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Le monde était lancé sur un cercle, tournait sur son axe, et le temps s'employait à brûler les années et les hommes sans aucune aide de sa part.
Afficher en entierLes livres sont faits pour nous rappeler quels ânes, quels imbéciles nous sommes.
Afficher en entierLe monde meurt de faim, mais nous, nous mangeons à satiété. Est-ce vrai que le monde trime tandis que nous prenons du bon temps ?
Afficher en entierOn ne peut dire à quel moment précis naît l'amitié. Si l'on remplit un récipient goutte à goutte, il finit par y en avoir une qui le fait déborder ; ainsi, lorsque se succèdent les gentillesses, il finit par y en avoir une qui fait déborder le coeur.
Afficher en entier- C'est vrai qu'autrefois les pompiers éteignaient le feu au lieu de l'allumer ?
- Non, les maisons ont toujours été ignifugée, croyez-moi.
- Bizarre. J'ai entendu dire qu'autrefois il était courant que les maisons prennent feu par accident et qu'on avait besoin de pompiers pour éteindre les incendies.
Afficher en entierEt pour la première fois je me suis rendu compte que derrière chacun de ces livres, il y avait un homme. Un homme qui les avait conçus. Un homme qui avait mis du temps pour les écrire.
Afficher en entier- Le loisir.
- Oh, mais nous avons plein de temps libre !
- Du temps libre, oui. Mais du temps pour réfléchir ? Si vous ne conduisez pas à cent cinquante à l'heure, une vitesse à laquelle vous ne pouvez pas penser à rien d'autre qu'au danger, vous jouez je ne sais quoi ou restez assis dans une pièce où il vous est impossible de discuter avec les quatre murs du téléviseur. Pourquoi ? Le téléviseur est "réel". Il est là, il a de la dimension. Il vous dit quoi penser, vous hurle à la figure. Il doit avoir raison, tant il parait avoir raison. Il vous précipite si vite vers ses propres conclusions que votre esprit n'a pas le temps de s'écrier : " Quelle idiotie ! "
Afficher en entierOn a toujours peur de l'inconnu. Vous vous rappelez sûrement le gosse qui, dans votre classe, était exceptionnellement "brillant", savait toujours bien ses leçons et répondait toujours en premier tandis que les autres assis là comme autant de potiches, le haïssaient. Et n'était-ce pas ce brillant sujet que vous choisissiez à la sortie pour vos brimades et vos tortures ? Bien sur que si. On doit tous être pareils. Nous ne naissons pas tous libre et égaux, comme le proclame la Constitution, on nous rend égaux. Chaque homme doit être à l'image de l'autre, comme ça tout le monde est content; plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison.
Afficher en entierIl y avait autrefois, bien avant le Christ, une espèce d'oiseau stupide appelé le phénix. Tous les cent ans il dressait un bûcher et s'y immolait. Ce devait être le premier cousin de l'homme. Mais chaque fois qu'il se brûlait, il ressurgissait de ses cendres, renaissait à la vie. Et on dirait que nous somment en train d'en faire autant, sans arrêt, mais avec un méchant avantage sur le phénix. Nous avons conscience de l'énorme bêtise que nous venons de faire. Conscience de toutes les betises que nous avons faites durant des milliers d'années, et tant que nous en aurons conscience et qu'il y aura autour de nous de quoi nous les rappeler, nous cesserons un jour de dresser ces maudits bûchers funéraires pour nous jeter dedans. A chaque génération, nous trouvons un peu plus de monde qui se souvient.
Afficher en entierSi vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d'impôt, cela vaut mieux que d'embêter avec ça. La paix, Montag. Proposez des concours où l'on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel État ou de la quantité de maïs récoltée dans l'Iowa l'année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits", qu'ils se sentent gavés, mais absolument brillants côté information. Ils auront alors l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas. Ne les terrains sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C'est la porte ouverte à la mélancolie. Tout homme capable de démonter un télécran mural et de le remonter, et la plupart des hommes en sont aujourd'hui capables, est plus heureux que celui qui essaie de jouer de le règle à calcul, de mesurer, de mettre l'univers en équations, ce qui ne peut se faire sans que l'homme se sente solitaire et ravalé au rang de la bête. Je sais, j'ai essayé. Au diable tout ça. Alors place aux clubs et aux soirées entres amis, aux acrobates et aux prestidigitateurs, aux casse-cou, jet cars, motogyres, au sexe et à l'héroïne, à tout ce qui ne suppose que des réflexes automatiques. Si la pièce est mauvaise, si le film ne raconte rien, si la représentation est dépourvue d’intérêt, collez moi une dose massive de thérémine. Je me croirais sensible au spectacle alors qu'il ne s'agira que d'une réaction tactile aux vibrations. Mais je m'en fiche. Tout ce que je réclame, c'est de la distraction.
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