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Résumé
Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien des points restent obscurs, mais il semble certain qu'« une bonne part de la religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds primitif qui se reconnaît là ».
C'est aussi de ces époques lointaines que datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront d'« intérêt national », comme Delphes. Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ; elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe.
Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur. La période hellénistique, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs, on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un « travail souterrain ». Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion personnelle reprend ses droits.
Toute l'Asie Mineure, l'Égypte, la Mésopotamie et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée atteindra à l'universalisme.
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