Commentaires de livres faits par morganej_1
Extraits de livres par morganej_1
Commentaires de livres appréciés par morganej_1
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"Il mourra", se répéta-elle. Puis, brusquement, au cours de cette interminable seconde, cela n'eut plus aucune importance. Tout ce qui comptait, c'était sa propre mort. Elle allait enfin trouver le repos éternel et rejoindre ceux qui l'avaient précédée dans un au-delà auquel elle n'avait jamais cru.
Kryss abaissa sa lance d'un coup sec, impitoyable.
Doubhée, elle, souriait.
Lame nue au tranchant ardent
Promesse.
Flamme noire
Murmure du vent sur les toits.
Quand je les ai entendus arriver, j'ai eu envie de me planquer pour ne pas qu'ils me voient dans cet état. Mais les 138 cm de jambes et de bras que je me trimbale ne me permettent plus de rentrer dans le placard sous l'évier. Alors ils m'ont vu dans cet état. Et ils se sont foutus de moi.
Ils se sont foutus de moi et m'ont appelé Pyjaman. Ben quoi j'allais pas quand même pas déjeuner en costard cravate dans l'hypothèse qu'une bande de oufs me cueille ausaut du lit, non ?
- C'était merveilleux. Il y a pourtant une chose qui me fait davantage rêver que mon mariage."
Raoden haussa les sourcils.
Sarène sourit malicieusement. " La nuit de noces."
Raoden fut incapablede répliquer tellement il riait.
Nous avons perdu Alicia seize mois plus tard, après
qu’elle eut livré un combat acharné, mais trop difficile pour
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une si petite fille. Malgré tout son courage, elle n’a pu
survivre à la chimiothérapie ; elle n’arrivait pas à récupérer
suffisamment entre les cycles de traitements, que nous
devions sans cesse reporter. Mais le mal, lui, ne souffrait pas
les retards et profitait du sursis qui lui était accordé pour
gagner du terrain et augmenter son emprise sur un corps
trop affaibli pour se défendre. Je ne revois que trop bien
cette chambre de soins palliatifs pour enfants, ces médecins
désolés mais impuissants, ces infirmières aux regards fuyants
parce qu’elles ne savaient que dire, parce qu’il n’y avait rien
à dire... Il n’y avait pas de mots pour de telles horreurs, il
n’y en aura jamais. Il n’y avait que l’impuissance totale, la
souffrance brute et l’incompréhension. Cette incompréhension
qui m’habite encore aujourd’hui.
J’ai porté ma fille en terre au mois de mai, juste avant la
fête des Mères. Puis, six mois plus tard, ce fut le tour de
Francis, mon conjoint. Il a perdu la maîtrise de son véhicule
dans un virage et le fardier qui venait en sens inverse n’a pas
pu l’éviter. Francis est mort sur le coup. C’est la police qui a
soutenu la thèse de la perte de contrôle, pas moi. Je n’y ai pas
cru et n’y croirai jamais. Francis est parti le 16 novembre,
jour de l’anniversaire d’Alicia. Elle aurait eu trois ans. Et lui
vingt-huit, s’il avait choisi de rester. Mais il a préféré courber
le dos sous le poids d’un fardeau trop lourd pour quelqu’un
de si jeune. Je ne le blâme pas, non, mais je me demande
souvent s’il a eu une petite pensée pour moi, qui ai maintenant
un double deuil à porter et toute une vie pour le revivre.
La vague à mes pieds arriva juste à temps pour me tirer
de ma rêverie et me ramener sur les berges de Saint-Josephde-
la-Rive, dans Charlevoix, en ce soir d’avril 1999. Cinq mois
s’étaient écoulés depuis que ce deuxième vide immense
s’était installé en moi. Pour l’éternité ? Je hausse les épaules.
Je ne sais pas si je serai capable d’aimer de nouveau, de peur
de revivre cet enfer.
Je scrute l’horizon, cherchant un signe, quelque chose pour
me convaincre que ma présence ici-bas est encore nécessaire. Je
sais que je partirai les mains vides, une fois de plus, ramenant
avec moi une kyrielle de souvenirs troublants, déchirants,
mais surtout impossibles à ignorer. Et je ressasserai une fois
de plus mon parcours, cherchant ce qui a fait tourner au cauchemar
mon conte de fées moderne... Le regard dans le vague,
je perds rapidement le fil du temps. Je me sens doucement
glisser dans une mémoire que je m’efforce pourtant d’oublier.
Je me revois si bien, jeune et insouciante, à peine quatre
ans auparavant. Incomprise de mes pairs, je venais de célébrer
ma première année de mariage et j’attendais la venue d’un
enfant. En ces temps de liberté et d’indépendance, j’avais délibérément
fait une croix sur une possible carrière pour fonder
une famille. Peu m’importait, à ce moment-là, le diplôme
universitaire que j’avais pourtant décroché avec mention.
J’étais déjà euphorique à l’idée d’avoir de nombreux bambins,
de petites merveilles ressemblant à leur père. Convaincue
d’avoir l’éternité devant moi et la chance à mes côtés, je
regardais vers l’avenir avec la foi inébranlable de ceux qui
se croient bénis des dieux. La suite des événements allait me
donner tort, et je me demande maintenant comment j’ai pu
penser que ce serait facile.
Alicia est née à terme, en pleine tempête de neige, un
soir de novembre. Une magnifique petite fille de sept livres
et treize onces. Elle criait à pleins poumons et, un instant,
nous avons cru qu’elle ne s’arrêterait jamais. Le médecin
nous ayant assuré qu’elle était en parfaite santé, nous avons
quitté l’hôpital trois jours plus tard. C’était avant...
Avant que nous ne revenions en catastrophe, par un matin
glacial de janvier. Il faisait moins trente degrés Celsius à l’extérieur,
mais c’était ô combien plus chaud que la température de
nos coeurs lorsqu’on nous annonça, deux jours plus tard, que
notre petite merveille d’un an avait un cancer. Rien au monde
ne pouvait préparer des parents à ce genre de nouvelle. C’était
un coup au coeur, un seul, qui blessait et marquait à jamais,
peu importe la suite des événements. Je suis aujourd’hui persuadée
que, quelle que puisse être l’issue du combat, les
parents ne guérissent jamais. Même si la plaie n’est pas mortelle,
elle reste toujours béante et nous oblige à nous souvenir.
Nous avons perdu Alicia seize mois plus tard, après
qu’elle eut livré un combat acharné, mais trop difficile pour
Immobile sur la grève, mes longs cheveux noirs flottant
au vent du large, je regarde la marée monter lentement au
rythme des vagues et des courants, et je songe à ce que je suis
devenue. Je ne sais trop à quel moment la chance m’a abandonnée,
mais il y a, c’est évident, un certain temps déjà que
cela s’est produit...
J’ai vingt-cinq ans. La vie me quitte doucement, me
laissant un arrière-goût amer. Dois-je vivre ou mourir ? Je
préfère ne pas y penser ! La tentation de choisir la voie la plus
facile est grande et ce serait sûrement dommage d’y céder.
Priver la société de ma magnifique présence, quelle horreur...
L’idée me séduit, l’ironie étant l’une des dernières choses
qui peut encore réussir à m’arracher un semblant de sourire,
et ce n’est pas peu dire.
"-A quand remontent ces nouvelles ?
- A 10ans.
- Et pourquoi tu ne nous en as pas parler? s'écria Kharepa, le neveu du vieux roi de la Terre de la Mer.
Pourquoi tu n'as jamais évoqué tes contacts avec eux? L'aide de Nihal et de Sennar nous aurais été de grandes utilité dans de multiples occasions...
- Nihal et morte."(:horrible! licia troisi est une tueuse de mon héroine préférer!!!)
Kryss les avait dispersés, et il avait contemplé le corps de son ennemie. Dans la mort, elle avait retrouvée son âge. La jeune fille agile qui l'avait attaqué avait laissé place à une vieille femme. Et pourtant, le cadavre avait une beauté qui l'attirait malgré lui. Il en émanait encore la force et la majesté de celle qui l'avait habité.
C'est pourquoi Kryss avait dit au prêtre accouru à son secours:
-Embaume-là.
-Votre altesse, vos soldats l'ont maltraitée, et puis, ce n'est qu'un cadavre...
-Le cadavre de la plus puissante de nos ennemis; c'est un trophé, et je veux le conserver comme tel.
Ainsi fut fait.
La trappe s'ouvrit, et le corps de Doubhée fut hissé au dernier étage de la tour. Le prêtre avait opéré des miracles. C'était le corps d'une reine et d'une combattante, le corps d'un ennemi valeureux.
-Pendez-là par les pieds à la balustrade, ordonna Kryss.