Donjon Crépuscule, niveau 111 : La Fin du donjon

Les auteurs ont ici recours à un procédé qu'ils avaient déjà utilisé autour de l'épisode 3 de "Crépuscule", à savoir raconter le même évènement selon différents points de vue, mais pour l'explosion de Terra Amata, ils avaient réalisé un tome régulier et deux "Monsters". Ici, la numérotation de cet album en tant que 111 est donc impropre puisqu'il se déroule en même temps que le 110. On suit ici le point de vue de Herbert sur la fin de la saga, tandis que "Haut septentrion" est centré sur Marvin Rouge (Le roi poussière passant allègrement de l'un à l'autre.) Force est de constater que même en croisant les deux albums, l'intrigue est assez compliquée à suivre et semble comporter sa part d'incohérence. Le fonctionnement et les points faibles de l'entité noire ne sont pas très clairs, ceux des objets du destin non plus. On ne s'ennuie pas, mais cette conclusion en demi-teinte fait de "Crépuscule" la saga la plus faible du cycle, "Potron-minet" et "Zénith" s'avérant bien plus efficaces.

Donjon. Une histoire commencée comme un défi, écrire une centaine de tomes pour chaque "saison" (Potron-minet, Zénith, Crépuscule pour citer les trois axes principaux). On en est loin. Le tout a commencé comme une sorte de plaisanterie, puis l'histoire s'est affinée, renforcée, précisée, a apporté une profondeur réelle aux personnages.

Il a été reproché aux auteurs d'avoir bâclé les deux ultimes volets de Crépuscule (et, par la même, de la série). Je dois reconnaître que le déroulement est rapide, sans doute précipité par le désir des auteurs de mettre un terme à cette folle aventure. Mais, tout de même, quelle fin !

Merci Joann Sfar, merci Lewis Trondheim, ainsi qu'à toute la troupe qui a fait vivre le Donjon et a permis à la horde de lecteurs de rentrer, de s'approprier l'univers. La tour haute était jadis visible à plus de dix jours de marche. C'est le donjon, c'est notre donjon.

La conclusion de l'aventure, du point de vue de Herbert (quelques croisements que j'ai pas pigé avec le tome précédent :p), et ici avec un fin plus touchante sur ceux qui ont débuté cette grande aventure, Herbert et Marvin (aka le Roi Poussière).