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Les Saints bretons d'après la tradition populaire en Cornouaille




Classement en biblio

extrait

Comme nous quittons l’église, Jeanne Ar Prat me montre du doigt, encastrée dans le dallage, une pierre couverte de sculptures grossières, peut-être un écusson martelé.

— Qu’est-ce ?

— Suivez-moi jusqu’aux fontaines, et là je vous raconterai l’histoire.

Elles sont au nombre de trois, ces fontaines. La première, spacieuse et monumentale, est dédiée à Notre-Dame dont elle porte dans sa niche une statue typique. C’est à elle que les nourrices accouraient naguère, la Vierge des sources étant aussi la « Mère du lait ». La fontaine qui fait pendant à celle-là est divisée en trois bassins et consacrée aux « Trois Maries » (An ter Vari) dont le culte est demeuré si populaire en Basse-Bretagne. Il va sans dire dès lors que la troisième, située entre les deux autres et d’apparence plus humble, a pour patron Jean, l’ami des saintes femmes. C’est devant celle-ci que la sacristine me fit arrêter.

« Autrefois, monsieur, il y avait à cette fontaine un seuil de pierre. Les cantonniers s’en sont servis comme de moellon pour la construction du pont qui est là-bas. Sur cette pierre on voyait distinctement la marque d’un panier. Et voici ce qui se raconte à ce sujet. Un matin, au petit jour, un méchant fermier des environs arriva ici, pliant sous le poids d’un panier dont il se déchargea sur la margelle. Tout à coup, une belle dame vêtue de blanc se dressa devant lui, de l’autre côté de la source.

» — Que portes-tu donc là, brave homme ? demanda-t-elle.

» Le paysan fut d’abord interloqué, mais il se remit vite et répondit d’un ton dégagé :

» — Ce sont neuf petits cochons que je vais vendre à Gouézec.

» — Tu mens, fit la dame, ce ne sont pas neuf petits cochons, mais bien neuf créatures du bon Dieu dont ta femme est accouchée cette nuit. Et, pour n’avoir pas à les nourrir, tu as dessein de les noyer dans cette fontaine. Tu es un père dénaturé.

» — Vous en parlez bien à votre aise, vous ! Comment voulez-vous que je les nourrisse, puisque je gagne à peine de quoi ne pas mourir moi-même de faim ?

» — Eh bien ! écoute, faisons un marché. Tu laisseras vivre tes enfants, tu les feras baptiser ; moi je serai leur marraine et je me chargerai, tant qu’ils vivront, de pourvoir à leur subsistance.

» — J’accepte, dit l’homme.

» Quand il souleva son panier, il vit que l’empreinte en était restée gravée sur la pierre. Il rentra chez lui et mit sa femme au courant de la rencontre qu’il avait faite. Comme en s’en allant au labour il passait devant la grange, où la veille il n’y avait rien, il ne fut pas peu surpris de la trouver pleine de blé. « J’ai tout de même conclu un fameux marché ! » pensa-t-il. Et il courut de ce pas s’entendre avec le recteur pour le baptême. En ce temps-là, on baptisait à Notre-Dame des Fontaines. Au jour fixé pour la cérémonie, lorsque les neuf enfants firent leur apparition dans le porche, on vit la Vierge descendre de son piédestal et s’avancer au-devant d’eux. C’était elle la dame blanche de la source. Elle s’arrêta sur la dalle que je vous ai montrée et y laissa tomber une pluie de pièces d’or. Puis, ainsi qu’elle l’avait promis, elle servit de marraine aux nouveau-nés. Ce fut un baptême étrange : à mesure qu’on les baptisait, ils rendaient l’âme, en sorte qu’ils s’envolèrent l’un après l’autre tout droit au ciel. Le père cependant n’avait d’yeux que pour la dalle où les pièces d’or étincelaient. Mais au moment où il se précipitait pour les ramasser, elles s’enfoncèrent dans la pierre en y faisant les trous que vous avez vus. Il se consola par la pensée du beau blé qui lui restait dans sa grange. Mais de ce blé non plus il ne goûta point ; quand il alla pour y plonger les mains, il ne ramena que des poignées de poussière.

» Ainsi le mauvais père fut puni et les neuf créatures sauvées ».

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