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L'être humain est grégaire par nécessité. Les hommes des cavernes, nus et faibles, armés de leur seule ruse, n'ont survécu qu'en se rassemblant en communautés, sachant, comme tant d'autres espèces comestibles, que leur nombre les protègerait. Cette conscience, profondément ancrée dans l'âme humaine est à la base du comportement des masses. Pendant des millénaires, celui qui osait se démarquer du groupe, sans parler de s'y opposer, se condamnait à mort. Faire face seul à une foule demande plus que du courage, car il faut surmonter son instinct de survie.

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La qualité du pardon se mesure à sa douceur. Il tome doucement comme la rosée du ciel...

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Je me demandais soudain s'il ne voulait pas que je lui raconte mes ébats avec Franck afin de savoir ce que j'attendais de lui.

- Eh bien... c'est que j'imagine que tu dois penser à lui en ce moment. C'est normal, vu les circonstances. J'aimerais que tu te sente libre d'en parler. Même si ton mari, à présent, c'est moi... Je ne suis pas encore habitué à l'idée, ça me fait tout drôle de dire ça... mais tu ne dois pas pour autant l'éliminer de tes pensées. Si tu l'aimais, c'était certainement un homme bien.

- Oui, il... l'était, balbutiais-je d'une voix tremblante.

Jamie me caressait le dos de la main.

- Alors, je ferais de mon mieux pour honorer sa mémoire en servant sa femme.

Il leva ma main et y déposa un baiser.

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A première vue, ce petit coin tranquille des Highlands ne se prêtait guère aux disparitions. Nous étions en 1945, et le bed and breakfast de Mme Baird ressemblait à des milliers d' autres établissements du même genre de la région: calme et propret, avec un papier à fleurs un peu vieillot, un parquet briqué à l' encaustique et une salle de bains équipée d' un chauffe-eau à pièce.

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Nous fîmes l'amour dans un élan sauvage et urgent, nous accouplant férocement et jouissant en quelques minutes, poussés par une force qui nous dépassait mais à laquelle il nous fallait coute que coute obéir, au risque de nous perdre à jamais. Ce n'était pas un acte d'amour, mais une nécessité, comme si nous sentions inconsciemment que ni l'un ni l'autre ne survivraient sans cela.

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-S'ils l'apprenaient, dit le capitaine en haussant élégamment un sourcil, ils rappliqueraient ici en un clin d'œil. Compte tenu des noms d'oiseaux dont Dougal Mackenzie m'a gratifié lors de notre dernière entrevue, je doute qu'il me considère comme un chaperon convenable pour sa nouvelle nièce. Vous devez être très chère au coeur des Mackenzie pour qu'ils préfèrent vous adopter plutôt que de vous voir tomber entre mes mains. Je les imagine mal vous laissant languir ici.

Il m'examina longuement, contemplant d'un air dégouté mes vêtements trempés et mes cheveux hirsutes.

-Je me demande bien ce qu'ils vous veulent, reprit-il. Ou, s'ils tiennent tant à vous, pourquoi vous laissent-ils errer seule dans la nature? J'aurais pensé que même des barbares prendraient meilleur soin de leurs femmes.

Une lueur s'alluma subitement dans son regard.

-À moins que vous ne leur ayez faussé compagnie?

Il se cala dans on fauteuil, intrigué par cette éventualité.

-Votre nuit de noce aurait-elle été plus éprouvante que prévu? Je dois avouer que j'ai été un peu vexé. d'apprendre que vous aviez préféré partager la couche d'un de ces mal lavés, velus et à demi nus, plutôt que de poursuivre nos charmantes conversations. Votre sens du sacrifice est remarquable, madame, et je félicite ceux qui vous emploient pour avoir sur vous l'inculquer, mais...

Il posa son verre de clairet en équilibre sur son genou.

-... Je crains de devoir vous demander à nouveau le nom de votre ou de vos employeurs. Si vraiment vous avez fui les Mackenzie, c'est sans doute que vous travaillez pour des Français? Mais qui en particulier?

Il me fixait comme un serpent tentant d'hypnotiser sa proie. Entre-temps, le clairet m'avait redonné assez de courage pour soutenir son regard.

-Oh? fis-je, avec une courtoisie exagérée. Vous me parliez? Je croyais que vous récitiez un monologue. Je vous en pris, ne vous interrompez pas pour moi.

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Quand je te touche, j'ai l'impression que mon bras tout entier prend feu. Je ne pense plus qu'à une chose : te serrer contre moi et me consumer.

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Je crois qu'on a tous en nous un petit espace qui n'appartient qu'å nous, comme une forteresse, notre refuge le plus intime. C'est peut-être notre âme, cette chose qui fait qu'on est soi-même et personne d'autre. C'est un endroit qu'on ne montre à personne, sauf parfois à quelqu'un qu'on aime beaucoup.

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Le reste de notre périple se déroula sans histoires enfin… en faisant abstraction du fait que je partageais une selle avec un blessé, chevauchant en pleine nuit à travers champs, encadrée par des inconnus en kilt armés jusqu'aux dents. Du moins, nous ne fûmes ni assaillis par des bandits de grand chemin, ni attaqués par des bêtes féroces. Il ne ne plut même pas ! Vu les conditions auxquelles je commençais à m'habituer, ce fut donc un voyage somme toute banal.

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L'un des avantages avec les historiens, c'est qu'il est inutile de se creuser la tête pour entretenir la conversation. Il suffit de hocher la tête pour à intervalles réguliers et de ponctuer leurs monologues de brefs "Ah, vraiment ?", ou "Comme c'est intéressant !"

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