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Vendredi noir et nuit blanche



Description ajoutée par x-Key 2018-11-13T09:47:59+01:00

Résumé

Dans le sillage des attentats de janvier 2015, la nuit tragique du 13 novembre a fait basculer la France dans une ère de violence, de deuil et d'anxiété. Dans un enchaînement de catastrophes, le pays paraît s'enfoncer lentement dans le chaos. Une secousse qui bouscule aussi les êtres, jusque dans leurs retranchements, faisant remonter les vécus enfouis qui se confondent parfois avec ceux des hommes et des femmes fauchés par les balles des terroristes. Qui donc étaient ces morts? Leurs histoires interpellent les nôtres, les associant à celle de toute une nation en panique.

Une femme venue d'ailleurs essaie de relire ce qui est arrivé à l'aune de ses errances passées, avec empathie, dans ses nuits désormais blanches. Elle croise les vies, les lieux, les époques, les libertés évanouies, la politique en berne, et refuse obstinément de céder au désespoir ambiant. Elle descend dans ses propres décombres pour redonner un peu de vie à ces morts dont l'ombre a pesé de tout son poids sur les événements des mois qui ont suivi. Célébration de la liberté, ce récit est aussi un regard sur le monde d'où la vie, malgré tout, sort victorieuse.

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par tekyla 2020-08-15T10:00:25+02:00

Le soir du 13 novembre 2015, malgré la saison automnale, le fond de l’air est printanier. Nos fenêtres sont ouvertes. Nous avons renoncé à aller au cinéma à la séance de 22 heures. Nous lisons tranquillement, bercés par les bruits habituels de la rue des vendredis soir. Le week-end, le boulevard Richard-Lenoir revêt ses habits de fête. Chants entrecoupés de cris, conversations bruyantes, rires confondus en un brouhaha lointain s’invitent dans l’appartement, ce qui est loin d’être désagréable.

Cette atmosphère ordinaire et paisible est d’un seul coup rompue par le cri des sirènes. Symphonie sinistre qui va durer presque toute la nuit. L’angoisse point, monte en flèche. Rien n’arrête ce vacarme. On a beau refermer les fenêtres, on continue de l’entendre à l’intérieur. Dans un geste quasi automatique, nous allumons la télévision.

Nous habitons à quelques encablures du Bataclan.

La tuerie de Charlie, qui s’était déroulée neuf mois plus tôt, tout près de notre immeuble, nous avait déjà frappés en plein visage, comme le reste des Français, mais de façon peut-être plus forte, plus vive, plus immédiate. Elle avait transformé notre boulevard en mémorial. Depuis des mois, le souvenir amer et tragique de ces attaques ayant visé des journalistes voulant continuer à penser librement, selon leurs propres convictions, leur vision de l’islam, était perpétué, constamment ranimé par toutes ces fleurs, bougies, morceaux de tissu, mots d’empathie déposés là, partout.

Ce mémorial libre et spontané, à ciel ouvert – comme celui de l’Hyper Cacher, devant lequel j’avais moins l’occasion de passer en raison de mon éloignement géographique –, rappelait l’inadmissible horreur. Sans doute disait-il aussi, ce mémorial, que non seulement cela était inadmissible, mais que cela ne devait plus jamais se produire. La grande manifestation populaire du 11 janvier 2015, au lendemain de ces massacres, avait porté, au moins symboliquement, le même message.

Et pourtant, quand on a pour métier d’écrire l’histoire des juifs et qu’on a fait de la mémoire de la Shoah un de ses objets d’étude, on apprend très vite que « plus jamais ça » est un vœu pieux. Qu’est-ce qui a donc empêché les génocides qui ont suivi ? Ni la mémoire de la Shoah tissée au cours des années par les survivants et leurs descendants, ni la sensibilisation des consciences à ses monstrueux engrenages, ni son entrée dans les livres d’histoire n’ont réussi à faire efficacement barrage aux idéologies meurtrières, à la haine, à l’antisémitisme.

Le « Mal » idéologique connaît un nouveau pic. Les attentats se suivent, se répètent, s’amplifient. Et rien, ni mémorial, ni leçon de l’histoire, ne semble pouvoir en arrêter la marche. De l’histoire, les assassins font abstraction, par ignorance volontaire. Comme si ce fonds commun d’une nation et plus largement ce patrimoine de l’humanité n’existait tout simplement pas à leurs yeux. Les destructions en 2001, par les talibans, des sculptures bouddhistes en Afghanistan, ou, en 2015, par Daech, de la cité antique de Palmyre, en disent long sur cette pensée négatrice de l’histoire.

Les premières images sur les écrans de télévision de ce drame d’une violence rare, insoutenable, démentirent une fois de plus, dès ce 13 novembre au soir, mon reste de foi dans les symboles et les leçons de l’histoire. Aucun symbole, aucune leçon, ne tient face à la dynamique propre du phénomène terroriste. Celui-ci se nourrit à des sources diverses et complexes. Il exige de commencer par en saisir les mobiles et les mécanismes obscurs, pour tenter d’agir ensuite, par différents moyens. Sans se départir jamais d’une grande humilité.

Pendant des heures littéralement scotchés à notre écran, nous tentions d’abord de savoir ce qui s’était passé. Nous n’essaierions qu’ensuite de comprendre ces massacres ayant frappé Paris, là où la jeunesse s’amuse, et à Saint-Denis, à deux pas du Stade de France. Une fascination morbide paralysait sur le moment toute pensée, comme s’il fallait voir et revoir ces images défilant devant nos yeux à la fois pour exorciser la peur et pour prendre, s’il était possible, l’exacte mesure de ces horreurs perpétrées par des êtres humains contre d’autres. Qu’est-ce qui les avait donc guidés et poussés à déchirer avec une telle cruauté le tissu de notre humanité commune ?

Les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher avaient pris pour cibles des personnes définies par un mode de pensée, par une vision du monde ou par leur simple appartenance communautaire. Cela ne justifiait rien bien sûr. Qu’est-ce donc qui aurait pu justifier de tels actes ? Les tueries du 13 novembre paraissaient cependant plus aveugles encore. Nous savions désormais que le terrorisme s’attaquerait à n’importe qui, n’importe quand et selon la volonté des tueurs. Constatation que les attentats qui devaient suivre ne feraient que confirmer.

Cette vague de violence terroriste n’est certes pas la première à déferler sur le monde. Rappelons-nous la cinquantaine d’attentats anarchistes entre 1880 et la Première Guerre mondiale ou ceux du FLN et de l’OAS aussi bien en France qu’en Algérie pendant la guerre d’indépendance de ce pays. Plus près de nous, ceux commis par des groupuscules d’extrême gauche à partir de la fin des années 1960 et pendant les années 1970, puis par le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) et par l’ASALA (Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie) dans les années 1980, enfin par le GIA algérien (Groupe islamique armé) en 1995-1996. Ces actes terroristes, politiques au sens classique, ont d’abord souvent touché principalement des acteurs politiques, des policiers, des haut gradés de l’armée, des grands patrons. À partir des années 1980, leur cible est redevenue plus indistincte, s’élargissant à la société civile, les attentats tuant et blessant désormais en grand nombre les personnes se trouvant par hasard sur les lieux.

Actuellement, dans une configuration désormais similaire, chacun de nous est concerné par cette volonté de tuer et chacun de nous devrait en principe avoir peur. Le sentiment de notre contrôle, au moins relatif, sur notre propre vie est anéanti, fragilisant plus encore nos êtres. La crainte et l’angoisse nous accompagnent en permanence, souterrainement.

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Date de sortie

Vendredi noir et nuit blanche

  • France : 2016-11-02 (Français)

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