départ, ils s’attendaient à ce que ça ne dure pas longtemps, il apparaît vite que la guerre va s’embourber, au propre comme au figuré.

Très petit par sa taille, 14 compense par la précision balistique de son vocabulaire. Saviez-vous que la cheviotte est la laine faite à partir de la tonte des moutons cheviot? Ou que la cervelière n’a été utilisée que quelques mois tant elle était impraticable? Moi non plus. Cette description si précise des petits détails de la grande guerre - avec nombres inventaires à la Prévert - permet de mettre une certaine distance entre les lecteur·rices et les atrocités vécues, aidée en cela par une légère touche d’humour et de fatalisme. Cela peut déplaire, ce manque de pathos mais pour moi, c’est ce qui fait la force de ce récit implacable. Une très belle trouvaille dans la boîte à livres!

Le propos de ce roman d'Echenoz reste plutôt vague, un mec de télé recherche un ex-starlette, disparue des écrans radar après un fait divers.

Assez improbable, parfois inutilement fantastique avec l'apparition aléatoire d'un génie Jiminy cricket, l'histoire ne semble être ici que pour permettre à l'auteur de caser ses jeux de mots . Quelques passages drôles et bien sentis néanmoins, qui sauvent ce roman des grandes profondeurs. Final en eau de boudin grand cru.

Il ne reste de Sylvie Fabre qu’une immense fresque publicitaire vantant un parfum capiteux. Son mari et son fils se rappellent donc d’elle en visitant religieusement cette fresque tous les dimanches. Mais la ville, évidemment, est implacable et les nouvelles constructions menacent…

J’ai retrouvé ici la plume drôle et poétique de Jean Echenoz que j’avais déjà beaucoup appréciée dans « 14 ». Ce récit très court sur le deuil et le souvenir n’a pas manqué de m’émouvoir.

Comme le titre l'indique, ce court écrit de Jean Echenoz traite de Jérôme Lindon, son directeur aux Editions de Minuit. De leur rencontre pour son premier roman jusqu'à la mort de l'éditeur, il raconte les moments passés ensemble, la personne intimidante pressée par le temps, le sourire après avoir lu un bon manuscrit. Le texte est touchant et honnête, un bel hommage à cette figure majeure de l'édition française.