L'espion qui venait du livre

Attention ! Satire !

🍸 L'auteur utilise ici les codes de la littérature pour nous livrer une satire du monde littéraire et de l'édition.

✈️ Le personnage principal, Bob Dumont, est un espion hautement antipathique au départ : il ne croise que des filles "carossées" qui lui tombent tout de suite dans les bras, des "jaunes" forcement mal intentionnés et multiplie les cascades inutiles. Bref, il n'est pas sans rappeler un certain espion et n'est surtout que la caricature de lui même.

💄 Heureusement, l'éditeur de ces romans, Delafeuille, va bien vite intervenir et les voici partis tous les deux en quête de l'auteur, John Davis. Une rencontre qui va bouleverser notre espion mais aussi l'éditeur.

🎬 Nous assistons à des scènes très drôles où, par le biais d'une mise en abîme, l'auteur nous livre une critique du monde de l'édition. Un monde où certains éditeurs ne voudraient publier qu'une certaine littérature, qui n'a hélas pas la préférence du public, au détriment des romans "grand public" . Or, ce sont bien ces romans là qui rapportent le plus d'argent.

💥 Voici notre éditeur en plein questionnement, notre espion en pleine dépression et notre auteur en pleine création, des créations pleines d'ironie il faut le dire.

🍸 Ce roman se lit très bien car il pose un regard très sarcastique et plein d'humour sur les différents types de littérature, en nous montrant les défauts des unes et des autres. C'est aussi un hommage aux romans "de gare".

🔪 Pour moi, le message est clair : il en faut pour tous et il faut cessez de critiquer la littérature populaire !

Un retour mitigé, et je le déplore.

Le gros point fort de ce roman, c’est son originalité. J’aime beaucoup l’idée de base.

L’espion du titre, c’est Bob Dumont, héros d’une série de livres qui a connu un grand succès. Mais son auteur ne l’a pas fait évoluer au fil des tomes. Il est resté le personnage typique des années 50, tout comme sont restés l’ambiance, les décors, la façon de parler.

Ces bouquins sont maintenant dépassés et l’éditeur, Monsieur Delafeuille décide de s’immiscer dans le roman, de venir parler à Bob, lui donner des conseils pour qu’il revienne dans l’air du temps et que la série puisse continuer de se vendre.

Cela engendre des situations cocasses, complètement décalées. J’ai souri parfois : « vous êtes un peu dur, monsieur Delafeuille » ou « -Vous avez réglé l’addition ? – Pas besoin, c’est la fin du chapitre... ». Mais la plupart du temps, je n’ai pas été sensible à ce type d’humour, un peu trop accentué par moments.

C’est un texte bourré intentionnellement de clichés pour montrer le décalage entre les deux époques. Un vrai pastiche. Et c’est sympa dans l’idée. C’est intelligemment fait. Pour pousser le lecteur à la réflexion, sur les auteurs, les textes, la création d’un livre, l’importance d’une série à succès pour les éditeurs…

Malheureusement, je me suis un peu égarée lorsque l’éditeur et l’espion décident d’aller parler à l’auteur, pour le convaincre d’évoluer.

C’est dommage, parce que j’ai l’impression d’être passée à côté de ce livre. L’auteur a pris un gros risque et je ne peux que le saluer. L’idée de base me plait bien, la réflexion est intéressante et bien amenée. J’ai parfois été amusée : « Ma parole, vous portez des costumes Armani ! Il se fout de moi en plus ! – Qu’est-ce qu’il raconte ? demanda le Jaune de droite à son copain… -Probablement un code, fit l’autre Jaune »

Peut-être tout simplement que ce n’était pas le bon moment pour moi. Ça ne veut pas dire que cet ouvrage ne vous plaira pas. Il y a beaucoup de bonnes choses. Mais ça, vous ne pourrez le savoir qu’en le lisant !

😅 Original

En trois mots : absurde - édition - espionnage

« Evidemment, abruti. Je suis votre éditeur. L’homme qui met sur le marché vos aventures ineptes. »

➡️ L’idée de départ est très intéressante avec cette mise en abyme, les réflexions sur la littérature et le monde de l’édition en général.

➡️ Malheureusement la façon dont le sujet a été traité n’a pas été à mon goût, malgré un faible nombre de pages, certains passages semblaient assez longs.

« Vous avez réglé l’addition ?

- Pas besoin, c’est la fin du chapitre. Je pratique beaucoup ce genre d’ellipse, comme ça je ne dépense presque rien. »

De même, le côté cliché des personnages (qui est totalement fait exprès et je comprends les intentions de l’auteur) ne m’a pas aidée à m’immerger dans l’histoire.

➡️ Il est difficile de mettre ce roman dans une catégorie, mais pour moi ce n’est pas vraiment un polar, cet aspect reste léger, le côté espionnage et humoristique prenant largement le dessus.

➡️ Assez réceptive à l’absurde, je n’ai pourtant pas été convaincue par le style ici, si certaines situations font sourire, je suis clairement passée à côté de ce roman. J’en vois toutes les qualités sur le papier mais je n’ai pas réussi à apprécier ma lecture.

C’est simplement une question de goût, l’humour plaira ou ne plaira pas, il suffit de se lancer pour le savoir !

Merci aux éditions Points pour ce titre dans le cadre du prix du meilleur polar 2024.