Coupez !

Quel étrange livre ! Tout d’abord, c’est une enquête policière menée dans le monde du cinéma des années trente. La jeune actrice Estela Lamare, étoile montante, est retrouvée morte alors que le producteur avait donné l’ordre au monteur Cameron McCabe de couper toutes les scènes où elle apparaissait. Suicide ou meurtre ? Pour l’inspecteur Smith de Scotland Yard, pas de doute : c’est un meurtre. D’ailleurs, l’un vient d’avouer. Puis un deuxième... Un jeu du chat et de la souris se joue entre l’inspecteur et le monteur, chacun menant son enquête tout en confrontant leurs vues sur l’art et la manière de mettre en évidence ce qui est resté dans l’ombre pour l’autre.

Le procès a lieu. D’autres morts s’ensuivent.

McCabe qui a relaté dans un journal le cheminement de son enquête, confie son manuscrit à Müller, ancien critique et journaliste. A la charge, pour lui, de le faire éditer. Celui-ci entame alors une étude du manuscrit et dissèque l’idée que l’on se fait généralement d’un polar, de la forme et du fond d’une bonne enquête policière telles qu’ils sont attendus chez les lecteurs, puis des différences et du non-conventionnel présents dans les pages qu’il détient.

Et c’est là le livre que l’on a entre les mains : un livre écrit par et sur le personnage principal : Cameron McCabe.

Mais qui est Cameron McCabe ? C’est alors l’objet de la troisième partie. Une enquête menée par les éditeurs se terminant par la transcription d’une interview de l’intéressé.

Un livre plein de rebondissement, absurde et désopilant. Le monde du cinéma, les studios, le montage participent à l’élaboration de l’histoire. Un drôle de livre.