Elle tapota le rebord du lit et arque le dos, un sourire enjôleur aux lèvres qui éclairait ses intentions. Mais en faisant ce dernier mouvement, son visage rencontra la terrible lumière jaune du néon placé au-dessus du lit. Son visage, radiographié, apaprut fané et vulnérable. Des pattes d'oie, des cernes sous les yeux se mirent à transparaître sous le maquillage, annihiliant son entreprise de séduction. Il la compara à une star qui commence à vieillir et dont le charme repose sur de beau restes, pourvu que l'éclairage soit son allié. Son désir pour Rita Hayworth s'effondra.

Je suis le Renâcleur
Y a plus de vertu
Dans la tête du Meneur
Que de beure au cul!

- Les rrouges ont des super-cerveaux... confiait Kennedy pour l'intriguer.
- Ils sont plus intelligents que nous?
- Je ne sais pas... Ce que je sais, c'est qu'ils ont des télépathes qui fouillent les consciences de l'espèce humaine.
- Des télépathes?
- Oui, des télépathes... Nos dirirgeants ont peur d'eux car ils savent que leurs moindres pensées sont détectées à la vitesse de la lumière.

Ils passèrent près d'un cimetière de voitures, où des carcasses rouillées s' jusqu'à une trentaine de mètres de hauteur : là se trouvaient une partie des voitures confisquées onze ans plus tôt, lorsque le gouvernement avait décidé que tout mode de transport personnel devait disparaître.
Devant eux, Jeff marchait en poussant des grognements bizarres.. Il tenait une grosse pierre à la main.

La raie avait quitté le ciel jéraldien restituant le Kamp aux feux du Mendeleïev. Crépuscule sur la fleur fossile, mais c'était déjà la nuit pour les condamnés au piston, enfermés dans leur minuscule cellule anti-suicide que n'éclairait qu'une chétive et statique boule fluorescente. Un hublot donnait sur l'extérieur, sur le couloir froid où claquaient trop régulièrement les pas d'un gardien. En forçant le regard, il était possible de voir son reflet dans le disque de plasmacier. Possible donc de s'y lire le front.

Imaginez un gros oeuf à la coquille en béton armé. 35 mètres de haut. 25 dans son plus grand diamètre. Il est posé sur un trépied de vitracier qui le place à huit mètre du sol. Chaque branche de ce trépied et creuse et une paire d'escalier mécaniques la parcourt. Ce sont là les trois seuls accès terrestres de l'Oeuf. Ils donnent tous dans un hall commun gardé par plusieurs exemplaires de ce trio fatal : soldat/fusil Arès 30/Yp-dik.

Sharn se mit à trembler. Il devait se décider sur-le-champ. A tout moment la géographie du lieu pouvait encore s'altérer, le projeter à jamais hors de portée de cette étendue si... vaste! Trop vaste pour appartenir au Dédale si friand de miniatures complexes! Il s'élança en avant, sur les traces de la bête. Continuant de ne pas accorder de réalité à l'espace qu'il avalait dans sa course folle.

Il resta longtemps figé dans la même position, l'esprit plein de lancinantes questions. Lorsqu'il regarda de nouveau en direction du pic, l'étrange silhouette avait disparu.
Puis il sentit que les portes de sa conscience s’entrouvraient timidement sur l'extérieur et qu'il n'allait pas tarder à se dématérialiser. le flux de ténèbres se retirait de lui. Tout autour, le Rivage des Ombres s'estompait progressivement.
Le Dédale le rappelait à ses yeux. Et il réintégra son corps abandonné dans la faille.

Nuit. Nuit froide du caveau. Lignes de feu glissant le long de son enveloppe charnelle rigidifiée. Inutile. Effroi de la chute sans nom.
Coeur glacé. Absence d'air. trouble inertie.
La partie morte l'avait submergé tout entier, tel un impétueux flux de ténèbres. Et cependant il continuait de... percevoir, mais avec une acuité sensiblement différente. Des sens ignorés avaient pris le relais de sa compréhension naturelle.

Norwell fit apparaître un lit et brancha l'automatique. Quand il se coucha, l'oreiiler commença de chuchoter de la musique douce mais, aujourd'hui, Blight n'avait pas besoin de musique pour s'endormir. Il coupa le son.
Dans le coeur de cuivre de la maison, les transistors étaient activés; des solénoïdes bloquaient les portes, des micro-rupteurs armaient tout seuls les pièges destinés à d'éventuels intrus, des thermo-couple séchaient et rafraîchissaient l'air. Des dispositifs étaient prêts à entrer en action le lendemain : ils feraient bouillir l'eau du café, griller les tartines, mettraient le couvert pour le petit déjeuner.

Assailli de cauchemars, Paul dut prendre un comprimé de nirvan pour s'endormir: il rêvait que des bombes atomiques pleuvaient sur la Terre; là-dessus, le resplendissant visage de Dorothy venait s'interposer, puis c'étaient des légions de monstres, des psyborgs montant à l'abordage des voiliers solaires.

Le soleil se couchait lorsque le piège s'était refermé sur le lapin. L'animal s'était débattu en se jetant contre les parois, jusqu'à ce que la peur et l'engourdissement eussent triomphé de ses forces. Alors il était resté accroupi, le corps secoué par les battements de son coeur. Aucun autre mouvement ne l'agitait, tandis que tombait la nuit et que les étoiles se levaient. Mais quand la lune monta dans le ciel, sa lumière froide se refléta dans ses yeux et, par-delà les ombres, il regarda vers la forêt.

Et pourtant, cela semblait correspondre à un besoin psychosomatique, comme celui de l'existence d'un être supérieur, le grand cohéreur... Les hommes n'étaient-ils donc capables que d'affabulations?

Le syndrome de la matrice vous concerne? Changez de sexe. Un greffon foetal fera de vous une vraie femme.

Performances sportives médiocres? Une solution : la greffe de cellules clonées à partir des muscles de vos champions favoris. Résultats garantis.

Erection à la demande par implants péniens de réservoirs gonflables. Discrétion assurée.

Vous souhaitez mourir. Thanatos Inc vous offre le paradis... Et gratifie vos héritiers d'une rente.

Votre corps vaut de l'or! Vendez-le à Thanatos Inc. Déductions fiscales proportionnelles à l'étendue de la cession.

Debout. Debout dans l'océan qui gronde et flagelle tes jambes. Bien campée sur tes pieds enfoncés dans le sable. Avec ta vie rouge dans tes veines. Avec ce flux et ce reflux tout en bas de ton ventre. Avec cette boule en lutte contre le cri enflé dans ta poitrine.

Ne restez pas au chômage. Thanatos Inc recrute. Personnel spécialisé ou non en sciences mortuaires. Conservation et chirurgie de morts-vivants.

Naturellement, je la revois dans la nef, enfin cet astronef qui l'emmène avec un équipage. Des hommes d'une race ignorée, portant des tenues qui me sont étrangères.
Seulement, ce qui caractérise cette image, c'est que, dans le tumulte, dans le remous général des visions suscitées à partir de la boussole -comment croirais-je autre chose? - cette femme, ce vaisseau, ces hommes, sont rigoureusement statiques.

Parce que je vois des cités inconnues, des engins fantastiques, des peuples dont je n'ai aucune idée. Parfois, ce pendant, des images correspondent à des scènes que je crois pouvoir situer dans l'histoire de ma planète patrie Terre.

Il y avait quelque chose de singulier dans ce face-à-face entre une très jeune femme décontractée et cet homme calme et mûr dont on devinait une grande maîtrise... et peut être d'aussi insondables secrets. Taylor - si tant est que ce nom fût le sien - semblait mesurer voire goûter cette situation de tension. Il toisa quelques secondes son interlocutrice avec son inaltérable sourire aux lèvres.
De nouveau, Cecilia fit mine de consulter sa montre, ostensiblement agacée.
-Un film est en train de se tourner. Tournage top secret, commença-t-il. Il n'est enregistré que sous le nom de "Projet DX".

Cela m'est égal. Seule m'intéresse l'étendue blanche. Immense. Mais pas illimitée. Elle est rectangulaire, avec un haut, un bas, deux côtés. Je suis là pour la noircir. Pas n'importe comment, d'une façon ordonnée, en lui laissant une marge à gauche, à triple interligne si possible et sans oublier de taper, en haut à droite, le numéro de la page. Sauf pour ce qui concerne la première car tout le monde sait qu'elle ne peut être que la première puisqu'il n'y en a pas d'autre avant elle.

Il respira profondément et esquissa un sourire. "A moins que le coup que j'ai reçu sur la tête ne m'ait rendu fou, tout simplement ! se dit-il mais, si c'était le cas, cette folie est la bienvenue! Elle me change agréablement du marasme dans lequel je vivais jusqu'ici. Je vais enfin sortir de l'état d'humiliation permanente que l'on m'avait imposé. La "demi-portion" est devenue un être à part entière... et même un peu plu que cela. Désormais je cesserai de de craindre les autres. Ce sont les autres qui auront peur de moi..."

Voici un roman à clefs dont la plupart des serrures ont été changées.
C'est pourquoi les ressemblances que vous pourrez y trouver entre tel fait, tel événement, tel personnage et la réalité ne sont pas toujours que des coïncidences.
Cela dit, qui se sent morveux, qu'il se mouche.