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Nouvelles relégations territoriales



Description ajoutée par tekyla 2020-08-15T08:46:59+02:00

Résumé

Le débat public paraît plus que jamais dominé par une " géographisation " simpliste des problématiques territoriales et par une idée erronée, quoique répandue, selon laquelle le " périurbain " serait inéluctablement un bassin de relégation et un réservoir du vote FN.

Le débat public paraît plus que jamais dominé par une " géographisation " simpliste des problématiques territoriales et par une idée erronée, quoique répandue, selon laquelle le " périurbain " serait inéluctablement un bassin de relégation et un réservoir du vote FN.

Or pour ouvrir la voie à une action véritablement efficace, en une période où le super-territoire, la Métropole, semble être devenu le nouveau sésame de l'intégration, il faut analyser " fractures " et " relégations " avec quelque rigueur. Et surtout ne pas se contenter de recycler l'opposition ville/campagne pour s'en tenir à une vision binaire et statique occultant un monde à la fois plus complexe et plus dynamique. Déjà faudrait-il se mettre d'accord sur le sens des mots employés pour en parler. Qu'entend-on finalement par " périurbain " ou encore par " banlieue " ? Y a-t-il derrière ces mots des réalités stables et homogènes ? Il est permis d'en douter. De fait, seule l'articulation de nouveaux concepts, évoquant des formes de vie plutôt que de simples ancrages territoriaux, paraît en mesure de décrire toutes les mobilités à l'œuvre.

Réunissant acteurs de terrain et chercheurs, cet ouvrage tente un diagnostic, évalue les actions déjà engagées et formule des propositions. En une période de refonte de la politique de la ville et de réforme territoriale, l'enjeu d'une telle approche croisée, intégrant les questions sociales, économiques et environnementales, paraît crucial.

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Classement en biblio

extrait

Nouvelles relégations territoriales. Ce titre, à lui seul, souligne un travers constant du débat politique actuel, celui d'une « géographisation » simpliste des problématiques territoriales. Beaucoup y cèdent, élus bien sûr, mais aussi idéologues dont la pensée schématique est plus aisément accessible aux médias et satisfait les décideurs pressés. On connaît le refrain : le périurbain, bassin de relégation et réservoir du vote FN.

Cet ouvrage est né de rencontres organisées par « Le Pari(s) du Vivre-Ensemble » au Palais du Luxembourg les 17 et 18 décembre 2014{1}. Chercheurs et élus de terrain s'y étaient retrouvés, pour s'écouter, redonner leur sens aux mots et échapper aux simplifications stériles. Pour comprendre, en un mot, et pour ouvrir la voie à une action véritablement efficace, en une période où le super-territoire, la Métropole, semble être devenu le nouveau sésame de l'intégration. La « fracture », si elle existe, n'est pas entre une France du centre et une France « périphérique ». Cette vision binaire et statique des choses fait écran à une réalité beaucoup plus complexe et dynamique, dans un monde où la globalisation bouscule ou devrait bousculer largement nos catégories de pensée et d'action.

Pour Daniel Béhar, on ne fait que réactiver là la vieille opposition ville/campagne. « Angoissante et rassurante tout à la fois », cette représentation est pourtant « fausse et dangereuse ». « À qui peut-on faire croire, souligne-t-il, que le rural, le périurbain et les villes moyennes sont globalement homogènes ? » Rien n'empêche ainsi d'être rural par sa localisation résidentielle et urbain dans ses pratiques sociales. Cette représentation de la « fracture territoriale », fabriquant un sentiment victimaire commun, « va faire le lit d'un vote Front national qu'elle prétend combattre », agrégeant dans une même catégorie fourre-tout ces « territoires oubliés » et leurs populations. On ne s'étonnera pas, dans ces conditions, du succès des écrits de Christophe Guilluy auprès de certains.

Où passe donc la fracture ? Au niveau des espaces « périurbains » ? Mais qu'est-ce donc que le « périurbain » ? Ainsi que le rappelle Martine Berger « le passage de la ville au périurbain est souvent progressif, avec une zone de transition où s'installent par exemple des entreprises commerciales en quête d'un foncier moins coûteux et d'une fiscalité plus favorable, et souhaitant attirer une double clientèle, urbaine et périurbaine. À l'inverse, on qualifie parfois de périurbains des espaces périphériques situés loin des pôles urbains, avec de faibles densités, une grande rareté des emplois et des équipements, un éloignement et une mauvaise accessibilité aux emplois comme aux services. » Pour l'INSEE, « les couronnes périurbaines font partie des aires urbaines, elles sont dans l'orbite des pôles d'emplois urbains. Il s'agit donc d'espaces où l'emploi demeure relativement proche et accessible ». Elles ne sont donc pas ces zones périphériques abandonnées avec leurs populations sources de danger pour les urbains et nourrissant régulièrement leurs fantasmes...

Non seulement on oublie trop facilement la diversité des zones périurbaines, mais on les confond parfois – à tort – avec les banlieues. Or, ainsi que le rappelle M. Berger, « plus le pôle est peuplé, plus il comporte d'emplois très qualifiés, et plus la part des cadres est élevée dans sa couronne périurbaine. Et au sein des couronnes périurbaines d'un même pôle, on observe aussi une grande diversité selon les secteurs : un espace périurbain de cadres prolongeant les belles banlieues, et un périurbain plus modeste dans la continuité des banlieues ouvrières, ce qui est net par exemple en Île-de-France. » Une étude récente de l'INSEE montrait ainsi que les revenus par unité de consommation étaient en moyenne plus élevés dans les couronnes périurbaines que dans les banlieues. On ne peut donc pas traiter le périurbain comme un bloc.

Les mots, ici, sont clairement un piège. Ils figent, ils amalgament, ils trompent, et accessoirement ils stigmatisent, voire ostracisent. « La première des inégalités dans l'approche territoriale, écrit Ronan Dantec, réside dans les mots, la manière dont on qualifie les territoires et par conséquent leurs habitants ». À cet égard, Hervé Marchal tente une typologie susceptible de renouveler notre regard. Il distingue ainsi quatre figures : « hyper-urbains », « intro-urbains », « hétéro-urbains » et « extro-urbains », qui s'observent aussi bien en ville et en banlieue que dans le périurbain et les zones semi-urbaines. Ces profils sont mouvants. De surcroît, le même individu peut se situer à certains moments dans l'hyper-urbanité et à d'autres dans l'hétéro-urbanité.

L'hyper-urbain d'aujourd'hui est « en permanence au carrefour de temps et de lieux multiples ». Il n'est plus l'individu de l'ancrage territorial mais celui de la mobilité et de la connexion. L'intro-urbain, lui, est dans la mobilité quotidienne pour réussir à conjuguer vie professionnelle, vie familiale, loisirs, etc. Ce n'est pas l'avion ou le train qui sont ses moyens de locomotion, mais l'automobile. Il n'est ni très riche ni très pauvre. Il est hanté par la peur du déclassement possible suite à un licenciement, les zones pavillonnaires des banlieues ou le périurbain proche ou lointain sont ses espaces privilégiés. Les hétéro-urbains, eux, forment la population d'un habitat social en difficulté ou d'un habitat privé déshérité. Ils ne choisissent pas leur lieu de vie. Ils sont dans l'infériorité, la stigmatisation, le racisme et surtout l'évitement par d'autres catégories urbaines, qui les portent au repli. Plus exclus que ceux-là sont les extro-urbains, Gens du voyage, Roms, immigrés clandestins, SDF.

Les quatre figures décrites par H. Marchal renvoient à quatre conditions urbaines différentes. Elles n'ont ni le même mode de vie, ni les mêmes revenus, ni les mêmes habitudes, ni les mêmes identités. Il n'y a donc pas une seule condition urbaine, et les incompréhensions entre ces quatre figures dénotent une fois de plus des inégalités internes en augmentation.

Que dire, dans ce contexte, de ce qu'il est convenu d'appeler les banlieues ? « Parasite hier, la banlieue est aujourd'hui encore désignée comme une pathologie à guérir », écrit Stéphanie Vermeersch. Reléguées, au sens de mises à l'écart, les banlieues parisiennes le sont, assurément, tout d'abord dans les représentations. « Symbole d'ennui et de monotonie, perçue comme un désert social et culturel, au pire [la banlieue] fait peur », ajoute-t-elle. Ce regard est le plus souvent celui porté par ceux, parisiano-centrés, qui n'y mettent pas souvent les pieds. Hervé Vieillard-Baron note de son côté : « On parle aussi bien de ”l'énergie des banlieues” que de lieux concentrant ”les difficultés”, de la ”créativité des banlieues” que de ”l'anomie sociale” qui les caractériserait – pour tout dire de la ”cassure urbaine” et de la nécessité de ”sutures” pour résoudre le ”problème des banlieues”. »

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