Souviens toi d’une chose, ma chérie. Si un jour tu décides d’avoir des enfants, donne-leur d’abord des racines, des ailes ensuite.

Si j'obtiens, par exemple le droit de jouer gaiement du banjo jusqu'à deux heures du matin, mon voisin perd la liberté de ne pas m'entendre jouer du banjo jusqu'à deux heures du matin. Si je parviens à ne rien faire, mon voisin doit travailler pour deux. Et l'on sait d'ailleurs qu'une passion inconditionnelle pour la liberté dans le monde ne manque pas d'entraîner assez vite des conflits et des guerres, non moins inconditionnelle.

Maman... pourquoi m'as tu donné la vie si on doit un jour me la reprendre ?

Au fond d'elle, Tama sait qu'il recommencera. Qu'il verra d'autres femmes. Mais pour se rassurer, elle se répète ses paroles en boucle : Y a que toi qui comptes, Tama.

Après dix minutes de lecture, je m'enfonce dans un ennui saillant et pénible. Cinq cafés serrés et trente-sept minutes plus tard, je referme le pavé, tranquillement, persuadée qu'un tel ouvrage ne pourra faire flamber le pays du French kiss et de la pipe au cognac. Parce que j'ai du nez, moi ! Je sens les choses et ce truc restera dans les étals des librairies car personne n'en voudra.

" Tu vois, Gouti, les vrai trésors ne sont pas ceux qu'on cherche toute sa vie, ils sont cachés près de nous depuis toujours. Si on les plante un jour, si on les cultive et on les arrose tous les soirs, en oubliant même pourquoi à la fin, ils fleuriront un beau matin alors qu'on ne les espérait plus."

Il la repousse avant de poursuivre :
- Tu te souviens ce que je t'ai dit le premier soir ?
Bien sûr qu'elle s'en souvient.
"Si Will meurt, tu meurs"
- Mais c'est la taule qui va s'en charger, ajoute Raphaël. Lentement. Inexorablement. J'aurai même pas à me salir les mains.